Disclamer : Fujin, Raijin et Seifer appartiennent tous trois à la BGU, malgré toutes mes tentatives de corruption. La BGU et Cid Kramer aussi, tout comme la géographie du monde de ff8. Le reste est à moi, par contre !

Note de l'auteur sans importance (la note, hein, pas l'auteur ! Enfin, c'est à vous de voir) :
- Ma première side-story de ma fanfic « Et si » ! Je suis curieusement émue. J'ai plein d'autres idées pour la suite. Je pense que principalement, ça me servira surtout à étoffer l'univers dans lequel les personnages baignent. Et bien sûr, vous pouvez me proposez des idées, des choses que vous voudrez bien voir, etc...

Acronyme, Redou, j'espère que ça vous plaira. Bien sûr, pour inaugurer ce recueil, je ne pouvais commencer que par le fondamental du fondement, la rencontre entre Fujin, Raijin et Seifer. (j'en profite pour te remercier ici de ta précédente review sur « Et si », Acronyme. Elle m'a fait très plaisir. Par contre, non, le prochain chapitre ne sera (normalement) pas sur Trabia, tu vas devoir attendre encore un peu)

Et bien sûr, une fois tout ceci dit, bonne lecture !


Rencontre

« Je suis désolée Fujin mais personne ne peut te garder dans le village. Nous allons devoir te déposer dans un orphelinat à Dollet... »

L'homme âgé d'une cinquantaine d'années parlait à une petite fille, ou plutôt tentait de lui parler car l'enfant regardait fixement devant elle sans ciller ni montrer signe qu'elle avait compris ou même écouté ce qu'on lui disait. Les médecins du petit hôpital de campagne (qui ressemblait plus à un dispensaire qu'autre chose) pensaient qu'elle était en état de choc post-traumatique. Les mauvaises langues du village disaient à la place que l'accident avait rendu la gamine débile. La vérité était juste que Fujin n'avait pas envie de parler à tous ces gens qui ne l'aimaient pas ni ne la connaissaient et qui voulaient juste avoir l'air bien en faisant mine de s'occuper d'une pauvre petite orpheline. Et ce gros plein de soupe de maire la dégoûtait plus qu'autre chose, avec sa condescendance et sa flagornerie qu'il ne prenait même pas la peine de cacher.

« Les médecins te l'ont déjà appris, mais tes parents sont morts dans l'accident de voiture. Je suis profondément désolé pour ta perte. J'ai vérifié dans les papiers de tes parents mais tu n'as aucune famille pour te recueillir. Le village va te confier à...
- La BGU, le coupa Fujin dans ses explications inutiles.
- Pardon ? s'exclama le quinquagénaire, surpris d'entendre l'enfant parler, elle qui ne prononçait pas plus de trois mots par jour.
- Je veux aller à la BGU, développa la gamine d'une voix rauque de ne plus avoir l'habitude de servir.
- Mais... Pourquoi ?
- Le Garden recueille les orphelins et leur offre une bourse pour qu'ils ne manquent de rien pendant leurs études. Et il leur donne une bonne formation.
- Mais... Enfin... C'est une école de combat, qui forme les gens à se battre.
- Je sais ce qu'est la BGU. » La voix inexpressive s'était faite plus sèche, plus dure. Fujin détestait qu'on la prenne pour une idiote parce qu'elle n'avait que douze ans. Elle était déjà bien plus intelligente que la plupart des villageois qui ignoraient tout de ce qui se passait en dehors des frontières de leur coin paumé. « C'est là que j'irai. De toute façon, vous ne pouvez m'empêcher d'y aller. »

L'homme hocha la tête et n'argumenta pas. Il sortit après lui avoir annoncé qu'il allait s'occuper des papiers pour qu'elle n'ait pas à s'en soucier et qu'elle ne pense qu'à se rétablir. Fujin ne répondit pas et regarda la porte se refermer derrière le maire. Elle savait qu'il était soulagé qu'elle parte bientôt. Il ne l'aimait pas. Personne ne l'aimait au village de toute manière, à cause de ses cheveux trop blancs, de sa peau trop pâle qui ne prenait pas le soleil, de ses yeux trop rouges...Enfin, rectifia-t-elle en portant une main aux pansements qui lui couvraient la moitié du visage, de son œil trop rouge, puisqu'elle avait perdu le gauche le mois dernier. Elle se souvenait très bien de l'accident même si elle n'en parlait pas et que les gens pensaient que le choc lui en avait fait perdre la mémoire. Elle entendait encore le cri de surprise et de peur mêlées de sa mère et elle voyait encore son père tournait désespérément le volant. Elle avait reçu un grand coup sur la tête et tout était devenu noir. Elle s'était réveillé deux semaines plus tard à l'hôpital, pour apprendre que ses parents n'avaient pas survécu. Elle avait entendu des gens dire, lorsqu'ils pensaient qu'elle ne pouvait pas les entendre, qu'elle était responsable de l'accident, parce qu'elle portait malheur à tous ceux qui étaient proche d'elle, même à ses propres parents ! Parce qu'elle était maudite et que son apparence en était la preuve. Fujin méprisait les villageois de toutes ses forces. Elle était albinos à cause d'une déficience d'un gène, ses parents lui avaient longuement expliqué tout ça, pour qu'elle n'est pas à se sentir différente des autres ou monstrueuse ou une quelconque bêtise dans le genre. Il fallait bien croire que le reste du village n'avait pas l'intelligence de ses parents. L'enfant ravala ses larmes à ce souvenir. Elle n'allait pas pleurer. Elle devait être forte. Les autres n'attendaient que ça. Elle avait toujours pu voir dans leurs regards haine et peur, parce que son apparence était différente et que ça ne cadrait pas avec leur joli petit monde bien arrangé. Elle détestait ce village.

Quand huit jours plus tard, une Seed en uniforme vint la chercher pour l'emmener à la BGU, là où commençait sa nouvelle vie, Fujin partit sans jeter un seul regard en arrière. Elle s'était juré de ne plus jamais revenir dans ce cloaque immonde, où les gens rampaient dans la boue en pensait que c'était de la soie et se croyaient grands à juger les autres.

La Seed avait bien tenté de lui parler pendant le voyage mais voyant que l'enfant ne paraissait pas disposer à entretenir la conversation, elle avait abandonné l'idée d'avoir une vraie discussion et lui avait à la place expliqué les règles et le fonctionnement de la BGU, ce pourquoi Fujin l'avait remercié une fois arrivée à Balamb. D'abord surprise, l'adulte lui avait tapé gentiment sur l'épaule avec un sourire indulgent et l'avait mené devant Cid Kramer, le proviseur, pour que la gamine reçoive son emploi du temps et les clés de sa nouvelle chambre.

La première journée de cours à la BGU fut horrible pour Fujin. Tout le monde la dévisageait étrangement, à cause de ses cheveux, de son œil et du bandeau qu'elle portait pour camoufler son orbite vide. Elle avait entendu des élèves la pointer du doigt et rire dans son dos. Même si ça ne changeait pas des comportements des anciens villageois, ça faisait mal. Alors qu'elle se pressait pour rejoindre sa chambre et ne plus avoir à affronter le regard des gens, elle rentra dans quelqu'un en tournant au coin d'un couloir. Elle tomba par terre avec l'impression d'avoir heurté un mur.

« Hey ! Tu vas bien ? Je suis désolé de t'avoir percutée, je ne t'avais pas vu, tu sais ? »

Une large main brune apparut devant elle et, un peu sonnée, Fujin la prit pour se redresser. Elle regarda le garçon devant elle. Une grande masse brune, qui la dominait de bien deux têtes et qui semblait véritablement embarrassée de l'avoir heurtée.

« Tu es la nouvelle, c'est ça ? Je me disais bien que tu me disais quelque chose, fit le colosse après avoir observé la petite fille. Je t'ai vu en cours aujourd'hui. Comment ça s'est passé ta première journée.
- Bien, bien, lui répondit sèchement Fujin, qui ne voulait pas qu'un étranger se mêle de ses affaires.
- Oh, d'accord. Tu es bien Fujin Konomi ? Moi, c'est Raijin Nobuo. » Il regarda sa montre. « Mince, je vais être en retard. »

Fujin regarda le garçon s'éloigner sans rien dire. Avant de sortir du couloir, il se tourna vers elle et lui adressa un sourire chaleureux avec un grand signe de la main.

« Au fait, je ne sais pas si on te l'a déjà dit, mais bienvenue à la BGU ! »

Un peu surprise, elle leva une main pour répondre au salut et esquissa les débuts d'un sourire. Lorsque Raijin disparut, elle laissa retomber sa main avec un air un peu perplexe. C'était la première fois qu'elle souriait depuis la mort de ses parents. Peut-être que vivre ici ne serait pas aussi horrible que ça en a l'air, songea-t-elle en regagnant sa chambre.

Le lendemain, quelle ne fut pas sa surprise lorsque le garçon qui l'avait bousculé la veille s'assit à côté d'elle en lui souriant. Elle fronça les sourcils. Pourquoi voulait-il être près d'elle alors qu'elle n'avait pas du tout été aimable avec lui ?

« Salut ! s'exclama le brun sans se soucier du regard peu amène que Fujin lui avait envoyé. Comment ça va ?
- Bien.
- Tu n'es pas très bavarde, je me trompe ? lui demanda-t-il sans se départir de son sourire chaleureux.
- Pourquoi tu me parles ? lui répliqua l'albinos d'un ton sec.
- Bah, parce que ce n'est pas drôle d'être toute seule, non ? Et puis, ce n'est pas facile d'être nouvelle quelque part aussi, pas vrai ? Moi aussi, je suis relativement nouveau ici, je suis arrivé il y a trois semaines et j'ai encore un peu de mal à me repérer.
- Abruti.
- Oui, c'est assez vrai, reconnut Raijin en se frottant la nuque, l'air un peu embarrassé. Je sais bien que je ne suis pas une lumière.
- Et bien, ce n'est pas étonnant que tu te retrouves avec des gens plus jeunes que toi, dans ce cas.
- Plus jeunes que... ? répéta-t-il avant d'adresser un large sourire à Fujin. J'ai douze ans comme les autres. Je sais qu'à cause de ma taille, je fais plus âgé, mais j'ai bien le même âge que tout le monde.
- Douze ans ? » siffla Fujin, surprise, avant de le détailler plus en détail. Le garçon était immense par rapport à elle et devait déjà atteindre le mètre soixante-dix. Il allait être un vrai colosse une fois sa croissance terminée. Mais les traits de son visage gardaient encore des traces enfantines.
- Oui, je sais, ça fait bizarre, hein ? On me regarde parfois bizarrement à cause de ça. Un peu comme toi, non ? »

Fujin détourna le regard et refusa de répondre. Il avait touché juste. Heureusement, à ce moment, le professeur rentra dans la salle de cours et elle put éviter la question de son voisin. Le fait qu'il ait mis le doigt là où ça faisait le plus mal était très désagréable mais d'un seul coup, elle se sentit moins seule. D'ailleurs, Raijin ne semblait pas lui tenir rigueur qu'elle ne lui ait pas répondu car à la fin du cours, il lui adressa un large sourire et attendit qu'elle range ses affaires pour lui proposer d'aller manger à la cafétéria ensemble. Et curieusement, elle ne se sentit pas la force de refuser.

Deux semaines s'écoulèrent comme ça et Fujin se classa rapidement dans le trio de tête de la classe. Ils ne s'entraînaient pas encore au maniement de l'arme, il leur fallait encore attendre l'année prochaine et ne voyaient que le théorique mais l'intelligence de Fujin se démarquait. Beaucoup de professeurs l'appréciaient, ce qui n'était pas le cas de la plupart des élèves. Tout d'abord à cause de ses résultats en classe qui reléguaient les autres derrière et ensuite à cause du fait qu'elle ne parlait pratiquement jamais. Curieusement, ses camarades s'étaient vite habitués à sa couleur de cheveux et à son œil manquant, ce qui était peut-être normal dans une école où on ne comptait même plus le nombre de blessures. Ce n'était pas rare de croiser quelqu'un avec les vêtements tachés de sang, se dirigeant sur ses deux pieds à l'infirmerie dans le meilleur des cas ou transporté par une autre personne si les blessures étaient plus graves. Raijin était son seul ami, le seul qui pouvait lui tirer des phrases complètes et un sourire. Elle lui était reconnaissante de la tirer de sa solitude. Surtout qu'en plus, ils avaient un autre point commun en plus d'attirer les regards à cause de leurs étranges physiques : tous deux étaient orphelins. Le père de Raijin, qui était marin, était mort dans une tempête en pleine mer alors que son fils venait de naître. Sa femme l'avait suivi dans la mort quelques années après, terrassée par la maladie et le chagrin. Après la mort de son mari, elle avait perdu le goût de vivre et n'avait pas trouvé la force de lutter contre la maladie, même pour son fils. Raijin ne lui en voulait pas. Il avait été après recueilli par la soeur de son père et il n'avait pas souffert du manque d'affection. Il n'avait aucun souvenir de son père et sa mère n'était plus qu'une ombre dans un coin de sa mémoire, une figure sur le papier glacé des photos. Il avait un nombre impressionnant de cousins et cousines (six en comptant le petit dernier !) et, comme ils commençaient à être vraiment nombreux dans leur petite maison à Balamb, il avait décidé de s'inscrire à la BGU pour ne pas être un poids. Sa tante avait beaucoup pleuré car elle le considérait comme son petit aussi mais il allait les voir souvent pour leur donner des nouvelles. Raijin avait proposé à Fujin de passer manger un dimanche avec lui en famille mais elle avait refusé. Elle ne se sentait pas encore la force de faire face à une famille pleine de joie et de bonheur, pas tout de suite, c'était encore trop tôt après la mort de ses parents. Le garçon avait compris sans qu'elle n'ait eu besoin de s'expliquer et lui avait juste dit de l'avertir quand elle se sentirait prête.

Malgré tout, Fujin se sentait un peu seule. Elle n'avait aucune amie, personne avec qui mettre son intelligence à l'épreuve, personne pour la guider réellement. Raijin était toujours à la traîne pendant les cours et elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait dû lui ré-expliquer une leçon. Elle ne s'entendait pas spécialement avec le reste de sa classe, tout au plus elle pouvait mettre un nom sur chaque visage. Quelques uns sortaient du lot, comme celui de Sya Antikos, une gentille fille qui la surpassait parfois et qui avait toujours un mot gentil pour elle, bien qu'elles ne soient pas très proches et celui de Squall Leonheart. De toute façon, ce n'était pas comme si elle pouvait ignorer le nom du garçon. Toujours silencieux, toujours dans les meilleurs, il plaisait à la fois aux professeurs et aux filles parce qu'elles le trouvaient trop beaux. Pas à Fujin. Elle se demandait pourquoi les autres élèves trouvaient ça trop cool le fait qu'il ne parle presque jamais à personne et qu'il reste toujours seul dans son coin. Tout au plus, elle avait échangé quelques mots avec lui. L'avantage, c'était qu'il ne la jugeait pas selon son apparence et qu'il semblait même complètement s'en foutre. Il ne riait pas aux plaisanteries des autres sur ça et elle l'estimait pour cette raison. Mais elle ne le connaissait pas très bien et doutait s'entendre réellement avec lui un jour. Ils n'avaient aucun atome crochu et de toute manière, elle le trouvait trop terne, à toujours se morfondre et à s'apitoyer sur lui-même. Et Fujin se demandait bien qui était la blonde qui venait parfois dans leur classe pour s'amuser à agacer le garçon. Elle était déjà venue cinq fois en deux semaines dans la classe. Généralement, elle arrivait, s'asseyait sur le bureau de Squall, discutait à voix basse avec lui avec un petit sourire sarcastique en coin, farfouillait dans ses affaires, lisait ses notes en faisant des commentaires et sautait du bureau pour éviter de prendre un coup lorsque le garçon était définitivement énervé. Ceci fait, elle lui envoyait un baiser moqueur de l'allée centrale et repartait tout comme elle était venue. La première fois, ça avait complètement dérouté Fujin mais, d'après Raijin, ça faisait des années que cette fille faisait ça. Puis l'albinos s'était habitué à ce manège et n'y faisait plus attention. Mais n'empêche que ça l'intriguait, que cette fille soit la seule à pouvoir tirer plus de trois mots d'affilée au taciturne de service. Ça devait être pour ça que les autres filles de la classe étaient plus ou moins jalouses d'elle car Squall ne prenait jamais la peine de leur parler.

Un autre mois s'écoula. Puis, la classe de Fujin eut un cours sur les tactiques militaires avec la classe de l'année supérieure et elle eut la surprise de reconnaître la blonde. D'ailleurs, Squall s'assit auprès d'elle sans un mot, ce qui n'empêcha pas sa voisine de lui ébouriffer les cheveux avec son habituel sourire moqueur. Le professeur fit l'appel et Fujin apprit enfin le nom de l'autre fille. Seifer Almassy. Et apparemment elle était d'une insolence remarquable, ce qui ne parut pas étonner l'adulte, qui se contenta d'un vague sermon sur ses manières.

Au bout d'une heure de cours, le professeur se rendit compte qu'il n'avait plus de craie et laissa la classe pour aller en chercher. Aussitôt, les élèves se mirent à bavarder et à chahuter. Une fille de la classe supérieure se tourna vers Raijin et Fujin, assis l'un à côté de l'autre et en train de discuter à voix basse. Elle eut un sourire méchant et fit une remarque blessante à haute voix sur leur apparence , qu'elle trouvait comique. La majeure partie de la classe se mit à rire, à part quelques uns qui froncèrent les sourcils en trouvant la blague particulièrement pas drôle.

« Tu sais, Mona, fit une voix traînante dans le fond de la salle, quand on est conne comme toi, on la boucle et on ne fait pas partager sa connerie aux autres. »

Toute la classe tourna la tête vers la source de la voix et Fujin s'aperçut que la personne qui venait de prendre leur défense, à Raijin et à elle, était Seifer. La jeune fille avait posé ses pieds sur son bureau, à l'équilibre sur les deux pieds arrières de sa chaise et regardait l'autre fille d'un air dédaigneux.

« Parce qu'on t'a demandé ton avis, à toi ? cracha ladite Mona, l'air furieux en se levant.
- Non, mais personne ne t'avait demandé non plus ton avis sur ce à quoi les deux gosses ont l'air, répliqua Seifer d'un ton moqueur. Mais bon, on ne peut pas courir après les garçons avec des étoiles dans les yeux et être intelligente en même temps, ça se saurait sinon, pas vrai Mona ? Je crois que passer ton temps à faire les yeux doux à un garçon à qui tu ne plaisais même pas a dû définitivement te détruire le peu de neurones qu'il te restait encore. »

La plupart des élèves éclatèrent de rire à la dernière phrase et Seifer haussa les épaules quand elle croisa les regards de Fujin et de Raijin. Le garçon s'apprêtait à lui demander pourquoi elle les avait défendus alors qu'ils ne la connaissaient même pas mais à ce moment-là, le professeur rentra dans la salle.

« Je peux savoir ce que vous faites debout, mademoiselle Lisa ? s'enquit ce dernier en voyant une de ses élèves levée sur sa chaise et droite comme un « I ».
- Rien du tout professeur, grinça-t-elle entre ses dents.
- Et bien, rasseyez-vous, dans ce cas. »

Le rouge aux joues et la rage dans les yeux, la jeune fille obéit et ne desserra pas les dents du reste du cours. Dès que la cloche sonna, elle se leva, rangea ses affaires et partit sans un mot, suivi par le reste de sa clique. Avant de quitter toutefois la salle, elle jeta un regard mauvais à Fujin et à Raijin, ainsi qu'à Seifer qui haussa un sourcil moqueur pour toute réponse. La blonde partit presque aussi vite sans regarder les deux gosses, comme elle disait. Fujin et Raijin se dévisagèrent. Ils avaient le mauvais pressentiment que l'autre fille allait tenter de se venger sur eux. Et ce mauvais pressentiment se révéla bien vite juste. À la fin de leur journée de cours, vers les six heures, alors qu'ils revenaient de la bibliothèque, trois garçons les arrêtèrent. Fujin serra les dents en les reconnaissant. Ils avaient deux ans de plus qu'elle et s'était un jour moqué du fait qu'elle était borgne, jusqu'à ce que Raijin arrive et qu'ils partent.

« Hey ! C'est vous qui avez embêté ma copine ? demanda le plus baraqué.
- On a embêté personne, répliqua Fujin.
- Ta gueule, toi, on t'a pas sonné, fit un autre garçon, au visage boutonneux. De toute façon, Mona nous a bien dit que vous l'aviez emmerdé.
- C'est elle qui s'est moqué de nous en premier, s'exclama Raijin en poussant Fujin derrière lui pour la protéger.
- Ta gueule, comme si on allait te croire ! »

Le plus grand des trois frappa violemment Raijin en plein visage, rejoint par un de ses amis. Sonné, le brun tomba par terre et les deux adolescents se mirent à le bourrer de coups. Quand Fujin tenta d'aller aider son ami, le troisième garçon, le boutonneux, l'attrapa par le bras avant de la gifler. Il la poussa contre le mur avant de ricaner.

« Je veux voir ce qu'il y a derrière ton bandeau. Ça doit être encore plus moche que le reste de ta tête pour que tu veuilles le cacher. »

Fujin se débattit de toutes ses forces et griffa le boutonneux au visage pour qu'il la lâche. Il desserra son emprise en jurant et, agile comme une anguille, elle en profita pour se dégager. Du côté de Raijin, ce n'était pas plus glorieux. Il avait réussi à se relever mais les deux autres garçons étaient trop fort. Il vit soudain une main tapoter doucement l'épaule du plus âgé. Surpris, l'adolescent se retourna pour se retrouver brusquement par terre, le nez en sang. Devant lui, bien campée sur ses deux jambes, Seifer le dévisageait d'un air goguenard.

« Alors, John, on arrive plus à tenir sur ses jambes ?
- Espèce de... Tu vas me le payer.
- Mais oui, c'est ça. Et si t'allais à l'infirmerie plutôt ? Pas que je me soucie de toi, mais il est clairement dit dans le règlement qu'il interdit de laisser traîner des ordures par terre. »

Le garçon jeta un regard noir à la nouvelle venue avant de dire à ses potes de se tirer. Seifer les regarda partir avec un rictus moqueur avant de se tourner vers Fujin et de lui tendre la main pour l'aider à se relever. L'albinos se remit sur ses pieds et quand elle voulut lâcher la main de la blonde, celle-ci lui adressa un véritable sourire, un chaleureux et bon.

« Moi, c'est Seifer Almassy. Enchantée. »

Fujin changea d'avis et serra plus fort la main de la jeune fille.

« Lui, c'est Raijin Nobuo. Moi, Fujin Konomi.
- Enchantés aussi, intervint Raijin. Mais pourquoi tu nous as aidé ?
- Parce que. »

Seifer eut un petit sourire en coin avant de les amener jusqu'à sa chambre pour soigner leurs blessures. Et brusquement Fujin ne se sentit plus seule.


J'ai pas fait souffrir Seifer dans ce chapitre ! Je suis fière de moi. (bon, à la place j'ai fait souffrir Fujin, c'est pas mieux xD)

Et voilà comment ils se sont rencontrés ! Alors, qu'en pensez-vous ?

(et ceux qui ont trouvé d'où viennent les noms de famille de Raijin et Fujin auront le droit à un susucre ! xD)