Rating: PG-13

Disclamer: Rien de m'appartient sauf Priscilla.

Note : Je ne connais pas les dates par cœur mais voilà celle de ma fic; Arrivée sur le plateauà 1920 Sortie du plateauà 1924 Naissance de Priscilla à 1924

Autre note : Si vous ne filez pas pour une fic dramatique, éloignez-vous d'ici ! Et revenez quand vous aurez le cœur à lire des drames. Bon, ce n'est pas un drame au sens propre, vous finirez par comprendre, mais pour le moment (et tout au au long de la fic d'ailleurs) le menu se compose de larmes, de mort et de ce genre de choses…

Il me faut ma dose de dramatique par semaine alors, voilà ^_^

22 octobre 1929

L'air à Londres est empoisonné. J'en suis sûre. C'est vrai, il y a tellement de boucane qui sort des automobiles, ce doit être du poison. C'est irrespirable. Cela fait déjà 5 ans que je suis dans cette ville et je ne me suis toujours pas habituée à cet air.

Le plateau me manque. J'avais finalement réussi à l'oublier. Mais comment oublier ? Tant de gens ont péris à cause de cette « Apocalypse ». Tous les Zangas entres-autres, et ils me manquent. Ici, la vie est tellement une routine. Et puis, les gens sont tellement tous stéréotypés. C'est vrai, les femmes ont leur thé tous les midi ensemble pour se reposer des tâches tellement épuisantes qu'elles font : s'occuper de la maison et des enfants, c'est teeeeellement épuisant.

Je n'aurais pas voulu les voir à ma place. Ou à celle de Marguerite.

Ces temps-ci, je la revois. Elle apparaît dans mes rêves. Elle cri, elle pleure, elle meure. À chaque fois mon cœur se déchire. Je me souviens parfaitement. Et parfois je préférerais oublier.

Véronica Malone

Véronica se pencha vers le bébé qui avait dans le berceau et sourit. Il gazouillait et tendait les bras pour que sa mère le prenne. Elle lui caressa la joue et il referma son poing sur le doigt de la jeune blonde.

Elle le prit dans ses bras et le berça, en lui parlant doucement. Il la regardait avec attention, écoutant la voix apaisante de sa mère. Elle s'approcha de la fenêtre. Le temps était gris et les feuilles rouges.

Les yeux bleus du bébé se tournèrent vers la fenêtre, essayant de comprendre ce que sa mère regardait. Essayant de comprendre pourquoi il sentait le cœur de l'être qu'il aimait battre plus vite.

Le bébé sursauta quand il reçu une larme sur le front. Son sourire s'effaça et il poussa un petit cri, avant de se mettre à pleurer.

Ned accourru dans la chambre. Sa femme et son fils pleuraient.

- Véronica ? Que se passe-t-il ?

- Tu sais quel jour on est n'est-ce pas ?

Ned acquiesça tristement et s'approcha de Véronica. Il passa un bras autour de sa taille et l'embrassa tendrement.

Il regarda aussi la grande surface verte qui formait leur immense terrain. Le bébé cessa de pleurer en sentant la protection de son père et sa mère qui se calmait. Mais en lui, il savait que quelque chose clochait toujours.

Extraits d'un des journaux de Véronica Malone datant de 1924.

« C'était le 16 octobre que la terre s'est déchaînée. J'étais avec Malone, revenu depuis quelques mois. Il était revenu transformé. […] La terre s'est mise à trembler, des incendies se sont déclarées partout sur le plateau. Les Zangas paniquaient et avec raison. J'ai essayé et pas qu'un peu, mais la situation devenait trop dangeureuse.

[…]

C'est le 20 octobre que j'ai fini par céder et que j'ai laissé le plateau à lui-même. C'est ma mère qui m'a convaincu et toutes deux, nous sommes reparties avec Challenger, Malone, Roxton et Marguerite. C'était très dangereux avec Marguerite sur le point d'accoucher, mais nous n'avions pas le choix. C'était ça où la mort.

[…]

Nous avons voyagé deux jours. Le plateau s'était ouvert et nous voyions l'Amazonie. Nous voyions la sortie. Et le 22, à notre sortie, deux minutes après, Marguerite qui était si heureuse a commencé à accoucher. Quelle ironie qu'elle soit morte ce jour-là…

Je la revois, étendue sur les genoux de Roxton. Elle n'en pouvait plus. C'est ma mère et Challenger qui s'occuppaient de l'accouchement. Elle pleurait et serrait tellement fort Roxton qu'il en saignait.

[…]

Avant de mourir, elle m'a regardé, en pleurant. Elle savait qu'elle mourrait. Elle m'a regardé. J'ai encore son visage en tête. Je ne sais pas ce qu'elle voulait dire. Je n'ai jamais compris. Mais elle était là et elle a fermé les yeux. Ses dernières paroles s'adressaient à John, bien sûr. Mais savoir que la dernière chose qu'elle a vu au monde fut moi m'a troublée…

[…] »

Anatole alla ouvrir la porte.

- Ah bonjour Monsieur Challenger. Entrez, monsieur Malone vous attends.

- Bonjour. Merci Anatole.

Challenger donna son chapeau et son manteau au valet et sourit en voyant son ami arriver.

- Bonjour Ned !

- Bonjour Georges ! Comment allez-vous mon ami ?

- Bien bien et vous?

- Bien aussi.

- Où est Véronica ?

- Elle est épuisée ces temps-ci, elle se repose.

Challenger sourit et suivit Ned sur le balcon, là où ils allaient toujours quand ils avaient à se parler.

- C'est à cause du bébé ?

- Oh non ! Bien sûr, c'est épuisant d'accoucher… enfin j'imagine…

Challenger éclata de rire.

- Mais, elle fait des cauchemars.

- Des cauchemars ? demanda l'homme en cessant de rire

- Elle rêve à Marguerite.

Challenger baissa la tête, mal-à-l'aise.

- Hier nous étions le 22. C'est ce qui a dû déclancher ses cauchemars.

- Sûrement, mais c'est dur.

Tous les deux firent quelques secondes de silence, tristes et nostalgiques. Il y avait quelques années qu'ils avaient fait leur deuil, mais il n'en restait pas moins, que ce qui s'était passé était tragique et très douloureux.

- Avez-vous des nouvelles de Roxton ? demanda Ned à son ami

- Pas vraiment. À chaque année je reçois une lettre, c'est tout.

- Nous aussi. Je crois qu'il souffre encore et qu'il préfère se tenir plus loin pour finir par oublier.

- Vous avez vu sa fille ?

Ned secoua la tête.

- Non. Pas de photos.

- Moi non plus. Je crois qu'il n'oubliera jamais Marguerite. Et on ne peut pas vraiment faire grand chose.

- En plus du scandale que toute cette histoire a provoqué… Je ne croirais jamais dire ça mais… le plateau me manque.

- C'est vrai. Moi aussi.

Tous deux avaient maintenant leurs petites vies bien tranquilles avec leurs femmes et leurs grandes maisons. Challenger avait bouclé la trappe de ces stupides scientifiques, Malone avait écrit le best-seller du siècle et Roxton avait étanché sa soif d'aventure. Gladys s'était déjà mariée à leur retour, heureusement pour elle.

Seules Véronica et sa mère avaient dû s'adapter, mais ce n'avait pas été très long.

- Comment va Jesse ?

- Très bien. Et Abigaïl ?

- Oh elle va très bien. Elle a finit par se faire à cette vie. Bien sûr, comme Véronica, elle a encore le goût d'aventures, mais elles s'y font. Ah et votre musée !? fit Malone soudainement très intéréssé.

- Très bien, répondit Challenger en riant, vous allez rire, mais dès son ouverture il était bondé !

- Je n'en doute pas ! Répétez-moi encore les sections.

- Bon d'accord. Alors le musée Challenger comporte cinq grandes sections. Une section géologique et linguistique propre au plateau qui porte le nom de Marguerite, une section où j'ai regroupé tous les objets mystiques et les représentations des tribus du plateau sous le nom de Véronica, une section avec les œufs de dinosaures, leurs réprésentations ainsi que celles des bêtes propres au plateau au nom de Roxton, une section où toutes nos aventures sont racontées et imagées à votre nom évidemment et aussi une avec toutes les plantes et fruits qu'on retrouvaient seulement sur le plateau au nom de Summerlee.

- Il faudra bien que j'aille le visiter un jour ! Il est ouvert depuis deux jours n'est-ce pas ?

- Oui, et n'en doutez pas, ce sera gratuit pour vous.

Véronica s'éveilla et entendit des rires provenir du balcon. Challenger devait être arrivé. Elle savait qu'en tant que Britannique, elle ferait mieux de se lever, de s'habiller, de s'arranger et d'aller donner le bonjour à Challenger.

Mais elle savait aussi que comme s'était un très bon ami à eux, Challenger comprenait si elle était malade.

Elle essaya tout de même de se lever, mais une main l'obligea à se rechoucher.

Vous êtes fiévreuse, ce n'est pas une bonne idée.

- Mais Challenger…

Oh Véronica, ne soyez pas absurde. C'est Challenger. Vous avez vécu 4 ans avec lui dans la jungle, ne croyez-vous pas qu'il comprend parfaitement ? Et même plus si ça se trouve ?

- Et s'il est déçu ?

Il l'est. Mais il vous voit deux fois par semaine ma chère.

Véronica secoua la tête et essaya de voir à qui elle parlait. Elle avait cru un instant que c'était sa mère. Mais sa mère ne la vouvoyait pas et d'ailleurs, elle ne vivait pas avec elle.

La jeune blonde voyait flou. Mais elle réussit tout de même à distinguer le visage qui lui souriait.

Elle se leva d'un bond, appeurée et tout se mit à tourner autour d'elle.

- Ned !

En entendant le cri de Véronica et le bruit qui l'accompagna, les deux hommes accourrurent à sa chambre.

Si ce n'avait pas été Challenger qui l'accompagnait, n'importe quel homme ne serait pas entré dans la chambre où Véronica était étendue sur le sol en robe de nuit. Mais soyons honnête, lorsqu'ils étaient dans la jungle, elle portait des vêtements beaucoup plus… courts.

- Véronica ! fit Ned en entrant

- Je l'ai vu… murmura la jeune femme à moitié consciente… Marguerite…

Challenger prit son pouls et sa température.

- Il n'y a rien de vraiment alarmant, déclara-t-il, ce n'est peut-être qu'un excès de fièvre. D'après moi, ce n'est que temporaire. Mais il faudrait peut-être consulter un médecin.

Ned acquiesça inquiet et fit signe à Jeanne, la jeune bonne, d'aller en chercher un.

*-*-*