Alors... Que dire si ce n'est que j'ai eu un beau jour la pulsion d'écrire sur le couple Neah/Harry...
Donc, oui. Cette histoire contient bel et bien des relations entre deux hommes (quoique, me connaissant, cela ne sera que sous-entendu) et les publications seront plus ou moins régulières (vu que cette histoire m'obsède...)
Sur ce, je vous laisse lire mon premier crossover sur D-Gray-man et Harry Potter ^^

Bien sûr, rien ne m'appartient et je n'écris ça que pour satisfaire mes étranges envies...

Bonne lecture ! ^^


S'il existait un prix pour ceux qui avaient une poisse phénoménale, Harry Potter était certain de le recevoir.

Avoir des visions sur les actes (principalement des méfaits) de son pire ennemi ? Si ce n'était pas avoir la poisse, l'adolescent était prêt à mettre sa main dans la gueule d'un Scroutt-à-pétard.

Avoir une vision sur l'enlèvement et la torture de son parrain ? Oui, définitivement de la poisse.

Décider de partir à sa recherche et se retrouver en pleine Forêt Interdite avec un crapaud humanoïde qui adorait le torturer ? Il était décidément verni.

Aller au Département des Mystères du Ministère de la Magie pour découvrir que tout était un piège orchestré par son pire ennemi ? Où était le prix ?

Cependant, sa poisse ne s'était pas arrêtée là. Non, ça aurait été bien trop facile.

Il fallait bien sûr qu'il se retrouve enfermé dans une salle sans avoir la moindre possibilité d'en sortir.


Piano Forte
I

Les sortilèges volaient dans tous les sens dans la salle du voile et Harry serra ses dents lorsque les doigts de Lupin s'enfoncèrent dans ses bras alors que l'adolescent tentait vainement de se jeter dans le voile pour récupérer Sirius.

Le jeune sorcier refusait d'admettre la vérité. Sirius, son parrain toujours prêt à l'aider, n'était pas mort. Il continua à essayer de forcer l'adulte à le relâcher et entendit vaguement la voix nasale de Neville (ce dernier avait toujours son nez cassé qui saignait et l'empêchait de parler correctement) expliquer à leur ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal ce qui leur était arrivé.

À ce instant, une détonation suivie d'un cri retentit derrière le socle de pierre qu'ils avait pris comme refuge. Harry vit Kingsley tomber par terre en hurlant de douleur pendant que son agresseur, Bellatrix Lestrange, tournait les talons et prenait la fuite tandis que Dumbledore faisait volte-face. Ce dernier lui jeta un sort mais elle parvint à le dévier tout en arrivant à mi-hauteur des gradins de la salle.

Lupin relâcha faiblement sa prise sur le bras de l'adolescent et celui-ci en profita pour s'en dégager d'un coup sec, ignorant le cri du sorcier.

- ELLE A TUÉ SIRIUS ! vociféra Harry. ELLE L'A TUÉ, JE LA TUERAI !

Et il s'élança à sa poursuite. Cependant, Bellatrix s'était déjà engouffrée dans la salle aux Cerveaux et avançait d'un pas vif vers la sortie. L'adolescent se mit à hurler sortilèges après sortilèges pour essayer de l'atteindre et ainsi venger son parrain mais la sorcière les dévia tous d'un simple mouvement de baguettes tout en continuant sa progression.

Soudain, la Mangemort disparut derrière une porte lisse et noire et Harry serra ses dents tout en resserrant ses doigts sur sa baguette. Il savait que derrière cette porte se trouvait la salle circulaire. L'adolescent accéléra le pas et ouvrit violemment la porte, les gonds grinçant lugubrement dans le silence du Département des Mystères. Puis, il s'arrêta au milieu de la salle et le mur circulaire se mit à tourner sur lui-même. Harry ferma ses yeux pour combattre la légère nausée qui l'envahissait suite au mouvement continu des portes et sentit la colère qui le consumait se transformer en rage. Il ouvrit ses yeux et inspira profondément.

- Où est la sortie ? hurla-t-il avec l'énergie du désespoir.

Le mur s'arrêta aussitôt et l'adolescent examina avec circonspection les portes qui flottaient dans les airs. Il chercha frénétiquement les croix fluorescentes qu'avait marquées Hermione auparavant et déglutit nerveusement lorsqu'il réalisa que celles-ci avaient disparu. Probablement un cadeau de Bellatrix pour le retarder.

- Par où sort-on ? cria-t-il tout en sentant sa gorge se serrer. Laissez-moi faire ce qui me tient à cœur !

Soudain, la porte qui se situait dans son dos s'ouvrit brusquement et l'adolescent s'empressa de traverser celle-ci, sa baguette serrée avec force et avec un sort sur les lèvres.

Cependant, contrairement à ce qu'Harry s'était attendu, il ne se trouvait pas dans le couloir désert du Ministère qui menait aux ascenseurs.

L'adolescent observa avec méfiance les murs d'un blanc immaculé de la pièce dans laquelle il était rentré et recula d'un pas pour retourner dans la salle circulaire. Mais à sa grande horreur, son dos heurta doucement une surface dure et il se tourna vivement pour constater que la porte qui l'avait amené à cette pièce n'était plus là.

Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur et il se mit à frapper avec force sur le mur pour ensuite se rappeler qu'il était un sorcier.

- Diffindo !

Le sort heurta violemment le mur immaculé et disparut en une explosion d'étincelles écarlates.

- Q-quoi ? s'étrangla Harry lorsqu'il vit que la surface n'avait même pas été écorchée par le sortilège. Confringo ! Defodio ! Deprimo !

Cependant, aucun des sorts ne marcha et le sorcier tomba à genoux devant le mur blanc. Sa gorge se serra et il ferma douloureusement ses yeux. Il était piégé.

Piégé dans une salle dont il ignorait tout alors que ses alliés ne savaient même pas où il pouvait bien être.

Néanmoins, il ne perdit pas espoir et se remit sur ses pieds pour examiner ses alentours. Avec un peu de chance, il trouverait quelque chose qui l'aiderait à sortir de cette pièce aux murs immaculés.

Harry observa attentivement la salle. Cette dernière était spacieuse et peu meublée. Un grand canapé blanc dont les coussins paraissaient confortables, deux chaises, blanches elles aussi, un piano, également blanc, avec une banquette assortie. Curieusement, le rabat n'était pas abaissé et le sorcier put ainsi passer ses doigts sur les touches d'ivoires dont les couleurs étaient inversées.

Envahi par la curiosité, il appuya avec force sur une des touches noires et fronça ses sourcils lorsqu'un son sourd et désagréable, semblable à un avertissement, résonna dans la pièce.

« D'accord » songea-t-il en secouant faiblement sa tête. « On ne touche plus au piano... »

Puis, ses yeux se posèrent sur la gigantesque fenêtre de la pièce. Se maudissant de ne pas y avoir prêté attention plus tôt, Harry s'empressa d'y coller son nez et fronça ses sourcils en essayant d'apercevoir quelque chose à travers les verres translucides. Cependant, il ne vit que du blanc.

Et une ombre humanoïde au large sourire effrayant.

Réprimant de justesse un cri surpris, Harry sursauta et dirigea sa baguette vers la fenêtre où se trouvait toujours l'ombre.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-il avec un ton pressant. Où sommes-nous ? Où est passée la porte ?

L'ombre se contenta de continuer à sourire et l'adolescent sentit un frisson lui parcourir l'échine.

- Qui êtes-vous ! répéta-t-il plus fort.

Comme l'ombre ne lui répondit pas et ne semblait pas lui vouloir du mal, Harry rangea avec méfiance sa baguette dans la poche de sa robe déchirée et tira une chaise pour s'y asseoir tout en restant face à la fenêtre où se tenait l'être inconnu.

-Qu'est-ce que je fais ici ? fit l'adolescent tout en essayant de distinguer les traits de l'ombre.

Le sourire de celle-ci s'élargit et une voix grave et lugubre résonna subitement dans la pièce alors que les lèvres de l'ombre ne bougeaient pas.

« La chambre du quatorzième contient tout ce qui est cher au Quatorzième... »

- Pardon ? s'exclama Harry en se redressant.

Il avait été étonné par la subite prise de parole de l'ombre. Mais les propos de celle-ci l'avait surpris bien plus.

« Le cœur du Quatorzième est dans cette chambre... »

L'adolescent fronça ses sourcils et tapota pensivement son menton, essayant de déchiffrer ce que lui avait dit son interlocuteur. Cette salle, une chambre d'après l'ombre, appartenait donc à un certain Quatorzième. Et elle contenait tout ce qui lui était cher, dont son cœur.

Dans ce cas, pourquoi était-il enfermé ici ?

Lorsqu'il en posa la question à l'ombre, celle-ci garda le silence et Harry réprima à grande peine un cri enragé. Il jeta violemment sa chaise contre la fenêtre et hurla sa rage quand il réalisa que les deux n'avaient pas été endommagés par le choc.

- Comment faire pour sortir d'ici ! cria-t-il à l'ombre.

Cette dernière lui répondit calmement, son sourire toujours aux lèvres.

« Lorsque le Quatorzième viendra et récupérera son cœur... »

Harry pinça ses lèvres et résista à son envie d'envoyer des sorts à l'ombre. Connaissant désormais la résistance des murs et de la fenêtre, l'adolescent était désormais conscient que cela ne servirait à rien.

- Et quand viendra-t-il ? demanda-t-il en usant les dernières miettes de patience qu'il possédait.

Seul le silence lui répondit. Et étrangement, cela lui parut un mauvais présage.

- Quand est-il venu la dernière fois ? tenta-t-il désespérément.

« Il y a quinze ans que le Quatorzième n'est plus venu dans sa chambre... »

-Il a fugué, c'est ça ? marmonna Harry tout en se maudissant d'avoir une chance aussi atroce.

N'en pouvant plus, le jeune se jeta sur le canapé et posa un bras sur ses yeux pour empêcher la lumière crue de la chambre de le gêner. Puis, s'enjoignant à la patience, il s'excusa mentalement auprès de ses amis pour sa disparition inespérée et commença son deuil.


La salle semblait être sous un sort car Harry ne ressentit pas une seule fois la faim ou la soif. Le temps s'écoula donc dans un silence uniquement interrompu par les rares discussions avec l'ombre et les siestes que prenait le sorcier.

Ce dernier n'avait pas besoin de dormir, tout comme il ne ressentait aucune envie d'aller au petit coin (et cela l'arrangeait vu qu'il n'y avait aucune toilette dans la chambre...), mais préférait s'assoupir plutôt que subir l'éternelle présence de l'ombre.

Le temps passa et l'adolescent essaya d'en tenir compte le mieux possible. Il établit un rythme de sommeil régulier afin de pouvoir marquer les jours qui passaient. Comme les murs semblaient être intouchables par sa magie, il se résolut à employer ses propres vêtements pour y inscrire les petits traits qui montraient le temps écoulé et l'adolescent se retrouva progressivement revêtu de vêtements constellés de biffures.

Comme il n'y avait tout simplement rien à faire dans la salle blanche et que le piano semblait lui être interdit (Harry ressentait toujours un léger malaise lorsqu'il en effleurait les touches sombres), le jeune sorcier se retrouva bien vite à ressasser inlassablement ses souvenirs.

Lorsque l'absence de ses amis lui fut bien trop pesante, il passa aux connaissances scolaires qu'il avait apprises et s'obstina à pratiquer avec acharnement chaque sortilège dont il possédait la mémoire pour le maîtriser à la perfection.

Se rappelant des nombreuses fois où ses enseignants avaient utilisé un sort sans prendre la parole, le sorcier décida d'en faire de même et sans même s'en rendre compte, les mois passèrent pendant qu'il s'entêtait à essayer de faire des sortilèges informulés.

Puis, arriva le jour où il n'eut plus rien à faire, aucun sort à améliorer et il en vint à passer ses journées allongé sur le canapé.

« Le cœur du Quatorzième dépérit... »

La voix lugubre de l'ombre sortit Harry de sa torpeur et il leva paresseusement sa tête, se demandant distraitement quand avait été la dernière fois qu'il avait bougé et un léger frisson parcourut le dos de l'adolescent lorsqu'il réalisa qu'il avait perdu une nouvelle fois la notion du temps.

- Le cœur du Quatorzième dépérit ? répéta avec curiosité le sorcier tout en s'asseyant correctement sur le canapé.

Il avait déplacé le meuble au cours des mois (voir même années) pour ainsi avoir toujours l'ombre en vue. Harry avait rapidement réalisé que sans celle-ci, il aurait sombré dans la folie depuis belle lurette.

- Où est-il ? reprit le jeune en réalisant que l'ombre ne lui répondrait pas.

Il connaissait désormais les manies de l'autre et savait ainsi quels mots employer pour le faire parler. De ce fait, il était arrivé qu'il discute avec l'ombre pendant des heures. Cependant, le sorcier avait vite appris que son interlocuteur n'était qu'un vague fragment de ce qu'avait été un jour le Quatorzième, emprisonné à jamais dans la salle blanche pour en protéger son contenu. Et de ce fait, comme elle n'était qu'un morceau incomplet, l'ombre se fatiguait rapidement.

D'où les rares discussions qui étaient comme du pain béni pour l'adolescent condamné à être éternellement seul dans la salle.

Comme le silence s'était éternisé, Harry s'ébouriffa les cheveux qui n'avaient pas poussé d'un centimètre malgré tout le temps passé (ce qui confirmait son hypothèse d'un sortilège) et hésita entre continuer à questionner l'ombre ou se remettre à dormir.

Un soupir résonna dans la chambre et l'adolescent qui n'avait pas changé d'une ride depuis son arrivée appuya sa tête contre le rebord du canapé tout en baillant bruyamment.

- Qu'est-ce que le cœur du Quatorzième ?

Ce n'était pas la première fois qu'il posait cette question mais Harry n'avait jamais abandonné l'espoir d'obtenir une réponse. Sans oublier le fait que rester seul pendant autant de temps l'avait amené aux limites de la folie.

- Le piano est le cœur du Quatorzième ? insista le sorcier.

L'ombre continua à sourire et Harry fronça ses sourcils en essayant, une fois n'est pas coutume, d'apercevoir les traits de celle-ci. Il se leva et s'approcha de la fenêtre pour ensuite déposer doucement une main contre un des verres. La fraîcheur de celui-ci le fit frissonner faiblement, ses vêtements étaient la seule chose qui avait subi l'écoulement du temps. Sans oublier que toutes ses tentatives pour faire des sorts informulés n'avaient pas généralement rencontré du succès au premier coup. Il était tout bonnement hallucinant de voir le nombre de fois que l'adolescent avait réussi à mettre le feu à sa baguette et à le propager sur ses vêtements...

- Le cœur du Quatorzième est un objet ? Ou alors une personne ? demanda-t-il en pensant à une nouvelle idée.

« Le cœur du Quatorzième est ce qui est le plus cher au Quatorzième... »

- Ce qui lui est le plus cher, marmonna le sorcier tout en se frottant pensivement le menton.

Il appuya son front contre la fenêtre et soupira profondément. D'après ce qu'il avait appris de l'ombre, le Quatorzième était un Noé (va savoir ce qu'elle voulait dire par là...) qui était un musicien dirigeant une arche.

Dans ce cas, le plus logique à dire serait son instrument de musique, non ? Cependant, l'ombre n'avait jamais réagi lorsque le sorcier lui avait demandé si le piano était le cœur du Quatorzième. Dans ce cas, était-ce l'arche ?

- L'arche est le cœur du Quatorzième ?

« L'Arche est un bien précieux pour le Quatorzième... »

- Ce n'est donc pas le cœur, marmonna Harry tout en fermant ses yeux. Dans ce cas...

Il ouvrit alors brusquement ses orbes émeraudes et son rythme cardiaque s'accéléra lorsqu'il réalisa une chose.

L'ombre avait employé le terme de cœur lorsqu'il avait demandé ce que contenait la salle blanche. Or, celle-ci n'avait qu'un piano, un canapé et deux chaises. Et le piano avait été recalé.

- Je suis le cœur ?

« Le cœur dépérit... »

- Je suis en train de mourir ?

L'ombre ne bougea pas et Harry fronça ses sourcils. Était-il vraiment en train de dépérir ? À moins que ce soit une question plus métaphorique ?

Quoique, ce n'était pas la question la plus importante ! Il était le cœur du Quatorzième ! Et, à moins d'avoir été trompé durant toute sa vie, il n'était pas un organe.

Dans ce cas, il ne restait plus que les autres définition du cœur. Quelles étaient-elles encore ?

L'adolescent se jeta sur le canapé et s'allongea pour creuser ses méninges afin de retrouver ses souvenirs.

Au fil du temps passé à être enfermé dans la salle blanche, Harry en était venu à utiliser constamment sa mémoire et avait rapidement su se rappeler de tout ce qui lui était arrivé. Allant de sa scolarité moldue à ses années à Poudlard. Cependant, sa solitude forcée l'avait également amené à se remémorer des discussions passées et à les feindre dans la salle immaculée afin d'entendre quelque chose, quitte à ce que ce soit sa voix.

Comme l'ombre semblait ne plus vouloir parler, le sorcier ferma ses yeux et se laissa emporter par le flot de ses souvenirs.

Un léger murmure le sortit de ses pensées.

- Tu disais ? bailla Harry tout en frottant ses yeux encore endormis.

« Allen est là... Le Quatorzième va arriver... »

Le rythme cardiaque du jeune sorcier s'accéléra et il saisit sa baguette avec force. Des étincelles jaillirent du bout de celle-ci et Harry s'enjoignit au calme même s'il n'en ressentait guère l'envie.

Enfin ! Après tout ce temps (étaient-ce des siècles, des années?), il allait enfin sortir de cette prison immaculée !

Pour s'occuper l'esprit en attendant que le Quatorzième arrive, le sorcier se mit à nettoyer les coussins du canapé, remit les chaises dans la même position dans lesquelles il les avait vues la première fois et épousseta les touches du piano avec le peu de vêtements qui lui restait.

Puis, il s'assit sur le canapé et se mit à se tourner les pouces tout en frémissant d'excitation.

- Enfin, enfin, enfin, scanda-t-il gaiement tout en se balançant légèrement.

Harry repassa dans sa tête l'annonce de l'ombre et réalisa alors que celle-ci avait prononcé un nom inconnu.

- Qui est Allen ? demanda-t-il sans vraiment espérer de réponse.

« Allen est Allen. La chambre appartient à Allen... »

Le sorcier fronça ses sourcils et joua distraitement avec sa baguette, transformant par inadvertance l'un de ses chiffons en une gerbille. L'animal vagabonda dans la pièce pour ensuite reprendre sa forme initiale.

- Mais je pensais que la chambre appartenait au Quatorzième, murmura l'adolescent sans prêter attention à l'ombre.

Celle-ci semblait gagner en consistance au fur et à mesure que le temps passait. Désormais, des vêtements pouvaient être discernables sur sa silhouette épaisse.

Le temps passa et Harry se mit parler dans le vide, énonçant gaiement tout ce qu'il ferait une fois hors de la chambre.

- Un bain ! s'exclama-t-il en hochant sa tête vivement. Puis, je mangerais une tarte à la mélasse ! Ou alors... je tuerais le Quatorzième pour avoir pris tout son temps !

Il préféra mettre de côté ses inquiétudes sur la vie de ses amis. Après tout, le sorcier était parfaitement conscient qu'il avait disparu alors que le monde magique avait besoin de lui. Sans oublier le fait qu'il avait passé tant de temps dans cette salle intemporelle qu'il craignait que ses amis soient mort durant son emprisonnement.

« Le cœur ne peut tuer le Quatorzième... »

- Et pourquoi donc ? demanda Harry tout en croisant ses bras avec agacement.

Il détestait qu'on lui interdise quoique ce soit. Il suffisait de voir ce qui s'était passé pendant sa cinquième année à Poudlard...

« Sans Quatorzième, le cœur ne peut être utile... Et sans cœur, le Quatorzième ne peut accomplir sa mission... »

Le sorcier grogna et se frotta les paupières tout en inspirant profondément. Il avait déjà entendu cette conversation, lorsqu'il avait tenté de se jeter un Avada Kedavra. Cependant, ce jour-là, Harry n'avait pas eu le cran de prononcer le sortilège et l'ombre lui avait révélé qu'il devait rester en vie pour aider le Quatorzième à accomplir sa mission, quelle qu'elle puisse être...

- J'ai compris, j'ai compris, marmonna-t-il en secouant faiblement sa tête. Pas touche au Quatorzième...

L'adolescent s'étendit sur le canapé et examina sans grande attention le plafond immaculé.

- Que se passe-t-il dans l'arche ? dit-il lorsque l'ennui se fit intolérable.

Parfois, lorsque l'ombre en avait l'envie (ou les forces), elle lui racontait ce que contenait l'Arche, les innombrables portes qui menaient partout, les chambres des Noé qui étaient semblables à des petites dimensions alternatives et, surtout, ce que faisaient les Noé dans l'arche.

Curieusement, personne n'était au courant de l'existence de la pièce blanche et Harry avait vite perdu l'espoir qu'un des Noé vienne le sortir de sa prison intemporelle.

« Tim... Mon Tim est là... Il va guider Allen dans sa chambre... »

Le sorcier fit une grimace. Un nouveau nom...

- Ton Tim ? interrogea-t-il tout en restant allongé sur le canapé. Ça sonne pervers...

Seul le silence lui répondit et Harry soupira tout en fermant ses yeux. Il ne lui restait plus qu'à attendre que le Quatorzième vienne dans sa chambre et il serait enfin libre de partir.

Soudain, un léger froissement résonna dans la pièce et l'adolescent se redressa brusquement tout en ouvrant largement ses yeux. Son attention se posa alors sur le mur qui était l'endroit où s'était située la porte qui avait emmené le sorcier dans la salle immaculée.

Des fissures d'une lumière éblouissantes étaient en train de se créer sur la surface blanche.

Le cœur du jeune se mit à battre follement et il se leva lentement tout en observant avec avidité les craquelures sur le mur qu'il n'avait même pas réussi à endommager durant son emprisonnement.

- Enfin ! murmura-t-il tout en serrant avec force sa baguette. Enfin !


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