En ce moment, je regarde le playthrough de Bob Lennon sur le jeu vidéo Mad Max, et j'ai fait un rêve où Natsu et Gajeel se retrouvaient dans cet univers... J'ai trouvé que ça leur allait tellement bien que j'ai décidé d'en faire une petite fanfic. Sans pour autant en faire un crossover, l'univers de Mad Max me sert simplement d'inspiration. Et puis j'adore ce pairing, et il est plutôt rare :)
J'écris cette histoire en parallèle avec un Gratsu, Le Feu et la glace. Cette histoire-là sera très probablement beaucoup moins imposante. Mais j'ai un compagnon qui s'amuse beaucoup à me suggérer des idées de fanfic qui ont tendance à me séduire... Et oui, une troisième fanfic sur Fairy Tail se profile... Un crossover très, très improbable. Genre un grand classique de la littérature fantasy mixé avec Fairy Tail... Je posterai sans doute bientôt un chapitre test si je trouve le temps de l'écrire : restez branchés !
En attendant, je teste cette histoire-là, j'espère que ça vous plaira :)
Vos avis, remarques et commentaires en tout genre sont plus que les bienvenus !
I walk a lonely road
The only one that I have ever known
Don't know where it goes
But it's home to me, and I walk alone
[Greenday, Boulevard of Broken Dreams]
I
Natsu jeta un coup d'œil dans le rétroviseur et enfonça la pédale de l'accélérateur. La voiture bondit en avant dans un rugissement de moteur, soulevant un épais nuage de poussière mêlé de fumée. Son taux d'adrénaline monta en flèche. Il serra ses mains moites sur le volant, ignorant les gouttes de sueur qui coulaient sur ses tempes et ses joues parsemées de taches d'huile de moteur.
Il avait repéré deux véhicules dans son sillage. S'il les laissait l'approcher, il était mort.
Il transportait six jerricans d'essence dérobés dans un camp de fortune à la faveur de la nuit... Personne ne l'avait vu faire, et il doutait que ses poursuivants viennent du camp qu'il avait dépouillé. Non, ceux-là étaient de simples détrousseurs, probablement à la solde du boss de la région. Natsu s'aventurait rarement aussi loin du territoire de Luxus Draer, pour qui il travaillait. Mais, même pour un été en plein apocalypse nucléaire, les temps étaient durs, et Natsu avait dû pousser l'expédition jusqu'en territoire ennemi.
Décision dont il était en train de payer le prix.
« Ok, garde ton calme », murmura-t-il en s'accrochant au volant.
Natsu préférait travailler seul, mais les longues heures passées sur la route lui avaient donné la sale habitude de se parler à lui-même.
« Tu peux soit les semer dans le désert, soit les arroser d'un petit déluge de flammes façon Natsu. »
Il opta pour la seconde option.
Il lâcha l'accélérateur et laissa les poursuivants combler l'écart. Puis, il donna un petit coup de volant pour se placer devant l'un des véhicules et enclencha une manette à la droite du volant. Un geyser de flammes jaillit à l'arrière, engloutissant le véhicule visé.
Natsu grimaça un sourire sadique. Il avait inventé et fabriqué lui-même ce système de lance-flammes, qui faisait sa fierté. Avec lui, il se sentait presque invincible. Presque.
Le deuxième véhicule remonta à sa hauteur et le heurta violemment par le côté, manquant de l'éjecter du siège. Natsu rétrograda, puis enfonça de nouveau l'accélérateur. Il jura entre ses dents quand le troisième poursuivant le rattrapa par la gauche. Il tourna la tête et se figea en se retrouvant face à face avec la gueule noire d'un fusil à pompe pointé sur lui. Il freina brutalement, mais le truand sortit la moitié de son corps par la fenêtre et visa... Il tira.
La balle manqua Natsu mais fit voler le pare-brise en éclats. Il perdit le contrôle du véhicule. Un hurlement de pneus retentit, puis un choc violent lui fit perdre connaissance.
II
« Il est pas d'ici », constata une fille aux cheveux teints en bleu vif. Elle se pencha sur le visage ensanglanté du jeune homme inconscient, puis examina le tatouage en forme de poing auréolé d'éclairs qui ornait son biceps droit.
« D'après ce symbole, reprit-elle, je dirais qu'il bosse pour l'homme de foudre.
— Il est loin de chez lui », remarqua l'un de ses acolytes, un jeune homme à l'air sombre qui arborait un tatouage rouge vif sur la pommette droite.
Le troisième, un homme de carrure massive au visage dissimulé sous un curieux casque d'allure médiévale, déploya sa longue langue en souriant d'un air sardonique.
« Le boss le voudra sûrement vivant, pour en tirer des infos », dit-il.
La fille aux cheveux bleus fit la moue.
« Vous êtes sûrs ? Il a failli me faire griller vive, j'ai pas tellement envie de me montrer compatissante...
— Jubia, fit calmement le jeune homme aux cheveux bleus. On est en guerre : les infos passent avant la vengeance.
— Jellal a raison, acquiesça l'homme au casque. En plus, c'est ingénieux, son lance-flammes... Il pourrait nous en fabriquer. »
Jubia haussa un sourcil dédaigneux.
« On n'a pas besoin de ça, Bixrow. On est les meilleurs. »
L'autre se contenta de rire.
« Quoi qu'il en soit, reprit Jellal, on le ramène avec nous. Lui et les jerricans qu'il transporte, évidemment. Le boss voudra aussi sûrement récupérer la bagnole, mais après ce qu'elle a pris, elle aura besoin des bons soins du mécano. Au boulot, les gars. »
III
Gajeel était content de sa prise. Ils avaient réussi à capturer un homme appartenant à son plus grand rival, Luxus Draer. Et pas n'importe lequel : apparemment, le petit jeune aux cheveux rose avait inventé un mécanisme particulièrement ingénieux de lance-flammes, comme en témoignaient les sourcils roussis de Jubia – la pauvre était toujours furieuse.
Gajeel s'approcha de la cage dans laquelle il avait placé le jeune homme. Celui-ci... « boudait » était le terme exact. Comme un enfant vexé d'avoir été interrompu pendant sa récréation. Gajeel haussa un sourcil.
« Quel est ton nom ? demanda-t-il de sa grosse voix lourde d'agressivité.
— Va te faire foutre ! » fut la réponse immédiate.
Gajeel considéra son prisonnier. Il n'était pas vraiment énervé, mais un peu intrigué.
« Tu sais comment on m'appelle, par ici ? »
Natsu détourna la tête, lui opposant un silence indifférent.
« On m'appelle le Dragon d'Acier.
— Parce que t'as une grande gueule et une obsession pour le métal ? » rétorqua l'autre aussitôt.
Gajeel ne put s'empêcher d'éclater de rire.
« Hé, Pinkie. Est-ce que tu te rends compte de la gravité de ta situation ? La seule raison pour laquelle tu es encore en vie, c'est parce que tu as des infos qui m'intéressent.
— Tu crois pouvoir négocier avec moi ? Mon patron, c'est Luxus. Dragon d'Acier ou pas, j'ai rien à te dire. »
Gajeel observa son prisonnier avec intérêt.
« Pourquoi pas ? Qu'est-ce qu'il a fait pour mériter ta loyauté, hein ? »
Natsu dissimula un sourire sarcastique dans l'ombre de ses cheveux rose.
« Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda Gajeel d'une voix grondante.
— Ça veut dire, commença Natsu avec le même sourire, que tu crois crois avoir le contrôle, mais que je ne serai jamais ton esclave. »
Gajeel sourit de toutes ses dents.
« Continue à te raconter ça, dit-il doucement. Tu finiras par parler. »
Pinkie le gratifia d'un sourire insolent d'une insouciance impressionnante. Gajeel se demanda si le petit jeune ne comprenait pas ce qui était en train de se passer, ou bien s'il refusait de l'accepter.
« Comment tu crois pouvoir te sortir de là, Pinkie ?
— Je m'en fous ! » s'obstina l'autre.
Ne se rendait-il pas compte qu'il jouait sa vie ? Gajeel avait du mal à comprendre ce qui motivait une attitude aussi bravache, mais il devait bien admettre que ça lui plaisait. Ça lui plaisait même un peu plus qu'il n'était raisonnable. Mais enfin, après tout, c'était lui le chef, ici. Rien ne le forçait à se montrer raisonnable.
IV
Le lendemain, Gajeel revint tourmenter son prisonnier. Il voulait voir jusqu'où il était prêt à aller.
Pinkie ne semblait pas avoir bougé du tout depuis la veille. Toujours assis, les jambes repliées contre sa poitrine, les bras croisés d'un air boudeur.
« Hey, dit Gajeel en s'approchant. J'ai une proposition à te faire. »
Pinkie ne le regarda même pas.
« Je peux te rendre la vie plus facile, tu sais », ajouta Gajeel.
À ces mots, Pinkie s'anima. Un sourire sardonique se peignit sur ses traits juvéniles.
« Ah ouais ? Je croyais qu'il était question de ma vie tout court, pas du confort dans lequel je la vivrais. »
Gajeel se mordit la lèvre inférieure. Touché. Il ne fallait pas se laisser démonter, cependant. Ne pas se montrer en position de faiblesse. Le jeune qu'il avait capturé possédait apparemment une forte personnalité dominante. Ce serait difficile à briser, et Gajeel n'était même pas sûr d'en avoir envie. Il pouvait, en revanche, montrer à Pinkie qu'il avait affaire à un autre mâle alpha.
Il sourit largement.
« D'accord, j'ai peut-être décidé de ne pas te tuer. Mais en attendant, c'est toujours toi qui te trouves dans une minuscule cage, à attendre mon bon vouloir. »
À cela, l'autre se contenta de répondre par un grognement.
« Du coup, continua Gajeel, il ne dépend que de toi d'améliorer ta condition. »
Pinkie releva la tête et darda sur lui un regard plein de défi.
« Allez, crache-le ! Tu veux quoi ? Que je te suce ? »
Gajeel fit de son mieux pour dissimuler sa surprise. C'était à peu près ce qu'il avait en tête. Il était donc aussi peu subtil que ça ?!
Pinkie remarqua son trouble et sourit de nouveau, mais étrangement, son sourire était presque dénué de sarcasme.
« Je peux faire ça. Ça sera pas la première fois. C'est pas la mer à boire. Enfin, façon de parler... »
Il éclata de rire.
Gajeel en resta muet. Il ne s'attendait pas à ce que Pinkie soit aussi direct.
« Luxus, tu l'as sucé aussi ? C'est ça qu'il faut pour obtenir ta loyauté ? » demanda-t-il pour tester les limites de son prisonnier. Si quelqu'un avait insinué une chose pareille sur son propre compte, il en aurait été aveugle de rage.
Mais pas Pinkie. Il se contenta de rigoler doucement.
« Bah ouais, je l'ai sucé. Pas une question de loyauté : une question de survie. J'suis étonné qu'un type comme toi trouve pas ça évident. Tout le monde s'entretue. Faut bien s'attirer des faveurs.
— Et... Que penses-tu de t'attirer les miennes ? »
Pinkie haussa les épaules d'une manière désinvolte qui vexa profondément le Dragon d'Acier.
« Si c'est ce qu'il faut... » marmonna le jeune homme.
Gajeel frissonna. Et voilà, il était outré. Lui, outré ! Et puis quoi, encore ? Il réalisa qu'il s'était laissé manipuler par son prisonnier comme le plus bleu des bleus. Comment avait-il pu laisser cela arriver ?! Pinkie avait beau être celui dans la cage, c'était lui qui avait l'impression qu'on jouait avec lui.
Il fronça les sourcils et observa son prisonnier plus attentivement. Une peau halée, des cicatrices partout sur le corps comme des emblèmes de guerre, des lèvres pulpeuses, de grands yeux en amande, des pommettes hautes et discrètes, un déluge de cheveux indisciplinés d'un rose insolent.
Merde. Il était vraiment séduisant.
Gajeel soupira entre ses dents. Il chercha une réplique bien sentie à envoyer à Natsu, mais il ne trouva rien.
Du coup, il fit demi-tour et s'éloigna à pas vif en jurant à voix basse. Finalement, il n'était pas si sûr que ça d'être content que Jellal, Jubia et Bixrow lui aient déniché ce spécimen.
V
Le lendemain, le vacarme d'une engueulade tira Gajeel de son sommeil. Il grogna en se frottant les yeux.
Quoi, encore ? pensa-t-il, déjà exaspéré à peine la journée avait-elle commencé.
Il se leva, enfila un pantalon et ses grosses bottes cloutées, puis alla voir qui donc avait provoqué ce réveil en fanfare. Il sortit de son abri – ça avait beau être le plus grand et le plus propre, c'était toujours un ramassis de débris rouillés – et marcha dans la cour sous le soleil de plomb.
À sa droite, Grey, le mécano, venait de sortir du bolide de Natsu, et hurlait des insultes au prisonnier qui n'était pas en reste, les deux mains serrées sur les barreaux de sa cage.
« Touche pas à ma bagnole, espèce de dégénéré ! gueulait Pinkie.
— Va te faire enculer, espèce de sauvage ! Je touche à ta bagnole si j'ai envie, c'est pas comme si t'allais m'en empêcher, abruti !
— Si tu reposes les mains sur cette voiture, je jure que je vais te démonter jusqu'à ce qu'il reste que des pièces détachées de ta grande carcasse !
— Et si tu la fermes pas, je te fourre ce pot d'échappement dans la gorge !
— Essaie un peu, mécano de mes deux !
— Ça suffit ! hurla Gajeel en s'interposant entre les deux. Grey, arrête de répondre à ses provocations et finis ton putain de boulot ! Et toi, Pinkie, fais gaffe à ta grande gueule.
— Pourquoi ? Tu veux des infos, nan ? Alors je crois pas que tu vas toucher à 'ma grande gueule'. »
Gajeel frissonna d'exaspération, tout en retenant un sourire. Il n'y pouvait rien : il aimait son aplomb insolent, et il n'avait pas vraiment envie de l'amocher... Cela dit, il fallait qu'il fasse respecter son autorité. Et à en juger par la tête que tirait Grey, s'il ne réagissait pas, son meilleur mécano allait péter un câble. Il soupira. Pinkie était dans une cage, et déjà, il travaillait à saper son autorité en provoquant ses hommes. Il devait faire quelque chose. Mais quoi ? Il n'avait pas envie de lui faire du mal. Il fallait trouver autre chose, un moyen de pression quelconque, pour que Pinkie reste à sa place.
Il devait le faire sortir de cette cage, réalisa soudain Gajeel. Plus il resterait là-dedans, plus il deviendrait hargneux. Il devait lui donner quelque chose.
« Ok, Pinkie, dit-il en s'approchant de la cage. Tu as la rage, je te comprends. Que dis-tu de ça : je te laisse sortir, tu bosses un peu pour moi, tu n'agresses pas mes gars et tu te tiens à carreau. Tant que tu feras ça, je te garantis ta sécurité et deux repas par jour. T'en penses quoi ? »
Pour la première fois, Pinkie parut considérer ses paroles avec sérieux.
« Acceptable, marmonna-t-il finalement. Mais fais en sorte que ce connard de mécano s'approche pas trop de moi.
— Entendu. Tu vas me dire comment tu t'appelles, maintenant ?
— Natsu. Et avant que tu poses la question : si tu me donnes une raison de t'être plus loyal qu'à Luxus, j'y penserai. Avant ça, on est en période d'essai, compris ? »
Gajeel le fixa, sidéré. Natsu prenait le dessus, alors même qu'il n'était techniquement pas en position de négocier. Et ça marchait, putain ! Gajeel avait envie de marchander avec lui, envie de... s'attirer ses faveurs. Quel idiot il faisait.
Et pourtant, tout en déverrouillant la cage, Gajeel se dit que ce n'était peut-être pas plus mal : depuis quand ne l'avait-on pas regardé dans les yeux avec une pure expression de défi ? Depuis quand ne l'avait-on pas secoué un peu ? Être un chef de bande, ça équivalait à profiter de nombreux avantages, mais le pouvoir, c'était lassant : rien de mieux qu'un challenger pour redonner du piquant à sa vie.
