Dragonniers
Chapitre 1 : Parmi les dragons
Le dragon bleu volait, effectuant de gracieuses figures dans le ciel azur. Sur son dos, son dragonnier riait, ses longues boucles noires volant au rythme du vent, dévoilant ses oreilles pointues.
Au sol, un autre dragonnier les fixait avec tendresse. Il était séduisant lui aussi, avec ses cheveux roux coupés courts et son petit air sauvage.
Le dragon bleu se posa enfin, et son cavalier descendit de son dos, un sourire lumineux aux lèvres. Les deux hommes s'embrassèrent longuement avant d'emmener le superbe animal et de le panser.
- « Tu t'es bien amusé, amour ? demanda Charlie. Le sourire de son compagnon s'élargit :
- « Oh oui ! Il faudra que tu viennes avec nous la prochaine fois ! »
L'enthousiasme de celui qu'il aimait fit sourire Charlie :
- « Promis, amour, je viendrai. »
Une fois le dragon endormi dans sa grotte, les deux dragonniers retournèrent dans la petite maison du rouquin. À peine la porte fut-elle refermée derrière eux qu'ils s'embrassèrent à nouveau, tendrement d'abord, puis avec passion. Lorsqu'ils se séparèrent enfin, Charlie murmura :
- « Amour… Je crois qu'il est temps que je te présente à mes parents.
- Tu as raison… Tu crois qu'ils accepteront notre relation ?
- S'ils ne l'acceptent pas, tant pis pour eux. Je suis sûr que Bill, Percy et les jumeaux l'accepteront, eux. On verra bien. Mais je ne renoncerai pas à mon âme-sœur juste parce qu'ils sont homophobes. » Touché, l'autre l'embrassa tendrement. Charlie le tint contre lui :
- « Je t'aime, Makalaurë, n'en doute jamais. Et je te promets qu'on retrouvera ta famille, qu'ils pourront voir notre bonheur.
- Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir. Leur présence ne dépend pas de toi… Même s'ils ont été ramenés à la vie, ils ne pourront pas quitter Valinor.
- Et si tu parles à Námo ? Il peut essayer de t'aider, non ? » Charlie Weasley essuya les larmes qui avaient coulé sur les joues de son bien-aimé.
- « Je… je ne sais pas. Tu crois qu'il voudra encore de notre amitié ?
- Je ne crois pas, j'en suis sûr. Essaye. Et au pire… Les Valar seront peut-être disposés à t'accorder une faveur en apprenant ce que tu as réussi à faire.
- Oui, peut-être, j'essayerai. » L'elfe et l'humain restèrent blottis l'un contre l'autre, puis Maglor embrassa son amoureux et rentra chez lui.
Il vivait dans une petite maison de pierre, qui n'avait que trois pièces : une qui servait à la fois de salon, de salle à manger et de cuisine, une chambre et une salle de bains. Oh, il avait d'autres maisons de par le monde, plus grandes, mais il aimait celle-ci et elle présentait l'avantage d'être au sein même de la réserve de dragons.
Les dragons… Il aimait beaucoup ces créatures, raison pour laquelle il avait décidé de vivre auprès d'elles. Il caressa doucement le dragonneau orphelin qu'il avait recueilli et lui donna plusieurs bouts de viande crue, veillant à ce qu'il se nourrisse correctement. Le petit animal aux écailles écarlate et or se frotta contre sa main et se blottit contre lui. Il était tout chaud, mais c'était une chaleur agréable.
Maglor prit son repas : un bol de soupe épicée, un morceau de pain et un fruit, puis alla se coucher. Il s'endormit dès que sa tête eût touché l'oreiller.
Le lendemain, après avoir pris son petit déjeuner et revêtu un pantalon noir, de hautes bottes de cuir brun et une tunique noire, le tout tissé de sortilèges protecteurs, il prit le dragonneau, qu'il avait nommé Fëanáro parce qu'il lui rappelait son père, et sortit retrouver Charlie et les autres dragonniers.
Maglor était heureux parmi eux. Il pouvait même utiliser son véritable nom, personne ne le jugerait. En venant en Roumanie, il avait abandonné son pseudonyme, Kamiel Nárion, qu'il n'utilisait qu'en dehors de la réserve, dont il ne sortait que très peu.
Charlie l'avait sauvé de sa méfiance envers les sorciers. Il avait été l'ami de plusieurs d'entre eux auparavant, mais l'un d'eux l'avait trahi, lui et son meilleur ami, et les avait terriblement fait souffrir, les accusant de crimes qu'ils n'avaient jamais commis, d'idées monstrueuses qui n'avaient jamais été les leurs, et dans le cas de Maglor, effaçant jusqu'à la connaissance de son existence. Si on parlait de Kamiel Nárion à un sorcier anglais, il ne saurait pas de qui il s'agissait, contrairement aux quatre autres. Sauf Charlie. Charlie savait, lui.
Maglor se secoua de ses pensées, souriant à son âme-sœur qui lui jetait un regard inquiet, et ils allèrent ensemble s'occuper des dragons. L'elfe monta sur Lúlë, le dragon bleu qu'il avait déjà monté la veille. Les dragons appartenaient pour la plupart à des familles ou des dragonniers, et Lúlë et Fëanáro faisaient partie des dragons de Maglor.
Charlie montait son propre dragon, un superbe animal aux écailles vert sombre, assez fougueux mais excellent compagnon, qui s'appelait Nyrven. Maglor sourit et s'élança avec Lúlë, rejoignant Charlie et Nyrven. Ensemble, ils dansèrent dans le ciel, chantant leur bonheur, riant.
