Détective Conan appartient à Gosho Aoyama. Sinon, Masumi n'existerait pas.
Avant toute chose, ceci est bien une fanfiction dans le western japonais. L'histoire se déroule en plein cœur du 19e siècle. Certains reconnaitront la ville de Red Dead Redemption, c'est bien un clin d'œil. ;)
Attention ! Conan Edogawa a ici seulement 15 ans (oui, à cet âge, on pouvait déjà être un très bon cow-boy !) tandis que le shérif en a quasiment le double. De nombreux personnages apparaitront, OOC (langage western), dans un cadre moins humoristique que Sunset (mais quand même un peu) et une enquête.
J'espère que ça vous plaira. :)
Armadillo
Avis de recherche
C'était un petit coin tranquille, un village sans intérêt qui n'était pas tant visité que ça par les vagabonds du coin, et sa présence sur la carte du continent était tout de même exceptionnelle.
Armadillo. Le nom du petit coin qui logeait tout de même pas moins de 50 habitants, ne comptant pas les animaux présents dans les écuries, logements ou à l'air libre. Un petit patelin, certes, mais plus calme que les environs, la population japonaise préférant se sentir plus en sécurité dans les terres hautes gardées de la capitale : Blackwater. De nos jours, on l'appelait plus souvent « Tokyo », un nouveau nom qui ne plaisait pas beaucoup.
À peine six heures sonnait que le soleil tapait déjà sur les terres encore assombries de la région. Du sable recouvrait les étendues sauvages dominées par les animaux qui s'y regroupaient, ou les plus courageux des cow-boys qui osaient s'y aventurer. C'était en bas d'une grande falaise, près d'un lac, et proche d'une forêt menant aux montagnes enneigées qu'Armadillo avait été construite, de quoi faire rêver les nouveaux habitants qui emménageaient dans la ville. Et le système de sécurité de cette dernière reposait sur le Shérif et les chasseurs de primes.
L'un d'entre eux, le plus jeune et frimeur, Conan Clanton, entra dans le saloon au cœur de la ville. Ce dernier s'avança, chapeau sur la tête, étoile sur la veste marron virant au rouge qui reposait sur sa chemise bleue, épi de blé dans la bouche, jusqu'au comptoir.
— Billy, cette fois, je veux quelque chose de fort, demanda le cow-boy en s'installant.
— Tu sais bien que je peux rien te donner de fort, Dogies*, répondit le barman.
Le chasseur de primes leva un sourcil.
— Hey, ce genre de loi, ce sera peut-être utile en 2015, mais là j'ai soif, alors sert moi du fort ! beugla Conan.
— Il y a la bassine des chevaux dehors, répliqua Billy. Des rires résonnèrent dans le saloon. « Ce sera assez fort pour toi, ils ne lavent jamais le bois, ça pourrit et ça donne du gout, Dogies. »
Un tir stoppa net le barman. Le chiffon qu'il utilisait pour frotter encore et encore le même verre depuis 5 minutes tomba sur le bois sec du comptoir sur lequel ses coudes étaient posés.
Clanton ne plaisantait pas. Son regard en dit tant sur la réponse qui l'avait fortement déplut. Retroussant ses manches, Billy s'avoua vaincu et se décidé enfin à lui servir le verre que demandait le garçon. Une mousse remplissant le verre entier, pour évacuer la dure nuit qu'il venait de supporter sur ses petites épaules d'adolescents.
Jeune, mais prodige, il avait été le meilleur tireur de son université. Une étude qui l'avait mené en revanche sur les dangereuses terres du Far West nippon, mais du côté d'Armadillo et Blackwater, plutôt que vers l'ouest profond. Excellent tireur au colt, ce dernier se servira de son Remington 1875 pour abattre les cibles qui lui étaient confiées.
— Billy, dis-moi, est-ce que tu as déjà entendu parler de cet homme qu'on appelle Gin ? demanda soudainement Conan.
— Pff, c'est qu'une rumeur, et beaucoup d'histoires différentes existent à ce sujet, cow-boy, répondit-il. « Et avec des chasseurs comme toi, ce type n'aurait pas atteint les frontières jusqu'aux autres régions du pays. »
« Le hors-la-loi le plus dangereux. Celui qu'on surnomme l'invisible. »
— Tu m'payes comment Clanton ? s'étonna Billy.
Il sourit.
— Ta la bassine dehors au cas où tu voudrais du fort pour te réconforter de la mousse gratuite que tu m'as faite, ironisa Conan. Plusieurs personnes ricanèrent. « Adios les clowns. »
Le chasseur de primes sorti du saloon.
Son verre terminé, et le soleil frappant son visage, le jeune cow-boy s'imaginait pouvoir s'allonger dans son lit, souffler la bougie qui éclairait sa pieuse chambre, et profiter d'une à deux heures de repos bien mérité, mais décidément le destin en avait décidé autrement, rappelant à Conan que son travail l'obligeait à répondre présent.
Deux hommes, des mercenaires travaillant pour les autorités sans doute, l'attrapèrent par le bras et le tirèrent dans la rue. Heureusement, ce dernier évita par justesse le fumier qui reposait près d'une diligence.
— C'est des manières ? s'écria Conan. « Je vais prévenir les autorités pour enlèvement d'enfants. »
— Nous sommes les autorités, petit putois, répondit l'un des gars. « On t'emmène faire une petite balade. »
— Généralement pendant une balade on regarde le paysage, là j'ai la tête pointée vers le sol, vernis d'amygdale inu-
— Ferme-là tu veux.
Clanton ne pouvait rien faire.
La force des deux hommes était si grande. Si vite, il se retrouva sur une chaise, dans le bureau du shérif. Un homme en chemise marron, chapeau beige, colt à la ceinture, winchester dans le dos, et bien d'autres...
— Vous savez, un jour, quelqu'un dans ce monde inventera la politesse.
— Attend, dit le shérif.
Il s'approcha d'une cellule avec un condamné à l'intérieur. Le shérif, appelé Shuichi Medson comme il pouvait le lire sur son bureau, ouvrit la porte en fer et cogna violemment le prisonnier.
— Je t'ai dit de te taire, morve de buffle, grogna Medson. Assommé, l'homme tomba raide sur le sol. « La politesse comme tu dis devrait s'appliquer à ces crapules aussi, sérieusement. »
— Tu viens de le cogner ou je rêve ?
— Non, je l'aidais à digérer, répondit Shuichi.
— En frappant son estomac ?
— C'est radical comme solution, et ça soulage mes tympans.
Conan leva un sourcil.
— Et tu crois —
— Tu tiens vraiment à ce qu'on en arrive là ? dit Medson en levant le ton. Ses poings se posèrent sur son bureau de bois qui décolla du sol.
Le chasseur de primes fit signe de tête pour répondre. Un « non » bien silencieux...
Le shérif sourit en guise de réponse. Ce dernier trouva dans le tiroir de son bureau, invention utile pour ranger des affaires, une feuille de papier usé avec u visage dessiné sur celle-ci.
Conan ouvrit grand les yeux.
— Cet homme est l'acolyte de ce tristement célèbre Gin, dit Medson. « Un certain Vodka, un pauvre chien qui le suit partout. Tu vas m'aider à coincer ces deux bandits. »
— Et je gagne quoi en échange ? demanda Clanton.
Shuichi leva un sourcil.
— Une belle récompense, promit-il.
* = Dogies est un moyen de parler des jeunes veaux sans mère perdu dans un troupeau. En l'occurrence un jeune Conan sans parents, perdu en ville. Le barman se moque juste de lui ironiquement.
