Hello ! Je vous poste ce soir mon deuxième OS, mais cette fois-ci sur l'univers de... Harry Potter ! Ah Harry Potter... Ça m'a fait rêver, m'a passionné, m'a fait espéré une lettre à mes onze ans (sauf que je l'ai pas eu... Mais je perds pas espoir qu'ils m'aient juste loupés !)... Mais en grandissant, je me suis rendu compte que j'avais quand même un petit goût d'inachevé dans la bouche à la fin du septième tome. Je me suis pas mal demandée ce qui se passait entre la Bataille Finale et le fameux "19 ans plus tard". Du coup, j'ai fini par décider que j'allais raconter ça moi-même (même si je n'égalerais jamais le génie de Rowling loin de là... Bénie soit elle d'ailleurs) mais pas du point de vue des personnages principaux. J'ai plutôt pris deux personnages que j'aime beaucoup, mais qui sont assez méconnus... Et c'est ça qui me plait car je peux en faire ce que je veux ! Je vous présente donc un après-guerre sombre qui n'est pour l'instant qu'un OS... Je verrais si j'ai le courage d'écrire la suite ou si OS il est, OS il restera !
Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à la grande J.K Rowling, seule l'histoire est de moi.
Bonne lecture !
La guerre était finie. Le mage noir avait été définitivement défait par celui que les médias appelaient aujourd'hui "Le sauveur du monde sorcier". Les mêmes médias qui lui crachaient à la gueule quelques années plus tôt. Cependant, il était de nature publique que Harry Potter avait toujours été trop gentil, naïf malgré les horreurs qu'il avait vécu. Ainsi, après plusieurs mois, la génération dorée des gagnants de la guerre, se pavanaient dans toutes les pages des magazines people sorciers. Peut-être pour oublier les pertes, les massacres et les pleurs. Mais ils ne nous intéressent pas. Je pourrais, certes, vous raconter comment Hermione Granger sourit devant les photographes, mais se drogue aux médicaments de son monde d'origine pour échapper à ses démons. Je pourrais vous décrire comment Neville Londubat parade dans les clubs branchés avec une fille différente à son bras toutes les semaines. Je pourrais vous exposer le silence dans lequel s'est retranché Luna Lovegood et ses yeux qui ont perdu la flamme de folie douce qui les habitaient. Mais chacun gèrent ses cauchemars personnels différemment. Qui sommes-nous pour juger ?
Cependant, je n'ai pas envie de vous parler d'eux. D'autres le font bien mieux que moi. Pour une fois, j'aimerais qu'on se tourne du côté des perdants. De ceux qui ont subi la guerre, mais qu'on a oublié. Les emblèmes de cette guerre, eux, on les expose, on les montre pour le meilleur ou pour le pire, tout dépend de leurs camps. On honore les morts, on soigne les blessés physiques... Mais on se fout des autres. Ceux qui ne brillent pas sur le papier glacé et qui n'ont pas subi les conséquences de manière visible. Les piétinés. Les opprimés. Les oubliés.
Laissez-moi vous présenter deux d'entres eux. Deux oubliés de la procédure d'extermination sociale des "méchants". Voici Daphnée Greengrass et Terence Higgs. Fille et fils de mangemorts. Enrôlés dans les rangs. De gré ou de force ? Qu'est ça peut faire aujourd'hui ? Ils faisaient partie du camp de Voldemort. Ca suffit à les classer comme indésirables non ? Et pourtant ils ont réussi à passer entre les mailles du filet. Maintenant je vous invite. A quoi me demandez-vous ? Et bien à partager quelques instants du quotidien de ces deux êtres déchus.
Terence, assis contre le mur fissuré et crasseux de leur taudis, observait sa compagne de galère. La clope au bec, il la regardait, défoncée qu'elle était à observer le plafond défoncé et jaune pisse comme si c'était le chef-d'oeuvre d'art de la chapelle Sixtine. Et une nouvelle fois il se demandait comment ils en étaient arrivés là. A partager cet appart comme deux potes alors qu'ils se connaissaient à peine un an plus tôt. Mais la guerre était passée par là. La guerre les avaient détruits. Elle leur avait prit beaucoup puis était repartie en les meurtrissant bien comme il faut au passage. Les deux meilleures amies de Daphnée, Pansy Parkinson et Tracey Davis, étaient mortes sur le champ de bataille pour une cause en laquelle elles ne croyaient pas. Du moins, elles n'étaient pas prêtes à mourir pour elle. Lui avait perdu son ancien capitaine de Quidditch, Marcus Flint avec qui il était très proche ainsi que Graham Montague et Adrian Pucey son... Ouais ben maintenant qu'il était mort il pouvait le dire hein. Son amant. Adrian n'avait jamais assumé. C'était contre-nature selon lui. Pourtant, ils s'aimaient. Leur amour n'avait pas vraiment des allures de roman à l'eau de rose, mais portait plutôt les sombres atours du secret amer, des reproches voilés et des mots crus. Mais cela ne signifiait pas que le monde de Terence ne s'était pas écroulé lorsqu'il avait retrouvé Adrian sous les décombres. Alors, avait commencé sa longue descente aux enfers en compagnie de Daphnée qu'il avait apprit, à connaître dans les rangs des mangemorts. Il ne l'avait vu que comme une gamine perdue qui tentait de jouer les bravaches. Aujourd'hui, elle n'était plus qu'une ruine fatiguée qui tentait d'atteindre les étoiles avec l'aide de quelques grammes de poudre blanche. Mais les étoiles étaient bien trop hautes et Daphnée avait perdue ses ailes depuis longtemps.
Un rire éraillé le ramena à la réalité. Il fixa Daphnée qui riait comme une folle en observant le plafond, une expression de joie pure et enfantine fixée au visage. Si on avait pu retirer le son, Daphnée aurait ressemblé à un ange avec son visage détendu, ses longs cheveux blonds éparpillés autour d'elle et sa position d'étoile sur le matelas. Mais Terence savait que tout ceci n'était qu'un masque et que lorsque les effets de la drogue se dissiperaient, Daphnée redeviendrait une boule de désespoir sombre, de pensées noires et dévastatrices et de cris occasionnels mais perçants. Jusqu'à la prochaine dose. Le jeune homme savait qu'il était inutile de demander à la blonde pourquoi elle riait ainsi. La seule chose qu'elle ferait serait de le regarder d'une façon étrangement lucide comme un adulte regarde avec tendresse un enfant qui ne peut tout comprendre. Elle lui pointerait simplement le plafond craquelé, taché et repartirait dans sa contemplation. C'était toujours comme ça.
Alors, sans un mot il attrapa la bouteille de whisky Pur-Feu posée par terre et alla s'étendre aux côtés de Daphnée. Il prit plusieurs grosses gorgées de la boisson, manquant de s'étouffer, provoquant un nouveau rire légèrement hystérique chez la blonde. Il ne ressentit pas l'alcool qui pénétrait ses humeurs, envoyant un coup d'adrénaline dans ses veines et détendant son visage. Il observa le plafond fasciné à son tour. Le jeune homme n'avait jamais très bien tenu l'alcool et les effets de l'héroïne chez Daphnée étaient semblables aux effets que pouvaient avoir l'alcool sur Terence. Ils restèrent figés ainsi à observer le plafond durant dix bonnes minutes et Terence finit par éclater de rire à son tour. Un rire tout aussi fou que celui de Daphnée, un rire quasi sarcastique et qui suintait un désespoir à peine contenu. Car Terence venait de comprendre les raisons des rires de Daphnée chaque fois qu'elle observait ce putain de plafond craquelé dont les fissures sombres et les tâches jaunâtres pouvaient évoquer leurs vies. Leurs putains de vies, détruites, piétinées, leurs êtres fendus de part en part, leurs consciences étiolées, ravagées. Ce plafond dégueulasse représentait ce qu'ils étaient, leurs passés, leurs blessures et leurs avenirs qui seraient à coup sûr, tout aussi sombres que le reste. Alors, Terence riait encore et encore, comme un vieux disque rayé qui produisait le même son aigre et dérangeant en boucle. Daphnée l'observa avec un grand sourire, trop grand pour son visage, tellement grand qu'il en devenait effrayant. Ou alors, c'était juste la perception de Terence qui changeait avec l'aide de l'alcool. Il finit par dire d'une voix rauque et cassée :
"-Je crois que je commence à comprendre...
-Alors, c'est que tu deviens fou.", répondit sereinement Daphnée, son étrange sourire toujours présent.
Ils reportèrent leurs regards sur le plafond et Terence songeait aux paroles quasi sibyllines de l'ancienne Serpentard. Devenait-il effectivement fou ? Ou peut-être l'était il déjà. De toute façon, même s'il ne l'était pas, il était en sérieuse phase de le devenir. Purée même ses pensées n'avaient plus aucun sens. Les mots s'entremêlaient, formant des phrases incompréhensibles qui seraient sans doute sorties comme des balbutiements s'il les avaient prononcées à voix haute. Mais dans un contexte comme celui-ci, dans un univers tel que celui qui les entouraient, être fou ne valait-il pas mieux ? Oublier les morts, les blessés, les actes, le sang, les larmes... Et simplement scruter le plafond défoncé d'un appart miteux jusqu'à ce que l'overdose arrive et que mort s'en suive.
Bon ? Pas mal ? Mauvais ? Je dois me pendre ?
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et si vous aimeriez une suite ou des fragments de la vie de Daphnée (c'est pas la bonne orthographe je sais... Mais j'arrive pas à l'écrire autrement) et Terence !
A bientôt !
