Bonjour, et merci de me retrouver sur cette suite de Want it hard ! Vous vous rappelez, on ne s'est pas quitté sur une ambiance très joyeuse, et ça ne va pas s'améliorer tout de suite. Mais lentement, les choses vont évoluer, et on va aboutir à un résultat assez bâtard qui pourra presque passer pour une happy-end.

J'espère que vous allez continuer d'aimer mon histoire un peu particulière !

Merci encore à Canaa-chan, ma super-héroïne à moi !


L'infirmière aida Stark à attacher les velcros de son gilet pare-balles puis lissa des plis inexistants sur sa chemise, plus inquiète qu'elle ne le voulait bien le laisser paraître. Le brun avait passé près de trois semaines au bunker Epsilon, le temps pour les médecins et les Alfes de le guérir et de lui laisser le temps de se remettre totalement.

Pendant ce temps, la situation à l'extérieur s'était considérablement dégradée. Stark n'avait pas voulu patienter une seconde de plus que nécessaire à l'hôpital pour retrouver ses hommes et la jeune femme qui avait veillée sur lui pendant la quasi-totalité de son séjour ne pouvait s'empêcher de craindre la suite des événements. Stark était le symbole de leur sauvetage, ce qui faisait encore croire qu'il y avait une chance de gagner cette guerre.

Le génie la remercia à demi-mot, lui adressant un de ses rares sourires, avant de quitter la chambre pour se diriger vers la zone d'arrivée des blessés. Le bunker Epsilon avait été considérablement réaménagé après la destruction du bunker Delta.

La moitié de la zone qui était alors dédiée aux blessés légers avait été modifiée en un campement de fortune pour les infirmiers du bunker Delta qui donnaient un coup de main.

Stark traversa la grande esplanade jusqu'à la porte blindée où l'attendaient Romanoff et Barton. Il les salua de la main alors qu'il se rapprochait d'eux et tous trois sortirent par le lourd battant métallique pour retrouver l'extérieur et le véhicule blindé qui les y attendait.

Ils montèrent dedans sans un mot, le duo intérieurement soulagé de retrouver Stark parmi leurs rangs et le génie ressassant tout ce qu'il avait appris pendant la dernière semaine, à son réveil du coma artificiel dans lequel il avait été plongé.

Le bunker Delta avait été attaqué par les ennemis et la décision avait été prise de le faire sauter. Stark approuvait, il aurait fait de même et Loki avait extraordinairement bien joué son coup, tuant la quasi-totalité de l'armée qui avait déferlée dans Central Park.

Mais la fuite de près d'un millier de personnes n'avait pas été une réussite. Les portails ouverts par les habitants des Neuf Mondes ralliés à leur cause fonctionnaient parfaitement s'ils étaient peu sollicités. Le nombre de transfert ayant largement dépassé le quota, ils avaient eu des ratés, et des moitiés d'humains étaient parfois passées à la place de corps entiers.

Néanmoins, le gros des troupes avait été sauvé, quelques appareils également, et la grande majorité des armes. Ce n'était donc pas un échec complet. L'organisation qui en avait découlé, en revanche...

Les portails conduisaient aux différents bunkers. Loki avait donné des ordres précis et les troupes avaient été réparties avec logique -comme les infirmiers envoyés au bunker Epsilon. Mais à ce moment, pris par d'autres préoccupations, Stark n'avait pas songé à fermer le portail qui conduisait au bunker Gamma, détruit depuis près d'un mois désormais.

Les troupes d'élite du GOW et de l'armée s'étaient retrouvées dans un champ de ruine à la place d'un bunker. Encerclées par les ennemis. Malgré leur formidable entraînement, ils avaient été pris par surprise et les pertes avaient été conséquentes.

Des quarante hommes et femmes qui avaient courageusement combattus dans ce qui fut autrefois Brooklyn, il n'en restait que dix-neuf. Romanoff, Barton, Potts, Munroe, Thor et Logan étaient de ceux-là. Sif avait été faite prisonnière. Wagner était mort, tué d'une balle en pleine tête.

Depuis, Munroe avait demandé à être enfermée dans une cellule du bunker Epsilon et sombrait lentement dans une dépression sévère mêlée de folie. Quant à Loki...

Le dieu avait été le dernier à quitter le bunker Delta après avoir lancé l'explosion. Il avait traversé le portail en vitesse, atterrissant comme les autres dans la zone ravagée qui avait accueilli le bunker Gamma. Il s'était immédiatement écroulé sur le sol poussiéreux.

Potts l'avait repéré mais n'avait rien pu faire avant que le combat contre les ennemis ne soit terminé. Lorsqu'elle l'avait ausculté, elle avait manqué vomir. Il avait reçu un projectile ennemi alors qu'il leur tournait le dos pour passer le portail.

Les armes asgardiennes possédaient de minuscules fléchettes enduites de Tuenoir, un poison venant de Vanaheim. Lorsqu'il pénétrait l'organisme, il remplaçait petit à petit chacun des nerfs, chacune des cellules, par un noyau empoissonné.

Le Tuenoir n'était pas mortel, et c'était bien le drame. Il envahissait le corps, comme un parasite, et enflammait tout sur son passage, sans espoir de guérison. La douleur était abominable. Voilà ce qui avait fait perdre conscience à Loki.

Le Tuenoir devait son nom à la couleur que prenait le membre touché après infection. Loki avait été blessé à l'épaule. La totalité de son bras gauche ainsi que son épaule, son omoplate et une partie de son cou avaient pris une teinte noire violacée. Il avait perdu toute sensibilité et contrôle sur la zone mais son bras irradiait une douleur abominable, en permanence.

Les ennemis utilisaient rarement le Tuenoir, parce qu'il handicapait les humains et qu'ils voulaient toujours faire d'eux des esclaves. Mais il y avait déjà eu des précédents. On avait songé à l'amputation.

De toute façon, on ne pouvait plus se servir de son membre et la douleur était infâme. Mais ça ne marchait pas. Le Tuenoir était liquide une fois dans le membre, il se solidifiait pour devenir une coque noire indestructible, et donc impossible à amputer. Potts avait tout de même tenté le coup. Peut-être que l'amputation fonctionnerait sur l'organisme particulier du dieu. Elle n'avait réussi qu'à arracher de la peau et un hurlement à Loki.

Les quelques survivants de la bataille du bunker Gamma s'étaient réfugiés dans un hangar de plain-pied quelques rues plus loin. Thor avait porté Loki sur toute la distance, la douleur le rendant fou et incapable de marcher, lui soutirant des cris abominables qui résonnaient dans le silence de la rue.

À peine entré dans le hangar, Thor avait allongé Loki dans un coin et l'avait assommé. La douleur le laisserait tranquille le temps de son inconscience.
Parmi les dix-neuf combattants en vie, Williams, la jeune coéquipière de Logan, s'était portée volontaire pour traverser à pied toute le secteur A jusqu'à Forest Park et le bunker Alpha et demander du renfort et des véhicules.

C'était quasi-suicidaire, mais ils n'avaient pas d'autre choix que d'accepter la proposition de la blonde. Elle était partie avec la bénédiction des survivants et leur reconnaissance éternelle. Elle leur sauvait la vie. Pendant ce temps, un Jotun s'était approché de Loki et avait posé sa main glacée sur son front et son bras mutilé, apaisant le feu de la douleur. Malgré ses origines, Loki était dans l'incapacité de se soulager lui-même et Potts le remercia d'un regard.

L'aide été arrivée une heure et demi plus tard. Entre temps, Thor avait dû assommer Loki deux nouvelles fois. Le sang qui s'écoulait de son front ne se remarquait même pas tant l'attention était retenue par la couleur noirâtre qui envahissait la peau du dieu.

Il avait été emmené immédiatement au bunker Epsilon par les hommes de l'Alpha et les autres survivants avaient été conduits dans le secteur D, l'ancienne Manhattan, d'où s'élevaient encore des volutes de fumée provenant de l'explosion.

Là, les hommes du bunker Alpha avaient indiqué que Stark, prévoyant une issue malheureuse, avait organisé le nettoyage d'un bâtiment neutre dans le paysage et qu'il avait été en partie aménagé pour l'habitation. Il leur serait envoyé de l'aide pour finir d'en faire une nouvelle base. En attendant, ils avaient l'interdiction d'en sortir pour que les ennemis ne repèrent pas leur position. Ce n'était pas un nouveau bunker, ce n'était qu'un simple bâtiment d'usine désaffecté, mais qui se fondait dans le paysage, ne comportait pas de fenêtre et offrait une invisibilité totale pour peu qu'on n'en sorte pas.

Potts avait pris le contrôle des opérations, avait attribué une tâche à chacun afin d'oublier les morts et la perte de chacun de leurs repères qu'ils avaient mis plus de quinze ans à mettre en place. Thor été prostré dans un coin.

L'adrénaline de la bataille suivie du besoin d'aider son frère avaient maintenu son esprit loin de la mort de Jane, mais la retombée de la pression lui avait fait prendre conscience qu'il ne la reverrait plus jamais et que son corps devait désormais n'être que charpie dans les débris fumants du bunker Delta. Potts le laissa seul. Il n'accepterait personne pour partager sa douleur.

Tout cela, Stark l'avait appris par l'intermédiaire des infirmières et des hommes de la Navy du bunker Delta, dont Banner, qui avaient été emmenés au bunker Bêta par les portails et qui étaient venu lui rendre visite pour le mettre au courant des opérations et lui demander des instructions.

Sur les cinq bunkers new-yorkais, il n'en restait que trois, à demi remplis de civils et à présent bondés à n'en plus pouvoir. La décision avait rapidement été prise. Il fallait construire autre chose, qui ferait substitut, sans les dangers mais également sans les avantages qu'avait un bunker.

Les hommes de la Navy, menés par Banner, avaient mis des plans au point et les travaux avaient démarré. Dans le bâtiment désaffecté où avaient trouvé refuge les escadrons d'élite du bunker Delta, il fut mis en place un réseau de galeries sous-souterraines, masquées par les murs du bâtiment.

Ils n'étaient que dix-sept, mais parmi eux se trouvaient des mutants, des dieux, des elfes, des jotuns et une femme atteinte d'Extremis. L'affaire fut vite bouclée, et bientôt un immense réseau s'étendait sous Manhattan, serpentant entre les fondations des buildings écroulés en surface.

Les dix-sept combattants s'étaient rapidement habitués à cette vie souterraine. Les Alfes avaient ouvert un portail vers le bunker Alpha et un vers le bunker Epsilon, on avait équipé les salles, creusées près de vingt mètres sous la surface, de matériel informatique et de postes de secours ainsi qu'une base très basique de sanitaires. Ils ne voyaient plus le soleil, sauf lors des rares missions qui leur étaient attribuées.

Toujours aussi suicidaires, toujours aussi déterminés, ils avaient repris leur travail de défense, se battant avec une rage nouvelle. Mais cela ne compensait pas la perte du bunker Delta, ni de nombreux hommes, de la logistique et de l'infirmerie. Loki était sorti du bunker Epsilon deux jours après son arrivée. Il était drogué aux narcotiques, aux amphétamines et à la morphine et flottait en permanence dans un état comateux.

Néanmoins, il pouvait toujours se battre. Alors il avait été réaffecté à ce qui avait été affectueusement surnommé le trou-à-rats, mais que « ces enculés du bunker Alpha appelaient le bunker Omega » -dixit Potts. Les unités d'élite avaient été reformées.

Avec la perte de Sif pour Thor, le manque de Wagner et Munroe et l'état de Loki, il avait fallu prendre des mesures. Thor était maintenant en équipe avec Gunnir, le seul jotun en vie, et Svaril, l'un des deux alfes survivant. Logan et Williams étaient avec Ljensera, l'autre alfe, tandis que Potts, en plus de Loki, était désormais avec Saunders, un homme de l'armée.

Quant à Barton et Romanoff, ils avaient été laissés ensemble. Les autres humains, tous de l'armée également, avaient été mis par deux en quatre nouvelles paires.

Voilà la situation actuelle et alors que le duo d'espions conduisait Stark au bunker Omega, l'homme ne pouvait s'empêcher de se dire avec une certaine morgue que tout ça aurait pu être bien pire et qu'ils ne s'en tiraient pas si mal. Il aurait voulu également s'assurer de la personnalité de Jim, mais le jeune adolescent était au bunker Bêta, pris sous l'aile de Banner qui lui trouvait des occupations et lui enseignait tout autant la physique quantique que parler un anglais correct.

Alors il partait pour sa nouvelle base d'opération, le cœur battant et l'adrénaline affluant dans ses veines. La guerre reprenait de plus belle, et les problèmes avec elle.

Son visage devint blême avant de prendre une intéressante couleur verdâtre. Il avait failli oublier un détail. Tout, tout petit détail.

La possession de Loki.