Salutations !
Entreprendre Amour Intemporel alors que je n'ai pas terminé La Descente en Enfer, c'est un petit peu sadique... Bon. J'avoue, j'avoue. Mais j'ai fini le chapitre 56 de La Descente, donc je vais bientôt vous le poster :)
J'étais obligée de débuter cette fanfiction. Déjà, parce qu'elle me harcelait littéralement depuis des semaines - des mois. Ensuite, parce que le sondage que j'ai lancé, et auquel vous avez été nombreux à répondre (MERCI !) m'a davantage motivée. Et pour conclure, La Descente touche à sa fin, et la seule manière pour moi de ne pas verser de larmes, c'est de continuer l'aventure, avec une autre histoire.
Une histoire encore différente, à l'opposé de ce que vous aviez pu découvrir avec La Descente. Plus de suspens, d'intrigue, de secrets et de manipulation. Et un peu plus d'HG/DM.
Voilà. Je ne peux rien dire de plus. Juste... accrochez-vous !
J'attends vos reviews, dites-moi ce que vous en avez pensé !
Je vous embrasse et Bonne Lecture !
Chapitre Un
Il était une fois, dans un univers très lointain, une belle et maligne petite princesse.
Comme elle était fort charmante, tous les hommes du royaume accouraient se jeter à ses pieds. Et, comme elle était fort savante, tous les grands de ce monde se targuaient d'obtenir ses faveurs, mais en vain.
Car en vérité, nul ne l'avait jamais approchée. Il ne s'agissait que de rumeurs, personne ne l'ayant même aperçue. Les seuls gens qui la fréquentaient, étaient ses nobles serviteurs. Dévots, ils ne laissaient filtrer aucune information sur son compte. Mais pourquoi donc tant de mystère ? À cause de sa crinière ! Une chevelure broussailleuse, où les mains empêtrées, étaient mal aisées, de se dégager ! Et cela, fort disgracieux pour sa notoriété, la plongeait, dans le plus grand secret.
À cela, un grognement lui échappa. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle gâche un nouveau rêve par une révélation aussi capricieuse ?!
Hermione voulut se retourner sur le dos, mais un poids lourd autour de sa taille l'en empêcha. Un bras. Chaud. Puissant.
Hermione tira un léger sourire à cela. Ron. Son étreinte protectrice.
Les rais du soleil filtraient au travers des rideaux entrouverts. La pièce qu'elle et Ron avaient commanditée à la Salle sur Demande, était parfaite. Ils la reproduisaient depuis plusieurs semaines, y trouvant un cocon confortable, un nid apaisant où leur amour gagnait en ardeur, en audace… En profondeur.
Son souffle régulier contre sa joue, informa Hermione qu'il reposait toujours, et elle profita de cet instant pour s'étirer paisiblement, repassant dans sa tête les derniers jours.
Le climat hostile qui flottait à Poudlard. En Angleterre, en réalité. Les combats, les luttes incessantes contre Voldemort. Ces sortes de batailles insensées menées à toute heure, et qui ravageaient le pays de fond en comble.
La guerre était ouvertement déclarée, et chacun avait peu à peu pris son parti. Harry, Ron et elle étaient parvenus à intégrer Poudlard afin de débuter leur Septième Année. Une Année peuplée d'embûches, où il fallait ruser, afin de partir à la conquête des horcruxes manquants sans cesse. Cependant, le compte allait y être. Ne persistaient que Nagini et le médaillon de Serpentard que R.A.B avait certainement laissé quelque part…
Dumbledore était heureusement là pour les guider. Sans lui, les recherches auraient certainement piétiné depuis belle lurette…
Toutefois, cela n'empêchait pas bien nombre d'évènements regrettables. Les prises d'otage, les défoulements incessants des mangemorts sur les moldus du pays. Les rangs de l'Ordre et de Voldemort grossissaient sans cesse, laissant préméditer qu'un affrontement ne pourrait nuire définitivement aux Forces Obscures, tant elles gagnaient en nombre.
Les conflits se révélaient davantage virulents, depuis une quinzaine de jours. Comme si… Voldemort souhaitait passer à la vitesse supérieure. Et cette simple idée terrifiait Hermione. Littéralement. Cela impliquait tant de…
Doucement, elle perçut l'étreinte de Ron se refermer sur elle, et elle retint un soupir de bien-être à sa prise ferme. Accolée à son torse bâti, elle se laissait aller, les prunelles closes, profitant de sa chaleur avec délectation. Contre ses fesses, elle perçut son membre dur qui s'appuyait, et elle frémit de tout son long à son contact.
Les mains de Ron glissèrent sur son ventre, et tirèrent délicatement sur le tissu de la nuisette d'Hermione. Elle éprouva le coton remonter contre sa peau sensible avec un ronronnement, tandis qu'il appuyait plusieurs baisers sur son épaule. Encore, elle tressauta alors que ses doigts se déposaient sur son ventre nu, taquinant son nombril. Un nœud brûlant parut se contracter sous son toucher ardent.
Déjà, il ramenait ses paumes vers la poitrine tendue d'Hermione, la prenant à pleines mains, la malaxant avec attention. Il la saisissait entièrement dans son étau, la pétrissant savamment, pinçant ses tétons érigés. Hermione se tendait vers lui, le priant silencieusement de poursuivre ses caresses. Elle ressentait contre la chute de ses reins, le bassin de Ron qui s'ancrait davantage, se cambrant.
N'y tenant plus, son index droit dévala vertigineusement sa taille fine, et s'approcha de sa hanche. Il l'effleura subtilement, puis se risqua vers l'élastique de sa culotte, l'étirant par à-coup, avant d'y plonger entièrement. Hermione tressauta, soufflant de plaisir. Les doigts glissaient patiemment, buttant contre son bouton rose déjà humide.
Langoureux, Ron passa son pouce contre le clitoris d'Hermione, la figeant sur place, un gémissement coincé entre les lèvres. Il envoya son érection contre elle, et coulissa son majeur plus au Sud encore. Rougissante, Hermione entrouvrit davantage ses cuisses, et il s'immisça franchement.
Son pouce pressait son centre nerveux, lui faisant soulever inconsciemment ses hanches. Déjà, son majeur commençait à jouer en elle, s'enlisant, faisant décoller ses hanches dans son mouvement…
« Oh, Ron, encore…, » gémit Hermione.
Et tout se figea d'un bloc. Hermione s'immobilisa devant l'inertie de son partenaire, et vira davantage à l'écarlate en se remémorant ses propres paroles. L'avait-elle embarrassé en parlant durant l'acte ?
Pourtant, cela n'avait jamais paru l'incommoder depuis les nombreuses nuits qu'ils…
« Granger, qu'est-ce que tu fous ici ? »
Hermione blêmit, et, collant le drap à sa poitrine, se redressa brusquement tandis que l'autre se décollait d'elle. L'autre… Merde ! Malefoy ! C'était lui à ses côtés, lui qui venait de la…
« Oh mon Dieu…, murmura Hermione en le contemplant, le visage brûlant, serrant ses cuisses.
Mais ce n'était pas le Malefoy de dix-sept ans qu'elle connaissait. Ses traits étaient plus prononcés, ses cheveux virant davantage à un blond cendré. Son torse était davantage taillé, plus… Il avait au moins vingt ans. Peut-être vingt-cinq. Et il semblait nu.
Hermione se leva d'un bond, tirant le drap avec elle. Qu'est-ce que cela signifiait ? Dans sa hâte, elle emmêla ses pieds dans le duvet, et bascula en arrière. Elle tomba du lit et atterrit sur ses fesses, décomposée, tremblante.
Malefoy aussi avait abandonné le lit, et, comme oubliant Hermione, sondait désormais la pièce avec intérêt. Il possédait un boxer, calmant à peine la tachycardie d'Hermione. Il était saisissant d'être confronté à une vision de lui plus grande, plus certaine… Il dégageait une prestance déstabilisante, son port altier s'étant définitivement épanoui. Mais… comment était-il plus âgé ? Pourquoi ? Et pourquoi venaient-ils… d'émerger du même lit ? Où étaient-ils au juste ?
« C'est quoi ce délire, Malefoy ? Que fait-on là ? Et t-toi ! Tu as pris une potion de vieillesse ?
- Tu ne t'es certainement pas vue, Granger », railla-t-il sans même lui adresser un regard.
Non. Non. Non.
Hermione se remit sur ses jambes, chaloupant, réajustant rapidement son habit court. Où était Ron ? Quel était cet endroit ? Ce n'était définitivement pas la Salle sur Demande… Le sang battait à tout va dans ses veines.
Un grand meuble de chêne lui faisait face. Avec une lenteur exagérée, chaque pas bravé lui prouvant que tout cela n'était pas qu'un cauchemar, elle s'approcha de la commode. Au centre, une grande glace trônait.
Au centre, une femme à la chevelure plus disciplinée, un air choqué peint sur le visage, la toisait. Une femme plus sûre d'elle, à la poitrine plus prononcée, et au corps mieux proportionné. Elle devait avoir moins de trente ans, elle aussi.
Le plus effrayant résidait certainement dans l'anneau qu'elle portait à son auriculaire droit. Doucement, Hermione leva la main à la hauteur de son visage, ses tempes grondant sourdement.
Les initiales DM étaient parfaitement lisibles dans l'anneau de la bague.
« Malefoy…, hoqueta Hermione. Si c'est une plaisanterie… arrête-la de suite.
- Il fallait que la sang-de-bourbe l'ouvre… Tu peux pas la fermer une seconde, Granger ?
- Malefoy… on est vieux ! On est mariés ! Et on partage un… un lit, bredouilla Hermione, secouée par une nausée. Que s'est-il passé, bon sang ?! Je vais défaillir…
- Granger, pitié, pour mes oreilles sensibles, mets-la en veilleuse !
- Dis-moi que c'est… putain Malefoy ! Dis quelque chose ! Que c'est une blague de tes débiles d'amis ! »
Hermione appuya sa tête contre les moulures en bois de son armoire. Tout tournait autour d'elle, son cœur battant au ralenti dans sa poitrine…
« Tu ne te sens pas concerné Malefoy ? renvoya-t-elle. On est dans de beaux draps !
- Moi, contrairement à toi, j'essaie de réfléchir, Grangie, siffla Malefoy, irrité.
Il lui tournait résolument le dos, se tenant face à la fenêtre. Rien ne tenait la route !
Elle… Elle… Elle s'était assoupie dans les bras de Ron, la veille, dans la Salle-sur-Demande. Et elle avait encore dix-huit ans, à cet instant. Elle n'avait consommé aucune potion, effectué aucun mélange illicite, strictement rien. Une journée de dur labeur comme à l'accoutume, éparpillée entre les cours, les entrainements de l'A.D. qui avait été rouverte…
Les Serpentards avaient-ils pu s'infiltrer dans la Salle sur Demande pendant qu'elle somnolait avec Ronald ? Ils les auraient placés dans une maison isolée afin de leur concocter une mauvaise boutade ? Mais pourquoi avec Malefoy ? Et où était Ron ?
Hermione enfonça son visage entre ses mains, recroquevillée contre le grand meuble certainement ancien. Aucune réponse ne paraissait. En jetant un coup d'œil par-dessus ses doigts, elle avisa que Malefoy s'était vêtu en se servant dans un placard, et s'aventurait hors de la chambre, par la porte située sur le mur d'en face.
Et Malefoy… il l'avait… ah ! des frissons remontaient sur ses bras. Quel horreur… Enfin, il ne s'y prenait pas mal, et elle agréa cela avec une nouvelle vague de rougeur. Mais… c'était Malefoy, par Godric ! Elle avait… trompé Ron… ou pas loin, en tout cas.
Un Serpentard orgueilleux et insolent, qui se prenait pour le maitre du monde car son sang lui paraissait quelque peu supérieur aux autres…
« Mais franchement Hermione, on s'en fiche de lui. Il faut qu'on ait nos réponses », tergiversa Hermione en se redressant.
Elle ne pouvait pas se laisser aller aussi rapidement. Il y avait forcément des indices dans cette maison. Peut-être que les Serpentards ou des idiots les attendaient afin de leur prouver que leur bague était excellente ? Les kidnapper, leur administrer une potion de vieillesse, des bagues de mariage et les mettre dans le même lit. Que c'était divertissant…
Ou alors… Hermione s'immobilisa à cette pensée. Ou alors, des mangemorts s'étaient introduits dans Poudlard, et les avaient pris en otage dans cette demeure. Pourquoi eux deux, et dans un tel luxe ? Pourquoi loin de tout ? Et… où était sa baguette ? Y avait-il un sortilège anti-transplanage sur la maison ?
Elle réajusta danatage sa nuisette, que ses précédents... moments… avec Malefoy, avaient dérangée. Elle ne pourrait plus jamais voir son reflet sans en avoir des malaises, après…
Puis, elle s'affaira dans les tables de chevet qui encadraient le lit imposant. Avec un soupir de soulagement, au bord des larmes, Hermione retrouva le contact familier de sa baguette. Doucement, elle la posa contre sa joue, retrouvant le toucher doux du bois d'érable. Puis, elle la dressa, tentant de transplaner. Où ? Chez ses parents, tiens ! Qu'importe sa tenue, il fallait filer au plus vite.
Le tuyau apparut, comme l'engloutissant contre ses parois exigües. Mais elle retomba sur ses pieds. Oui, il y avait un sort anti-transplanage. Et cela ne signifiait rien, hein ?
Où était passé Malefoy ? Il ne revenait pas ! Peut-être que les soupçons d'Harry et de Ron allaient se justifier… Malefoy était devenu un mangemort et il venait de la livrer… ? Oui, Harry se plierait certainement à Voldemort, si celui-ci demandait une rançon, en échange d'Hermione.
« Mais ils m'ont laissé ma baguette, murmura Hermione, sceptique. Je préfèrerais encore périr que de mettre Harry dans une telle situation. »
Et cela n'expliquait pas la présence de la bague.
« Allez, il n'y a qu'un moyen d'avoir nos réponses. »
Lentement, Hermione ouvrit les portes de l'armoire. Elle regorgeait d'habits de sa taille, et qui, de plus, lui plaisaient. Ce n'était pas un signe. Elle n'avait pas effectué un bond dans le futur. Ce n'était pas elle et Malefoy, et ils n'étaient certainement pas mariés.
Ahanant, Hermione mit la main sur une paire de jean et un chemisier. La propriétaire de ce placard possédait plusieurs tailleurs féminins ravissants qui devaient aller de gant avec la silhouette d'Hermione…
« Oui, mais comme je ne suis pas chez moi, je vais toucher au strict minimum, songea catégoriquement Hermione. Et puis, où suis-je ? Chez qui ? Je ne reconnais rien… »
Elle se vêtit rapidement et se dirigea vers la porte, avant de s'immobiliser. Un portrait, sur sa droite, à un mètre de la fenêtre, lui faisait de grands signes. Non.
Hermione lui accorda un bref coup d'œil paniqué. Elle, en robe blanche, accompagnée d'une longue traine fleurie. Donnant le bras à Malefoy. Un mariage. C'était un cauchemar, ce n'était pas elle.
La respiration encore plus haletante, Hermione serra sa baguette entre ses doigts moites, et s'engagea prudemment hors de la chambre. Décidément, les amis de Malefoy étaient vraiment de très grands humoristes, et allaient jusqu'au bout dans leurs plaisanteries…
Hermione atteignit un couloir très spacieux. Plusieurs portes s'alignaient sur les murs qui l'entouraient. Peu désireuse de connaitre quoi que ce soit de plus de cet endroit, Hermione se dirigea aussitôt vers les escaliers. Ils étaient en colimaçons, entièrement en bois, de la rampe lisse jusqu'aux marches impeccables. Elle commença sa descente, alerte.
La luminosité du salon l'éblouit, avant qu'elle ne tombe irrémédiablement amoureuse de cette pièce.
Circulaire, les murs du living étaient, pour près d'un tiers, recouverts d'étagères sculptées qui soutenaient des centaines de volumes. Des livres s'amassaient là, répartis par taille et par coloris des reliures.
De grandes baies vitrées s'étiraient, perçant la pièce d'une luminosité réconfortante. Des plantes grimpantes, suspendues par magie, s'entortillaient à l'extérieur des fenêtres, laissant poindre leurs fleurs colorées.
Le centre de la pièce se concentrait en plusieurs sofas aménagés face à une cheminée éteinte.
L'ajustement exact de la salle commune de Gryffondor, en bien plus intime et personnelle encore. Eclaircie par les rideaux blancs tirés, sur les côtés des baies vitrées.
« Celui qui vit ici a d'excellents goûts », se dit Hermione, hésitante.
En combien de temps les effets de la potion de vieillesse cessaient-ils ? Moins d'une heure, généralement… Cela allait donc bientôt prendre fin.
Un bruit sourd fit sursauter Hermione, et elle visualisa un hibou qui venait de heurter une des vitres de plein fouet.
Hermione se précipita dans sa direction après un temps d'arrêt. Elle lui libéra le passage, clignant des yeux alors que le soleil montait dans le ciel, l'aveuglant brièvement.
La chouette déposa plusieurs lettres sur la table basse, et repartit sans interrompre son vol majestueux. Avec appréhension, Hermione se baissa vers le courrier. Malefoy sonnait toujours aux abonnés absents… Devait-elle ouvrir les lettres ?
« D'accord, tout cela est flippant. Je suis morte de trouille. Mais il faut le faire, Hermione », se réprimanda-t-elle à voix basse.
Elle agita sa baguette et murmura : « Hominium Revelio ». Et le sort lui répondit. Elle était seule, elle et Malefoy, situé plus loin selon le sortilège.
Ni traquenard de mangemort, ni fourberie de Serpentard. Ils étaient seuls dans cette impressionnante bâtisse. Ce qui… impliquait de nombreuses choses. Peut-être que les propriétaires étaient absents ?
La main tremblotante, Hermione détacha la première lettre et l'ouvrit. Elle retint son souffle, et entama sa lecture.
« Hermione,
Ainsi que tu me le disais dans ta précédente lettre, la Coupe du Monde de Quidditch va bientôt débuter. C'est précisément dans ce genre de circonstances que garder Eva est très compliqué. Penses-tu que tu pourras la prendre avec toi ? Seulement le mois de Septembre, époque où je me rendrai en Asie Centrale. Le climat hostile là-bas ne me rassure pas pour la petite…
Quant à ta demande, j'y réponds affirmativement. Je serai en Angleterre le 18 juin, et ce durant une semaine. Je pourrai passer au Verita'Sorcier lorsque tu le souhaiteras afin de vous donner l'interview. J'attends ton retour, dis-moi quand cela t'arrange. J'aurai Eva avec moi.
Viktor. »
Elle était ainsi en contact avec lui ? Etonnant, Ron ne le supportait pas à… Pourquoi elle… Non, ils n'étaient pas dans le futur. Il y avait une explication cohérente à tout cela.
Seconde lettre. Hermione la décacheta, anxieuse.
« Madame Malefoy,
Je vous prie d'accepter nos plus sincères remerciements. Votre dernier journal, qui vantait les mérites de notre institution, nous a permis de réunir des fonds bien amples lors de notre dernière soirée caritative. Les personnes qui s'y sont présentées étaient quatre fois plus nombreuses qu'à l'accoutume, et les dons ont dépassé nos espérances.
De la part de chaque personne qui se bat avec moi depuis tant d'années, nous vous remercions infiniment. Vous serez toujours la bienvenue dans notre institut.
Romilda Eering, Présidente de l'Association des Enfants Traumatisés, Abandonnés et Torturés. »
Madame Malefoy… Un rire nerveux échappa à Hermione. Ses genoux claquèrent brusquement, alors qu'un grand froid l'envahissait. Qui était-elle ? Où était-elle ? Et Ron, pourquoi l'avait-il abandonnée ? Où se trouvait-elle, bon sang ?
Elle allait devenir folle, elle se levait un matin, et tout était révolutionné… Son estomac se nouait comme un poing, pesant dans sa poitrine, grossissant jusqu'à écraser ses poumons.
Il lui semblait qu'une évidence allait exploser à ses yeux, et toujours dans le déni, elle secouait sa tête. Ce fut la dernière lettre qui établissait le tout.
Elle déchira lentement l'ouverture, ses doigts incertains. Les paumes de ses mains peinaient à se décoller de l'épaisse enveloppe. Elle en tira un journal.
Le gros titre affichait : Le Verita'Sorcier. Le nom plut à Hermione…
Ses yeux chocolat attaquèrent la note du rédacteur :
« Le Verita'Sorcier fête ses cinq ans !
Cinq ans de bonheur, de suivi, qui nous poussent, chaque jour, à dévoiler davantage la vérité sur un univers corrompu et totalitaire qui a pris le gouvernement sous sa coupe.
Grâce à vos généreuses contributions, à vos soutiens, chaque mois, nous nous distinguons davantage, et nous pouvons continuer cette merveilleuse aventure à vos côtés ! Alors merci, infiniment de la part de toute l'équipe. (Suite p.4)
Hermione Granger-Malefoy, rédactrice en chef. »
Le cœur au bord des lèvres, Hermione haussa légèrement ses pupilles vers la date, située en bas de la page.
Ils étaient le premier juin 2006. Ils avaient effectué un bond de huit ans en avant.
Un post-it surplombait une photo d'elle, parée d'un tailleur cintré qui la mettait en valeur.
« Salut ma jolie, j'ai pensé que t'envoyer un exemplaire pourrait te faire plaisir. Après tout le travail que cela nous a demandé, récemment… profite bien de ta semaine de vacances ! H. »
Cela dépassait le stade du raisonnable. Cela dépassait l'entendement.
Ce n'était pas une potion de vieillissement. C'était elle, sur le cliché, qui se mariait avec Malefoy. C'était leur maison, ses habits, ses meubles, ses livres… La bague à son doigt était réelle. Ron n'était pas là.
La poitrine d'Hermione se serrait sans cesse, ses dents claquaient, et elle était à deux doigts de fondre en larmes. Tout cela n'était qu'une taquinerie douteuse. Rien d'autre. Il était impossible qu'elle ait parcouru ainsi le temps. Huit ans ! Huit ans ! Elle ignorait tout…
Si Malefoy était venu avec elle, peut-être que d'autres également, étaient venus du passé. Ron, Harry, Ginny ? Ses parents ? Mais comment ?!
Ce n'était pas possible. Mariée, une nouvelle demeure, un travail… Où était le temps de ses études ? Et quel était ce système dont elle parlait dans ce bref article ? Voldemort était encore… présent ? Un gouvernement… corrompu ? Ils semblaient si près de l'achever, huit ans auparavant !
Sa main empoignait toujours le journal, les feuilles se froissaient, et elle perçut son cœur frapper davantage dans sa tête. Tout tournoyait, il fallait qu'elle sorte, prenne l'air, inspire, expire…
D'un bond, elle fut debout. Elle tourna autour de la pièce, courant à moitié, comme exsangue, comme prise en cage. Et puis, elle détala vers la porte, elle atterrit dans une cuisine, et elle passa encore dans une grande salle à manger, et puis dans une pièce vide, et puis encore une autre, elle hoquetait, les fenêtres la tentaient…
Un vestibule. Des porte-manteaux. Elle se rua dans la direction. Elle ouvrit la porte en grand, elle inhala, et se jeta à l'extérieur. Elle reconnaissait plus rien. Où était-elle ? Dans un piège ?
Elle n'avait plus de jambes.
Trop de questions virevoltaient dans sa tête. Pourquoi eux ? Ici ? Où étaient-ils ? Comment ?
Hermione leva le bâtonnet magique. Son cœur donnait l'impression d'être comprimé entre ses poumons. Elle tenta d'inhaler… et cela ne servit à rien. Elle disparut dans un pop ! qui résonna dans la grande avenue.
RRRR
« Ji vois di choses tirribles ! Tirribles ! Oh, grand Diou ! Oh, li mauvais présages ! Ouh, la souffrance ! La déchirire !
La voyante agita ses bras où clignotaient plusieurs bracelets exubérants. Elle secoua ses épaules, comme animant les châles qui l'entouraient, d'une vie.
L'homme face à elle, paume tournée vers la voyante, la considérait, yeux grands ouverts emplis de stupéfaction.
- Ji vois l'avinir, et y n'est pas rose ! Oh si… une jilie fille pas loin, pas loin… Bicoup d'argent, bicoup…, dit-elle en frottant ses doigts.
- Et où est cette fille ? murmura l'homme. J'ai tout perdu… hier soir… euh… lors d'une bagarre…
- Li bagarre s'appelle-t'i pas casino ? roucoula la voyante.
- Si, un peu, avoua l'homme, coupable. Vous voyez tout cela dans ma main ?
- Si ji vous révèle li sicrets di ma profession, ji plierai boutique ! N'y dimande pas, dimande pas, p'tit gars… Si, la fille est jilie… Si, grande robe, beaux chiveux…
- Et, quand va-t-on se rencontrer ? supplia l'homme.
- Bientôt, bientôt, t'inquiite pas, la bonne Monnie veille sur ti ! Si ti as pas di nouvelles sous sept jours, ti reviens !
- Oh, merci Monnie… Je ne sais pas ce que je ferais sans vous, soupira l'homme en lui tendant deux billets. Cela fait quoi ? Un an que vous me lisez l'avenir ?
- Un an, si… mais ton avinir est di plis en plis beau ! Allez, va chercher la jilie fille !
L'homme la remercia chaudement, avant de se retirer, quittant la tente où la chaleur suffocante s'emmagasinait. La voyante fourra les billets dans une poche de la banane qu'elle tenait à la taille. Puis, elle posa une boule de cristal sur la petite table ronde recouverte d'une nappe où des soleils s'étiraient.
- Sivant ! Sivant !
Une jeune femme, le regard fuyant, les cheveux détachés couvrant son visage, apparut, et prit place sur le petit coussin, face à la voyante.
- Ah, pitite Nini… Oh !
Elle envoya ses mains autour de la boule de cristal.
- Oh, ji vois di choses tirribles ! Tirribles ! Grand Diou ! Comment t'y peut t'acharner sur c'ti fille jilie ? Elle a bien d'la v'ine que ji suis là, pour l'ider à s'y remettre de tout ci tout ça… Ouh, li mauvais présages ! Ouh la déchirire ! »
Et l'après-midi défila, comme à son accoutume.
RRRR
« Oh mon Dieu, oh mon Dieu, plus jamais, plus jamais, je suis punie… AHHH ! AHHH ! PLUS JAMAIS, TU CREVERAS AVANT DE ME RETOUCHER, JE TE LE JURE !
- Mon petit sucre d'orge, calme-toi, on y est presque…
- VA TE PENDRE ! DEGAGE ! JE T'EMASCULERAI DES QUE JE SERAI EN POSITION DE FORCE ! NE DORS PLUS AVEC MOI, JE TE TUERAI DANS TON SOMMEIL !
- Mon petit lapin, s'il te plait, ne t'énerve pas…
- JE NE M'ENERVE PAS, JE TE VOIS MORT !
- On y est, ma chatte…
- TU NE LA TOUCHERAS PLUS CELLE-LA, CROIS MOI ! GRAND DIEU, PLUS JAMAIS !
- Putain, dites-moi que le gamin arrive !
- Je regrette monsieur, nous sommes seulement à trois centimètres d'ouverture.
- Mais elle gueule comme un putois depuis deux heures ! Elle a lacéré mon bras et…
- COMMENT PEUX-TU PLEURER POUR TON BRAS ALORS QUE TON FILS ME LACERE L'UTERUS ?
- Le vagin, madame, et non l'uté…
- JE PORTERAI PLAINTE DES QUE JE SERAI PARTIE ! RONALD, TUE LE, JE DIRAI QUE C'ETAIT UN SUICIDE ! »
Voici, entre autre, une séquence exclusive de l'accouchement de Pansy Parkinson.
RRRR
« Andy et moi étions très… proches… Et, du jour au lendemain, il n'a plus voulu me voir. Il m'a dit que je l'avais écœuré à vie de la gent féminine… Je ne sais pas ce que j'ai fait ! Je l'ignore…
- Oui, cela a dû être une épreuve terrible pour toi.
- Tu n'as pas idée. D'abord, ce rejet m'a beaucoup remise en question, et ce durant une très longue période de douze heures. Passé cet instant, ce cruel dilemme, je me suis dit que je n'étais pas fautive. Je ne suis pas parfaite, bien sûr, mais qui l'est ? J'ai toujours été là pour lui….
- Les hommes sont si ingrats.
- Exactement ! Exactement ! J'ai tout sacrifié pour lui ! Alors oui, lorsque nous avons comparé nos versions, il a changé de discours, afin de me faire passer pour l'égocentrique. Par exemple, pour Noël, je lui ai acheté deux billets pour un concert de Madonna. Et il dit que je les ai payés pour moi !
- Oh, quel toupet d'avancer un tel argument… Il n'aime pas la musique ?
- Il est sourd. Bref, passons. Et pour la Saint Valentin, je l'emmène au Sauna ! Et il me l'a reproché !
- Il n'aime pas la chaleur ?
- Eh bien il prétend être claustrophobe. Mais franchement, il est horriblement compliqué ! On ne peut rien faire qui lui fasse plaisir, il faut toujours se mettre en quatre ! Non mais vraiment ! Enfin, je vais y aller, moi… Merci de m'avoir écoutée.
- Oh, je t'en prie… À bientôt ma chérie !
- Bye ! »
Le bar des Z'inLove est un des plus sophistiqués. Sa clientèle mixte, qui provient des deux partis opposés, protège le lieu des attaques sanglantes qui sévissent sur la Grande Bretagne.
Avec son côté rétro, son rez-de-chaussée exubérant où un gigantesque comptoir de cent mètres de long sert chaque jour les plus divins apéritifs, cocktails, et son étage intime où chaque couple a dû se rencontrer, il est dans le Top 10 de tous les lieux must.
La journée, il est le salon de thé, où près de cinq cents variétés de café et de thé sont présentés, variant les destinations, les explosions papillaires, et les arômes, qui satisferont près de deux mille personnes quotidiennement. Le soir, le décor change d'un claquement de doigt, lançant une boule discothèque flashy, et la musique dévergondée de DJ Crivey, jusqu'au beau milieu de la nuit, faisant danser encore près de trois mille personnes chaque soir.
Voilà. Les Z'inLove, c'est l'endroit où il faut aller. Loin de la guerre, loin de tout. Fermez les yeux… Respirez. Oh, ça, c'est de l'Arabica, et du vrai !
