Résumé: Pendant des années, il s'était construit un sourire, un monde heureux à protéger. Pendant des années, il avait fui loin de son passé, loin de ces horreurs que sa mémoire ne pouvait plus supporter. Pendant des années, il avait rejeté cette période de sa vie, l'avait condamné à l'oubli, pour ne pas à avoir son poids constant sur les épaules. Mais désormais, tout ceci lui retombait dessus avec violence, et la suite des événements risquait bien de faire s'écrouler tout l'univers joyeux qu'il avait patiemment bâti...

Disclaimer: Fairy Tail est la propriété d'Hiro Mashima et de ses producteurs respectifs tels que Pika Édition pour la version française du manga, etc...

Rating: T, langage cru et vulgaire, sujets adultes abordés tels que le viol (la plupart du temps, il y a juste des sous-entendus)

Cadre: La fiction se passe juste avant Edolas: Lisanna n'est pas revenue, Gildarts non plus, et le Dragonoïd ravage la ville une semaine avant le prologue. Je me suis permis de spoiler parce que je ne pense pas qu'il existe quelqu'un qui soit encore à ce jour à ce moment là, ou alors vous êtes vraiment à la bourre. J'ai déplacé la partielle destruction de Magnolia par le Dragonoïd en mars pour des raisons que vous comprendrez. Merci de ne pas en tenir rigueur et me fusiller.

PS- Mon orthographe des noms est merdique, je sais, je vous emmerde si vous me le faîtes remarquer.

N.D.A: Bonjour, tout le monde, ici Tochi ! Voilà, j'ai refait le prologue, qui reprend officiellement son titre de "meilleur texte que j'ai jamais écrit" ! Quoique... Bref ! Il est plus long que l'ancienne version, un peu différent aussi, et comme ceci est le premier chapitre en ligne je peux me permettre de vous transmettre quelques infos. Comme je le suggère habilement plus haut, cette fiction prend place dans un univers légèrement alternatif. Les seules véritables modifications seront les dates, l'histoire de certains personnages, (juste Natsu et... quelqu'un dont je tairais le nom, pas de spoil avant l'heure !) et le déroulement des événements à compter de l'arc Edolas (ils n'iront jamais là-bas). Sinon, je vais tenter le plus possible de rester fidèle au caractère des personnages, sans aller dans la caricature. Ça va être dur ! Je vous laisse donc sur ce prologue... Enjoy~!

Et comme tout travail mérite salaire... Review, please ?

~ Prologue ~

De l'eau. C'est l'image de l'eau qui vint en premier à l'esprit de Natsu quand il fut à peu près réveillé. Elle formait un grand océan aux eaux paisibles, s'étendant tout autour de lui à perte de vue. Les vaguelettes qui se formaient à sa surface venaient se briser sur le sable, lui léchant les orteils. Malgré qu'il soit seul, abandonné sur cet îlot désert et minuscule, il ne ressentait aucune peur, juste une immense paix.

Mais la douceur de cette vision s'effaça rapidement pour laisser place à une douleur si abominable qu'elle le fit crier à s'en arracher les cordes vocales. Elle semblait le transpercer de part en part, en lui comprimant au passage l'estomac, traversait ses membres paralysés comme un courant électrique. Suite à la soudaine inflammation de l'intégralité de son être, il se cabra, en proie à une telle souffrance que le moindre de ses souffles relevait du prodige.

Pendant de brèves secondes, il eut vaguement conscience d'être entouré par, semblait-il, des formes séparées de lui par une épaisse vitre de verre, une distance infranchissable; quelques monosyllabes de leurs paroles parvenaient, complètement déformées, à ses oreilles, et une vive lumière l'aveuglait. Mais le choc fut si brutal qu'il interrompit rapidement le cours de ses pensées et lui refit perdre connaissance.

Des rêves étranges se succédèrent pendant son sommeil, succession d'un maelström d'images ordonnées anarchiquement, où se mêlaient les figures aimées de ses proches, celles honnies et floues de ses malfaiteurs et autres ennemis de sa guilde, des flashes embrouillés de silhouettes blanches, de brancards et piqûres, des odeurs indéfinissables de produits n'ayant rien de médical, et des tintements de machines.

Puis les rêves s'estompaient, dévorés par des trous noirs, de brefs moments de conscience, avant de renaître sous les paupières du chasseur de dragons. Ce cycle sembla durer quelques heures, alors qu'en réalité, une semaine s'écoula avant qu'il ne rouvre les yeux.

La quasi-totalité de l'obscurité l'empêchait de deviner l'espace qui l'entourait, et ses sens confus de renforcer ses suspicions sur l'endroit où il se trouvait, confusion produite par une douleur insupportable qui persistait à rester, à mordre de toute sa force le corps endolori du mage à l'écharpe.

L'odeur âcre du sang, comme ancien, lui brûlait les narines et lui prenait la gorge tant l'omniprésente puanteur était forte, à tel point qu'elle paraissait même émaner de lui. Son inconfort actuel le poussa à se débattre, malgré la tenace impression qu'on lui plantait une lame dans les côtes à chaque mouvement. Ce fut vain; comme attaché, il ne pouvait mettre un terme à cette épouvantable torture.

Lentement, il attendit que tous ses sens lui reviennent, en tentant d'ignorer l'irrépressible mal qui lui dévorait les entrailles. Étant déjà fixé au niveau de l'odorat et de la vue, il lui restait à s'aider de l'ouïe, du toucher, du goût et de sa mémoire pour parvenir à évaluer le lieu de sa détention.

En s'aidant des premières informations recueillies, il pouvait déjà émettre une hypothèse: il se trouvait peut-être dans une clinique, les yeux bandés ? Un légère odeur de désinfectant accompagnait celle qu'il avait déjà reconnue. Mais cette dernière s'avérait bien trop écœurante pour qu'il soit à l'hôpital, de plus, d'après ce qu'il savait, on ne ligotait pas les gens, excepté en asile, mais même là, il aurait au moins disposé d'un matelas ! Et puis, il n'était pas fou !

L'ouïe, donc, et le toucher, avaient tout le potentiel d'être ce qui lui permettrait de comprendre sa situation. En tendant l'oreille, il pouvait entendre un tintement proche, qui se faisait ouïr au moindre de ses gestes. De plus, au niveau de ses poignets, là où se manifestait le léger entrechoquement, il sentait la froideur du fer contre sa peau. Des menottes ? Et donc, des chaînes ? Preuve définitive qu'il était maintenu sur place.

Le goût, par contre, ne lui était pas d'une grande utilité dans cette affaire. Il lui restait juste l'âpreté de sa salive sur la langue, comme au petit matin, au réveil, après des heures sans boire. Ça ne le renseignait pas vraiment... Il restait la mémoire. Peut-être qu'en fouillant dans son esprit, il pouvait retrouver le déroulement des événements, et enfin savoir où il était retenu captif.

De courts souvenirs datant d'une semaine plus tôt refirent surface, montrant tour à tour la ville de Magnolia dévastée, les mages de Fairy Tail la reconstruisant, Grey et Natsu se bagarrant comme à leur habitude, et le mage de feu gardait la sensation fugitive d'avoir reçu un choc qui l'aurait assommé. Une attaque, peut-être ? Et puis plus rien, c'était tout ce qu'il pouvait tirer de sa mémoire capricieuse.

Tout ça ne l'avait pas tellement avancé, à vrai dire... Sa connaissance de ce cauchemar se résumait très brièvement: on l'avait enlevé, incarcéré contre son gré dans ce qui semblait être un complexe scientifique ou une autre horreur du genre. Quand à savoir qui en était responsable, le mystère restait complet pour le moment.

Mais où était-il ? Et que lui voulait-on exactement ? Et cette douleur écrasante ! Elle était en train de grignoter ses forces, tout doucement, pour le laisser aussi faible qu'un nouveau-né, à la merci de toute attaque. Il devait bien exister un moyen de se libérer...

Réflexions à part, l'impulsif chasseur de dragons essaya de carboniser les chaînes qui immobilisaient ses bras au dessus de sa tête, contre un mur, mais la tentative se solda par un échec. A chaque fois qu'il parvenait à allumer la moindre petite flammèche, elle s'éteignait aussitôt, comme aspirée par le métal.

-Des menottes anti-magie ?! s'écria-t-il dans l'obscurité.

Il s'étonna du son de sa propre voix, qui sonnait d'une drôle de manière, résonnant un peu contre les parois froides. Comme pour répondre à ses paroles, une porte se mit à grincer et la lumière inonda subitement la pièce qui le contenait, l'éblouissant un court instant par la même occasion.

Les murs, le plafond et le sol, en béton laissé nu, étaient couverts de traces de sang, qui avait dû gicler sur les cloisons alentours et former des flaques sur le sol. La vue de tant de liquide vital qui, en séchant, avait bruni, fit courir le long de son échine un désagréable frisson de répulsion. Sa mâchoire se crispa violemment, de révolte, d'indignation à la pensée des malheureux dont le sang recouvrait à présent le lieu, réclamant vengeance.

S'il ne dormait pas en cet instant, il venait de tomber sur l'Enfer lui-même.

Face à lui, l'unique porte et source de luminosité était ouverte sur un homme que l'insuffisante clarté masquait; le contre-jour découpait sa silhouette sombre sur un fond lumineux; ses iris luisaient tels ceux d'un félin dans la pénombre, d'un éclat cruel et arrogant. Que voulait-il ? Conscient que ses intentions devaient être tout sauf bienveillantes, Natsu agressa l'inconnu d'un grognement menaçant.

Tout ce dont il avait envie, c'était lui cracher sa haine à la gueule.

Mais devant le comportement hostile du prisonnier, la bouche de l'individu s'élargit d'un large rictus bestial. Il daigna enfin lui adresser la parole, d'un voix moqueuse et étrangement familière au chasseur de dragons, le corps tordu par une envie malsaine, le démangeant visiblement.

-C'est ta manière de dire bonjour, c'est ça ? fit-il, hilare à cause de sa propre plaisanterie.

Alors qu'il était encore secoué d'éclats de rire, une frêle silhouette se dessina derrière lui, porteuse d'un plateau chargé de formes encore trop éloignées pour qu'il puisse les identifier. Mais ce sur quoi son esprit se focalisa était la taille de cette personne: elle était au moins aussi petite que Wendy...

Cette enflure n'avait quand même pas...

-Ah, c'est toi, se reprit l'homme, d'un ton blasé, semblant se ficher éperdument du sort de l'enfant, en se rendant compte de la présence de sa congénère. Fais vite, j'ai pas toute la journée, moi !

Suite à cette réplique, il poussa sa cadette en avant d'une claque dans le dos, manquant de la faire renverser son précieux chargement. Elle retrouva l'équilibre avant de percuter le sol, marqua un temps, puis s'avança, incertaine et agitée de tremblements, vers le prisonnier, lui offrant une vue imprenable sur sa physionomie.

C'était une fillette d'environ douze ans, aux cheveux châtains, presque roux, très peu soignés: ils tombaient sur ses épaules, rêches et crasseux, emmêlés en de gros nœuds. Ses vêtements, une robe grise, si courte qu'elle pouvait prétendre au titre de tunique, déchirée, raccommodée de partout, masquait de justesse sa poitrine naissante et ses parties féminines. Elle marchait pieds nus sur les multiples déchets parsemant le sol.

La première chose qui lui sauta aux yeux, mis à part son extraordinaire ressemblance avec Wendy – même yeux marrons, même taille, même visage rond et enfantin; si leurs tenues et leurs cheveux ne différaient pas, il aurait cru se trouver en présence de sa partenaire – fut les abondantes cicatrices qui marquaient son corps, preuve irréfutable d'un récent mauvais traitement.

Soit son statut était différent des autres, soit ces monstres étaient de plus en plus ignobles, allant jusqu'à maltraiter leurs camarades. Et même dans le premier cas, ce n'était pas une raison pour infliger de telles blessures à une gamine sans défense !

Bientôt, lorsqu'elle fut auprès de lui, elle s'agenouilla, posa son embarrassante charge à sa droite, puis, à la grande surprise du détenu, s'inclina respectueusement jusqu'à terre. Quand son visage fut de nouveau visible, il y vit une profonde désolation, une volonté de s'excuser. Elle paraissait incapable de s'exprimer, mais les expressions de son visage parlaient pour elle.

Son attention fut tout à coup retenue par ce qu'elle transportait une poignée de secondes plus tôt: sur la tablette en bois souillée par la saleté avaient été déposés des éprouvettes, des flacons remplis de liquides parfaitement repoussants, et une seringue, à la longue aiguille à la propreté douteuse.

Il imaginait bien que ces fluides allaient se retrouver dans son sang, et au vu du manque d'hygiène du lieu, que cela ne se terminerait pas de la meilleure des manières, aussi, il s'affola véritablement, tira sur ses chaînes, utilisa sa magie, mais rien ne fonctionna.

Alors que des larmes roulaient sur les joues rondes de la petite fille sanglotant misérablement, elle s'arma de la seringue, remplie au préalable d'un liquide verdâtre, et la planta dans une artère du bras gauche de Natsu, qui se figea, comme gelé, lorsque la substance pénétra son organisme.

À peine la mouflette eut-elle achevé sa triste besogne que l'homme, observant toujours la scène, s'étant rapproché pendant qu'elle lui tournait le dos, l'attrapa fermement par le bras et l'envoya heurter un mur, lui distribuant au passage une gifle.

Pas même un gémissement ne franchit la barrière de ses lèvres.

Elle s'effondra simplement comme une poupée de chiffons, souffrant sûrement de quelque lésion, comme le suggérait la large tache rouge qui s'étalait de minute en minute sur ses haillons.

Natsu, lui, se sentait glisser vers l'inconscience, s'évader de cette prison, que ce soit pour plusieurs heures ou plusieurs semaines, n'importe quelle libération lui convenait. Sa dernière pensée fut pour ses amis, qu'il espérait en sécurité; il imprima très fort leur image dans son esprit, se promit de tenir jusqu'à ce qu'ils soient réunis, à la guilde. En attendant...

"À plus tard, Lisanna."