Histoire commencée le samedi 24 mars 2007 (à deux heures du mat')

Auteur : Taahoma

Titre : Liminality

Disclaimer : Les personnages que vous connaissez ne sont pas à moi, donc le reste si... Genre le seigneur à la c¤¤ et ses soldats sont de mon imagination digne de Kimengumi –w–

Couple : Kyo x Yuya ! Voyons ! (Kuya : Taa, on n'est pas censé savoir / Taa : Beh depuis peu de temps, vous l'êtes ¤-¤) Mais bon, d'ici la fin ça peut, peut-être, changer complètement ! On ne sait jamais à quoi pense une Taa !

Note 1 : Au début, je pensais faire un One-shot mais je pense qu'il serait trop long et trop barbant à lire en une seule fois. Donc, vous aurez l'histoire en chapitres (O joie, O bonheur ! Un chargement de chaque page pour pouvoir lire en entier, que ça va être dur si on a une connexion de... merde XD.) MAIS le premier chapitre est tout aussi long, malheureusement pour vous nan ? XD (enfin long, je ne considère pas ça court quoi XD)

Note 2 : Dans SDK, je n'en suis encore qu'au tome 26, ce qui prouve que j'ai un manque de... euh... de quelque chose dans l'histoire :/ Ma bon, on va faire avec ce que je sais, de toute façon, j'pense pas que le Roi Rouge restera en vie bien longtemps u.u; Donc m'en veuillez pas si... euh... y a des trucs qui devraient être comme ça mais qui le sont pas... enfin bref, c'est une fanfiction quoi. XD Bonne lectureuh !

Je vous présente une nouvelle version de la fanfiction. En effet, elle prenait du temps à sortir mais c'est seulement à cause des nombreuses incohérences qui parcouraient l'histoire. Je compte bien rattraper tout cela et tirer un train sur l'histoire en signant sa fin =,). Peu de choses ont été modifiées mais je tenais tout de même à offrir une meilleure version que celle que vous avez connue ! Bonne lecture !


Chapitre I : L comme Libre

Les pas pressés martelant le sol prévenaient les habitants de la forêt d'une course effrénée : une maigre et fragile proie s'enfuyait aussi loin que possible de ses prédateurs. Légèrement plus loin derrière elle, des chevaux montés tambourinaient la terre, faisant même perdre quelques feuilles aux frondaisons des arbres, et on pouvait entendre le cliquetis de plusieurs paires de bottes.

Une respiration haletante et apeurée d'un côté, les cris de jouissance de l'autre. La chasse à l'homme commençait.

La jeune femme courrait à en perdre haleine, ramassant les morceaux de son vêtement en lambeaux. A chaque seconde, elle manquait de peu une chute monumentale qui lui coûterait sa liberté et peut-être sa vie. De toute façon, si jamais elle venait à être trouvée, mourir était la sûrement meilleure solution.

« Celui qui me la ramènera vivante verra son salaire doublé ! » avait annoncé une voix puissante.

Des hurlements de joie accompagnèrent cette phrase puis les pas se firent plus pressants. Ils paraissaient se séparer en petits groupes.

La proie avait du mal à fuir. Elle entendait les mercenaires se rapprocher dangereusement, l'appelant comme si elle était un vulgaire chaton. Elle n'avait nulle part où se cacher. Ni crevasse, ni tronc mort, pas même un terrier, rien. Elle courrait à l'aveuglette dans cette forêt dense autour de la propriété du seigneur Rikuso. Cela faisait longtemps qu'elle espérait réussir une évasion. Treize. Treize essais et seul celui-ci l'avait emmenée en dehors de la demeure. Si jamais ils la rattrapaient, elle craignait que sa vie ne lui soit volée. Le seigneur qui la poursuivait la tuerait s'il était clément, il l'enfermerait dans un cachot sinon et dieu seul savait ce qu'il lui ferait subir de plus cruel qu'auparavant.

Néanmoins, petit à petit, l'espoir la gagnait. Après quelques minutes de course, elle se sentait suffisamment loin du château. De plus, plus rien n'émettait de son derrière elle. Avaient-ils abandonné ?

« Trouvée ! »

« Quoi ? »

Elle tourna la tête et ne vit qu'un homme sauter sur elle pour la claquer au sol et l'y maintenir fermement. Elle se débattit, se tordit dans tous les sens pour qu'il s'ôtât. La main de l'homme eut une grosse emprise sur son sein, la jeune femme répugna le cri qui sortit de sa bouche.

Le bonheur de savoir que bientôt il pourrait prendre ses pièces d'argent à pleine main et se nourrir de femmes et d'alcool à vie donnait à ce soldat une force surhumaine. Il sortit un petit couteau qu'il regarda d'un air béat et entailla de la pointe de petits cercles le visage de sa proie.

« Yuya Shiina, trouvée ! »

La jeune femme se sentit défaillir. Ce soldat empestait l'alcool et il semblait subjugué par la fine coupure qu'avait faite son arme sur sa joue. Yuya se débattit mais il la tenait trop fermement. De plus, sa course l'avait épuisée. La froideur du sol traversait ses vêtements et pénétrait dans sa peau. Elle était gelée, tremblait de peur, et le tout combiné ravissait son assaillant qui commençait à lui faire des griffures sur l'épaule en riant comme un dément.

« C'est magnifique ! » fit-il, joyeux. « Ta peau est si fragile que la lame, à peine te touchant, fait des traînées de sang fabuleuses ! » Il passa son doigt sur chacune des griffures. « Cela fait si longtemps que je n'ai pas eu une femme à me mettre sous la dent... »

« Pousse toi, laisse moi partir ! ou sinon... »

« Ou sinon quoi ? » coupa le soldat. « Regarde, tu es une femme et en position de faiblesse en plus ! Tu ne peux pas bouger et tu ne pourras plus faire un pas dans... trois secondes. »

L'homme enfonça sans ménagement le poignard dans la cuisse de Yuya, lui arrachant un cri de douleur qui résonna dans l'air humide. Le mercenaire se lécha les lèvres avant de porter ses babines grossières sur le sang sur son arme. Yuya se tortillait plus violemment pour qu'il se poussât. Son poids appuyait sa blessure et elle sentait le liquide couler contre sa peau. Elle imaginait déjà les flaques de sang se répandre aisément dans la poussière du sol.

« Arrêtez ! Allez-vous-en ! » suppliait-elle maintenant, espérant attirer sa sympathie.

Tant de bruit n'était pas en faveur de la victime. A trop crier, elle avait attisé la colère du soldat et d'un mouvement brutal, il planta le couteau à quelques millimètres de son visage, l'obligeant à retenir ses gémissements. Il la regarda dans les yeux, décelant sa peur.

De nouveaux cris retentirent dans la forêt suivis de bruits sourds.

Le soldat eut un grand sourire sur ses lèvres.

« J'ai l'impression que plus personne ne va nous déranger... »

Yuya ne répondit pas. Le froid l'avait complètement transpercée et la soudaine anémie lui faisait tourner la tête. Elle ferma les yeux et se déconnecta complètement du monde réel.

Le soldat eut une moue déçue. Il poussa le visage délicatement pour mieux apercevoir son expression : elle s'était évanouie. Il prit alors le temps de la dévisager et il fut prit d'une sorte de remord quand il prit conscience qu'il avait abîmé la fille que son seigneur voulait qu'on ramenât.

« Je dirai que c'est la faute des ronces. »

« Un problème ? »

Pris de peur, le bourreau se retira de sur le corps de la jeune femme et se tourna vers l'ombre qui venait de parler d'entre les arbres. Il crut avoir à faire à son maître, et s'inquiéta des représailles. Bien vite, il comprit que c'était pire : une paire d'yeux rouges sang le regardait de haut, le faisant trembler tant la haine qui l'y décelait semblait le transpercer. Le sourire sadique qui l'accompagnait annonçait sa mort imminente et le sabre ruisselant de sang était sûrement l'instrument.

Le soldat se mit à crier, à hurler le nom de ses comparses. Personne ne répondait à ses appels, seuls les oiseaux qui s'envolaient loin de ce lieu et les bruits de ses pas dans les flaques de sang faisaient écho.

« P...Pourquoi personne ne vient ? » bredouilla-t-il, tenaillé par l'effroi. Il savait au fond qu'ils étaient morts, les cris précédents venaient d'eux.

« Tu parles des soldats ? » demandèrent les yeux rouges. Un petite silence laissait deviner la suite : « Ils s'entretuaient, je n'ai fait que les aider à rejoindre les enfers. Mais ne t'inquiète pas, je vais te faire les accompagner. »

Le soldat tenta de s'échapper mais le sabre, plus rapide, le priva de ses jambes et de sa vie. Le corps tomba sur le sol dans un bruit horrible, face béate contre terre.

Ses yeux se portèrent sur l'espèce de planche à pain endormie. D'ailleurs, endormie ou morte, telle était la question. L'entaille à sa jambe semblait profonde et une grande quantité de sang s'était répandu un peu partout. L'odeur ferreuse planait, désagréablement. Il notifia l'arme, plantée dans le sol et la décrocha du sol.

Il avait beau être un solitaire et redouté de tous, jamais il ne s'était abaissé à de telles extrémités que d'abuser d'une femme. C'était pire que tout. Ces derniers temps, le monde comptait bien trop peu de samurais à la hauteur. La paix instaurée par le Shogun avait rendu les mercenaires indignes de leur rang. C'est avec dépit que l'assassin poussa du pied feu ?son adversaire.

« Pourritures... »

Malgré qu'elle elle qui aurait bien profité d'un sommeil réparateur, Yuya se força à ouvrir les yeux. Sur le moment, elle avait cru oublier ce qu'il lui était arrivé, le prenant pour un rêve mais très vite la douleur à la jambe la reprit lorsqu'elle la bougea pour se redresser. Ses prunelles vertes mouillées de larmes scrutèrent les alentours avant de rester fixes sur le corps du soldat ensanglanté.

Il la regardait se mouvoir, intéressé par la réaction qu'elle pourrait avoir en l'apercevant. Elle lui faisait penser à une petite enfant perdue se réveillant d'un désagréable cauchemar. Elle était en sueur à cause de sa blessure. Une fièvre ne tarderait pas à pointer le bout de son nez.

Un sourire étira ses lèvres. Enfin la jeune femme le regardait. Elle l'avait enfin remarqué et essayait d'énoncer clairement sa question :

« C'est... est-ce... vous qui m'avez... ? »

Elle hésitait entre remercier cet inconnu qui l'avait sauvée ou s'inquiéter pour sa vie, encore. Il était rare de voir un sauvetage sans dédommagement. Et elle savait qu'elle n'avait à offrir que son corps. Le sourire pervers qu'il avait en la reluquant ne mentionnait rien de chaleureux à son futur proche. Cependant, si elle devait finir violée et tuée, elle préférait encore que ce fut par la main de cet homme : au moins, il était beau. Cette espèce de démon aux longs cheveux d'un reflet rouge étrange était d'un charisme impressionnant. Son regard était pénétrant, froid, sanguinolent et reflétait l'envie de s'épancher de sang. Mais même si elle était résignée à mourir, elle ne le ferait pas sans se battre et espérer encore une possibilité de liberté.

Il fit un mouvement : s'approcha d'elle doucement, semblant glisser sur le sol. Elle essaya de reculer mais sa blessure ne lui fit qu'extirper un cri de souffrance. On lui attrapa son vêtement déjà en piteux état et déchira une grande bande de tissu qui dégradait encore plus son allure. Le démon lui prit d'une main sèche sa jambe blessée. Yuya fut prise de peur.

Elle ferma les yeux, essayant de fuir ce qui allait arriver. Elle aurait préféré s'évanouir de nouveau. Son entaille à la jambe l'empêchait de se rebeller. Finirait-il vraiment violée ? Pourquoi est-ce qu'on avait tant envie de son corps ? N'y avait-il pas assez de femmes en ce monde ? Il fallait bien savoir que généralement, les hommes les plus beaux étaient les pires...

C'est alors qu'elle sentit quelque chose entourer sa jambe. Elle rouvrit ses paupières et vit que le soi-disant démon ne faisait que la panser de son bout de tissu.

« Ah mais je... euh... » bredouilla-t-elle, le rouge aux joues. Ses pensées avaient été trop loin.

« La ferme et ne bouge pas. C'est déjà assez chiant comme ça ! » avait-il répliqué avec froideur, bien qu'elle sentît qu'il y prenait un certain plaisir.

La douleur et le plaisir émanèrent de chaque parcelle de peau qu'il effleura de ses doigts. Tout en bandant la plaie, le démon ne se gênait pas pour tâter et amuser la peau endolorie et découverte si bien que l'agacement finit par monter chez la jeune femme. Le manège dura un petit moment. Il profitait non pas honteusement de sa faiblesse physique et la pelotait sans vergogne. Arrêtant de justesse un soupir obscène, elle réussit à reprendre le contrôle et poussa de sa jambe valide le corps de l'homme.

« C'est pas bientôt fini ? » gronda-t-elle en reprenant son souffle. Elle essaya de lui foutre un autre coup de pied mais celui-ci fut arrêté bien trop aisément.

« T'avais l'air d'y prendre pourtant plaisir. » Il avait dit ça, un énorme sourire aux lèvres qui dévoilaient de nombreux sous entendus.

« Et bien tu te trompes ! » Elle le bouscula brusquement et retira les mains du pervers de ses cuisses.

Renfermant ce qu'elle pouvait de son vêtement autour d'elle, elle ramena ses jambes contre elle tant bien que mal et fixa d'un regard qui se voulait défiant son démon sauveur. Celui-ci se redressa, apparemment déçu de son non consentement.

« Et bien ma jeune demoiselle... »

Yuya prit peur. Elle aurait reconnu cette voix entre mille, même si c'était la première fois qu'elle l'entendait. Elle la connaissait tellement bien qu'elle savait, à la simple intonation qu'avaient prise ces cinq petits mots, qu'elle regretterait ce qu'elle avait fait. Elle se retourna, contrainte et pensant que cela allègerait sa peine. Elle était effrayée. Son cœur manqua de la lâcher à chaque seconde qui s'écoula jusqu'à ce qu'elle le voit.

Se tenait son plus grand cauchemar. Un homme, plutôt dans la trentaine d'années, des cheveux bruns en coupe de tous seigneurs, des yeux noirs en amandes qui faisaient de lui un fort bel homme. Mais une expression si froide et menaçante qu'elle savait qu'elle n'y réchapperait pas.

« Rikuso... »

« Je pense que vous devriez rester sage et faire ce que je vous demande maintenant, Yuya, » prévint le seigneur. « Votre fuite n'est vraiment pas appréciée. Rentrez avec moi, je ne vous ferai aucun mal. »

La lame tirée et pointée vers elle prédisait tout le contraire. Le fourreau était callé contre sa nuque. Le seigneur aperçut son soldat en piteux état et en apercevant son meurtrier, il sembla surpris, comme s'il le reconnaissait. Yuya sentit la pointe de la lame trembler dans son dos et un petit gémissement sortit d'entre ses lèvres.

Cet homme adorait les combats, surtout lorsqu'il y participait. A chaque fête qu'il organisait, un duel le clôturait. Il n'avait jamais été vaincu jusqu'à lors. Yuya avait vu bon nombre de ces combats. Ce seigneur semblait aimer transpercer son adversaire de sa fine épée et cela la dégoûtait. Alors que de toute son enfance, elle n'avait eu cesse de répéter à son frère qu'elle ne savait pas quoi faire de son futur, Rikuso lui avait permis de choisir enfin une voix : elle s'était promis qu'un jour elle deviendrait une chasseuse de prime pour arrêter tous ces gens qui tuaient pour le plaisir, rendant ainsi une multitude de familles affligées.

Même s'il l'avait sauvée, jamais le démon ne saurait tenir une maigre minute devant lui. La dextérité du seigneur était impressionnante, ses pas vifs et ses coups précis. Bien qu'elle n'ait jamais vu son sauveur à l'œuvre – sa seule chance avait été perdue puisqu'elle était évanouie – elle savait pertinemment qu'il allait se faire tuer. La victoire contre ce soldat abruti par l'argent ne lui garantissait pas de rivaliser contre lui.

Mais c'est à ce moment, où elle le détaillait pour chercher une chose qui pourrait lui donner la garantie de sa survie, qu'elle remarqua cette arme, ce long sabre que le samurai portait à ses côtés.

« Je cherche toujours trop loin ! » songea-t-elle. « Il m'a sauvé la vie, je devrais compter sur lui pour qu'il le fasse encore. »

Sur ces pensées, elle se leva rapidement et se jeta sur le samurai, surpris.

« Qu'est ce que tu me veux, planche à pain ? » gronda-t-il en décrochant ses poings de sa veste. Le regard de Yuya se fit plein d'espoirs.

« Je t'en prie ! Je t'en supplie ! Aide-moi ! Je ferais tout ce que tu voudras ! » hurlait-elle. Les yeux du démon eurent une étrange lueur sur cette remarque. « Si tu pars, il me tuera ! »

« Moi ? » interrompit le seigneur, vexé. « Voyons, jamais je ne porterais la main sur une femme ! »

Le rire du samurai s'entendit bien fortement dans la forêt. Il avait l'air de bien aimer son futur adversaire. En tout cas, ses répliques étaient fort amusantes.

« Tu joues bien ton rôle de menteur, connard, » railla le démon. « Tes yeux montrent tout le contraire. On dirait presque les miens. »

« Oh, ce cher Kyo aux yeux de démons sait reconnaître les gens de son espèce ? » fit le seigneur en haussant un sourcil. Yuya sursauta aux mots de son ancien maître. Kyo ? Elle avait déjà entendu cela quelque part. Il y avait longtemps.

« Trop d'honneur... »

Face à la provocation, le démon sortit son arme à son tour, poussant la jeune femme derrière lui.

« On verra après pour le dédommagement... » avait-il dit avant de se retourner vers celui qui peut-être pimenterait un peu sa vie de vagabond.

Yuya se sentit rassurée. Elle était maintenant certaine que ce pervers tuerait le seigneur ou du moins l'empêcherait de faire quelque chose contre elle. C'était une bonne chose. Au moins, elle pourrait enfin fuir ce désagréable château qui l'avait depuis sont arrivée entre ses murs, tant effrayée et mise mal à l'aise.

Cela faisait plus de quatre années qu'elle était littéralement enfermée dans ce palais, cloîtrée entre ses quatre murs. Avant cela, elle vivait tranquillement dans un petit village à la lisière d'une forêt dite interdite – elle se souvenait encore du regard courroucé de son frère qui l'avait sermonnée alors qu'elle avait tenté de s'y approcher. Une sorte de vieille légende horrible se racontait dans son village disant que toute personne y étant entrée n'était jamais ressortie vivante.

Ses souvenirs de cette époque étaient brumeux, elle ne se souvenait pas de choses plus importantes si ce n'était le jour où tout avait basculé dans sa vie. Le fameux jour où, son village attaqué par les flammes, elle se faisait emmener loin de sa famille et de ses amis.

Suite à cet évènement, elle avait vécu quatre années d'horreur. Durant ce temps, elle ne reconnut jamais la vie comme elle l'avait vécue. L'ambiance était si différence, plus froide, malveillante, obscène. Depuis qu'elle était mature physiquement, elle avait supporté silencieusement les attouchements qu'on lui avait fait subir. Mais n'y tenant plus, elle avait tenté une douzaine de fois de s'enfuir. Essais totalement vains car à chaque fois, elle s'était faite rattraper avant d'atteindre la porte principale du château.

La première fois, Rikuso avait tenté de la dissuader de recommencer en la punissant sévèrement. Ce fut bien la première et dernière fois qu'il levât la main sur elle. Il eut fallu croire qu'il avait été choqué car sa correction avait été telle qu'il avait blessé la jeune fille au ventre. La cicatrice était encore visible. En conséquence, l'effet avait été totalement inverse puisque plus de dix autres tentatives avaient été faites.

Comme il ne voulait plus la toucher, ses autres pénitences n'avaient été qu'un emprisonnement de durée de plus en plus longue. La dernière avait duré trois mois.

Yuya reporta son attention au duel. Il n'avait pas encore commencé : les deux adversaires se jaugeaient du regard. Elle crût que tous deux l'avait oubliée. Ils paraissaient plongés dans leur monde d'épéistes, attendant le premier mouvement de l'adversaire. Elle songea alors qu'avec une telle implication dans le combat, ces deux-là pouvaient bien ne pas l'apercevoir se faisant la malle. Sa jambe ne pouvait décidément pas supporter une course, alors elle pourrait y aller doucement et… réussir.

Un bruit aigu la fit sursauter. Elle n'avait rien vu : les deux protagonistes s'étaient jetés l'un sur l'autre avec une vitesse inouïe. Les coups d'épées fusaient rapidement, les coups s'évitaient. Rikuso était vraiment fort et ce Kyo aussi. Ce dernier semblait plus calme, il paraît les coups les uns après les autres sans se fatiguer.

« C'est le moment ! »

La jeune femme recula discrètement de quelques pas, un bras entourant les vêtements qui menaçaient de tomber et l'autre soutenant sa jambe. Puis, brusquement elle se retourna pour s'enfuir mais quelque chose l'empêcha de faire un pas de plus. Premièrement, le silence, elle n'entendait soudainement plus les coups d'épées s'entrechoquant et deuxièmement, la présence d'une forte poigne sur son épaule. Yuya hésita à se retourner. Son visage pivota de lui-même derrière son dos pour voir le regard rouge furieux. Elle déglutit.

« Où comptes-tu aller comme ça ? » demanda-t-il d'un ton plat.

« Nul... nulle part ! » Elle regarda autour d'elle en essayant de trouver quelque chose pour se rattraper. « Juste derrière l'arbre là bas, on sait jamais où vos coups d'épées peuvent aller... » essaya-t-elle.

Le démon sourit.

« Je pense que tu comptes t'enfuir plutôt... » Il tendit sa main vers son adversaire qui, d'un même avis, donna un morceau de tissus assez long, pris sur le soldat. Le samurai poussa Yuya contre l'arbre, se moquant bien de son gémissement de douleur, et l'y accrocha avec le vêtement.

« Ah mais non ! Détache-moi abruti ! » Une pluie de reproche tomba sur lui. Il se redressa et la jeune femme sentit un vent glacial lui parcourir les veines.

« Je te rappelle que t'es la récompense. »

« La récompense ? »

Elle attendit sa réponse qui ne vint pas, puisque le combat reprit. De son lieu de captivité, elle put voir entièrement la bataille entre les deux hommes. Rikuso peinait toujours autant, il jetait de temps en temps des regards vers elle puis se replongeait directement dans le duel quelques secondes après. Kyo menait, il obligeait son adversaire à reculer jusqu'à ce que son dos touche un arbre. Il sentait sa victoire approcher, le coup suivant serait le dernier.


Taahoma vous annonce la fin de la première partie (yéééééh !).

Mais bon, je vous demande des review pour me dire ce que vous en pensez :3 Je les attends avec impatience et sachez que le chapitre suivant arrivera dans... normalement... euh, bonne question... 'scusez moi –w–. Déjà, on va le dire « mieux que celui-ci ». Là ce n'est qu'un début donc c'est un peu normal si c'est un peu moyen... mais bon ! La suite vous plaira surement plus !

Pour le chapitre II : I comme Indépendance (juste pour se la jouer à la « dans l'épisode suivant »)

« Cette fois ci, c'en était fini. »

« "Donc, à partir de maintenant, tu seras mon serviteur numéro un !" »

« "C'était plutôt elles qui me torturaient." »

« "Eh ! Planche à pain ! Debout !" Il eut droit à un magnifique râlement en guise de réponse. Yuya ouvrit un œil, le frottant avec vigueur. »