"The Dress"
by Ruth M King
Auteur : Ruth M. King
Traducteur : Aybarra
Catégorie : Romance/Drame
Pairing : Sam/Jack
Résumé : une robe, une soirée…
Rating : essentiellement PG
Spoilers : aucun
DISCLAIMERS: Stargate SG1 is the property of MGM, Showtime, Double Secret and Gekko etc. I'm just playing for a while !
Note du traducteur : début d'une trilogie constituée de 'The dress', 'Mockingbird song' et 'New dawn'. Ne vous laissez pas rebuter par l'intitulé 'drame' : la trilogie se termine bien ! lol.
Bon, en ce moment je suis en pleine période Ruth ... donc attendez-vous à pleins d'autres traductions de ses fics : « Save the last dance », « Alternate days », « What more in the name of love », « Where do we go from here ? », « Waiting »... bon, j'arrête là la liste, lol
Un grand merci à Sam star et à Bibiche pour leur aide.
Je n'ai pas eu de réponse de Ruth à mes emails. Je publie donc cette traduction sans son autorisation. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop...
Bonne lecture !
ooOoo
« Mon Dieu ! Je suis contente d'avoir sauté le dessert, » murmura Samantha Carter alors qu'elle se forçait à rentrer dans la petite robe noire. C'était la faute de Janet. Les deux femmes étaient allées faire les magasins ensemble et c'était la doctoresse qui avait persuadé Sam de choisir quelque chose d'un peu plus osée que ses tenues habituelles.
Sam se glissa dans une paire de chaussures noires à talons et se regarda dans le miroir pour admirer le résultat. Elle devait reconnaître que la robe n'était pas trop mal… même si la jupe était un peu courte. Au moins, c'était une robe, pas un treillis. Parfois, elle se demandait si le personnel du SGC s'était aperçu qu'elle était une femme. Elle se sourit à elle-même. Cette tenue devrait tourner quelques têtes quand elle sortirait de la base.
Plaçant un pied sur le banc, elle souleva le bord de la jupe et fit un dernier ajustement à son bas… lorsque la porte des vestiaires s'ouvrit. Sam tourna vivement la tête le Colonel O'Neill se tenait dans l'embrasure de la porte, sa mâchoire inférieure allant s'écraser au sol. Elle se releva précipitamment et remit la robe en place. Tentant de paraître nonchalant, O'Neill croisa les bras et s'appuya sur un des casiers. Sam se sentit rougir lorsque son regard caressa lentement son corps de bas en haut et de haut en bas, s'attardant sur ses longues jambes. Elle prit conscience qu'une bonne partie était exposée et le colonel était visiblement du genre à aimer cela.
« Vous allez dans un endroit spécial, Major ? » demanda-t-il.
« Je sors, » répliqua Sam. Elle était froissée par le fait qu'il l'ait surprise dans une situation gênante.
« Oh… vous sortez ? »
« J'ai un rendez-vous. Ca arrive. »
« Quelqu'un que je connais peut-être ? »
« Peu probable. »
En fait, Sam, elle-même, ne le connaissait pas. Janet avait arrangé le coup et avait refusé d'accepter non comme réponse. Sam n'avait pas vraiment été très enthousiaste. Après tout, elle avait une assez bonne idée de qui était son homme parfait, et tout homme que Janet dénicherait ne soutiendrait probablement pas la comparaison.
« Donc, c'est un rendez-vous arrangé, » remarqua-t-il.
Comment diable savait-il ? En fait, que faisait-il à faire irruption ainsi sans frapper ? Sam referma son casier en le claquant et se dirigea vers la porte. Jack l'arrêta en plaçant sa main sur son bras.
« Je ne savais pas que vous étiez aussi désespérée, » dit-il avec un grand sourire.
Parfois, Jack O'Neill pouvait tout simplement être agaçant, mais sa dernière remarque avait dépassé les bornes et il était devenu exaspérant.
« Savez-vous quand était la dernière fois ? Tout le monde ici semble penser que j'ai une zone d'exclusion autour de mon corps. Et vous n'aidez pas, » lui cria Sam.
« Quoi ? »
« Vous jetez des regards noirs à tout homme qui s'avise de regarder dans ma direction. »
« Ce n'est pas vrai. »
« Personne ne m'a invitée à danser à la soirée de Noël parce qu'ils pensaient que vous alliez les tuer. »
« C'est des co… pas vrai. »
'Pas tuer… blesser sévèrement,' pensa-t-il. Peut-être était-il un peu égoïste. Juste parce que Carter et lui ne pouvaient pas être ensemble n'était pas une raison pour… Il jeta à nouveau un coup d'œil à ses jambes. Rayez cette pensée. Il ne voulait pas que ces jambes soient enroulées autour de quelqu'un d'autre que lui. Alors, qu'allait-il faire pour cela ? Que pouvait-il faire pour cela… arranger rapidement une urgence extra planétaire… ou la pousser contre les casiers et…
« Mon Colonel ? » le questionna Sam, baissant les yeux sur la main qui tenait toujours son bras. Ses doigts reposaient avec douceur sur sa peau, mais il ne la retenait pas physiquement. C'était un arrêt mental son contact l'avait empêchée de s'éloigner.
« Oh, c'est vrai, oui… passez une bonne soirée, Major, » marmonna-t-il. O'Neill lâcha son bras. « Major, » ajouta-t-il, essayant de se reprendre.
« Oui, monsieur ? »
« Je pense que vous avez oublié de mettre votre pantalon. »
« C'est une robe, Monsieur. »
« C'était juste pour dire. »
Sam sourit simplement en passant à côté de lui pour s'engager dans le couloir. Alors qu'elle s'éloignait, O'Neill se passa une main sur le visage. Avait-elle besoin de le frôler ainsi ? Eh bien, oui, parce qu'il se tenait sur son chemin et que la porte n'était pas si large que cela. Il commençait à souhaiter ne pas avoir fait irruption dans les vestiaires. Maintenant, il allait passer toute la nuit à se demander avec qui elle était et ce qu'elle faisait avec cette personne. Son esprit passait en revue des images dérangeantes. D'accord. Temps pour une longue et épuisante séances de gym. Ensuite, au moins, il pourrait justifier une douche froide.
oOo
Janet attendait Sam à l'infirmerie, également habillée de manière renversante. Le docteur offrit à son amie un sourire encourageant.
« Tu es superbe, » lui dit Janet.
« Eh bien, ça semble avoir l'effet désiré, » commenta Sam.
« Oh, vraiment ? Sur qui es-tu tombée ? »
« Le Colonel O'Neill. »
Janet croisa les bras et regarda son amie. « Tu sais ce que je vais dire, n'est-ce pas ? »
« Oui, le règlement. »
« Sam, ne pense même pas à lui. Ca ne peut finir que d'une manière. »
« Je souhaiterais juste que… »
« C'est pourquoi tu dois le sortir de ton esprit aussi vite que possible. Viens, ou nous serons en retard. »
Sam soupira intérieurement. C'était plus facile à dire qu'à faire. De tous les hommes pour qui elle aurait pu tomber amoureuse, il avait fallu que ce soit du seul qu'elle ne pouvait pas avoir. Son attirance venait probablement de là, mais Janet avait raison. Rien ne pouvait arriver, rien n'arriverait.
« Alors, comment est le mien ? » demanda Sam, essayant de paraître enthousiaste.
« Mignon, et c'est tout ce que je vais te dire… mais, plus vite nous partirons… »
« Compris, allons-y. »
Tirant à nouveau sur le bas de sa robe, Sam lia son bras avec celui du docteur et les deux femmes commencèrent à se diriger vers la surface.
oOo
C'était une colossale erreur. Sam jeta un coup d'œil à l'homme qui s'était galamment offert de la reconduire chez elle. Janet avait eu raison sur une chose. Il était mignon… et intelligent, et drôle. Il n'y avait aucune raison de ne pas l'aimer. Elle avait essayé, elle avait vraiment essayé, mais quel que soit ce qui était censé se passer ne s'était pas passé.
« Alors… ? » dit-il avec un sourire, alors qu'il se garait devant son immeuble et l'aidait à sortir de la voiture.
« Alors, » répéta Sam.
« Vous aviez mentionné un café ? »
Vraiment ? Sam ne s'en rappelait pas. Elle devait avoir bu plus de verres qu'elle n'avait pensé. Sa tête bourdonnait agréablement, mais le fait d'être dehors dans l'air frais de la nuit avait un effet dessoûlant.
« Vous savez quoi… je n'en ai pas… désolée, » s'excusa-t-elle.
« Ce n'est pas grave, je n'en bois pas. »
Il fit un mouvement vers elle, mais elle s'esquiva hors d'atteinte.
« Merci pour la superbe soirée, Bob. Appelez-moi, d'accord ? »
« Je n'ai pas votre numéro. »
« Alors appelez Janet. Bye. »
Sam laissa l'homme debout à côté de sa voiture et se précipita vers l'immeuble aussi vite que ses talons lui permettaient. C'était la dernière fois qu'elle laissait Janet lui arranger un rendez-vous. En ce qui la concernait, toute cette nuit avait été un désastre complet. Heureusement, elle était revenue à la raison avant de finir au lit avec le type. Bien qu'elle ne pût s'empêcher une pointe de regret quand elle pensa à son appartement vide et à sa solitude.
Elle tenta maladroitement d'ouvrir la porte d'entrée et commença à jurer doucement. Une main se resserra sur la sienne. Sam se retourna en colère.
« Bob, j'ai dit… »
Les dernières syllabes furent réduites à un marmonnement incohérent alors que Sam se retrouvait poussée contre le mur, la bouche d'un homme pressée contre la sienne. Elle perdit soudain le besoin de penser avec cohérence alors qu'elle se retrouvait en train de se noyer dans la sensation. Le mur était dur contre son dos, le poids de son corps pesait lourdement sur le sien. Elle pouvait sentir ses doigts meurtrir ses bras, sa langue s'enfoncer profondément dans sa bouche.
Sam s'arracha à lui.
« A l'intérieur, » lui dit-elle.
Il acquiesça silencieusement à sa demande. Attendant jusqu'à ce qu'ils soient entrés dans son appartement, avant de se saisir à nouveau d'elle. Cette fois, elle s'abandonna totalement à lui. Elle ne fut que brièvement consciente du fait qu'il avait tiré sa robe vers le bas, sa bouche descendant sur ses seins, avant que ses mains ne soient entre ses jambes. Les mains de Sam se retrouvèrent d'elles-mêmes dans ses cheveux alors que les doigts de Jack se mirent à la toucher. Elle se retrouva à se féliciter qu'il n'y ait pas eu de place pour des sous-vêtements entre elle et la robe. Ses ongles s'enfoncèrent dans son dos lorsque ses doigts trouvèrent un endroit particulièrement sensible. Un désir brutal, primaire explosa en elle et ses dents se refermèrent sur son épaule, le forçant à crier avec un mélange délicieux de douleur et de plaisir.
Sam l'examina avec un sourire féroce, avant de commencer à tirer sur son t-shirt, arrachant le doux tissu. Avec une force animale, elle le passa par-dessus sa tête, réclamant sa bouche avec la sienne alors qu'elle le poussait contre le mur. Il gronda et inversa leurs positions. Sam se retrouva à nouveau avec son dos contre la surface dure, l'utilisant comme support alors qu'elle enroulait ses jambes autour de sa taille.
Elle était à peine prête pour lui, mais elle s'en fichait. Son besoin triomphait de toutes les inhibitions qu'elle aurait pues avoir.
« Maintenant ! » lui siffla-t-elle.
« Vous êtes sûre ? » demanda-t-il, les premiers mots qu'il avait prononcés.
« Oui, au lit, maintenant ! »
Il sourit, désirant cela autant qu'elle. Ses yeux s'assombrirent de désir alors qu'il la portait dans ses bras vers la chambre.
oOo
Elle fut réveillée par un baiser doux, tendre. Sam ouvrit ses yeux bleus et regarda droit dans ses yeux bruns. Ils se sourirent.
« Petit déjeuner ? » demanda-t-il, montrant du doigt le plateau qu'il avait posé à côté du lit.
« Je ne pensais pas que tu savais cuisiner. »
Il éclata de rire et la nourrit d'une fraise, « Même moi, je ne peux pas me tromper avec des fraises et de la crème. »
« Tu sais, je vais m'attendre à ce traitement chaque fois que nous serons sur Terre, » souffla-t-elle.
« Ce sera mon plaisir… »
Prenant un autre fruit, il le plaça dans sa bouche. Puis il se pencha pour l'embrasser à nouveau. Il n'y avait rien de la passion brutale qui les avait saisis la nuit précédente. Elle pouvait voir les griffures sur son dos, et les marques sur sa peau à elle. Ils avaient complètement perdu leur maîtrise. Ce matin, elle trouva cette pensée effrayante, la nuit dernière, cela n'avait servi qu'à alimenter leur passion.
Il y avait une centaine de raisons pour lesquelles cela n'aurait pas dû arriver. Des raisons auxquelles Sam ne voulait même pas penser. Sans mentionner le fait que Janet recevrait probablement un coup de fil d'un Bob très troublé. La réalité, pour le moment, était le fait que Jack O'Neill était ici avec elle, après une nuit passée à faire l'amour, la nuit la plus incroyable de sa vie. Rien que les souvenirs furent suffisants pour…
« J'ai besoin d'une douche, » murmura Sam. S'enroulant dans un drap, elle sortit du lit.
Jack s'étendit sur le dos, croisant les bras derrière la tête. Il trouvait sa tentative de se couvrir amusante.
« Alors, qu'as-tu prévu pour le reste de la journée ? » demanda-t-il.
Elle se retourna pour le regarder, laissa le drap tomber et s'étira.
« Un léger entraînement, » lui dit-elle.
Riant, Jack se leva, et s'avança vers elle.
« Va doucement, je suis un vieil homme, » murmura-t-il.
« Je n'ai pas eu cette impression la nuit dernière, » le taquina-t-elle.
« Autant j'adorerais ça… euh… nous… euh… sommes à court de… »
« Pas de problème, je prendrai une pilule demain. »
« Si tu la joues comme ça… »
« Et apporte les fraises. »
oOo
« Je n'arrive pas à croire que tu aies été aussi stupide ! » ragea Janet.
Sam changea de position sur son siège, embarrassée. Elle n'avait aucune idée du comment Janet avait découvert. A moins que… Bob… zut, le type avait dû les voir et l'avait dit à Janet. La prochaine fois qu'elle ferait quelque chose qui était contre le règlement, il lui faudra s'assurer qu'il n'y ait aucun témoin. Au moins, elle aurait pu alors prétendre que c'était quelqu'un d'autre. Elle aurait dû prendre cette fichue pilule… Correction, elle l'aurait prise si elle n'avait pas été rappelée au SGC et s'était retrouvée coincée sur P3X559 pendant plus longtemps que prévu. Une semaine pour être précis.
« Non seulement tu couches avec ton supérieur, mais tu ne prends aucune précaution. Sam… »
« Je sais, crois-moi… et c'était juste une nuit. »
« C'est tout ce que ça prend. »
« Nous nous sommes mis d'accord que ça ne pouvait pas se reproduire. »
« Ca n'aurait pas dû se produire. »
« Janet… Je ne sais pas quoi faire. »
La faiblesse dans la voix de Sam fut une surprise. Elle ne savait vraiment pas vers qui se tourner. Janet se sentit s'adoucir un peu. Elle posa un bras autour de son amie. Jack O'Neill mériterait d'être castré. Pourquoi l'homme n'avait-il pu le garder dans son pantalon ? Il n'était pas celui qui avait à faire face aux conséquences. Pauvre Sam, elle était folle de lui depuis des années et maintenant cela. Janet se retrouva à souhaiter qu'il y ait une réponse simple. Cependant, les faits en la matière étaient clairement établis. O'Neill était son supérieur, et à moins que Sam ne veuille renoncer à son poste au SGC, ses options étaient extrêmement limitées. Et Janet se sentait partiellement responsable. Si elle n'avait pas arrangé le rendez-vous, alors le Colonel ne l'aurait pas vue dans cette robe et ne serait probablement pas allé à son appartement… Tout ce qu'elle avait voulu faire était que son amie cesse de soupirer après un homme qu'elle ne pouvait pas avoir et elle n'avait réussi qu'à les mettre ensemble.
« C'est vraiment moche, je sais. Il n'y a rien que je puisse faire ici, mais je peux te mettre en relation avec quelqu'un, » suggéra Janet avec douceur.
« Je suppose que oui. »
« Lui as-tu dit ? »
« Non. C'est mon problème, et il n'y a pas lieu d'impliquer Jack. Prends le rendez-vous, Janet. Ceci doit être fait plus tôt que plus tard. »
Sam se dégagea de Janet et se redressa. Son visage ne montrait aucune émotion lorsqu'elle sortit du bureau de Janet.
« En es-tu sûre ? » Janet s'entendit-elle demander.
« Oui… autant qu'on peut l'être. »
oOo
Le téléphone était décroché, son biper éteint, elle avait laissé la batterie de son portable s'épuiser… toutes les lumières étaient éteintes. Elle était assise seule dans son appartement. Janet avait offert de venir, mais Sam ne voulait être vue par aucun être humain pour l'instant. Elle prit lentement une autre gorgée de son verre. Le silence était oppressant. Très peu de bruit dérivait de la rue en dessous, en dépit des fenêtres qu'elle avait ouvertes. Il était tard et la ville était silencieuse. Elle aurait dû être en train de dormir. C'est ce que toute personne sensée aurait fait. Sam ne se comptait pas dans cette catégorie de la population. Si elle avait été sensée, elle ne serait pas dans ce bordel. Pourquoi Jack O'Neill ? C'était une question qu'elle s'était posée d'innombrables fois et n'avait toujours pas trouvé de réponse. Il y avait d'autres types, plus près de son âge et de son milieu. Des gars plus mignons… comme Bob. A la place elle avait perdu son cœur pour un soldat sardonique avec un passé troublé dont le seul trait qui le rachetait semblait être qu'il pouvait la faire rire.
Elle se surprit à sourire alors qu'elle pensait à lui. Même maintenant… Il se demandait probablement pourquoi elle ne s'était pas montrée au travail aujourd'hui. Janet lui avait arrangé un congé médical, mais le Colonel ne saurait pas pourquoi. Dieu merci à la confidentialité docteur-patient. Si quelqu'un posait trop de questions, l'histoire que Janet avait préparée était une petite grippe. Très propre, très nette et aucune n'aurait été plus judicieuse. Il n'y avait qu'un léger problème.
Le bruit de quelqu'un frappant à la porte la fit sortir en sursaut de son introspection. Sam s'extirpa du canapé et alla répondre. Si c'était Janet…
« Le Dr. Fraiser a dit que vous aviez la grippe, » lui dit Jack avec un grand sourire. « Puis-je entrer ? J'ai apporté de la glace. »
Il leva une boîte de Rocky Road, sachant par expérience que c'était sa glace préférée. Elle sourit et s'écarta pour le laisser entrer. Il lui tendit la glace et s'assit pendant qu'elle allait chercher une cuillère.
« Alors, vous voulez me dire ce qui ne va pas en réalité, ou vais-je simplement devoir deviner ? » demanda-t-il quand elle revint.
Elle ne put le regarder. Elle garda son attention sur la glace.
« Sam, malgré la croyance populaire, je ne suis pas aussi idiot que je le prétends. Tu n'as pas été toi-même depuis deux semaines. »
Elle ne lui répondit toujours pas. Jack prit la main qui tenait la cuillère. Une boule de glace retomba dans la boîte.
« Très bien. Premièrement, tu as vomi après avoir passé la Porte l'autre matin et, oui, je l'ai remarqué. Deuxièmement, tu as mangé d'étranges saloperies récemment. Troisièmement… tu n'as jamais eu l'occasion de prendre une de ces pilules du lendemain. Tu étais enceinte, n'est-ce pas ? » ajouta-t-il. « Pour l'amour du ciel, Sam, pourquoi n'as-tu rien dit ? Nous aurions pu trouver une solution. »
« Vraiment ? » demanda-t-elle.
« Oui. »
« Et pour nos carrières, le SGC… tout ce à quoi nous tenons ? Est-ce qu'on renonce simplement à tout ça ? »
« Sam, ceci aurait été plus important pour moi que tout le reste. Tu ne sais pas ce que j'aurais donné pour être à nouveau père. »
« Alors pourquoi es-tu ici ? »
« Parce que je ne veux pas que tu traverses cette épreuve toute seule. »
Puis, il prit la cuillère de sa main et se servit lui-même de la glace. N'importe quoi pour le distraire de dire des choses qu'il regretterait. Il avait pensé ce qu'il avait dit. Il était ici pour la soutenir. Même si elle avait pris la décision sans lui.
« Jack, » commença doucement Sam.
« Oui ? »
Il pensait qu'elle allait s'excuser… ou le jeter hors de son appartement.
« Je suis toujours enceinte. »
oOo
« Mon Général, nous avons quelque chose à vous dire, » commença Jack O'Neill.
Le Général Hammond s'adossa dans son fauteuil et croisa les bras. Il s'était attendu à cette conversation. Elle pendait depuis longtemps. Les deux officiers étaient assis à une distance respectueuse l'un de l'autre, mais il pouvait dire que leur relation avait subi un changement. Encore plus quand O'Neill prit la main du Major Carter.
« Colonel, Major… d'un point de vue personnel, je suis enchanté, mais… » commença Hammond.
« Ce n'est rien, mon Général, » interrompit Carter. « Je ne pourrai plus passer la Porte pendant un certain temps… pendant environs sept mois pour être précise. »
Les deux officiers rirent à l'expression sur le visage du Général. Puis O'Neill se pencha près du ventre de Carter.
« Hé, gamine, voici le Général Hammond. Il paraît assez effrayant au premier abord, mais quand tu le connais, c'est un vrai nounours. »
Carter donna un coup sur sa tête, « Jack, veux-tu arrêter ça… Il ne cesse de faire ça, Monsieur. Il pense que c'est mignon. »
« Juste pour qu'elle s'habitue à ma voix. »
« Ca pourrait être un garçon. »
« C'est une fille, les pères savent ces choses-là. »
« Ca suffit… s'il vous plait, » interrompit Hammond. Si ça devenait plus câlin, il serait forcé d'aller dans un endroit calme et de crier. « Ceci est hautement inhabituel… »
« Mais puisque je ne peux plus traverser la Porte, je ne serais plus sous les ordres de Jack… je pense que vous savez vers où ceci nous mène, mon Général. »
« Quelqu'un, quelque part, va faire les calculs. »
« Dites-leur que nous avons contracté un virus alien, » ajouta Jack obligeamment… ou pas si obligeamment que cela de l'avis du général.
« Ou que nous avons été impliqués dans quelque bizarre rituel d'accouplement pendant une mission ? » suggéra Sam.
« Que nous pensions mourir et… eh bien… vous savez… »
Hammond se prit la tête dans les mains. Ils étaient aussi impossibles l'un que l'autre. Il avait cru qu'il aurait pu compter sur Carter pour garder le sens des perspectives. Mais non… les deux agissaient comme des adolescents amoureux. Quand Hammond leva les yeux, O'Neill était à nouveau en train de parler au ventre de Carter.
« Allez, tu as le QI de ta mère… pense à quelque chose ! » disait-il.
Carter haussa les épaules en regardant Hammond, comme pour dire 'que puis-je faire ?' A ce moment-là, il décida de les congédier et espéra qu'ils puissent se contrôler pendant qu'ils étaient à la base. Peut-être qu'une fois qu'ils se seraient habitués à l'idée… Sûrement qu'O'Neill n'allait pas être aussi écœurant pendant sept mois ? Remarquez, l'homme était visiblement enchanté par le fait qu'il allait être à nouveau père et peut-être méritait-il la chance d'agir de la façon qu'il lui plaisait. Hammond sentit un sourire se former, à la manière d'un grand-père. Ils méritaient tous les deux un peu de bonheur, et qui était-il pour se mettre sur leur chemin.
oOo
Samantha Carter se tenait près de la Porte des étoiles, une main posée sur son ventre enflé. Si la Porte avait pu être activée par la seule volonté… mais elle restait silencieuse. Elle souhaitait… elle souhait beaucoup de choses, mais la seule réalité qu'elle connaissait bougeait sous sa main.
« Calme-toi, ma puce, » murmura-t-elle.
L'enfant s'étira une fois encore et puis se calma. Elle semblait vraiment répondre à la voix de sa mère. Cela était réconfortant.
« Sam, tu devrais être en train de te reposer. » La voix calme de Janet interrompit ses pensées.
« Me reposer ? Sais-tu depuis combien de temps je n'ai pas eu une bonne nuit de sommeil ? »
« Une petite idée… deux mois ? »
Sam fit à son amie un faible sourire, mais ses yeux s'égarèrent à nouveau sur l'anneau vide de la Porte des étoiles.
« Rentre chez toi, » lui dit Janet.
« Je déteste cette maison ! Elle est froide, sombre et vide, » s'écria-t-elle.
« Alors viens chez moi. Cassie adorerait t'avoir près d'elle. »
« Et s'il revient ? »
« Sam… »
« Et s'il revient et a besoin de moi ? »
Janet ne pouvait pas répondre à cette question. Tous les autres à la base avait accepté le fait que SG1 ne repasserait pas cette Porte, mais jamais Sam. Elle se tenait toujours là, jour après jour, accueillant chaque équipe qui rentrait, espérant que SG1 reviendrait avec eux. Sa veille n'avait pas été récompensée. Janet surveillait de très près sa santé, la renvoyant toujours chez elle quand elle semblait trop proche de l'épuisement. C'était la première fois que Sam refusait.
« Je peux te ramener ici en un clin d'œil, » lui dit Janet.
De mauvaise grâce, Sam accepta et laissa son amie la guider hors de la salle d'embarquement et de la base. Elle resta silencieuse alors qu'elles conduisaient vers la maison de Janet. Ne sortant de sa rêverie que quand Cassie les accueillit à la porte. Elle donna à l'enfant une étreinte, la serrant étroitement.
« Jack n'est toujours pas rentré, n'est-ce pas ? » demanda Cassie avec l'étourderie d'une enfant.
« Non, » répondit Sam.
« Est-ce qu'il reviendra ? »
« Nous ne le savons pas, ma chérie. »
Cassandra sembla y réfléchir pendant un moment alors qu'elle s'imprégnait de l'information. Elle regarda Sam, voyant plus profondément dans la femme qu'une enfant de presque treize ans ne l'aurait dû.
« Tu pleures, » observa-t-elle.
Sam secoua la tête, essayant de nier le fait.
« Tu es très courageuse… tu te rappelles ? »
« Oui, Cassandra… je m'en rappelle. »
« Nous prendrons soin de toi, » dit-elle. « Et quand le bébé arrivera, nous prendrons soin de lui aussi. »
oOo
The end
