Bonjour/Bonsoir !

Voilà mon OS « Temps de marbre », que j'ai entièrement revu avant de vous le reposter. J'espère que cela vous plaira, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez à la fin. En tout cas, j'ai rajouté pas mal de bouts de phrase, de courtes parties et transformé quelques maladresses de style. Je préfère vraiment celui-ci, et l'OS commençait à se faire vieux, quand même... 2013, trois ans donc, ça rafraîchit un peu ! Ma syntaxe et mon style ont pas mal évolué depuis, et il était temps de revoir le tout et de faire un tri dans mes écrits.

Résumé : Il n'aurait peut-être pas dû se laisser tenter par ce grand pouvoir. Mais une chose était certaine... Le Mangemort ne regrettait en rien de l'avoir devant lui, et ne souhaitait qu'une seule chose : que le temps ne se fige, tel une statue de marbre.

"Je suis déjà mort, de toute façon, rétorqua Théodore d'une voix rauque. Il ne peut rien m'arriver de pire." OS Hermione/Théodore.

Pairing : Hermione Granger & Théodore Nott. (Parmi mes deux chouchous *-* !)

Genre : Romance/Angst

Rating : T.

Bonne lecture !


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Temps de marbre.

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- Quelle horrible journée... marmonna un homme brun à la peau blême, emmitouflé dans son écharpe de lin, à la silhouette filiforme et à l'expression peu amicale.

Celui-ci poussa alors doucement la porte du Manoir où il résidait, pour se diriger vers son salon, pièce salvatrice après une telle pénitence. Son air demeurait las, vide, indifférent. Une journée comme une autre venait de s'achever, ni pire, ni meilleure. Il savait que son cycle n'était pas vraiment changeant, même s'il s'en plaignait.
Après avoir pris soin de retirer sa cape de velours, de desserrer sa cravate de travail ornée du symbole du Ministère, et de retirer sa bague, Théodore s'assit doucement sur le confortable canapé, tout en faisant tourner son bijou entre ses doigts, fin et gracieux, orné d'une pierre à l'apparence envoûtante. Ses prunelles vertes fixèrent alors l'objet un bref instant encore, avant de détourner le regard vers le second sofa, juste en face de sa place.
Mais rien, elle était finalement à côté de lui. Enfin, il pouvait se détendre, ne plus la chercher et s'inquiéter de cela... Cette jeune femme qu'il attendait, aux cheveux aussi bruns que les siens mais touffus, vint alors prendre place à côté de lui. Elle aussi avait le regard vide et semblait encore plus pâle que lui, ce qui n'était pas peu dire. C'était ainsi une routine identique tous les soirs depuis quelques semaines déjà. Leur petit rituel, rien qu'à eux. Rien qu'à lui.
En l'apercevant, la bouche de l'homme s'étira en un fin sourire ravi, et tous ses membres s'immobilisèrent un instant, telle une statue de marbre. Il tendit alors la main vers elle d'un geste hésitant, avant de la baisser brusquement, sans l'atteindre. Le Serpentard ne voulait pas la toucher ou ne pouvait pas, qu'en savait-il. Son esprit s'embrouillait tout seul, en ces soirs de semaine.

- Bonsoir, Hermione. Comment vas-tu ?

Sa voix n'était qu'un murmure rauque, assez lointain. Lasse, comme fatiguée. Théodore prit alors mieux place entre les coussins, afin de s'installer au fond, en attendant la réponse de la Gryffondor.

- Comme d'habitude. Et toi, Théodore… J'imagine que tu as passé une mauvaise journée ? demanda-t-elle en se tournant vers lui tout en jetant un coup d'œil à sa main qu'il laissa entre eux posée sur un des accoudoirs.

- Oui, affreuse. C'était long, en plus de cela, répondit le brun avec un soupir. Le ministère m'accable de plus en plus de travail ingrat. Je n'ai pas de répit. L'horloge ne bouge jamais assez rapidement, pas lorsqu'on le voudrait en tout cas, et inversement.

Il ne bougeait toujours pas. Pas un soubresaut, pas un clignement de paupière, ni de tic nerveux. Théodore restait plus qu'impassible, telle la statue qu'il était. Aussi froid et pâle, également.

- J'ai un tas de nouvelles affaires inintéressantes à traiter au bureau, je sature de faire seulement parti du décor, rajouta-t-il ensuite.

- Tu devrais changer de travail. Faire d'autres choses. Tu râles constamment, et nous savons tous deux que cela ne te plait pas… Ne te laisse pas abattre.

Elle n'aimait pas le voir ainsi tous les soirs alors qu'il pourrait faire autre chose et être plus joyeux, plus important, plus heureux. Un ange passa, tandis que la jeune femme soupirait doucement son désarroi.

- Mais pourquoi faire ? répliqua-t-il un peu plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu. Tu sais très bien que depuis la chute de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, la plupart des cadres se méfient des anciens Mangemorts, même ceux innocentés, graciés par le Magenmagot, ou même simplement affilié à eux. Mon nom est déjà fiché, il leur fait peur. Mon père les a terrorisés.

Son regard s'assombrit quelque peu, et il se leva brièvement pour se servir un verre d'alcool. Un Whisky Pur Feu ne pouvait que le remettre d'aplomb, plutôt que de s'effriter comme le granit. Puis toujours sans contact, il posa doucement sa main à côté de celle de la brune. Hermione, elle, se contenta de regarder leurs mains en secouant la tête avant de poser de nouveau son regard sur lui.

- Tu ne devrais pas payer pour ça, s'indigna la jeune femme d'un ton abrupt. C'est de la discrimination ! Ils n'ont pas le droit de te refuser un poste à cause de ton passé !

- Mais je suis ce que je suis, continua calmement le jeune Nott, en fixant le feu grésillant de la cheminée. C'est trop tard, je ne peux pas changer ça. Je paie pour mes erreurs.

- Tu es quelqu'un de bien, tu n'es pas comme les autres Mangemorts, Théo. Toi et moi, nous le savons, répondit-elle en rapprochant sa main vers la sienne sans pour autant la toucher. Je n'ai aucune envie que tu sois accablé comme ça tout le temps, pour quelque chose que tu as dû subir tout autant que ce qu'il t'arrive en ce moment !

Comme seule réponse, le jeune Nott lui sourit doucement et posa sa joue sur le dossier du sofa, près de la tête de la jeune femme. Il se contenta alors de l'observer en silence, détaillant autant qu'il pouvait son visage et ses traits. Son aspect sinistre et sa mine maladive le fit frissonner, mais après tout, n'était-il pas pareil, lui aussi ? Hermione resta immobile et le laissa faire en se pinçant la lèvre entre les dents. Elle ne savait pas quoi en penser, et ne rajouta rien de plus pour ne pas enfoncer son compagnon, de peur de le blesser un peu plus. Sans compter que la situation était délicate pour tous les deux.

- Je n'ai plus envie de me battre... finit-il par murmurer, après plusieurs minutes de silence. J'ai déjà tout donné, et on m'a tout pris. Même mon santé mentale.

- Tu n'as pas le droit de dire ça... Tu dois te battre. Et tu dois continuer à vivre comme avant. Sauf que maintenant, tu n'as plus d'obligation envers Voldemort. Personne ne devrait plus souffrir de quelque chose qui lui a été imposé.

Le ton de reproche de la jeune femme ne fit que peu réagir l'ancien Mangemort, de même que l'énonciation du nom interdit. Il était habitué à entendre ce genre de discours, sans pour autant que son avis sur la question ne change.

- Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus comment me battre, Hermione.

- Et ta mère ? Qu'est-ce qu'elle te conseille ? Tu ne peux pas laisser la situation comme cela !

- J'allais l'appeler, mais je voulais te voir avant... répondit-il en se mordant la lèvre. Elle est toujours beaucoup plus réticente à rester, et dit c'est mauvais pour moi. Enfin… Encore plus que toi tu ne me le dis.

Le Mangemort se redressa alors un peu, puis appuya ses coudes sur ses genoux avant de mettre son visage dans ses mains. Ainsi, il ne vit pas Hermione passer sa main sur son dos, et une sensation glacée mais agréable le fit frissonner sans prévenir.

- Tu devrais lui parler. Elle est de bon conseil. Rien que quelques instants, elle ne t'en voudra pas pour ça, dit-elle en retirant sa main de son dos pour ne pas le déranger davantage.

Une grimace d'angoisse déforma alors les traits du Mangemort, ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet avec sa génitrice. Il savait ce qui allait se passer... Elle lui ferait la morale, encore la morale, toujours la morale. Certes, c'était son rôle de mère, et malgré la distance qui les séparait, elle faisait tout pour s'y tenir. Mais pour Théodore, lui obéir relevait parfois de l'épreuve. Comment pouvait-il arrêter de voir les deux femmes de sa vie, à savoir Hermione, et sa mère ?

Toujours silencieux, le jeune homme jeta un coup d'œil à sa montre, elle aussi figée dans la durée, en laissant de nouveau échapper un soupir. À seulement vingt-trois ans, il ne songeait en effet plus qu'à une chose, une fois la nuit tombée : le temps qui s'écoulait. Son vœu le plus cher était de le figer, pour ne jamais retourner travailler les matins de semaines, et rester dans son salon en compagnie d'Hermione. Ou mieux, le remonter. Remonter le temps, pour gommer ce qui ne lui plaisait pas, ce qu'il aurait voulu changer, et ce qu'il regrettait de ne pas avoir fait. Sauver ce qui pouvait l'être.

Mais corrigerait-il son erreur pour autant ? Rien n'était moins certain que cela. Pour lui, ça n'en n'était pas une.

- C'est à toi de décider, murmura-t-elle. Tu dois écouter les conseils de ta mère mais la décision n'appartient qu'à toi.

Elle ne voulait pas lui dire ce qu'elle pensait de cela. Tout en voulant rester avec lui pour l'éternité, la jeune femme ne voulait pas voir Théodore tant infortuné. Or, sa présence le détruisait un peu plus chaque jour, et elle le savait. Mais l'impossibilité d'agir la rongeait, et de ce fait, la Gryffondor souffrait elle aussi. Leur relation était malsaine. Elle était impossible, destructrice. Beaucoup trop froide et lointaine. La jeune femme incarnait une des causes de sa souffrance, et elle ne pouvait l'endurer.

Perdue dans ses pensées, elle ne vit alors même pas Théodore avancer doucement sa main vers son visage.

- Je veux te toucher, te sentir contre moi, te serrer dans mes bras, murmura-t-il à son tour.

Après ces paroles, le Mangemort ferma les yeux en déglutissant. Pourquoi avait-il oser dire cela ? Il savait que c'était impossible. Théodore savait la blessure que ces mots engendraient à leurs deux esprits, sans pour autant en tenir compte. Ses doigts passèrent alors dans les cheveux touffus et frisés de la née-moldue, sans pour autant avoir de contact avec ceux-ci. Sentant alors de nouveau la sensation macabre du vide sous sa paume, alors que sa peau était supposée la toucher, il rouvrit les paupières et plongea ses prunelles d'un vert profond dans celles chocolatées de la jeune femme. En le voyant faire, elle se mordit la lèvre et baissa les yeux pour fuir son regard. La jeune femme ne sentait pas non plus sa peau contre la sienne et ça la brisait à l'intérieur. Autant que lui.

- Théo... Tu sais ce que j'en pense... Nous ne sommes même pas vraiment là… Nous sommes dans ta tête…

- Je suis déjà mort, de toute façon, rétorqua-t-il d'une voix rauque. Il ne peut rien m'arriver de pire.

- N'échange pas les rôles, répliqua-t-elle subtilement.

Théodore plissa alors les yeux, la fixant toujours.

- Tu sais très bien que j'ai raison, continua-t-il d'un ton abrupt. Vivre ne veut pas dire être vivant. Ma place est de l'autre côté, avec vous, et non pas en ce bas monde.

L'héritier était mort de l'intérieur, et Hermione le savait. Mais elle voulait au contraire changer cela, l'aider à apprécier de nouveau la vie puis à prendre un nouveau départ. Cependant, le jeune serpent vieilli par les épreuves n'avait plus goût à rien. Surtout depuis qu'il avait fait cet écart. L'erreur de sa vie, qu'il prenait pourtant pour une bénédiction de Merlin. La jeune femme, elle, ne cessait de penser que ce n'était ni plus ni moins qu'une malédiction de Morgane. Mais elle ne pouvait qu'obéir, sans vraiment résister à son appel.

- Théodore, tu devras faire un choix. Tu sais que ni moi, ni ta mère ne pourront… commença-t-elle d'une voix qui commençait à se faire plus chevrotante.

Avant la fin de sa phrase, il baissa sa main, restée en l'air tout ce temps. Le Mangemort détourna alors le regard en baissant les yeux vers sa bague, qu'il tenait toujours entre ses doigts.

- Bonne nuit, Hermione, la coupa-t-il alors d'un ton acide.

- Théodore, ne fait pas ça ! tenta-t-elle de le raisonner. Ecoute-moi, au moins…

Sans écouter sa réprimande, le Mangemort remit alors sa bague à son majeur, et ne releva pas les yeux pour voir doucement disparaitre la Gryffondor dans un peu de fumée sombre. Il observa alors fixement le bijou, et plus particulièrement la pierre incrustée sur celle-ci. Ce fameux petit caillou que Mrs Nott maudissait tant, de même qu'Hermione. Quant à son père, Théodoric Nott, enfermé dans une cellule humide et crasseuse d'Azkaban… Il n'avait même pas songé à lui en parler, sous peine que sa sentence ne soit alourdie par un cas d'infanticide ajouté à son dossier. Son fils ayant une relation avec une Sang-de-Bourbe, de surcroit, morte ? Une membre de l'Ordre du Phénix, fidèle à Dumbledore et à ses principes d'égalité entre moldus et les Sang-Pur ? Impensable pour lui, mais pourtant, c'était bel et bien le cas.

Théodore ferma doucement les yeux, autant pour retenir ses larmes qui menaçaient de couler, que pour se souvenir du jour où il avait eu l'opportunité de s'emparer d'une des trois Reliques de la Mort, celle si précieuse à ses yeux… Voldemort l'avait envoyé faire une ronde dans la forêt, pour guetter l'arrivée de Potter. Mais lorsque que la silhouette du Survivant lui apparut, il semblait parler à plusieurs personnes, malgré sa solitude. Le Mangemort se rapprocha alors doucement pour se cacher derrière un arbre, avec la volonté de comprendre sans se montrer. A qui diable parlait-il ?

« Papa… Maman… Sirius… Rémus… » Mais toutes ces personnes n'étaient-elles pas présumées mortes ? Théodore en était certain, et prit d'abord Harry pour un fou attitré, il en avait maintenant la certitude. Potter avait simplement perdu l'esprit, faute que son raisonnement assigna directement à toutes ces épreuves qu'il avait traversées. Pauvre Voldemort ! La tâche de tuer le Gryffondor allait être plus facile que jamais, et aucunement distrayante pour lui.

Mais un détail attira ensuite l'attention du jeune Nott : Une petite pierre grise trônait dans la main de l'Élu. Puis en l'écoutant parler, il fit le lien avec les contes que lui racontait sa mère étant jeune, avant de mourir brusquement d'une maladie magique rare et incurable. Le conte des Trois Frères. Serait-ce possible ? Le fameux conte associé aux Reliques de la Mort, terme sur lequel était déjà tombé le Serpentard durant ses nombreuses heures passées à la bibliothèque de Poudlard, et sur lequel il avait ensuite fait des recherches. Curieux de tout, le Serpentard n'avait pas mis longtemps à faire le lien avec la famille Peverell et leur descendant au Sang-Pur.

Se refusant tout de même à y croire immédiatement, Théodore regarda malgré tout la pierre de Résurrection tomber, puis rouler sur le sol, une fois qu'elle fut lâchée. Il restait septique, mais ne put s'empêcher d'aller ramasser ce petit mystère, pour le glisser prudemment dans une petite poche de son pantalon, une fois le Gryffondor parti vers la clairière du Seigneur des Ténèbres. Le Mangemort était trop curieux, et laissait parfois son esprit contredire la science. Cette énigme devait être résolue.

Il n'y pensa pas durant le reste de la bataille, mais une fois de retour chez lui, la pierre fut précieusement rangée dans une petite boite de son Manoir. Jusqu'au jour où enfin, l'envie irrésistible de l'essayer ne le saisisse, la tentation étant trop forte. Sa mère s'était alors matérialisée devant lui, sous ses yeux émerveillés. Ou plutôt, son image, car sa chair n'existait pas vraiment, et tel un fantôme, la femme magnifique n'était que pâleur, frisson et absence. Pour Théodore, la voir ainsi insufflait alors en sa personne autant de joie que de peine. Tout contact leur était interdit à jamais, seuls les mots et la vue leur étaient permis. Mais même ce faible privilège semblait avoir un prix.

Pour lui, la vie continuait, et il échappa alors à Azkaban, malgré l'ancienne marque noire devenue rouge apposée sur son bras gauche. Par miracle, le Ministère lui offrit un travail après moult demandes, et encore une fois par miracle, son service n'était pas très loin de celui d'Hermione Granger, cette brave et intelligente née moldue, rat de bibliothèque et douce jeune femme à la beauté modérée. Le Mangemort garda alors son habitude de Poudlard, et l'observa longtemps de loin sans jamais lui avouer quoi que ce soit, sans jamais lui admettre qu'il avait toujours eu plus ou moins de sentiments forts pour elle, face à sa personnalité admirable, bien que nuancée.

Puis elle avait fini par se faire assassiner, quelques mois plus tard seulement, par des Mangemorts fanatiques encore en cavales. Lorsqu'Hermione, à son tour, apparut alors pour la première fois devant lui, le jeune Nott n'avait plus qu'une envie : la rejoindre. Mais il avait su résister et s'accrocher à la vie, jusqu'à ce que cette dernière ne le quitte sans lui demander son avis. Il était ainsi assis sur son canapé de luxe, dans une demeure gigantesque aussi vide que son cœur et son âme.

Et voilà qu'à trop vouloir jouer avec la mort, Théodore perdait la partie.


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Voilà, c'était mon OS !
Qu'en pensez-vous ? Des avis ?

Djouh.