Titre: Dieu est mort
Genre: Romance, angst, drama, un peu d'humour aussi, de la guimauve par moments, de l'OOC, euh... un peu de tout finalement.
Rating: Cette histoire est cotée M non pas pour des lemons (sauf changements, je ne prévois pas en faire), mais pour des thèmes très très dérangeants, comme l'abus d'enfant. Âmes sensibles, s'abstenir!
Personnages: Shizuo et Izaya, ainsi que les personnages de leur adolescences et certains OC (les parents d'Izaya, Airi et Ukyo).
Note: Et voilà, non contente d'avoir... *ahem* 6 histoires en court, me voici avec une nouvelle! Le titre me vient de mon adorable petit Nietzsche adoré (qui, soit dit en passant, a réussi à contredire Descartes dans une démonstration trop géniale... Ah mais on s'en fout! XD). Évidemment, la citation est prise hors contexte et mon philosophe allemand préféré n'apparaitra en aucun cas dans cette fic, mais voilà, je tenais à le préciser!
Sinon, je dois encore une fois cette histoire à Mia Suzuki-sama que, si elle continue de m'inspirer comme elle le fait, je ne tarderai pas à appeler ma muse. Je te dédie encore une fois cette fic en espérant qu'elle te plaira!
Bon, maintenant, pour la fic en tant que tel, j'écris encore une fois au je (avec ce couple, je suis incapable d'écrire au il, je ne sais pas pourquoi), mais le point de vue va changer à chaque chapitre. Nous commençons donc avec Shizuo, qui supportera l'histoire principale, ou le présent si vous préférez, et au prochain chapitre, nous aurons droit au passé d'Izaya. Donc il s'agira de deux histoires en parallèle. Et si vous trouvez que la cote n'a pas sa raison d'être, attendez les prochains chapitres, elle sera très justifiée...
Les personnages seront surement OOC, puisque c'est ma marque de commerce à ce qu'il parait, mais j'espère que ça ne vous dérangera pas trop. Si vous trouvez Shizuo un peu trop «gentil» avec Izaya, sachez que cette histoire se passe alors qu'ils sont au lycée, et, par conséquent, il y a eu moins de choses entre eux, du coup, on pourrait dire qu'il le déteste avec un peu moins de hargne que plus tard... Et c'est un peu AU, dans la mesure où j'extrapole beaucoup sur le passé d'Izaya et que je change sa situation familiale grandement... Mais à part ça, c'est à peu près semblable aux quelques minutes de leur passé que nous avons entrevu dans un épisode. Et ma fic pourrait changer le futur aussi...
Voilà, désolé d'avoir fait ça long et bonne lecture! N'hésitez pas à me laisser des commentaires, j'adore les lire et y répondre!
POV: Shizuo
L'asticot a encore frappé!
En fait, c'est plutôt moi qui frappe en ce moment, mais c'est de sa faute, je le sais bien. Quel gang pourrait avoir la folie de venir me provoquer, si ce n'est sous les ordres de ce vermisseau? Le salaud! Il sait que je n'aime pas ma force et, malgré tout, il s'arrange toujours pour que je n'aie pas le choix de l'utiliser. J'aimerais le tuer, le tuer, le tuer, tuer, tuer, tuer!
J'ai encore tout détruit autour de moi. Je reste sur place, reprends mon souffle. Je sais qu'il n'est pas loin et qu'il m'observe avec ce sourire dégueulasse qui lui est propre. Dans peu de temps, je vais entendre sa voix grinçante et son rire sadique. Ce n'est plus qu'une question de seconde avant qu'il ne vienne à nouveau me provoquer, après m'avoir forcé à me battre une fois de plus avec une dizaine de délinquants. D'ici peu, je le sais, il va se montrer et me forcer à me battre avec lui.
Alors, qu'attend-il?
Je lève la tête, sonde les alentours. Il n'est nulle part. A-t-il décidé de ne plus m'embêter? S'est-il finalement ennuyé de me voir en colère? Non, non, non, je ne dois pas réfléchir de cette façon, il s'agit du puceron après tout. S'il n'est pas là en ce moment, c'est qu'il a quelque chose derrière la tête. Il prépare un plan machiavélique dont il a le secret, et c'est moi qui vais en pâtir, comme d'habitude. Tout ce qu'il fait est calculé, chronométré, pensé dans le but ultime de me provoquer des ennuis!
- Shizu-chan, tu ne regardes pas du bon côté~
Je me retourne, mais pas assez rapidement pour éviter son coup. Je pose ma main sur mon torse et constate que je saigne, encore une fois. Pourtant, en ce moment, c'est le cadet de mes soucis, tout ce que je veux, c'est le tuer enfin. Tuer, tuer, tuer, tuer!
Puisqu'il n'y a rien autour que je peux empoigner, je lance mon poing vers sa figure, mais, évidemment, il l'évite. Il se retourne et part à courir en direction du lycée, alors je le suis. En chemin, je déterre un poteau que je traine avec moi à l'intérieur de l'école. Il monte les escaliers en flèche et je fais de même en haletant. Vraiment, il a le don de me faire courir pour rien! Pourquoi ne se contente-t-il pas de m'affronter? Pourquoi doit-il toujours m'essouffler avant? Pour avoir un avantage? Mais cela ne sert à rien s'il court lui aussi, non?
Nous débouchons sur le toit de l'école et je ricane intérieurement. Il s'est placé lui-même dans la gueule du loup! Il n'y a aucune échappatoire, il est pris et je vais enfin pouvoir le tuer. Je l'approche alors qu'il me tourne le dos, mais il me pose une question, m'arrêtant dans mon geste par la même occasion.
- Shizu-chan, qu'est-ce que la vie? Qu'est-ce qui nous dit que nous sommes vivants, existants même?
Mais qu'est-ce qu'il raconte? Je lui rétorque, tout en m'approchant plus de lui avec le poteau à la main :
- Ce qui est certain, c'est que tu le seras plus pour longtemps, vivant!
Il se retourne d'un coup et éclate d'un très grand rire. Je le regarde s'esclaffer sans trop savoir comment réagir, puis je reprends mes esprits et tente de lui asséner le coup qui, je l'espère, lui sera fatal. Malheureusement pour moi, il l'évite en sautant. Je jure à voix basse et hurle son prénom avec tout l'air disponible dans mes poumons. Il rit de plus belle et s'approche dangereusement du bord. Il se retourne vers moi, se laisse aller sur la grille en un mouvement se voulant désinvolte et me lance, après avoir arrêté de rire :
- C'est impossible d'avoir une discussion profonde avec un protozoaire comme toi. Tu ne comprends même pas une question aussi rudimentaire? C'est d'un pathétique!
Je laisse tomber mon poteau, m'approche de lui. Je le prends par l'encolure, et il se laisse étrangement faire. Je lui dis de manière menaçante :
- Tu veux mourir?
- Pourquoi pas, qu'il me rétorque avec un sourire. Si tu es capable de me tuer, évidemment!
Sur ces mots, il me donne un coup de genou dans la partie sensible de tout homme et je le relâche avec un gémissement de douleur. Il en profite pour se libérer et monte sur le petit cabanon des escaliers pendant que je me tords de douleur par terre. Le salaud, l'ordure! Il a osé frapper le seul endroit au monde qui devrait être interdit... Le fourbe! Il utilise toujours ce genre de technique pour se sortir de mauvais pas!
Je finis par m'assoir de peine et de misère. Je le regarde alors qu'il est sur le toit de la petite cabane. Il est couché sur le dos et m'observe avec la tête à l'envers. C'est vraiment un enfant, c'est incroyable! Je me laisse aller sur la clôture pendant qu'il déblatère sur toutes sortes de sujets tous plus impénétrables les uns que les autres. Ce faisant, il gesticule pour appuyer ses paroles et pour m'énerver plus encore, je présume.
- La seule preuve de la vie, Shizu-chan, c'est la mort. C'est seulement lorsqu'on meurt qu'on peut être certain d'avoir vécu. Le problème, c'est qu'une fois mort, ce savoir devient totalement inutile. Même en admettant qu'il y ait une après-vie, ce dont je doute fortement, de savoir ce qu'est la vie serait non seulement futile mais également cruel, car cette connaissance nous rappellerait sans cesse une existence que nous regretterions probablement. Ainsi, il est impossible de savoir ce qu'est la vie tout en étant vivant, et c'est lorsque nous ne pourrons plus en profiter que nous saurons ce que c'est. Dans ce cas, comment être certain que j'existe? Comment me prouver que je ne suis pas qu'un produit de ton imagination, Shizu-chan?
- Tu rêves? Aucune chance que je t'imagine, je te déteste!
Il fait un petit sourire et me rétorque :
- Oui, comme c'est tout aussi improbable que je t'imagine. Mais, Shizu-chan, je ne suis peut-être qu'une épreuve de ton inconscient pour calmer ta colère – ce qui serait stupide considérant que cela ne fonctionne pas le moins du monde. Peut-être ne sommes-nous que le fruit de l'imagination d'une seule personne que, depuis la nuit des temps, nous avons nommée Dieu? Auquel cas, si elle venait à mourir, mourions-nous également? Mais je te le demande, Shizu-chan, si nous ne sommes pas vivants, comment pourrions-nous mourir? Je pense que nous disparaitrions tout simplement. Notre existence même serait effacée : nous n'aurions jamais existé. Dans ce cas, comment puis-je dire que j'existe, alors que mon existence même pourrait être complètement annihilée aussi facilement?
- Mais Dieu peut pas mourir, il est immortel!
- Seulement, Shizu-chan, notre conception de Dieu est erronée. S'il existe, il est certainement imparfait, puisque le mal existe. Si Dieu était omnipotent et bienveillant, il n'y aurait pas de méfaits, n'est-ce pas? Ou bien il est impuissant face à ce mal, ce qui signifierait qu'il est faillible, ou bien il crée ce mal, auquel cas il s'amuse à nos dépens et n'est pas du tout le bienfaiteur que nous nous imaginons. Si Dieu existe, Shizu-chan, il n'est pas Dieu.
Je me fatigue finalement de ses mots qui n'ont aucun sens et me relève. Je me suis enfin remis de son coup bas. Je vais le tuer, maintenant, c'est certain, j'en ai marre de l'écouter parler sans but. C'est complètement insensé, ce qu'il dit, et sa voix me donne mal à la tête. Je me dirige vers la petite cabane, mais, alors que j'arrive sur l'échelle, il saute en bas et atterrit derrière moi. Je me retourne et le surprend en train de sourire encore plus largement qu'avant.
- Mais tout cela, c'est trop compliqué pour ton cerveau atrophié, n'est-ce pas? Shi-zu-chan!
Je hurle à nouveau son prénom et tente de le frapper, mais il m'évite en riant. Je lance mon poing encore et encore et il l'esquive avec sa souplesse légendaire. Après une bonne dizaine d'essais, je réussis finalement à le frapper sur le visage, ce qui le fait reculer. Sa réaction, alors, est vraiment étrange. C'est complètement bouche bée que je l'entends me crier :
- Me touche pas!
Pendant une infime seconde, je crois voir de la peur dans ses yeux, mais elle disparait rapidement et laisse place à son habituelle malice. Son sourire revient sur son visage et il me lance, pour me narguer :
- Eh bien, Shizu-chan, c'est la première fois que tu me touches! Félicitations!
- L'asticot, c'était quoi ça?
Je ne peux pas m'en empêcher, autant je le déteste, autant ça m'inquiète de le voir agir différemment. Non, non, non, ça ne m'inquiète pas! Ça me... déstabilise, c'est ça. Au fond, c'était prévu... Mais oui, c'est surement l'un de ses plans pour me confondre et ainsi rire de moi à nouveau. Je ne dois surtout pas me laisser manipuler de la sorte!
- De quoi parles-tu, Shizu-chan?
- Joue pas les imbéciles! Et m'appelle pas comme ça!
- Je te rappelle que c'est toi qui as la cervelle d'un oiseau, Shi-zu-chan!
Cette fois, c'est confirmé, il cherche vraiment la guerre. Et s'il la cherche, il va la trouver!
