Bonjour, bonsoir à tous ! Je me lance aujourd'hui dans la publication de "Side to side", un projet qui a mit du temps à voir le jour, mais qui à finalement décidé de pointer le bout de son nez ! Je voudrais, avant toute chose, remercier la fanfiction qui m'a particulièrement donné envie de poster celle-ci, j'ai nommé "My Beautiful Beast" de Easyan. Si ce n'est pas déjà fait, je vous conseille vivement d'aller voir son travail de qualité, elle est vraiment très douée, et malgré la longueur qui pourrait en faire reculer plus d'un, je vous assure que ça vaut le détour. Si il y a des ressemblances, je m'en excuse par avance.

Enfin, je ne ferais pas durer cette petite note plus longtemps et vous laisse à la lecture de ma fanfiction, en espérant qu'elle vous procurera autant de plaisir à lire qu'elle ne m'en a donné à écrire.


- « Oh bordel. »

Les deux silhouettes se distinguaient parmi les débris. L'intégralité de la zone avait été dévastée, seul un bâtiment avait survécu à la catastrophe et c'est sur le toit de ce dernier que se trouvaient nos deux protagonistes. Il y avait des cadavres à moitié calcinés sur la moitié ouest du secteur, des flaques de sang un peu partout et surtout une grande cavité en plein milieu de ce qui était la place centrale de la ville.

- « Comme tu dis, répliqua un grand blond. Écoute Levi, on doit retrouver l'émetteur, on n'a pas de temps à perdre. Retrouve l'Escadron en bas de l'immeuble et commence à fouiller les décombres. Je m'occupe du reste de l'équipe, on va se répartir sur la zone. »

Levi se recula, il était habitué à gérer les désastres qui régnaient dans sa ville depuis plus de dix ans maintenant, étant le sous-chef de ce qui pourrait le plus se rapprocher du GIGN : le Bataillon Ailé. Jamais il n'avait eu diriger une opération aussi risquée. Le plus grand ennemi de la cité, le clan H, faisait rage auprès des citoyens. Erwin, le major de l'Escadron, avait remué ciel et terre en compagnie de son équipe pour les retrouver. Malgré cela, le caporal ne laissait transparaitre aucun signe de frayeur ou d'indécision. Son visage avait toujours cet air ennuyé. Il souffla :

- « Arrête de t'en faire Erwin, on va les trouver ces enfoirés.

- Ce n'est pas le but d'aujourd'hui. On les cherchera plus tard l'important Levi, c'est l'émetteur. Retrouve-le, tu sais à quel point il est indispensable. S'il tombe entre leurs mains, c'est fini.

- C'est bon Erwin, déblatère pas tes conneries encore et encore, j'ai lu le rapport. Ça sera vite fait, bien fait. Je prends Hanji avec moi.

- C'est tout ? s'étonna le major.

- C'est amplement suffisant, crois-moi. Cette… femme, a l'énergie et la puissance d'une dizaine de recrues. Ce soir, on revient au bureau et on règle ça. On l'aura, ton foutu l'émetteur. »

Sur ces mots, le soldat se retourna dans un mouvement théâtral, faisant voler l'arrière de son long manteau noir, avant de s'engouffrer dans l'escalier de service. Il se hâta jusqu'au rez-de-chaussée avant de retrouver son Escadron composé d'une petite dizaine de personnes. Dans leurs locaux ils avaient un peu plus d'effectifs, mais seule une petite partie avait les qualifications nécessaires pour aller sur le terrain de missions aussi importantes.

- « Magne toi, on y va, cracha le caporal en tirant sur la manche de la jeune femme. »

Cette dernière était à moitié endormie contre le mur. Elle sursauta suite à ce contact.

- « Maintenant ? Mais, et Erwin on en fait quoi ?

- C'est pas nos affaire, allez bouge-toi quatr'yeux, on n'a pas que ça à foutre.

- C'est parce qu'il m'adore qu'il dit ça ! claironna t'elle en lui ébouriffant les cheveux, comme pour justifier le langage de son camarde devant les autres de l'équipe. Allons-y mon petit Levi ! »

La jeune femme l'entraina un peu plus loin en sautillant, vers le quartier sud. Il se dégagea de son étreinte et grogna :

- « Écoute moi bien Hanji, la prochaine fois que tu me ridiculises devant mon équipe, je te fais bouffer tes lunettes, compris ?

- Ce que tu peux être ronchon Levi… marmonna t'elle, je devrais t'appeler Grincheux, tu sais comme le nain dans Blanche-Nei…

Le petit brun la transperçait de ses yeux polaires, elle ne put retenir un frisson de peur suite à ce contact visuel improbable. Et en lui assignant une petite tape sur l'épaule elle bougonna :

- « …C'est bon, je plaisantais. »

Ils s'avancèrent vers les décombres d'un bâtiment abandonné. De larges traces de balles recouvraient l'un des seuls murs encore intacts. Hanji dansa jusqu'à ce dernier, un sourire étrange aux lèvres. Elle effleura la cloison et regarda derrière : deux cadavres gisaient sur le sol. La demoiselle réajusta ses lunettes avant de sortir une sorte de machine, elle appuya sur le bouton du milieu.

- « Alors ?

- …Nan, rien dans le secteur. »

Levi s'approcha doucement des cadavres et regarda leurs visages. Il fronça les sourcils :

- « Leurs gueules ne me dit rien. Ils doivent faire partie du gang, mais je ne comprends pas qui ils combattaient. Des civils armés ? Tch, ça m'étonnerais t'as un éclair de génie, la binoclarde ?

- Quelqu'un qui possédait l'émetteur, un gars qui jouait au héros, une vieille dispute de clans… Les possibilités sont infinies.

- Fini les spéculations, on se bouge, on retrouve ce foutu émetteur. Plus tôt je serais rentré chez moi, plus vite je pourrais me reposer. »

La guerrière leva les yeux au ciel et recueuillit un peu d'ADN de l'un des deux morts et prit une photo de la scène morbide. Ils s'activèrent, leur récepteur toujours à l'affut du moindre signal. Leur quête fut plus longue qu'il n'y paraissait, ils déblayèrent la zone, la passant au peigne fin dans l'espoir indicible de déceler ne serait-ce qu'un faible signal, leur indiquant que l'objet de leur convoitise se trouvais dans le coin.

Trente minutes plus tard, ils n'avaient toujours rien trouvé. Hanji souffla du nez bruyamment pour exprimer son mécontentement.

- « C'est à se demander s'ils n'ont pas réussi à le récupérer finalement ! Nan, mais sans rire, ça fait je-ne-sais combien de minutes qu'on se tanne à chercher un truc qu'on ne trouvera probablement ja…

- Ne parle pas trop vite, l'interrompit-elle. »

Levi avait repéré le signal de l'émetteur sur la machine qu'il tenait entre ses doigts. Hanji tressaillit de nervosité et tapa des deux mains pour exprimer sa joie.

- « Latitude 31 longitude 56. On se bouge. »

Elle ne se fit pas priée. En un instant ils se mirent à courir vers l'endroit précis. Les signaux augmentaient de plus en plus Hanji était fébrile, ses petites mains serraient avec fermeté son automatique mais son stress se manifestait par ses clignements d'yeux incessants. Levi, imperturbable et en pleine forme malgré la grosse journée de travail qu'il venait d'accomplir, galopait avec une agilité inhumaine. On entendait à peine le bruit de ses bottes contre le goudron défoncé par les secousses qu'avait produit l'explosion. Après cinq minutes de course effrénée, ils arrivèrent près du point où le signal avait été repéré : c'était un champ de ruines. Une large trainée de sang formait une ligne droite vers les décombres. Le signal provenait de cet amas de rocs. Ils se lancèrent un coup d'œil rapide avant de s'atteler à retrouver ce foutu émetteur. Alors qu'ils enlevaient les rochers et vieux débris, ils déterrèrent une main. La machine s'affola, Levi écarquilla les yeux.

- « Putain de merde… »

Ils continuèrent en se hâtant d'autant plus. Ils découvrirent un jeune homme manifestement mort, et couvert de blessures. Sa jambe droite avait été comprimée par une roche très lourde et semblait paralysée. Son visage avait la moitié brûlée et l'autre recouverte par ses longs cheveux collés par le sang. Ses vêtements étaient en lambeaux, et son bras droit avait une fracture ouverte. L'os sortait complétement de son lieu d'origine. Sans parler des diverses ecchymoses et plaies qui couvraient l'intégralité de son corps.

- « Est-ce qu'il est vivant ? chuchota t'elle.

- Tu trouves un homme écrasé sous un amas de rochers, et tu penses réellement qu'il… »

Pendant qu'il s'exprimait, Levi vérifia dans le doute son rythme cardiaque en plaçant ses doigts sous sa gorge. Il laissa échapper un petit souffle de surprise. Il respirait et percevait un pouls. Très faible, certes, mais il était là.

- « Il… il est vivant, balbutia le caporal.

Le présumé mort attrapa d'un coup le poignet de son sauveur. Le cœur de ce dernier manqua un battement. Son visage imperceptible prit une teinte légèrement plus blanche que d'habitude. Il se pencha sur le corps à peine animé, inquiet. Le blessé entre-ouvra son seul bon œil et murmura :

- « Va t'en... » soupira t'il avant de perdre connaissance à nouveau.

Hanji jeta un coup d'œil paniqué aux alentours, pensant qu'une menace se trouvait derrière eux. Mais rien ne vint. Levi souleva le corps endormi et ankylosé comme s'il s'agissait d'une plume en prenant garde à ne pas lui faire plus de mal.

- « On l'emmène au labo.

- Mais Levi, on fait quoi pour l'émetteur ? On n'a pas le temps…

- T'as toujours pas compris ? C'est LUI l'émetteur, cracha t'il en lui montrant l'appareil qui s'alarmait tant il était près du blessé. »


Une heure plus tard, ils étaient au laboratoire d'Hanji. Cette dernière était réputée dans son Escadron pour être polyvalente, bien qu'assez spéciale au prime abord, elle possédait de nombreuses cordes à son arc. Tantôt médecin, tantôt scientifique. Et enfin et surtout : une guerrière très compétente. Tous les autres la craignait, son air excentrique et ses manières sortants de la norme leur faisait peur. Seul son Escadron savait à quel point c'était une femme incroyable. Elle était d'ailleurs l'une des seules personnes au monde que Levi pouvait supporter (bien qu'il la menaçait sans cesse tant elle pouvait se montrer agaçante parfois).

Ils étaient tous les deux devant le corps du jeune homme. Sa respiration était régulière, comme apaisée. Il avait été soigné avec précaution, lavé, et déposé là. Levi interrogea du regard la jeune scientifique :

- « J'ai fait ce que j'ai pu, il va s'en sortir… C'est, plutôt étrange, on dirait qu'il se soigne tout seul… »

Levi haussa un sourcil. Elle poursuivit :

- « Alors que je m'occupais de son bras droit, la partie de son visage qui était calcinée s'est comme… régénérée. Je sais que ça paraît dingue, je me suis donc permise de recueillir un peu de son ADN. »

Elle marqua une pause, semblant farfouiller au fond de la poche de sa blouse blanche. Le brun s'impatientait, il claqua sa langue contre son palais :

- « Et ?

- Ah ! Le voilà ! s'exalta t'elle en brandissant le petit flacon. Je l'ai fait analysé. Nous attendons encore les résultats mais je suis sûre qu'il est spécial.

- Tch, évidemment qu'il est spécial : ce gamin s'est fait écrasé par plusieurs tonnes de roches et vu l'état dans lequel on l'a récupéré, il avait sacrément dû se battre avant. C'est un miracle qu'il soit en vie.

- Tu as prévenu Erwin ?

- Il est en chemin. »

Hanji faisait les cents pas dans la petite pièce close. La douce lumière du crépuscule remplissait la salle, Levi attrapa un tabouret et se plaça au chevet du jeune homme, posant son coude sur le petit matelas. Sa tête se plaça nonchalamment contre sa paume, il observait l'endormi. La porte s'ouvrit d'un seul coup, Erwin était haletant, comme s'il venait de courir un marathon.

- « Que se passe-t-il ? J'ai fait aussi vite que j'ai pu ! »

Derrière lui se tenait une petite femme aux cheveux coupés courts. Ses petits yeux pétillaient de malice. Elle était d'une beauté rare et pure, comme sortie d'un conte de fée. Ils s'approchèrent du corps de l'inconnu.

- « Vous avez retrouvé l'émetteur ? fit le major. »

Levi pointa le jeune homme du bout du nez. Le grand blond paraissait complétement perdu. Le caporal souffla lentement du nez avant de se prononcer :

- « Lorsque nous le cherchions, notre détecteur s'est affolé. Il indiquait que l'émetteur se trouvait parmi les décombres d'une vieille bâtisse. C'est là que nous l'avons découvert. On pense qu'il l'a avalé pour éviter que le gang ne le récupère, avant de s'être fait ensevelis par les rochers.

- C'est étonnant qu'il ait réussit à rester en vie, murmura la jeune demoiselle, effacée derrière Erwin.

- Pas tant que ça, ma petite Petra ! carillonna Hanji. On pense qu'il a certaines aptitudes de régénération. J'ai essayé de supprimer le fait qu'il émette ses rayons, afin que le gang n'ait plus autant de facilité à le poursuivre. C'était impossible, vraiment. Alors j'ai fait en sorte de brouiller le maximum de ses ondes.

- C'est du bon travail… Merci à vous deux.

Hanji acquiesça. Leurs regards se portèrent vers Levi. Ses prunelles étaient vissées sur le jeune homme. Une curiosité maladive le forçait à scruter l'endormi. Ses traits étaient fins, ses paupières étaient délicatement fermées. Le médecin avait dit vrai : la moitié brûlée s'était complétement soignée. Comment était-ce possible ? Seule une petite entaille demeurait sur son arcade sourcilière droite. Il effleura cette dernière en penchant légèrement sa tête, inconditionnellement curieux de savoir comment un tel phénomène pouvait-il se produire.

- « Levi ? fit-elle en se raclant la gorge.

- Quoi ? cracha t'il, agacé qu'on l'ait interrompu dans ses pensées. »

Un léger gémissement se fit entendre. Tous se retournèrent vers le jeune homme. Il ouvrit un œil, puis l'autre. Le deuxième était légèrement engourdi et se refermait toutes les secondes, probablement la partie qui avait été calcinée. Erwin se précipita près de lui, posant un genou à terre pour se mettre à sa hauteur.

- « Mon garçon tu m'entends ?

Ce dernier acquiesça d'un léger mouvement de tête. Il papillonnait des yeux, apparemment il n'était pas encore tout à fait prêt à engager une discussion. L'inconnu eut un sursaut de panique, il releva son buste d'un seul coup, se mettant ainsi en position assise. La couverture qui le protégeait glissa, laissant apparaître son thorax. Il s'observa et palpa l'endroit où se trouvait son cœur. Un léger renflement pouvait s'apercevoir. Le jeune homme souffla de soulagement avant de se laisser retomber sur son matelas.

- « Comment t'appelles-tu ? demanda Hanji au creux de son oreille.

- E… Eren, bredouilla ce dernier. »

Levi n'avait pas esquissé le moindre de geste alors que le reste du groupe était complétement affolé. Eren laissa trainer ses yeux dans chaque recoin de la pièce, comme s'il scannait chaque particule environnante. Son visage figé et concentré paraissait imperturbable. Il s'arrêta une seconde de trop sur les iris de son sauveur. Un léger frisson lui parcouru le long de l'échine : quel regard intimidant. Par réflexe, il aurait dû baisser les yeux, mais ils se scrutèrent ainsi pendant plusieurs secondes qui parurent être des heures. Il fut ramené à la réalité alors qu'Erwin continua son interrogatoire :

- « Il va falloir que tu nous fournisses des explications, je vais te poser des questions et il faudra que tu me…

- Je regrette, mais je ne pourrais rien vous dire.

- Pardon ? s'étrangla Erwin.

- Écoute gamin, ragea Levi. On fait partie du Bataillon Ailé, on représente la justice, alors tu peux et tu dois nous dire tout ce que tu sais pour que nous puissions en savoir plus sur ce foutu émetteur. Et si tu as des infos concernant le gang responsable de l'attentat, ça ne serait pas de refus. Mais ne commence pas à jouer les rebelles de mes deux et crache le morceau.

- On m'a appris à ne rien dire à mon sujet. Surtout pas à des inconnus. Comment est ce que je peux être sûr que vous êtes de la justice ? suspecta t'il les yeux plissés. »

Il s'approcha de lui, les yeux dans les yeux et souffla un rictus aux coins des lèvres :

- « Le truc c'est qu'on ne te demande pas ton avis, morveux. »

- « Raaah, excuse le Eren, loua la scientifique, il n'est vraiment pas très doué pour parler avec les gens. Je me présente, je suis Hanji. Nous faisons effectivement partie intégrante du Bataillon Ailé. Voici Erwin Smith, notre major, précisa t'elle en montrant de la main le blond. Il a dirigé la mission qui a permis de te sauver la vie. Le clan Hakai-teki, dit « H », qui a essayé de te tuer est notre cible depuis des années maintenant. On a bien réussi à déceler qui était leur leader, mais leur base reste introuvable, et tous les otages n'ont rien voulu nous dire et sont restés silencieux à tous les interrogatoires auxquels on les a soumis avant de sombrer dans le mutisme éternel. Auparavant, ils ne nous posaient que des problèmes mineurs, quelques agressions par-ci par-là, mais rien de très grave. Ce matin, ils ont détruit en l'espace de dix minutes une grande partie de Shiganshina ce qui a entrainé la mort de dizaine de milliers de citoyens. L'Escadron est arrivé trop tard.

- Excusez moi de vous interrompre, mais je suis déjà au courant de tout ça. Je vous rappelle que je faisais partie des décombres. »

Hanji replaça ses lunettes sur son nez, passablement agacé qu'il l'ait coupé en plein élan. Erwin prit le relais quant aux explications :

- « Je vais essayer d'être bref. Nous savons que le clan H cherche depuis longtemps l'émetteur qui réside en toi. Nous n'avons jamais compris à quoi il pouvait servir mais nous supposons qu'il est extrêmement puissant. Il serait donc insensé de le laisser aux mains de ces individus. Il faut de toute urgence le mettre hors d'état de nuire.

- Peut-être que cet émetteur leur appartient, pourquoi vous ne les laissez pas régler cette histoire par eux-mêmes ? »

L'équipe fut chamboulée par cette réponse, à vrai dire, ils ne s'y attendaient pas du tout. Ils suspectaient à présent Eren de faire partie du clan et d'avoir été abandonné à son triste sort. Le jeune homme comprit qu'il était en danger s'il n'expliquait pas le minimum de ce qu'il savait :

- « Oh, je reconnais ce regard. Pour répondre à vos interrogations silencieuses : non, je ne suis pas membre du clan H. Je veux dire, vous m'avez bien regardé ? Et puis réfléchissez, si j'étais un des leurs, ils ne se battraient pas pour ce que j'ai en moi puisque, par extension, il leurs appartiendrait.

- C'est logique, rétorqua Hanji.

- Comment se fait-il que tu possède l'émetteur en toi ? »

Eren ne savait pas où se mettre. Il préféra rester silencieux.

Levi, qui jusque là avait su être plutôt discret, se releva de son tabouret si rapidement qu'il le fit tomber par terre dans un fracas assourdissant. Il claqua la porte en grognant des mots incompréhensibles. Eren était effrayé, il replia ses genoux contre son torse, replaçant la couverture sur son corps. Hanji lui tapota le dos :

- « Petit, je sais que c'est dur pour toi mais c'est très important que tu nous dises ce que tu sais.

- Et puis ne fais pas attention à Levi, murmura Petra de sa voix claire. Il a toujours été comme ça.

- Bah techniquement je l'ai trouvé bien plus énervé que d'habitude… »

Les yeux de Petra semblaient foudroyer Hanji. Dans un mouvement de fermeture éclair, cette dernière se passa ses doigts sur sa bouche. Erwin s'avança :

- « On va te garder en surveillance. Tu as subi un certain traumatisme, avec des blessures assez graves, il est hors de question qu'on te laisse gambader dans la rue. Le clan H pourrait déjà être à ta poursuite.

- Ne t'en fais pas, tu seras en sécurité dans cet hôpital, sourit Hanji. »


L'horloge murale faisait un bruit agaçant. Eren se releva. Il était seul dans sa chambre d'hôpital. Le blessé s'approcha de la porte de sa chambre et l'ouvrit. Deux soldats armés jusqu'aux dents gardaient l'entrée. Ils se retournèrent vivement :

- « Retourne te coucher, petit. Tu n'as rien à craindre, dit gentiment l'un des combattants. »

Eren referma la porte.

- « Tu parles d'une prison, marmonna t'il. »

Il chercha, parmi les armoires, des vêtements autres que sa blouse d'hôpital à se mettre sur le dos. Rien du tout. L'adolescent souffla d'énervement. Une idée germa dans sa tête. Il s'approcha de la porte et toqua :

- « Excusez moi, chuchota t'il d'une voix plus gentille qu'à l'habitude, j'ai besoin de l'un de vous… »

Un des soldats rentra brusquement dans la pièce. Il referma la porte sur lui même et demanda avec bienveillance :

- « Petit ? Tu… »

Eren, qui s'était caché dans un coin, l'assomma d'un coup de livre. Dans le doute, il lui envoya deux ou trois coups supplémentaires craignant qu'il ne se réveille.

- « Je suis désolé… »

Il se crispa, déshabillant le pauvre soldat qui n'avait fait que son devoir. Pour ne pas lui ôter non plus toute sa dignité, le brun recouvra le corps de l'homme avec sa couverture, comme s'il dormait. Eren récupéra les armes blanches et le revolver du garde. Il ne pouvait décemment pas se promener dans les rues avec un AK47 sous le bras. Mieux valait préférer la discrétion. Ce que redoutais le plus Eren, était que l'autre garde ne vienne voir ce qui retenait son ami, alors il se hâta de terminer ce qu'il avait à faire.

L'adolescent se posa cinq secondes et se demanda s'il ne valait mieux pas assommer le compère de celui au sol afin de s'enfuir en toute sécurité. Seulement, il manquait de renseignements. L'hôpital devait sûrement appartenir à ces gens qui s'étaient prétendus sauveurs, et vu comment l'homme étendu sur le sol était tanké lui et ses armes de combats, il ne préféra pas s'imaginer comment d'autres comme lui pouvaient l'attendre en bas.

Non, il était préférable de sauter par la fenêtre. Avec un peu de chance, Eren pourrait se jeter dans le feuillage d'un arbre non loin, ou descendre prudemment le long d'une gouttière ?

Ce n'était pas le moment de jouer aux apprentis acrobates. Il fallait qu'il soit discret, rapide, efficace : un véritable guépard.

Il zieuta les recoins de sa petite chambre dans l'espoir de n'y trouver aucune caméra, mais il faisait trop sombre pour déceler quoique ce soit et Eren redoutait d'allumer la lumière. Il se rappela que le deuxième garde ne tarderait pas à venir jeter un coup d'œil s'il ne voyait pas son ami revenir. Il fallait se dépêcher.

Ce dernier ouvrit la fenêtre avec toute la douceur du monde. Il n'était pas question de faire un seul bruit. Le petit clic lui indiquant que la lucarne s'ouvrait résonna en un écho dans la pièce.

Le coeur d'Eren se pétrifia. Il crut entendre des pas venant de l'extérieur de sa chambrée, mais c'était probablement son cerveau qui lui jouait des tours à cause du stress. Fausse interprétation ou réel bruit pouvant potentiellement causer sa perte, il n'en fallut pas plus pour que l'inconscient se décide à passer par la fenêtre.

Il balança ses jambes dans le vide, s'appuyant sur l'embrasure. C'était moins haut que ce à quoi il s'attendait.

Heureusement, sa chambre se trouvait au deuxième étage, il put donc sauter sans trop se faire mal. On voyait que ce dernier avait des aptitudes en combat. Il se réceptionna en roulade, ses muscles se raidissant sous l'impact, mais il tint bon. Il se débrouillait franchement bien pour quelqu'un qui était dans un état lamentable il y a peu.

Ne voulant échapper a personne puisqu'il s'enfuyait en douce, sa curiosité le poussa à toiser l'édifice qui l'accueillait. C'était un énorme bloc de béton, scindé par une large porte d'entrée en verre qui laissait passer les rayons blanc des néons à travers la clarté blême de la nuit. On aurait dit un hôpital tout ce qui a de plus normal, aucun matériel militaire aux abords. Eren se demanda même un instant s'il n'avait pas rêvé le danger qu'il fuyait mais il s'observa et se rappela ce garde armé jusqu'aux dents.

Il entendit des éclats de voix venant de la porte principale. Ni une, ni deux : il sprinta comme si sa vie en dépendait jusqu'aux rues voisines.

Il fallait absolument qu'Eren trouve un moyen de passer la nuit. Pour l'instant, il ne savait vraiment pas quoi faire. Il avait refusé de se laisser interroger par ces prétendus soldats. Il ne voulait pas se retrouver à avoir à vivre au crochet de la justice. Eren avait un passé très, atypique, dont il ne se souvenait pas très bien. Il ne pouvait pas se confier à des inconnus, aussi courageux soient-ils. Leurs intentions pouvaient sembler louables mais il n'était pas dupe.

L'adolescent tremblait de froid. La veste du militaire était restée à l'hôpital et trainait sur son dos un simple tee-shirt blanc et le pantalon du soldat. Les motifs camouflages le faisait se confondre parmi les arbres ce qui n'était pas plus mal, puisqu'Eren n'avait aucune envie de se démarquer du paysage. En fait il voulait paraître le plus « normal possible », chose ardue pour le garçon le plus étrange du pays.

Il fouilla les poches du pantalon : trois billets de vingt.

« Merci mon Dieu. » pensa t'il.

Cela faisait plusieurs heures qu'il errait dans la rue. Il avait tellement marché qu'il ne sentait presque plus ses jambes. Eren se laissa tomber sur le bord du trottoir, faisant choir ses jambes sur la route. Il n'avait même pas conscience de l'heure qu'il était, à vue de nez, environ cinq heures. Les derniers instants de la nuit donnaient au ciel une teinte moins ombrée et plus axée entre le bleu et le rouge. Le jeune homme n'avait plus de force, déjà qu'il était exténué par ses blessures, sa marche nocturne l'avait tué.

La tête, littéralement, dans les étoiles Eren commençait à s'assoupir. Un groupe de jeunes s'approcha de lui. Ils étaient sans aucun doute alcoolisés (ça se sentais d'ici), le cœur du jeune homme se mit à battre un peu plus vite. Quelque chose de mauvais se préparait. Il posa sa main là où il avait rangé son couteau, prêt à en découdre. Le groupe s'avança. Ils marmonnaient des trucs incompréhensibles. Eren se releva, et voulut s'en aller :

- « Hé, tu vas où mon gars ? provoqua l'un deux, se discernant des autres par son allure carrée.

- Ça te regarde ?

- T'as dit quoi ? »

Eren s'avança d'autant plus :

- « Je ne pense pas que t'as envie de savoir ça, alors soit gentil et passe ton chemin toi et ta bande de poivrots, répéta t'il.

- Espèce d'enfoiré… cracha l'un d'eux. »

Il s'approcha du jeune effronté et essaya de lui décocher une droite. Une simple esquive et un coup de poing bien placé et le délinquant se retrouva à terre, complétement sonné. Eren sortit un couteau d'une des poches de son pantalon et murmura :

- « Essayer seulement de me toucher et vous verrez à quel point je sais m'en servir. »

Le ronronnement d'une moto se fit entendre. Les regards paniqués des jeunes se tourna vers celle-ci. Eren avait une lueur de défi dans ses yeux, ils pétillaient sous le projecteur. L'homme, tout de noir vêtu, enleva son casque et cria presque :

- « Eren ! »

Ce dernier reconnu Levi. Il eut un hoquet de surprise. Il essaya de se sauver mais ce dernier l'attrapa et le força à monter sur sa moto.

- « Accroche-toi. »

Eren n'avait d'autre choix que de se soustraire à la volonté du caporal. Levi lui donna son casque, il se retrouva tête nue. Ses cheveux impeccables volaient avec l'effet de la vitesse. Il hurla :

- « Est-ce que t'es complétement inconscient ?! Qu'est-ce que tu fous dehors à une heure pareille ? Tu devrais être à l'hôpital. Je jure que je vais finir par te buter…

- Pourquoi est-ce que tu es là alors ? répondit-il excédé, s'accrochant toujours au hanches de Levi. Je ne demandais rien à personne, moi ! Laisse moi partir !

- Pourquoi, je... ? Oh putain, t'es vraiment pas croyable, sale mioche incapable. »

Il avait marmonné la fin de sa phrase et le vent avait empêché à Eren de l'entendre. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, autant par l'adrénaline du combat qu'il avait engagé contre ces inconnus que par le fait que le caporal était venu le chercher. Pourtant, il avait voulu s'enfuir. Il l'avait tellement voulu mais le magnétisme du regard de Levi l'avait presque intimidé, presque hypnotisé. C'était une sensation nouvelle, entre le plaisant et le déplaisant. Eren secoua la tête, perturbé.

Ils avaient fini leur trajet et se retrouvèrent devant un magnifique édifice bordé par des dizaines d'arbres qui grimpaient très haut. Et alors qu'ils descendaient de la moto, Eren demanda, intimidé :

- « Je ne vais pas rentrer, si ?

- Non, je t'ai amené ici pour qu'on regarde la façade de mon immeuble. T'en a d'autres des questions connes, comme ça ? »

Il le poussa contre la porte de son immeuble, c'était très luxueux. Levi habitait au dernier étage. Et alors qu'Eren avait toujours été une personne réputée dans son entourage pour être imperturbable, il ne savait pas ce qu'il avait alors qu'il rentrait dans l'ascenseur avec le caporal. Une sensation étrange bougea son estomac de son lieu d'origine, Eren se rassura en disant que cet homme était « le meilleur soldat de tous les temps » et que rien que son aura était impressionnante alors c'était normal d'être un peu remué.

- « Arrête de faire ça. »

Les pensées de l'adolescent se stoppèrent à la seconde près.

- « Je te… pardon ? bégaya t'il.

- Fais pas ta vierge effarouchée avec moi. J'ai bien vu à quel point t'es un cinglé, ça se voyait dans tes yeux ! »

Sa voix avait monté en puissance à la fin de sa phrase. Eren était perplexe, il ne comprenait pas sa réaction :

- « En quoi ça te regarde ?

- En quoi ça, me regarde ? Mais t'es complétement con ou tu le fais exprès ? T'es recherché comme un bout de viande par tous les gars du clan H et toi tu te balades comme une jeune fille en fleur à cinq heures du mat' tout seul ! Et en plus tu cherches la merde avec des mecs qui ne t'ont rien demandé ! À quel point tu aimes l'adrénaline pour te mettre dans des situations pareilles sérieux ?

L'ascenseur ouvrit ses portes. Hébété, Eren resta quelques secondes dans l'élévateur avant de le suivre.

- « Je ne vois toujours pas en quoi c'est ton problème ! Tu me gueules dessus comme si j'étais qu'un enfant !

- Mais parce que tu es un gamin, Eren ! La justice a besoin de toi pour détruire ces mecs et tout ce que tu trouves à faire c'est t'échapper… putain, les gosses comme toi ça me rends malade ! »

Levi avait l'air sur le point d'exploser. Sa voix se voulait tellement autoritaire qu'Eren se sentait comme écrasé. Levi s'approcha du comptoir de sa salle à manger et attrapa un paquet de cigarettes. Il en porta une à sa bouche avant de l'allumer sur le balcon. Eren n'osait même pas s'asseoir sur le canapé d'angle qui trônait dans le coin du salon. Tout était impeccable, pas un grain de poussière, pas une tâche. Le noir et le blanc dominaient le salon. De splendides baies vitrées laissaient passer la lumière de la nuit et des étoiles. Eren observait du coin de l'œil la silhouette de Levi.

- « Tu vas camper dans mon salon ? Ramène-toi, vociféra le petit brun. »

Eren s'approcha doucement de la porte vitrée. La silhouette fuselée de Levi était adossée contre la rambarde. Ses yeux perçants le foudroyaient, mais il ne comptait pas se laisser démonter pour autant. Pour rien au monde. Comment pouvait-il se comporter ainsi alors que Levi ignorait tout de ce qu'il avait pu endurer ?

- « Écoute gamin, j'essaie vraiment d'être compréhensif. Pas pour toi, mais pour Erwin. Il compte vraiment sur toi pour nous aider. Mais si tu continues à te comporter comme un enfant, je te ferai plier à ce qu'il veut, que tu le veuilles ou non.

- Je ne comprends pas ton engouement, je ne vous serai d'aucune utilité. Je tiens à ma liberté plus qu'à quoique ce soit. Je ne peux rien vous dire sur mon passé, ni à toi, ni à personne d'autre. »

Levi lui souffla une bouffée de fumée au visage. L'adolescent toussa, en se mettant la main devant la bouche.

- « Je ne sais même pas ce qui me pousse encore à essayer. T'es vraiment borné. »

Eren resta interdit. Un silence s'installa. Levi termina sa cigarette et en écrasa le bout contre le rebord de la rambarde. Il replaça ses cheveux à leur place. Le silence commençait à devenir gênant, surtout depuis que le caporal fixait le jeune homme, le transperçant littéralement de ses pupilles glacées. Eren se racla la gorge et rompit le silence :

- « Qu'est-ce que tu faisais dehors à une heure aussi tardive ?

- Écoute morveux, ici, c'est moi qui pose les questions. On t'a déjà appris le respect pour tes ainés ?

- En fait, de là où je viens, la seule personne avec qui je vivais était mon père et il n'était jamais là. Alors, non.

- Eren. Je ne suis vraiment, mais alors vraiment pas, quelqu'un de patient…

- Alors autant que je me tire d'ici, coupa t'il. Comme je te l'ai dit, je ne te serai d'aucune utilité. »

Le jeune homme se retourna et commença à remercier le ciel de lui avoir donner les capacités pour pouvoir faire face à ses émotions sans trop laisser transparaitre ce qu'il pensait réellement sur son visage. En réalité, il était mort de peur, si Levi le laissait partir, il n'aurait nulle part où aller, personne avec qui converser, rien d'autres que ces habits qui ne lui appartenait même pas, et ces quelques billets qui ne seraient même pas suffisant pour survivre un moi. Cependant, il était encore plus terrifié à l'idée de devoir tout révéler sur lui. Il prit sur lui, continua d'arborer cet air méprisant et hautain qui, pour être honnête, ne lui allait pas du tout. Levi lâcha :

- « Tu dormiras sur le canapé.

- T'as pas entendu ce que je t'ai dit ? Je. Me. Casse. »

Les pupilles de Levi se dilatèrent, il l'empoigna contre le mur, une main sur son col l'autre contre la paroi. Eren en eut le souffle coupé. Son cœur palpita de terreur, il tambourinait tellement fort qu'il avait l'impression que ce dernier allait s'extirper de sa poitrine.

- « Les petits cons comme toi mériteraient juste de crever la gueule ouverte. T'es entrain de manquer de respect au deuxième plus haut gradé du pays. Je pourrais te buter là, maintenant et me servir de toi pour ma déco d'Halloween, mais tu sais quoi ? Je n'aurais pas l'occasion de la faire parce que t'es l'une des pièces maîtresses de notre mission. Que ça soit bien clair, tu vas dormir ici et demain je te confie à mon Escadron.

- Je vais vous attirer plus d'ennuis que vous n'imaginez, tenta t'il d'articuler.

- Ça, tu le réglera avec le major. Tout ce que je te demande, c'est de répondre à nos questions et de cesser tes petites crises de rébellion. Bon, je vais me pieuter, tu m'as donné mal au crâne. »

Eren se sentais un peu fiévreux lui aussi. Sa tension chuta brusquement l'entrainant avec elle sur le canapé. Il se prit la tête entre les mains, mais qu'est qu'il allait bien pouvoir faire ? Tout était tellement compliqué. D'un côté le clan Hakai-teki le pourchassait comme un lion poursuivait une gazelle. De l'autre, la justice du Bataillon le conservait sous son aile, offrant protection mais lui ôtant toute liberté. De plus, ils voulaient absolument qu'il délivre des informations sur son passé. Chose qu'il s'était promis de garder secret jusqu'à la fin de ses jours. Tout était tellement flou, même lui avait du mal à savoir ce qui était vrai et faux.

- « Attrape. »

Levi lui envoya une couverture et un oreiller. Eren eut le temps de rattrapa le coussin mais il se reçut la couverture en plein dans la figure, ce qui lui fallut un déséquilibre qui le fit tomber du divan. Levi esquissa un rictus. L'adolescent se redressa, remettant ses cheveux en place et cru laissa échapper un hoquet de surprise alors qu'il observait la silhouette de Levi dans l'embrasure de la porte. Il était torse nu, une carrure féline et sportive. Mince mais musclé : le paroxysme à l'état pur. Le visage de ce dernier s'empourpra très légèrement suite à cette vision. Levi remarqua le regard appuyé de celui-ci et leva les yeux au ciel avant de cracher :

- « Tâche de dormir gamin, et ne t'avises même pas d'essayer de t'échapper. »

À vrai dire, l'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit. Il se contenta d'enfoncer sa tête au plus profond de son oreiller, celui-ci lui entourant le visage de toute part. Il enleva ses vêtements empruntés, mais conserva le tee-shirt ainsi que ses sous-vêtements (évidemment).

Avant de s'endormir, le jeune homme se surprit à songer aux relations naissantes qu'il commençait à tisser et à la journée de dingue qui venait de se passer. C'est certain que demain il devra des excuses au soldat qu'il avait sans vergogne tabassé. De plus Erwin comptera sûrement beaucoup sur lui, le targuant d'être quelqu'un qu'il n'était pas : un héros, quelqu'un qui allait sauver la cité toute entière. Eren savait qui il était, personne d'autre vivant ne savait ce qu'il avait pu endurer. Il devra également remercier Hanji pour lui avoir sauver la vie… et Levi aussi.

En soit, Eren ne comprenait pas réellement qui était cet homme. Pourquoi ses intentions étaient aussi hostiles envers lui ? Ok il est vrai qu'il avait dépassé les bornes, mais pourquoi est-ce qu'il se sentais obligé de l'engueuler comme un enfant qui aurait fait une bêtise ? L'adolescent repensa au combat qu'il avait délivré la veille, celui contre le clan tout était si brumeux… Il se remémorait à peine la tête de ses assaillants.

Oui, décidemment, Eren venait de passer la journée la plus démente de toute son existence. Exténué, il ferma ses paupières et en un instant il sombra dans un pur et profond sommeil.


Ouf, voilà la fin du premier chapitre ! Je suis plutôt curieuse de connaitre vos avis, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez penser, je serai ravie de recevoir vos critiques (constructives). À la prochaine !