L'adolescent à la queue de cheval s'approcha lentement du feu de camp, le plus silencieusement possible. C'était l'occasion rêvée. L'avatar dormait paisiblement et l'idiot issue de la tribu de l'eau censé monter la garde, s'était endormi.
A chaque fois qu'il avait tenté de s'emparer de l'avatar, celui-ci avait pu s'échapper ou parer ses attaques grâce à son exellente maîtrise des élements. Mais là, endormi, le souffle régulier et le sommeil profond, il se trouvait completement à sa merci et totalement vulnérable
Inutile de faire plus de bruit que nécessaire et d'ameuter les deux autres. La fille avait une bonne maîtrise de l'eau et le garçon pourrait s'avérer gênant dans sa capture.
Même sans sa maîtrise du feu, le prince Zuko était un adversaire redoutable. Lorsqu'il vivait encore dans la deumeure royale, on lui avait enseigné l'art du combat à main nues.
Il obstrua la bouche de l'avatar au cas où celui-ci laisserait echapper une exclamation, et au même moment donna un coup habile et précis au niveau de la tempe, un point particulièrement sensible. Immediatement, le corps d'Aang devint aussi mou qu'une poupée de chiffon, et sa tête bascula sur le côté.
Completement dans les pommes pour un bon moment.
Zuko eut un sourire satisfait et jeta un regard circulaire autour de lui. Les deux autres adolescents restaient endormis. Devait-il les tuer? Il pouvait utiliser le feu de camp pour calciner jusqu'au premier degrès ceux qui l'avaient si souvent gêné... Mais non. Après tout il n'était pas un barbare sanguinaire, quoi qu'en pensent les autres, et ces deux mômes ne pouraient desormais plus le déranger en quoi que ce soit.
Il prit Aang dans ses bras en une position nuptial et s'éloigna aussi silencieusement qu'il était venu. Voilà ce qu'était du beau travail : Pas de coups ni de bataille inutile, rapide, sielencieux et bien fait. Il s'empressa de regagner son bateau. Son honneur allait enfin pouvoir lui être restituer. Après tant de temps à courir derrière l'avatar, il avait finalement gagné la partie.
Il faisait nuit noire mais la lumière des lanternes de son vaisseaux le guida sans encombre et dès qu'il posa pied sur le pont il commanda de prendre le large, bien que la nuit soit sans lune et profonde.
Il passa devant son oncle sans le moindre commentaire, un leger sourire aux lèvres. Qui avait soupçonné de ne le voir jamais reussir à capturer le maître des quatres élèments?
Tout l'équipage se rassembla autour du corps inanimé, dans les bras du Prince, les murmures incredules se répandant comme une trainée de poudre chez les hommes.
-Retournez à vos postes» Ordonna Zuko d'une voix impérieuse quoique non dénudée de fièrté.
Les hommes lui obéirent immediatement et il descendit dans le deuxième niveau de la calle. Là, il ouvrit la porte d'une pièce entièrement vide où il balança Aang sans ménagement. Il referma la porte derrière lui, puis se baissa vers le jeune adolescent à la respiration toujours aussi lente et aux traits à présent crispés.
Il sourit à nouveau, ne parvenant pas à cacher sa joie, et sortit de l'une des poches de sa tunique rouge et or, une fiole contenant quelques centilitres de liquide doré et transparent. Il sortit une aiguille dont il retira le capuchon et preleva quelques gouttes de la fiole.
Il planta l'aiguille dans le bras du jeune avatar avec une dexterité qui trahissait une maîtrise parfaite et envoya le liquide dans ses veines.
Puis il se releva, rangea son matériel et sortit de la pièce, laissant là son pire ennemi, en prenant bien soin de refermer à clef la porte de la cellule.
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Avec une infinie lenteur, Aang ouvrit les paupières. Ce simple geste lui sembla être un véritable exploit mais ne l'aida pas plus à se reperer : sa vision était horriblement floue et il aurait été incapable de dire où il se trouvait.
Il laissa échapper un leger gemissement gutural et tenta de bouger la tête. Il le regretta aussitôt car cela lui provoqua une horrible nausée. Il sentit la dureté du sol sur le quel il était inconfortablement allongé, et il sut que tout cela n'était pas normal. Il devait sans doute se trouver sur un sol de terrre battue ou peut-être bien sur un plancher.
Il gemit légèrement, cligna des yeux et put distinguer un peu mieux son environnement. Le mur devant lui était entièrement constitué de planches, et la lumière qui éclairait vaguement la pièce était une bougie fixée dans une lanterne suspendue au plafond.
Aang ne pouvait pas tourner la tête au risque de subir le martyre d'une douleur trop atroce et il n'esquissa pas le moindre geste.
Soudain, un bruit se fit entendre, et il devina une porte sur le mur de gauche car un grincement de gonds brisa sonorement le silence.
-Bonjour, avatar» Fit une voix arrogante.
Avant même que son interlocuteur ne se penche vers lui, il savait déjà qui était là.
-Ne t'inquiète pas si tu as mal : c'est normal. Je t'ai injecté une drogue qui est douloureuse la première fois.»
Incapable de repliquer quoi que soit bien qu'il desirât ardemment cracher une insulte au Prince de la Nation du Feu, il ne put que lui envoyer un regard meutrier lorsque Zuko approcha son visage à une dizaine centimètre du sien.
Zuko prit son menton dans ses doigts et releva la tête de l'avatar pour mieux l'examiner. Le geste provoqua une souffrance indescriptible à Aang, et sans qu'il ne puisse l'empecher, deux larmes de douleur perlèrent sur ses joues.
-Tsss» Lâcha dédaigneusement Zuko en rejetant violement la tête de l'adolescent au sol. «Vraiment minable»
Zuko se releva et jeta un dernier regard de mépris avant de tourner les talons et de sortir de la pièce. Aang avait fermé les yeux et à présent ce n'était plus des larmes de douleur qui striaient ses joues mais des larmes de deshonneur. Il était completement déboussolé et il souffrait cruellement.
Il garda les yeux clos, et malgrè le lancinement qui irradiat ses membres, il parvint à s'endomir.
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Un violent coup de pied dans le ventre reveilla brutalement Aang. Il jeta un regard hagard autour de lui, tourna la tête et apercçu Zuko. Ce fut a ce moment là qu'il remarqua qu'il pouvait enfin faire des mouvement avec plus de facilité, et il poussa sur ses mains afin de ses redresser dans un posture plus digne.
Zuko s'approcha de lui et le saisit par le col de sa veste. Apeuré, Aang se débatit de toute ses forces, mais ne put s'echapper de la poigne de son assaillant : il était bien plus fort que lui et bien plus en forme.
-Arrête de gigoter comme un lapereau pris au collet» Grogna Zuko en agrippant avec force son poignet gauche.
Il tordit sa main, et Aang sentit du metal froid encercler son poignet. Il y eut un déclic, et quand Aang tenta de tirer sur sa main gauche, celle ci était désormais retenu par une menotte solidement attachée à un crochet dans le mur.
-Au cas où il te prendrait l'envie de visiter le bateau» Justifia Zuko avec un sourire suffisant.
Aang hurla de rage et tenta de sauter sur le maître du feu qui recula au dernier moment. Aang fut retenu par la courte chaîne et lui lança un regard assassin auquel Zuko repliqua par une expresion amusée.
-Et Katara et Sokka? Où sont-ils?» Hurla Aang .
Zuko lui lança un regard percant et fit posément:
-Je les ai tués»
Aussitôt, l'expression de rage qu'affichait Aang se mua en une expression de détresse douloureuse. Le jeune avatar plaqua son dos contre le mur sans lâcher des yeux le prince, la bouche ouverte, incapable de produire le moindre son.
Zuko sourit à nouveau devant l'horreur de l'adolescent, sourire qui s'étira d'avantage lorsqu'il vit les grand yeux bleus devenir de plus en plus brillants par les larmes naissantes.
Il détourna les talons et sortit, laissant Aang seul avec son horreur.
Bon, d'accord, le mensonge qu'il avait fait était vraiment cruel : d'autant plus qu'Aang avait déjà perdu contre lui... Normalement le vainqueur doit se montrer indulgent avec le vaincu, mais il n'avait pas pu resister... C'était trop bon de voir le soi disant Puissant avatar s'effronder devant lui.
Il été vrai qu'il n'était encore qu'un gamin, mais il l'avait trop cherché. Toujours, ce sale môme l'avait nargué, n'hésitant pas à se moquer ouvertement de lui.. Alors à présent, il allait se regaler de sa vengeance.
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Morts.
Ils étaient morts.
-NOOOOOOONNN !»
Aang baisa la tête et hurla comme un dératé. Tout était de sa faute. Lui seul aurait dû payer, lui seul était l'avatar, les autres n'avaient pas à contribuer à son destin.
Il fut prit d'une violente rage envers Zuko, bien qu'il sachât pertinemment que même sa mort ne lui rendrait pas ses amis.
Des larmes goutèrent à nouveau de ses joues, mais il les essuya d'un geste brusque. Il allait se sortir d'ici : pas question de finir comme trophée pour un Prince du Feu minable. Il engloba la pièce du regard et ses yeux s'arrêtèrent sur la bougie suspendue au plafond.
S'il pouvait s'en servir pour brûler la porte, le bateau risquait fort de sombrer, mais pour tout dire, c'était bien le dernier de ses soucis : dans la mer , il pourrait utiliser sa maîtrise de l'eau pour regagner la côte.
Aang se concentra sur la flamme dansante, mais il s'appercut bien vite que dès lors qu'il s'apprêtait à moduler le feu selon son envie, un violent mal de crâne s'emparait de lui, le forçant ainsi à stopper toute initiative.
Il retenta plusieurs fois la manoeuvre, mais chacun de ses essais echouèrent lamentablement.Il essaya de même avec l'eau de la mer, à l'extérieur, sans plus de succès. Il finit par s'accroupir au sol, ecoutant chaque craquement du navire.
Il laissa ses pensées errer, pensées qui revenaient sans cesse à ses deux amis désormais plus de ce monde. Il sentait à chaque fois une rage insupportable lui bruler la gorge devant son impuissance... Il avait beau être l'avatar, et pourtant la mort resterait toujours inflexible même devant lui.
Aang n'aurait su dire si c'était des minutes, des heures ou des jours, qui s'écoulèrent, mais il fut soudainement tirés de ses sombres songes par l'ouverture grincante de la porte.
Il s'attendait à voir Zuko, dont il s'était promis la mort prochaine, mais ce fut un veillard de la tribu du Feu qui apparut dans l'encadrement de la porte. Aang l'identifia comme étant l'oncle de Zuko, et il se releva precipitemment.
-Calmes-toi, je ne te veux aucun mal, Aang» Dit le veillard avec un geste de bienveillance.
Etrangement, le simple fait que le vieux l'eut appelé par son prénom et non par «avatar», lui rechauffa le coeur. Mais il ne relacha pas ses muscles et garda une attitude defensive.
Ce fut à ce moment qu'il remarqua que le vieux maitre du Feu portait dans ses mains un bol de soupe et un demi pain. Son estomac hurlait famine, mais lorsque l'autre deposa à terre la nourriture, Aang n'y toucha pas.
-Tu peux manger, je te l'assures» Promis le vieux. «Je m'apelle Iroh, je suis l'Oncle de Zuko. J'éspère que mon neveu n'a pas été trop dur avec toi... C'est un garçon très fougeux, mais dans le fond il...»
-MAIS DANS LE FOND QUOI?» Cria Aang à Iroh qui ne fit pas le moindre geste pour l'empecher d'hurler. «IL A TUE MES AMIS ! IL A RUINE MA VIE !»
Iroh detourna le regard, un geste que son neveu n'aurait jamais commis, puis tenta:
-Il faut essayer de le comprendre, il a eut une enfance difficile...»
Iroh lui expliqua sans détour l'histoire de son neveu. Aang était persuadé que Zuko n'aurait pas apprécié un tel étalage de sa vie personelle, surtout à une personne telle que lui. Bien qu'il comprit mieux les raisons de son ennemi, il n'en fut pas moins tolérant.
-Moi aussi j'ai une vie difficile figurez-vous!»Répliqua Aang en grincant des dents «Surtout quand des Princes imbeciles me pourrissent la vie!»
-Je suis désolé» Admit Iroh avant de se relever
Aang afficha un air étonné. Iroh n'était pas un homme mauvais, il en était sûr, il pouvait ressentir ce genre de chose, et il paraissait sincerement désolé.
-Tu ferrais bien de manger.»
Iroh regagna la porte de la cellule, et le laissa à nouveau seul.
Aang ne toucha pas à la nourriture. Fierté? Peut-être. Même si ce genre d'attitude n'était pas dans son panel de comportements, il était repulsé à l'idée de manger la nourriture apporté par ceux qui avaient tué ses amis.
En tout cas, une chose était sûre, il montrerait à Zuko qui il était.
