Disclaimer: Naruto appartient à Masashi Kishimoto.

Avertissement: il y aura, dans cette histoire, des mentions de drogue, d'alcool, certainement de la vulgarité, des sous-entendus sexuels et des mentions d'activités en rapport avec le sexe, qui ne seront d'ailleurs probablement pas absolument tout le temps hétérosexuelles, voire assez souvent homosexuelles (pas seulement, je sais que tout le monde n'est pas gay ou lesbienne), et de la violence assez probablement, mais tout cela devrait rester au rating T. Donc rien de vraiment hard, mais je préfère prévenir quand même. Ah! Et puis, le début pourrait être aussi plus joyeux, et il y a peu de chance que cela s'améliore spectaculairement dans les prochains chapitres. Et pour finir, si ce n'était pas assez évident, cette histoire est du type OC-insert. Pas de réincarnation, mais quand même une fille de notre monde qui se retrouve dans celui de Naruto. Oh, et pendant que j'y suis: je ne pense pas avoir fait trop de faute d'orthographe, mais ma syntaxe est approximative, mes phrases en moyenne trop longues, et ma concordance des temps hasardeuse. Malgré cela, j'espère que mon histoire reste agréable à lire.

Je pense que j'ai fait le tour. Bonne lecture!


Chapitre 1 : Les jours tristes

C'est horrible. J'ai froid, j'ai faim, je n'ai aucune idée de l'endroit où j'ai le malheur d'être, ni aucun souvenir de comment j'y suis arrivée, je tiens à peine debout à cause d'un mélange de fatigue, d'hypoglycémie et d'hypothermie. Il va bientôt pleuvoir, je suis effondrée dans la boue sur le bord de la rue en train de pleurer. Des personnes qui parlent une langue familière mais incomprise, puisque je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre plus que quelques mots de japonais à travers ma consommation d'anime, presque une obsession il y a quelques années, passent devant moi, dans le meilleur des cas en me jetant des regards méprisants et dégoûtés, plus fréquemment en m'ignorant. Je me recroqueville un peu plus sur moi-même au passage d'un shinobi. C'est ce qui m'a le plus choquée, hier, et qui m'a convaincue de ne pas essayer de chercher quelqu'un qui parlerait anglais. Quand je me suis réveillée, dans une ruelle sombre et glauque et sale et puant la pisse et digne d'un quartier défavorisé américain du milieu des années soixante-dix, à quelques secondes de la rue où je tente sans aucun succès de mendier de quoi manger, la première chose que j'ai vu c'était une femme -très jolie au demeurant- sauter de toits en toits au-dessus de ma pauvre tête qui me faisait -et me fait encore- terriblement souffrir. Deux autres personnes la suivant promptement m'ont confirmé que non, je n'étais pas au beau milieu d'une hallucination. J'aurais préféré.

Il me semble que je suis à Konoha, mais pour être honnête, la seule chose qui importe en ce moment est de garder le peu de chaleur corporelle qu'il me reste, et trouver quelque chose à manger. La faim me mord les entrailles comme un chien enragé. J'ai l'impression qu'une bête insatiable me dévore de l'intérieur, ses crocs plongeant dans ma chair et l'arrachant encore et encore tandis qu'elle se régénère immédiatement, comme si j'étais Prométhée et que l'aigle de Zeus venait se repaître de mon foie. Peut-être que cette histoire était en fait une métaphore de la faim. Je n'espère pas, car si c'est le cas la pauvre victime devait souffrir atrocement. J'ai toujours trouvé que le roi du panthéon grec donnait un peu trop dans la démesure.

Ma tête me tourne et mon esprit vagabonde tandis que mon ventre me donne envie de me plier en deux de douleur. C'est comme si quelqu'un avait plongé une barre de fer chauffée à blanc dans mon intestin, et s'amusait à la tourner et la retourner. J'ai toujours eu de la chance de manger tous les jours à ma faim, et de ne jamais avoir à patienter plus d'une heure les jours où mon emploi du temps au lycée faisait que je mangeais à 13h, et que les premier signes de faim se manifestaient alors vers 11h30.

La pluie se met à tomber, froide et fine, et en quelques secondes je suis complètement trempée alors même qu'il ne pleut pas du tout violemment mais au contraire qu'on dirait presque que de minuscules rayons de lumière sont en suspension dans l'air. C'est très beau, mais je n'ai pas la tête à apprécier l'intérêt esthétique du temps. Mes tremblement redoublent d'intensité, et je me met à claquer des dents, alors même que je tends la main dans l'espoir futile qu'un passant me donne une petite pièce.

Ainsi passe la journée, incroyablement longue, et j'ai l'impression qu'elle se traîne de façon infinie, à la vitesse d'un escargot déshydraté. Alors que la nuit tombe, et que je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, je me lève péniblement, et, grelottante, mes jambes tremblantes comme si j'étais dans une situation de vie ou de mort -ce qui pourrait bien être le cas- je me traîne jusqu'à la poubelle d'un immeuble voisin, que j'ai repéré ce matin. Si les gens ici sont moitié moins gaspilleurs que ceux de notre monde, je devrais trouver de quoi me nourrir, au moins un peu.

Je ne trouve pas grand chose. D'un autre côté, j'ai l'impression périphérique -je ne suis pas en état d'avoir un processus de pensée plus complexe que le strict minimum- que je suis dans un quartier plutôt pauvre. Il est tout a fait possible que les habitants ait trop de mal eux-même à trouver de quoi manger pour jeter de la nourriture à moins que ça soit vraiment au-delà des limites du comestible. J'engloutis la demi-pomme que j'ai trouvé, après avoir gratté avec beaucoup de prudence les endroits moisis, et les quelques nouilles instantanées restées au fond d'un bol en aluminium. Pas très tri sélectif, tout ça. D'un autre côté, il est tout à fait possible qu'il n'y en ait pas, comment pourrais-je le savoir?

Je m'éloigne en marchant presque droit malgré ma faim qui n'a pas été calmée, le froid qui me transperce jusqu'aux os et le mal de tête qui me vrille le crâne. Je trouve un recoin presque à l'abri de la pluie qui n'a pas cessé, et tente de m'endormir.

Je me réveille le lendemain matin, et je ne saurai dire si le monde est vraiment en train de tourner autour de moi ou si c'est mon hypoglycémie -presque familière depuis hier- qui a décidé que quoi que dise mon oreille interne, je ne suis pas immobile. Je me lève doucement, avec prudence, et garde une main contre le mur tout le long de mon trajet vers d'autre poubelles, celle d'une épicerie celles-là. Il doit être tôt le matin, car le soleil n'est pas encore levé, et seule une vague lueur à l'horizon, dans la direction de ce qui doit être l'est, derrière la grande falaise majestueusement sculptée, indique que l'astre va bientôt commencer sa course à travers le ciel. À l'opposé, la lune est basse sur l'horizon. Le ciel d'un bleu sombre comme j'ai toujours apprécié est maintenant dégagé, et des étoiles scintillent doucement au-dessus de ma tête. Je souris amèrement, car c'est la seconde chose vaguement belle que j'ai vu depuis mon arrivée ici avant-hier. Moi qui avait l'habitude de sortir fréquemment dans la forêt voisine de ma maison, pour observer la nature, les animaux et le vert des arbres qui m'a toujours coupé le souffle, j'aurais espéré que Konoha soit un peu plus... je ne sais pas. Pas aussi désespérant, glauque, lugubre et déprimant.

Je fouille les sacs poubelles et sort quelques plats préparés, dont je n'ai aucune idée de ce qu'ils contiennent ni même de si ils sont dans les limites du raisonnable pour la consommation humaine. Je referme soigneusement les sacs, pour que les chiens errants ne fassent pas trop dégâts en fourrageant dedans, et que le pauvre commerçant qui m'a permis de trouver de quoi me remplir le ventre ne se retrouve pas à devoir ramasser les ordures au milieu de la rue à cause de ma négligence. Puis je prend les plats et retourne dans mon recoin. C'est au fond d'une impasse, au coin d'un immeuble insalubre, sous des boîtes aux lettres, et le toit de la maison adjacente s'avance un peu et m'a abrité de la pluie.

J'ouvre le premier plat tout préparé, et commence à manger lentement en mâchant bien. Une fois que j'ai terminé, je range les deux autres dans le sac en toile que je trimbale à droite et à gauche. Il est détrempé, son contenu également, taché de boue et d'autres choses dont je n'ai probablement aucune envie de connaître la nature. J'ai encore faim, mais comment savoir si je trouverai d'autres choses à manger plus tard? Il vaut mieux que je garde ce que j'ai.

Une méchante brise bien froide s'est mise à souffler et je ne peux m'empêcher de me demander en quelle saison nous sommes. En attendant, je me suis remise à frissonner. Je me recroqueville en position fœtale pour essayer de m'exposer le moins possible aux bourrasques.

Le soleil a commencé à monter dans le ciel, et le lumière claire du petit matin donne un autre visage à cette ville. Les murs blancs prennent les teintes roses-orangées de l'aube et il me semble voir une autre cité que celle sordide, sombre, froide et impitoyable à laquelle j'ai pour l'instant été confrontée. Je ne vois pas grand chose de là où je suis, malgré le fait que la ruelle où je me tiens est en haut d'une pente et que de l'autre côté d'une rue perpendiculaire, des escaliers étroits et vieux descendent entre des immeubles et des jardins. Je me lève et m'avance lentement jusqu'au bout de la rue. Je me place en haut des escaliers, et devant moi s'étend tout le reste de Konoha. En face, les visages sur la falaise sculptée semblent veiller sur la ville. Dans le quartier derrière moi, la plupart des bâtiments sont des immeubles, mais à mes pieds il y a un vrai mélange de style architecturaux et de hauteurs. Des maisons traditionnelles japonaise côtoient d'élégant immeubles qui ont un air presque haussmannien, et une tour comme je n'en ai jamais vu dans mon monde se tient au milieu de la ville. Je crois que c'est celle dans lequel se trouve le bureau du maître Hokage.

Des jardins et des arbres apportent une touche de végétation à la ville, qui est plus petite que celle ou je vis, ou plutôt vivais, et les rayons du soleil levant sont doux et clairs. On pourrait presque penser que l'astre lui-même révère la ville et sa beauté, tant les faisceaux de lumière semblent la caresser. Sans aucun doute, Konoha est plus belle que n'importe quelle autre ville que j'ai déjà vu. Mais c'est une beauté trompeuse. J'ai vu le côté sombre de ses rues, avec les rats qui courent entre les ordures, les junkies qui se piquent dans les ruelles sales, les enfants au regard vide qui les contournent pour aller faire je ne sais quoi, les habitants tous plus indifférents au sort des autres personnes dans les rues, et les tueurs, magnifiques et gracieux qui en forment le cœur social mais qui eux aussi passent sans plus d'un regard vers les formes sales recroquevillées dans les rues les plus couvertes de crasse.

Je me tiens en haut d'escaliers qui serpentent jusqu'au pied de la petite colline, avec des bâtiments décrépis mais toujours avec un certain charme qui en couvrent les flancs, le vent qui me transperce la peau siffle dans les allées sinueuses, alors que le soleil se lève sur une ville belle mais indifférente comme un ancien amour qui s'est lassé de toi. Je sens des larmes couler sur mes joues, et elles brouillent ma vue déjà gênée par mes lunettes sales mais que je n'essaie pas de nettoyer, quand mes vêtements ne feraient très probablement qu'empirer la situation.

C'est maintenant que l'ampleur de la situation me frappe : je suis dans un monde étranger (qui eut crû que cela fut possible?) dont je ne parle pas la langue, sans ressources, sans amis, sans rien ni personne qui puisse m'aider ou me donner une direction à suivre.

Alors que je sanglote en haut de ces marches, en me serrant moi-même dans mes bras comme pour me réchauffer, j'entends une voix derrière moi, qui parle d'un ton interrogateur. Je ne me retourne pas. À quoi bon ? Même si c'est à moi qu'on s'adresse, ce qui est peu probable, je ne suis pas en mesure de répondre.

Mais la personne derrière moi -un enfant, je dirais, d'oreille- insiste, et continue à parler à toute vitesse dans une langue que je ne comprends pas. Je continue de pleurer, et soudain une petite main se pose sur mon avant-bras et tente de me faire me retourner. Lentement, je suis le mouvement, et devant moi se tient un garçon d'environ six ans, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins, qui me sourit comme si j'étais la seule personne au monde. Au monde, je ne sais pas, mais dans ces rues à cette heure là, c'est une possibilité. Même les drogués sont rentrés dans des caves ou des entrées d'immeuble.

Il parle à nouveau, et je lui dis que je ne comprends pas. Je ne sais pas pourquoi. Il ne peut pas me comprendre non plus, et je n'attends rien de lui. Il me regarde d'un drôle d'air, et je lui rends la pareille. Il a des cheveux blonds mal lavés, de grands yeux bleus comme un ciel d'été, et trois marques sur chacune des joues.
Je suppose que ce serait arrivé un jours ou l'autre, si j'avais réussi à me faire une vie dans ce monde. Mais je n'anticipais pas que ce serait aussi tôt. Enfin bon. J'ai rencontré Uzumaki Naruto. Que faire maintenant ?


PS: la musique "Les jours tristes" fait partie de l'OST du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain", et a été écrit par Yann Tiersen.

À bientôt j'espère,

Pioupioute