C'était l'une de ses matinées glaciale de l'hiver russe. Raivis se tenait juste en face du placard, voulant manger. Seulement, aujourd'hui sa petite taille lui faisait vraiment défaut. Il aurait bien appelé un de ses frères à la rescousse, mais ils était déjà partis, l'un faire des courses, l'autre réparer l'ordinateur défectueux de son meilleur ami. Bref, Raivis était seul... avec Ivan.
Ivan. Ce grand russe au regard qui vous glace le sang. Ce grand russe aux grandes paluches prêtes à vous étrangler. Ce grand russe aux bottes imposantes prêtes à vous exploser le crâne sur le bitume. Oh, si vous saviez à quel point le petit letton en avait peur, à quel point il était terrorisé rien qu'à l'idée de lui parler, à quel point il voudrait s'enfuir loin, très loin à chaque fois que leurs regards se croisent.
Quand on y pense, tout le monde était plus ou moins effrayé par le russe. Même Alfred ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas un tantinet peur de lui. Et Raivis allait devoir passer toute une matinée avec lui. Ça n'a pas l'air comme ça, mais pour le letton, passer ne serait-ce que quelques instants en sa compagnie est une dure épreuve. D'ailleurs, revenons à son problème de placard, voulez-vous? Qu'allait-il faire? Faire appel à Ivan? Non, il en était hors de question. Autant passer une matinée avec le russe, autant rester chacun de son côté, personne n'embête personne, on croirait entendre Vash.
C'était décidé : il allait se démerder tout seul. Il jeta un œil à sa gauche. Chic, une chaise. Mais une chaise en plastoc, il ignore si ça fera l'affaire... Mais bon, mieux vaut tenter le coup, hein. Il la souleva alors de ses petits bras, et la replaça aussitôt en face du placard.
Allez hop, faut monter maintenant! Un pied. Puis l'autre. Bon bah aucun de plus parce qu'on peut difficilement avoir trois pieds, haha. Tremblant tel un portable Nokia, il était tellement concentré pour ne pas retomber sur ses fesses, qu'il n'en faisait qu'accentuer ses vibrations. Il essaya d'attraper la petite, toute petite poignée de la fine porte du meuble en bois. Le geste de trop. La chaise se déroba brusquement sous ses pieds, faisant tomber Raivis violemment sur le carrelage de la cuisine. Le bruit de sa chute parcouru la cuisine, puis toute la maison. Bruit qui a forcément rameuté l'autre ruskov. Mauvais plan, le coup de la chaise. Raivis, il a pas Free, il a rien compris.
Donc je disais, le russe qui se ramène dans la cuisine, bouteille de vodka à la main. Il s'est retenu de pouffer un bon coup. Il faut dire, voir un letton complètement écrasé sur le sol, c'est carrément hilarant. C'était tout aussi jouissif que de voir Toris pleurer à ses pieds. Ivan, dans sa grande bonté, alla filer un coup de main au pauvre letton, si lamentablement écrasé sur le sol. Ledit letton, toujours aussi tremblant, essaya de rester sur ses deux jambes, en tenant la main du grand russe, tel un enfant apprenant à marcher.
"M-merci, Mr B-Braginski...", balbutia-t-il tout en essayant de tenir debout.
Ivan, un grand sourire aux lèvres, se retourna lentement, sparklant des ondes meurtrières et fixant le petit Raivis.
"Maintenant tu ne feras qu'un avec moi, daaaa?
The End.
