NDA : Vous pourrez trouver cette histoire sur le blog skyrock du MissingxWorld ; nul plagiat, il s'agit de mon propre blog.
Ceci est une fanfiction ; tous droits réservés à J.K Rowling.
Les Roses Blanches
Prologue
La première fois que je l'ai vu, c'était au cimetière. Oui, c'est dans le lieu où l'on abandonne nos morts que j'ai rencontré l'amour de ma vie. Merde. Dit comme ça, c'est super glauque. Mais je ne suis pas nécrophile, hein. Lui, il est bien vivant.
Par où commencer ? « Par le début », me souffle une conscience à l'humour douteux. Ah, ah, hilarant. Comme si la vanne n'avait pas déjà été faite cent fois. Bref. Comme diraient mes amis ; j'ai des hobbies un peu louches. L'un d'eux, c'est que j'aime bien me balader dans les cimetières. Je ne sais pas trop pourquoi… Quoique… Je n'aime pas les gens, ni le bruit, et sauf en cas d'attaque de zombies, on ne peut pas dire que les morts soient les personnes les plus envahissantes et étourdissantes de vacarme du monde. En d'autres termes, au cimetière, j'ai la paix. Personne vient m'emmerder. Parce que déjà, quel pété du casque aurait l'idée de venir me trouver là ? Et ensuite, les quelques visiteurs au palpitant encore en fonction ne sont pas du genre à venir causer de la pluie et du beau temps avec un type qu'ils ne connaissent ni d'Eve ni d'Adam. La paix, vous dis-je.
Hormis en cas d'enterrement. Là, l'ambiance devient rapidement insupportable. Déjà, les vieilles grilles du cimetière sont ouvertes en grand, et elles grincent fort, pour laisser passer autant que possible le corbillard et la foule qui l'accompagne. Et ça fait un boucan du diable sur les graviers. Ensuite, de gros malabars descendent le cercueil de la voiture noire tellement propre qu'on se demande si elle ne vient pas de sortir d'usine. On emmène le dernier lit du défunt jusqu'à la tombe mais on ne le met pas tout de suite dedans, histoire de laisser à chacun le temps de lui faire ses adieux. Les uns et les autres se lancent dans d'interminables discours entendus dans tous les fichus films possibles et qui servent à rien ; ça n'apaise personne.
Tout le monde pleure. Tout le monde gémit. Il y en a qui s'étreignent, d'autres qui se tiennent la main. On voit quelques caresses furtives et autres effleurements. Et puis ça pleure encore. Ça renifle tout le temps et parfois, quand ça en a marre, ça se mouche bruyamment. On défile pour glisser sa main sur le cercueil, on sanglote, on se signe, on murmure, on dépose des fleurs, on écoute les autres pleurer et on pleure encore un peu plus. Ça dure une éternité et je me barre toujours avant. Parce que c'est très chiant. Et ça me met de mauvaise humeur parce que c'est venu empiéter sur mon territoire et que ça m'a chassé de mon nid douillet.
Mais un jour, les grilles ont grincé, le corbillard est entré, les malabars ont porté le cercueil… mais y'avait que deux personnes pour venir saluer le défunt. Alors y'a pas eu de discours, pas d'éloge funèbre. Que dalle. Le cercueil a été descendu, la tombe refermée, et tout le bordel pour que ce soit joli a été fait dans un silence de mort (lol). Ça n'a pas duré plus longtemps que les contributions et les deux types sont repartis. Alors je me suis rapproché pour observer. Il y avait une photo sur la pierre tombale, celle d'une femme. Pas bien vieille. Plutôt belle malgré des traits sévères. Elle avait les cheveux blonds, presque blancs, mais dont une partie avait été teinte en marron. A moins que ce ne soit l'inverse. Elle avait de beaux yeux bleus clairs. Gravé sur la pierre, il y avait son nom. Il était un peu bizarre, mais vu les choix en matière de teinture de la p'tite dame, pourquoi pas. Narcissa. Je saurais pas trop dire pourquoi, ou comment, mais elle m'inspirait une certaine sympathie.
Alors, c'était carrément idiot, mais je suis sorti du cimetière et j'ai été voir le fleuriste le plus proche, à deux rues de là. Le pauvre ; il devait penser qu'en s'installant ici, il ferait fortune. Quel blaireau, en y réfléchissant bien ; personne ne vient jamais fleurir la tombe de ses morts, sinon, les cimetières ne seraient pas si tristes, si poussiéreux de négligence, d'oubli, voire carrément de dédain. J'ai pris le premier bouquet de fleurs, vase compris, à m'être tombé sous la main, j'ai payé (Putain, c'est cher !), et je suis retourné voir Narcissa. Je lui ai donné les fleurs (Seigneur, je parle d'elle comme si elle était debout en face de moi ; mes derniers neurones m'ont lâché…) et je me suis assis devant elle. Puis, comme un con (parce qu'il faut vraiment être con à ce niveau-là), j'ai improvisé un de ces discours de merde que je déteste tellement et j'ai inventé la vie de ma nouvelle amie.
« Mesdames et messieurs, je m'appelle Harry Potter et on ne devrait plus tarder à m'envoyer à Mazurelle*. »
Je suis rentré chez moi très tard. Mon père a soupiré mais il n'a rien dit. J'ai ouvert le frigo, mangé tout ce qui me passait sous la main et me paraissait comestible, et je suis monté dans ma chambre harceler Hermionne-meilleure-élève-de-la-prom-Granger d'appels jusqu'à ce qu'elle décroche et me file les réponses des exos que j'avais pas faits. Tous, donc. Le lendemain, j'ai raté mon réveil, et voyant l'heure, je me suis dit que ça ne servirait à rien de me presser, que j'irais en cours l'aprem. Alors, j'ai plutôt été dire bonjour à Narcissa. En arrosant les fleurs, je lui ai dit que j'allais me faire démembrer par ma mère lorsqu'elle apprendrait que j'avais encore fait l'école buissonnière. Je me faisais vaguement consoler, soutenir par une voix imaginaire quand une autre, qui ne venait pas de ma tête, et au timbre beaucoup plus masculin, m'a apostrophé.
-Qu'est-ce que tu fais ?…
J'ai tourné la tête. C'était un des deux types qui avaient accompagné le cercueil. Je ne les avais vus que de loin, et jamais de face, mais là, je pouvais bien l'examiner. Il était dans mes âges, à n'en pas douter. Légèrement plus grand que moi, blond de chez blond platino-doré couleur des blés option pot de gel, yeux gris reflet métallisé, peau pâlichonne, lèvres fines, brillantes et doucement rosées, une petite cicatrice encore rouge barrant son sourcil gauche, cernes biens sombres, bien creux pour tout bagage et vêtements noirs, costard-cravate. Mêmes fringues que la veille, en somme. Ouais, il semblait crevé, et plutôt irrité. Il avait l'air d'être un fils à papa du style emmerdeur de première parce que, les préjugés, quand on est jeunes, y'a que ça de vrai. Mais bordel, j'ai pensé très fort, très très fort, pour que, où qu'elle soit, Narcissa m'entende.
« T'as fait du bon travail ! »
Et comme je ne répondais pas, trop occupé à saliver intérieurement et à baver dégueulassement sur ma propre conscience, mes pensées insalubres noyées par l'eau qui continuait à se déverser de l'arrosoir, non plus sur les fleurs mais sur mes chaussures, le fils de mon amie et future belle-mère a repris.
-C'est toi qui as déposé ces fleurs ?
J'ai baragouiné un truc. Non. Oui. Peut-être.
-Nouiptre.
Tuez-moi. Il m'a regardé comme s'il allait me frapper, ou me faire interner. Ou me frapper puis me faire interner. J'aurais pas pu lui en vouloir.
-Tu sais où je peux trouver un fleuriste ?
Heu… Nouiptre ? Non, je déconne. Cette fois, j'ai réussi à articuler.
-Ouais.
-Je ne connais pas la ville. Tu me guides ? T'as rien de mieux à faire, non ?
Si, je suis une personne particulièrement occupée. L'alliance, tu la veux en or ou en argent ? Quel pays pour notre lune de miel ? C'est que je suis quelqu'un d'organisé, moi.
-Ok.
Alors j'ai posé mon arrosoir vide et j'ai ouvert la route avec mes chaussures faisant « floc floc » à chaque pas. Je l'ai emmené jusqu'au fleuriste qui m'a incendié pour avoir foutu de l'eau partout dans sa boutique pendant que messire mon futur époux faisait son choix. Il a pris des orchidées. Ah, oui, ma mère m'avait dit ça, un jour ; « toutes les femmes aiment les orchidées ». J'avais haussé les épaules. A cette époque, elle croyait que j'étais hétéro et voulait me donner des conseils pour séduire Hermione, ou Ginny, ou Cho. Bref, une fille, parce que c'était « de mon âge » et qu'elle ne voulait pas avoir honte de mes techniques de drague. Mais moi, je sortais avec Luna. La fille bizarre par excellence. C'est elle qui m'a dit que j'étais gay. Elle est devenue ma petite sœur. Au sens figuré, hein. Les gens la trouvent laide, mais pour moi, tout gay que je suis, c'est bien la seule fille que je trouve attirante. C'est une vraie bombe. D'ailleurs, qu'est-ce qu'elle foutait là ? Devant mon air débile, elle s'est mise à rire.
-Tu sais bien que je n'ai pas cours le lundi ; je vais voir maman au cimetière. Tu m'offres les fleurs ?
Elle avait demandé ça avec son adorable voix rêveuse qui ferait fondre n'importe qui et est probablement la véritable responsable du réchauffement climatique.
-Ok.
Je suis si faible. J'ai été chercher ses tournesols. Elle a encore ri parce qu'elle avait remarqué que mon nouveau fantasme m'attendait à la porte.
-Il est mignon. C'est ton petit-ami ? Comment est-ce qu'il s'appelle ?
Je me suis senti abominablement con. J'ai dansé d'un pied sur l'autre. « Floc floc », ont répondu mes chaussures.
[... ... ...]
*Hôpital vendéen très connu pour son service psychiatrique.
Note de l'auteur : Alors. Pour où commencer ? Par le d-… *se fait frapper* … Voilà qui part sur les chapeaux de roues. Donc, avec déjà deux fanfictions en cours, je n'avais pas prévu d'en entamer une troisième, mais l'idée m'a frappée ce matin même et je devais mettre ça noir sur blanc. Je n'ai pas du tout l'habitude de ce genre de narration, mais vraiment pas, alors j'espère que le mélange des temps ne sera pas trop brouillon. C'est mon premier AU sur Harry Potter et j'espère que ça donnera quelque chose de pas trop mal. J'ai hâte d'en dire un peu plus sur Harry, Draco, Luna, ainsi que d'autres persos que j'aimerais mettre à l'honneur dans cette fic ! J'espère aussi que ça vous plaira. J'ai pas mal d'expérience derrière moi, mais le style que je veux développer ici tranchant d'avec mes habitudes, je tâtonne un peu… Pourvu que ça vous plaise tout de même !
