Un nouveau message était apparu sur le fil d'actualité de Fanny, il s'agissait d'un retweet de la part d'une personne qu'elle ne connaissait pas. C'était un lien vers un article de Game Side Story, un site spécialisé dans les jeux-vidéos et ce qui gravite autour. Fatiguée après une longue journée au lycée, la jeune fille se disait qu'elle avait bien besoin de se détendre en découvrant un nouveau jeu. D'après le site, le jeu se présentait comme prometteur…

Malgré son nom, CraftStudio n'était pas un clone de Minecraft ou d'Infiminer. Apparemment il s'agissait d'un logiciel de création de jeux-vidéos avec de nombreux outils intégrés. Il y avait un système de création de cartes de jeu en posant des cubes comme sur Minecraft, mais il y avait aussi un système de modélisation semblable à Blender, mais avec seulement des cubes. En gros, le concept de cube, unité facile à manipuler, était étendu à tous les domaines de la création de jeu vidéo, le logiciel se voulant ainsi être accessible comme le jeu de Mojang.

Quelque chose surprit Fanny dans cet article : le rédacteur et l'auteur de CraftStudio considéraient que ce logiciel était un jeu. Pourtant, en se souvenant de ses expériences passées avec divers game makers, la conception d'un jeu vidéo lui semblait vraiment pas ludique ! S'il n'y avait pas un langage de programmation, il fallait retenir un ensemble de fonctions prédéfinies qui étaient à la fois trop nombreuses et pas assez diverses pour pouvoir faire ce que l'on veut.
« Si tu arrives à me convaincre que faire un jeu peut être aussi amusant que de jouer à un jeu, je t'achète. » pensa-t-elle en cliquant sur le lien de téléchargement de la version gratuite.

Si Fanny avait pris le temps de lire le site officiel de CraftStudio, elle aurait su la nécessité de créer un compte afin de démarrer le jeu, ce qui ne manqua pas de l'irriter une fois le jeu installé. Malgré sa fougue, Fanny comprit rapidement qu'un système de compte était tout à fait normal pour un jeu qui se veut communautaire en ligne.

Une fois connectée au jeu, Fanny fut très surprise : alors qu'elle s'attendant à une ergonomie à la Open Office ou Game Maker, l'interface était relativement "clean". La partie supérieure de l'écran n'était pas noyée de boutons : seul un minimum étaient affichés et ils étaient repartis sur l'écran en fonction de leur domaine d'usage. Au lieu que des outils de développement lui sautent à l'écran, elle voyait une sorte de portail semblable à ceux des sites communautaires : il y avait un fil d'actualité, un lien vers un forum, un wiki et divers réseaux sociaux. Divers jeux faits avec CraftStudio étaient directement testables, d'autres pouvaient être achetés dans un magasin intégré !
« J'espère que l'aspect communautaire ne se limite pas à cette façade »

Dans un angle de l'écran se trouvait un système de liste d'amis. « Un système d'amis ? C'est une sorte de réseau social ? » se demandait Fanny. Elle était plus habituée à voir ce genre de choses dans les jeux en ligne multijoueurs où jouer en équipe apportait de nombreux avantages en expérience ou en objets rares. Du coup, elle se demanda à quoi bon pouvait servir ce système au sein même du jeu. Pourquoi ne pas simplement utiliser Skype ?

Travailler en équipe pour réaliser un jeu, ça se fait tous les jours.
Mais au sein d'un même logiciel intégratif, ça c'était plutôt nouveau.
« Bon, assez réfléchi, je n'ai pas besoin de potes, voyons ce que le truc peut faire concrètement. »