Hey Dude ! ^^

Alors voilà, ça va bientôt faire un an que SLG stagne, mais je sais qu'il n'est pas oublié de tous.

Donc ok c'est peut être pas le meilleur moment pour écrire des fanfic sur lui (« non mais la meuf elle regarde toujours SLG en 2017 sérieux ! ») mais j'espère que certains me liront tout de même...

Cette histoire est très librement adaptée : je voulais donner une vision de Mathieu moins conventionnelle et plus sombre, je me suis donc emparée du personnage, j'ai conscience qu'il ne conviendra pas à tout le monde.

Je rappelle que c'est une fiction, je sais bien que la réalité est toute autre.

Comme je viens de le dire, et comme vous pouvez vous en douter si vous avez lu la description, c'est un récit assez noir : j'y aborde des thèmes comme la démence, l'addiction sexuelle, la dépression... et certaines scènes peuvent être violentes. Tu es prévenu jeune padawan, maintenant libre à toi de t'allumer un joint et de te gratter les couilles devant cette fanfic, je plaiderai non coupable.

Je publie tout d'abord ces quelques lignes pour vous donner un avant goût du style, et je reste très ouverte à vos critiques et éventuellement à vos propositions pour une suite possible.

Bonne lecture =)

Introduction

'cause I want it now
I want it now
Give me your heart and your soul
And I'm breaking out
I'm breaking out
Last chance to lose control

Il est seul assis au comptoir. Il fume. Les nuages de tabac se dissolvent lentement dans l'air saturé du bar, dévoilent ses traits fins et ses yeux trop bleus aux silhouettes floues qui encombrent la salle. Il est minuit, l'heure des possibles. La musique fait battre le sang à ses tempes brûlantes, les rires éclatent la foule explose, ça sent l'alcool et les corps qui s'échauffent qui se cherchent. On joue au Diable en se prenant pour Dieu. Il aime à regarder les jeux de séductions entre les individus bouillonnants, cette traque sensuelle où la proie se débat toujours avant de sombrer dans les abîmes de la lubricité il guette ce point de convergence où l'un enfin domine et écrase, gagne finalement. Il fume toujours. A vrai dire il fume tout le temps. Il fixe la même silhouette qui, immobile, lui rend son regard persistant, là-bas de l'autre côté de la salle. Un homme grand, un peu plus vieux que lui, avec des traits marqués et une peau mate. Pas trop mal. Il est assis au sein d'un groupe qu'il ignore depuis quelques minutes, des collègues de travail sans doute, d'ailleurs il porte une chemise et une cravate comme s'il sortait du boulot. Il a envie de rire. Il est loin mais il sent le corps de l'inconnu se tendre jusqu'au dernier muscle, assailli par les vagues du désir brut et l'appel de la chair, il devine les tremblements impatients qui le secouent et les pensées qui l'habitent. L'homme se lève enfin et marche, hésitant, vers le zinc encombré de bouteilles et de cendriers pleins. Le voilà à présent planté face à lui, il le domine de toute sa hauteur et le regarde toujours, un regard voilé par la convoitise bestiale, le désir de possession.

- T'as envie qu'on s'occupe de toi hein, sale traînée ?

Cela le fait sourire. Il sent l'adrénaline l'envahir, elle s'approprie son corps qui frémit sous les pulsions inavouables. Il en a envie. Alors il attrape la cravate de l'homme qu'il tire vers lui sans délicatesse, leurs visages se font face se touchent presque, et leurs regards ne se quittent pas. De sa main libre il tire sur sa cigarette, la fumée blanche glisse entre ses lèvres et vient caresser celles de son opposant, leurs souffles chauds s'entremêlent. L'instant s'étire, infinité infime.

- Et pourquoi pas ?

Tête lourde, membres courbaturés. Ses hanches lui font mal et il sent toujours un liquide chaud entre ses cuisses. C'est le matin. Il ouvre les yeux. Il fait froid, la chambre plongée dans une demi pénombre, lumière douce du petit jour, sent l'homme et la sueur, le corps et la luxure. Il s'étire et le drap glisse le long de son corps nu encore engourdi de sommeil. Tâtonnant, il attrape une cigarette –la dernière– et quitte la pièce d'un pas chancelant. Il ramasse le peignoir blanc roulé en boule sur un siège, faisant fuir le chat qui y dormait paisiblement, et va fumer à la fenêtre ouverte. Le froid mord sa peau rougit et glace ses poumons. Plus que jamais, il ressent la présence de son propre corps, l'existence pèse enfin sur ses épaules, il sait qu'il est vivant. Paris s'éveille dans la rumeur sourde des klaxons, le monde est là, à ses pieds, frissonant. Une main se pose sur le galbe de sa hanche, et il sent une présence forte se presser contre son dos. Les mains parcourent son corps, glissent sous le peignoir, elles l'agacent un peu. Il finit par les rejeter comme on repousse distraitement un enfant. L'homme part, il ne l'écoute pas. Il est de nouveau seul. Salle de bain. Il fait tomber le peignoir à ses pieds et fixe son reflet dans le miroir, son corps maigre et contusionné, rongé par la folie et l'insomnie, où s'affrontent tous les contraires, où vit l'impossible.

C'est drôle quand on y pense.

Mathieu Sommet sourit.