Note de l'auteur : Parce que j'ai dû changer les noms, voici les correspondances :
Bloom : Olbom - Flora : Fleur - Layla : Leÿ - Musa : Milo - Stella : Lastel - Tecna : Necat
Darcy : Dark - Icy : Ice - Stormy : Storm
[… … …]
NDA : Vous pourrez trouver cette histoire sur le blog skyrock du MissingxWorld ; nul plagiat, il s'agit de mon propre blog.
Ceci est une fanfiction ; tous droits réservés à Iginio Straffi.
/!\ POUR UN PUBLIC AVERTI /!\
SCÈNES POUVANT CHOQUER LES TROP JEUNES LECTEURS
Les Âmes Convergentes
Prologue
Olbom n'était pas particulièrement grand mais il était musculeux. Il était une fée, celle de la flamme du dragon, plus communément et simplement nommée du feu. Sa longue chevelure flamboyante, lorsqu'elle n'était pas laissée libre, était attachée en une tresse africaine, comme lorsqu'il partait au combat. Dans son monde en guerre, dans l'armée des fées, il était l'un des plus puissants composants, l'un des rares à avoir atteint le stade suprême de la transformation féerique, soit l'invocation complète de son armure. Cette dernière était pour lui d'un acier argenté rutilant et il portait par-dessus une tunique en tissu au bleu électrique aussi percutant que celui de ses yeux. Un dragon noir aux ailes déployées était visible sur son torse et un diadème d'un métal tout aussi sombre représentant ce même dragon se mordant la queue cerclait son crâne. Ses coups étaient sans pitié, ses sortilèges d'une force effroyable ; voir l'éclat, la beauté scintillante des gigantesques ailes d'Olbom lorsque l'on était un sorcier n'était jamais bon signe.
Sur le champ de bataille, sous ce ciel noir, dans ce concert de cris et d'explosions, sur cette terre désolée où les corps s'empilaient dans des flaques de sang, la fée du feu combattait pour sa vie, pour celles de ses amis, pour celles de tous les innocents qui comptaient sur l'armée de la Lumière pour remporter cette guerre atroce. Le rouquin avait dans le regard une froide détermination, parant, renvoyant, esquivant, attaquant sans relâche. Comme tous, alliés comme ennemis, il était couvert d'un liquide carmin qui n'était pas forcément le sien, des mèches de ses cheveux sortant de sa tresse et lui collant au visage, au corps, autant à cause du sang que de la sueur. Il était épuisé. Trop enfoncé dans les lignes sorcières pour reculer, pour battre en retraite ou espérer de l'aide, il était condamné à continuer à combattre jusqu'à ce qu'enfin, trop affaibli pour se défendre, quelqu'un lui porte le coup de grâce. Et un sorcier observait cela avec intérêt. Tuer Olbom, c'était trancher définitivement l'une des têtes les plus dangereuses de l'hydre féerique.
Ice était un sorcier aux cheveux bleu clair, rasés sur le côté gauche, lui arrivant aux reins. Sa tête était entourée par un fin ruban noir qui tâchait de tenir sa chevelure hors de son champ de vision. Il était habillé comme un guerrier du Nord, avec un pantalon épais et des bottes hautes. Une fourrure d'encre traversait son torse et son dos, coincée dans sa ceinture. Il était grand, mais peut-être un peu moins musculeux que la fée du feu. Toutefois, leurs pouvoirs étaient opposés et s'annulaient, en quelque sorte ; difficile pour eux de se combattre, magiquement parlant. Ils auraient été contraints de lutter « à mains nues » et de ce côté, Ice craignait que le rouquin ne le surclasse. C'est pourquoi il s'était toujours tenu à l'écart et n'avait jamais fait que regarder de loin comment s'en sortaient les sorciers qui osaient se dresser contre Olbom.
Et cette fois, Ice se disait que la fin de cette fée était venue. Le rouquin n'en pouvait plus. Oui, beaucoup de sorciers avaient dû donner leur vie pour parvenir à mettre Olbom dans cet état, mais leur sacrifice n'avait pas été vain. Enfin ! Enfin, ils allaient avoir la peau de la fée du feu qui, à bout, n'arrivait même plus à trouver la force de battre des ailes. Ice commença à se rapprocher ; il voulait voir ça de près. L'idée d'assister aux derniers instants de cet assassin était des plus alléchantes. Le sorcier retirerait une satisfaction si grande de le voir s'effondrer pour de bon que c'en serait presque malsain. Alors qu'il avançait, comme hypnotisé par la scène qu'il s'imaginait avec un plaisir manquant de culpabilité, le rouquin, d'un coup de pied, brisa le genou de son adversaire. Un autre se jeta sur lui et il se retourna, lui saisissant le poignet. Il leva sa jambe haut et enfonça son genou dans le bras de son assaillant. Le membre se cassa dans un craquement répugnant et l'os ressortit. Aussitôt, Olbom utilisa le tranchant de cette fracture externe pour poignarder son ennemi au niveau de la gorge. Et alors qu'il se détournait du cadavre, le sol implosa.
Des gerbes de terre et de pierres furent soulevées dans un vacarme assourdissant. Ice se trouva projeté en arrière. Sonné, il se redressa avec peine, toussant durement, étouffé par le nuage de poussière. Il posa les yeux vers l'endroit où, quelques instants plus tôt, un sorcier blessé, un autre mort, et une fée s'étaient trouvés. Tout alla alors très vite. Il vit la terre s'ouvrir, comme si le choc, d'où qu'il vienne, avait fait céder le plafond d'une ancienne cavité qui se serait trouvée là. Et les trois corps basculèrent dedans. Ice se dit que le sorcier au genou brisé devait être assommé, qu'il ne remonterait pas seul. Alors il se jeta dans la brèche, ne voyant dans cette brume explosive que des ombres de corps. Il attrapa une main ; elle était nue, et non pas couverte d'une armure. Il ignorait s'il était parvenu à attraper le mort ou le blessé, mais il le ramena contre lui et le serra dans ses bras, usant de ses pouvoirs pour créer une petite montagne de neige suffisamment épaisse pour amortir leur chute.
Il heurta tout de même violemment l'imposant tas de neige et le dévala en roulant, l'autre corps toujours dans les bras. Arrivés en bas, il faisait trop sombre pour y voir quoi que ce soit, et il était si profondément sous terre qu'il n'entendait même plus les bruits de la bataille faisant rage. Il avait le souffle court et son cœur battait à tout rompre tandis qu'il s'apercevait qu'il tremblait, allongé, les yeux écarquillés, tenant toujours un être inconscient, peut-être même mort, contre lui. La solidarité n'était pas le point fort des sorciers ; il avait agi sans réfléchir, mais il espérait vraiment être alors parvenu à sauver le blessé. Qui gémit.
Ice faillit lâcher un soupir de soulagement en constatant que ce n'était effectivement pas un corps dépourvu de vie qui était couché sur lui. Il sentit alors l'autre créature magique dégager une main d'entre leurs torses et… ils se retrouvèrent éclairés. Parce qu'une boule de feu était apparue dans la paume de cette main. Une main de fée. Une fée qui, sonnée elle aussi par le choc, avait vu son armure se révoquer d'elle-même. Voilà pourquoi le rouquin était simplement vêtu d'un short, d'un débardeur, de gants montants et de jambières en peaux de bêtes. Voilà pourquoi la main que le sorcier avait saisie en croyant sauver son allié avait été nue et trompeuse.
Ice et Olbom se fixèrent, tous deux abasourdis. Il y eut alors une seconde explosion et des rocs tombèrent, bouchant la lointaine faille menant à la surface. Et tous deux restèrent là encore un moment, collés l'un à l'autre, sidérés, incapables de comprendre comment une telle situation était possible. Jusqu'à ce que le sorcier, dans un cri de rage, jette la fée sur le côté et ne s'asseye sur son bassin, mettant les mains autour de son cou.
-Mes pouvoirs sont inefficaces contre toi, mais c'est réciproque ! Et je n'ai pas besoin d'eux pour te tuer ! Tu n'es plus en état de te défendre ! Cria-t-il dans une colère pleine de jubilation.
En effet, le rouquin ne put que remarquer, effaré, que chaque fois qu'il essayait de brûler son adversaire, un vent gelé balayait ses flammes, et qu'il n'avait plus la force de rendre les coups physiques. Il se mit donc à gesticuler, à tenter de se débattre, en se tordant entre les cuisses de son agresseur, ses mains sur celles de celui-ci pour s'efforcer de lui faire lâcher prise. Ses poumons se mirent bientôt à le brûler, quelques vaisseaux dans ses yeux éclatèrent, ses lèvres prirent une inquiétante teinte bleue-violette. Il griffait le sorcier, poussait des couinements étranglés, suffoquant, les yeux révulsés. Des larmes se mirent à couler sur ses tempes tandis que son ventre se creusait, que son dos s'arquait.
-Quoi ? Tu veux supplier ? Implorer ma clémence ? Se moqua Ice. Et tous ces sorciers que tu as tués ? Tu leur as laissé cette chance, peut-être ? Tu me l'aurais laissée, à moi ? Hypocrite !
Mais Olbom lui tapa sur le bras, essayant de lui faire entendre raison, pointant du doigt sa boule de feu qui faiblissait de seconde en seconde. Et le sorcier comprit. Sans feu, il ne verrait rien et ne trouverait jamais la sortie. Et il était de toute façon lui-même trop fatigué par les combats pour se débarrasser des rocs qui obstruaient la faille, sans compter que, possiblement, la cavité pouvait s'écraser sur elle-même et l'enterrer vivant s'il lui faisait subir trop de dégâts. Il libéra donc la gorge de la fée qui inspira une longue, bruyante, et visiblement douloureuse goulée d'air. Toujours assis sur le rouquin, ce dernier se tourna sur le côté, se recroquevillant entre les jambes d'Ice, toussant, effleurant avec des doigts tremblants son cou désormais marqué de couleurs sombres. Puis il posa de nouveau les yeux sur le visage du sorcier, le regard incendiaire.
-Je n'ai… pas voulu cette guerre…, déclara-t-il d'une voix cassée. Lorsque l'on m'a appris que j'étais une fée… que j'étais destiné à protéger tout ce qui est bon en ce monde… Je n'ai jamais pensé que je finirais sur un champ de bataille à voir mes semblables se faire massacrer… Et il n'a jamais fait partie de mes projets de tuer des sorciers. On m'a appris à me défendre et à attaquer, avec ou sans magie… Mais on m'a aussi appris qu'il ne peut y avoir de Lumière sans Obscurité, de Bien sans Mal… On m'a appris que je ne pouvais pas empêcher les sorciers de répandre la peur, la douleur, le malheur mais que j'étais là pour apaiser les maux qu'ils sèment… On m'a appris que je devais prier pour le salut de l'âme de mes ennemis mais ne pas avoir de scrupules à les faire souffrir… Parce que c'était eux ou moi… Les leurs ou ceux que j'aime… Leur vision du monde ou la mienne… Et un jour, on m'a dit que la guerre était inévitable. Un jour, on m'a dit que la guerre était nécessaire. Un jour, parce que j'étais, parce que je suis, plus puissant que beaucoup d'autres, on m'a mis en première ligne et on m'a dit ; « survis ».
