Note : Aucun personnage ne m'appartient.
Pas de nouvelle, bonne nouvelle?
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De : Lieutenant Colonel John Sheppard
À l'attention de : Tout le personnel scientifique
Objet : Dicton erroné
À tous les membres du personnel scientifique,
Je vous interdis formellement de jeter ce mémo à la poubelle virtuelle avant d'avoir pris connaissance de son contenu. Il en va de l'avenir de la Cité.
Vous devez vous demander pourquoi, alors, est-ce le chef militaire de l'expédition et non pas Mr. Woolsey qui nous instruit de la situation? Et pourquoi ne fait-il pas une annonce générale? Et aussi, pour ceux qui ont le scénario catastrophe facile, est-ce qu'on va tous mourir?
D'abord, je vais me permettre de répondre à la dernière question : non, vous n'allez pas mourir, pas dans l'immédiat en tout cas, mais cela pourrait éventuellement se produire si vous ne lisez pas ce message jusqu'au bout.
Ensuite, pour ce qui est des première et seconde questions, la réponse est très simple. Si je suis celui qui prend contact avec vous aujourd'hui, c'est tout simplement parce qu'il s'agit d'une initiative personnelle de ma part.
Également, il faut noter que ce mémo a pour objet le Docteur Rodney McKay et que, sans vouloir me vanter, je suis sans doute la personne la plus qualifier en terme de psychologie McKayenne. (Non, ne pensez même pas à la poubelle virtuelle, je peux demander à Zelenka de traquer tous ceux qui auront jeté ce mémo.)
À présent, nous pouvons entrer dans le vif du sujet.
Je sais ce que vous pensez, vous tous qui travaillez pour le Docteur McKay, vous vous dites « Pas de nouvelle, bonne nouvelle », parce que pas de nouvelle signifie pause pour vos tympans douloureux et fatigués. (Accessoirement, vous devez aussi penser qu'il est arrogant, exécrable et qu'il se plaint sans arrêt, mais ça, c'est une autre histoire qui ne nous intéresse pas pour le moment.)
Eh bien, sachez que ce dicton est totalement erroné lorsqu'il est associé au scientifique susmentionné. Pas de nouvelle est synonyme de mauvaise – très mauvaise – nouvelle, car soit :
1) Le Docteur McKay n'est pas dans son assiette, mais alors-là, pas du tout. Et cela veut aussi dire qu'il n'est pas entièrement dévoué à sa tâche, tâche qui se trouve souvent être de nous sauver la vie à tous. (Je vous l'avais dit que ce message était de la plus haute importance. Voir plus haut ma remarque : « Il en va de l'avenir de la Cité. ») Un McKay silencieux est un McKay malheureux; un McKay plaintif est un McKay productif. (Je propose d'en faire notre mot d'ordre.)
2) Nous sommes en situation de crise et, malgré tous ses efforts, le Docteur McKay n'arrive pas à trouver la solution. Nous allons tous mourir. (Voir la parenthèse : « Je vous l'avais dit que ce message était de la plus haute importance. Voir plus haut ma remarque : « Il en va de l'avenir de la Cité. » ») Et ce cas de figure s'est déjà produit, même s'il s'est avéré finalement que le génie (le premier qui raconte à McKay que j'ai dis ça risque d'être oublier sur une planète hostile à sa prochaine mission sur le terrain) de l'astrophysicien a triomphé.
Et maintenant que ce point est éclairci, vous comprendrez sûrement ma requête : lorsque vous croisez un Docteur McKay silencieux-malheureux, plutôt que de vous réjouir, prévenez qui de droit (moi d'abord, Jennifer ensuite, puis Teyla et Ronon à la limite) de son état. Nous voudrions éviter que le moral de notre scientifique en chef soit à zéro à la prochaine attaque wraith.
Aussi, ce geste serait particulièrement apprécié par l'équipe d'exploration de McKay (traduction : Teyla, Ronon et moi). Quand nous nous retrouvons piéger à bord d'un Dédale sorti tout droit d'une autre dimension, nous aimons que notre astrophysicien soit en pleine forme pour nous ramener à bon port(1). (Pour plus d'exemples, voir nos rapports de mission.)
Voilà, je crois que c'est tout. Nous ne vous demandons pas d'affronter la Bête (je parle toujours du Docteur McKay ici), mais nous apprécierions d'être informés si celle-ci a perdu sa langue (au sens figuré s'entend… quoiqu'au sens littéral aussi).
Sachez également que d'autres symptômes, autre que le mutisme, peuvent témoigner d'une baisse de moral McKayenne : manque d'appétit (s'il rechigne à manger du chocolat, tous aux abris! Mais alertez-nous avant de vous planquer sous votre bureau), refus d'aller à l'infirmerie alors qu'un moustique l'a piqué (ou s'il s'est coupé avec une feuille de papier, ou s'il s'est cogné le genou contre le coin d'une table, ou… Enfin, vous avez compris le principe), envie subite de faire de l'exercice (s'il manifeste le désir de s'entraîner avec Ronon ou Teyla, envoyez le directement à l'infirmerie, il doit assurément souffrir d'un grave traumatisme crânien et, de toute manière, c'est là qu'il finira s'il affronte le satédien ou l'athosienne), il vous fait un compliment (mais attention, ce symptôme est à prendre avec des pincettes, il a peut-être simplement eu un bon moment avec une certaine doctoresse), ne s'excite pas à la mention d'un E2PZ (soit il est devenu sourd soit il nous fait une dépression et on ne souhaite aucun des deux, croyez-moi), vous laisse le privilège des douches chaudes alors que vous êtes un homme et que vous manifestez un peu trop d'intérêt envers le Docteur Keller (peut également, en ce cas, vous faire subir bien pire; prenez garde à où vous posez les yeux et les mains, les gars) etc.
La liste est susceptible à changement, je vous informerai au fur et à mesure que ma compréhension du phénomène McKay s'étoffera.
Merci de votre coopération,
Lieutenant Colonel John Sheppard.
PS : Les hommes placés sous mon commandement ont été préalablement avisés. Le Docteur Jennifer Keller, quant à elle, s'est chargée du personnel médical. Veuillez mettre au courant toutes personnes qui ne le seraient pas (excepté pour le Docteur McKay lui-même, évidemment).
Et n'oubliez pas : Une McKay silencieux est un McKay malheureux; un McKay plaintif est un McKay productif.
À suivre...
(1) : Épisode 5.04 : The Daedalus Variations.
