Le son d'une clochette

Saison 0 : Prologue

Chapitre 1 : Les cheveux de maman

Nicolas : Suite à quelques modifications apportées à l'histoire en cours de route, la saison 0 a été revue et corrigée avec cette fois-ci l'Ending que je voulais mettre à la fin du dernier chapitre. Pour ceux qui débarquent dans l'histoire, bonne lecture et pour ceux qui l'ont déjà lu... heu... bonne relecture! ^^'

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-Homura, ne cours pas si vite, tu vas tomber, prévint une femme avec un sourire tendre.

Homura se retourna vers sa mère avec un sourire malicieux. C'était un jeune garçon de douze ans avec plus d'une particularité. Ce qui frappait au premier regard était la blancheur immaculée de ses cheveux. Et la couleur de ses grands yeux d'enfant était encore plus surprenante, car ils étaient dépareillés. Son œil gauche était rouge vermeille et son œil droit doré. Il était de caractère agité, rusé, drôle avec une joie de vivre sans pareil. Homura Nagisa était aussi le fils unique de Kanan Nagisa. Homura n'était bien sûr pas un enfant comme les autres. D'une part, il n'avait jamais connu son père, il n'avait d'ailleurs jamais rien demandé sur lui à sa mère, sauf une fois. Le garçon était heureux avec sa mère, ça lui suffisait, peu importe où il se trouvait. En effet, ils avaient beaucoup voyagé mais c'était la première fois qu'ils se rendaient à Konoha. Sa mère lui avait dit qu'elle était née et avait grandi là-bas, elle était capable d'en parler des heures entières sous les oreilles attentives de son fils. Cependant la raison de leur venue était loin d'être un simple retour aux sources.

-Regarde maman! C'est ça le rocher aux Hokage?

-En effet, confirma-t-elle en souriant.

Elle leva à son tour les yeux vers les cinq visages sculptés, celui de la princesse Tsunade avait été ajouté depuis la dernière fois. Elle ne l'avait jamais rencontré mais le troisième Hokage lui en avait parlé de temps en temps quand elle était encore au village. À elle et à son frère aîné, Minato, celui étant juste à la gauche de Tsunade.

Ils arrivèrent par la grande porte de Konoha, nul doute que Kanan serait vite reconnue, néanmoins ils passèrent sans problèmes. Homura avait pris l'habitude au long de ces incessants voyages d'aborder les nouveaux lieux d'un bon pas. Il n'avait jamais vraiment eu de racines, car aussi loin qu'il se souvenait, sa mère et lui n'étaient jamais resté au même endroit plus d'un mois. Il s'émerveillait déjà en parcourant les rues de Konoha, il avait entendu dire que les plus grands ninjas du monde vivaient ici pour la plupart. Peut-être pourra-t-il les rencontrer et leur demander de lui apprendre quelques techniques spéciales, car au contact discipliné de sa mère, Homura était très réceptif. Pour preuve, il parvenait déjà à défier la graviter en marchant sur la façade des murs, ce qui ne manqua pas d'amuser sa mère. Il était un garçon vivant qui aimait se faire remarquer.

Les jeunes passants jetaient plus des regards curieux ou admiratifs devant la beauté de Kanan qu'autre choses, tous se retournaient à son passage. Homura était fier d'avoir une maman si jolie, aux yeux dorés étincelants, au corps sensuel et fin, à la peau si claire et surtout aux longs cheveux blancs. Aussi loin qu'il se souvenait, Homura les avaient toujours vu de cette couleur, les siens aussi l'étaient. En revanche, certains villageois d'âge plus respectable, la reconnaissant du premier coup d'œil, détournèrent le regard, fuyaient sa compagnie et même marmonnaient à son passage des paroles peu louables.

En captant une critique peu flatteuse sur sa mère, le sourire du garçon céda bien vite et montra ses crocs à la place. Il voulut répliquer mais sa mère l'en dissuada en pressant sa main contre son épaule, c'était du passé même si certains ne semblaient pas prêts de l'oublier.

Plus loin dans la rue, un « visage » familier attira le regard de la mère : un jonin dont la moitié du visage était masqué, ainsi que son œil gauche par son bandeau avec dessus gravé l'emblème de Konoha, signe de son appartenance au village. Ce dernier marchait tranquillement, l'œil baissé vers les pages ouvertes de son livre qu'il tenait en main, indifférent aux gens qui marchaient autour de lui, prisonnier de sa bulle que Kanan éclata en se saisissant du livre.

-Depuis quand tu t'intéresses à ce genre de romans pervers, Kakashi? Demanda-t-elle avec un sourire de coin.

Ce n'était pas tant l'audace mais la femme en elle-même qui surprenait le jonin aux cheveux argentés.

-Le temps a passé et il faut bien savoir se distraire, répondit-il simplement en reprenant son bien que la mère agitait sous son nez.

-Comment va Yoko?

-Très bien, ma foi. Depuis 16 ans elle a eu le temps de devenir un ninja médecin de talent. Bon, tu m'excuseras mais je viens de m'apercevoir que j'ai laissé le gaz allumé et comme je tiens à ma maison…

-Oui oui c'est ça, va, nigaud.

-Drôle de type, commenta Homura en le regardant s'éloigner. C'était un de tes élèves?

-Non, c'était un disciple de ton oncle… en revanche j'ai eu Yoko.

-Qui c'est?

-C'était une fille bien mais avec un sacré caractère. Je me demande ce qu'elle est devenue. De toute façon, nous passerons à l'hôpital.

-Oui… répondit Homura, baissant les yeux.

Kanan prit la direction d'un des plus grands bâtiments du village siégeant juste en face de la falaise où étaient sculptés les cinq visages des Hokage qui se sont succédé depuis la création de Konoha.

-C'est alors à ça que ressemblais ton frère? Il m'a plutôt l'air d'un voyou mal peigné, commenta Homura en regardant le visage du quatrième Hokage.

-Et encore, tu n'as pas vécu avec lui 24h/24 pendant des années. Il était… discret, il ne parlait jamais pour ne rien dire, ta tante en profitait pour s'imposer d'ailleurs. Il était sage, doux et une aura paisible émanait de lui. Moi j'étais stricte, disciplinaire et je ne laissais passer aucune erreur, contrairement à cet idiot qui était un peu trop permissif à mon goût. Que pourrais-je te dire d'autre?

-Bah, ça n'a plus beaucoup d'importance vu que je ne le connaîtrais jamais.

-Tu as faux, Homura. Les gens continuent à vivre à jamais dans la mémoire de ceux qui les ont aimés.

-Mais comme je ne le connaîtrais jamais, je peux pas l'aimer.

- Souviens-toi toute ta vie de ces paroles.

-… oui maman.

Pour l'instant Homura ne saisissait pas le sens profond des paroles de sa mère à cause de sa jeunesse et de son insouciance mais il ne se doutait pas qu'il allait bientôt quitter l'enfance.

Kanan entra dans le grand bâtiment et demanda à voir Tsunade. Une jeune femme avec un petit cochon dans les bras drôlement maquillé la reçut et lui demanda de patienter.

-… spécial, le bras droit de l'Hokage, commenta de nouveau Homura.

La drôle de dame revint et les conduisirent au bureau de Tsunade. Homura s'attendait à rencontrer une grand-mère toute ridée mais à la place, il découvrit une superbe femme sensuelle, aux longs cheveux blonds attachés, aux yeux noisette. Le garçon en resta ébahit, comment cela se faisait-il? Elle devait avoir plus de cinquante ans pourtant! Il faudra qu'il lui demande quelle crème elle utilise pour l'offrir à sa mère dans quelques décennies.

Pendant que les deux femmes parlaient, Homura promena son regard dans le bureau. Alors voilà à quoi ressemblaient les appartements d'un des plus puissants ninjas du monde? Pas d'armes, pas de gros rouleaux renfermant des jutsu hyper puissants, juste quelques tableaux, des cadres dans lesquels se lisaient des règles ou des phrases de grands ninjas sur des vieux parchemins moisis. Derrière la table où était accoudé l'Hokage, une baie vitrée donnant sur le balcon et surtout sur les cinq visages gravés dans la montagne. À part la belle vue, il n'y avait pas grand choses.

La plus âgée se leva et invita la mère et son fils à la suivre. Homura pouvait voir dans le dos de la veste verte de l'Hokage un cercle rouge avec en kanji : « Pari », le garçon resta sceptique. Décidément, les relations familiales étaient très utiles pour devenir le directeur des ninjas d'un village. En effet Tsunade était la petite-fille d'Hashirama, le tout premier Hokage, sans doute l'origine de son surnom « princesse », néanmoins ce n'était assurément pas le genre de femme qu'Homura respecterai, une joueuse invétéré.

De retour dans la rue, et ce jusqu'à l'hôpital, de nouveau tous les regards se posèrent sur Kanan. Une main de la douce mère se posa sur la joue de son fils pour le rassurer et pour éviter qu'il ne se laisse emporter. Ils entrèrent dans l'hôpital.

L'endroit était spacieux et accueillant. Il n'y avait pas l'air d'avoir grand monde. Kanan s'agenouilla devant son fils en souriant.

-Attends-moi ici, je n'en ai pas pour longtemps.

-Ok, répondit-il en s'installant sur une chaise dans le couloir.

Sa mère et Tsunade disparurent en montant à l'étage. Homura se pencha, s'accouda à ses genoux et sa tête soutenu par ses mains, il attendit. Cependant l'inactivité avait tendance à fortement lui déplaire.

Une vingtaine de minutes plus tard, il balançait ses jambes, agité. Il ne tenait plus en place, il bondit sur ses pieds et décida d'explorer l'hôpital. La plupart des portes étaient hélas fermées. Les carrés de verre situés en hauteur de la porte étaient trop hauts pour qu'il puisse les atteindre.

Après avoir enchaîné quelques couloirs, un bruit retint son attention. Il venait de la porte qui était à sa gauche. Intéressé, il jeta un œil sur le couloir vide, dés fois qu'une infirmière viendrait lui tirer les oreilles et se mit à marcher tranquillement sur la porte, la loi de la pesanteur semblait ne plus s'exercer sur lui. Une fois au plafond, la tête en bas, il regarda à travers le carré de vitre de la porte. À l'intérieur de la salle, un patient gémissait de souffrance en se tortillant, à peine retenu par les sangles du lit. Devant lui était penchée une jeune fille habillée en rouge et en noir, avec de courts cheveux roses et de jolis yeux verts tendres et rassurants. Sa douce voix parvenait faiblement à Homura, partiellement masquée par la porte, mais elle était agréable à entendre.

-Courage, ça sera bientôt terminé, assurait-elle.

Elle ferma les yeux, appliqua des gestes de la main, les fameux mudra nécessaires à la concentration du chakra pour employer un ninjutsu. Homura pouvait voir à quel point la jeune fille était concentrée. Elle inspira fortement, dirigea sa main droite à plat au-dessus de la poitrine de son patient, sa main gauche se posa sur la première.

-Dokunuki no jutsu! (L'extraction du Poison)

Autour de ses mains se forma un halo de lumière verte qui prit la forme de vapeur, se dirigeant vers l'homme allongé. Homura retint son souffle, fasciné. Il pouvait voir à quel point la kunoichi était tendue.

Soudain, du corps du patient jaillit une sorte de liquide opaque et de couleur pourpre, sûrement du poison qui l'affaiblissait. Ce dernier formait une sphère que la kunoichi semblait diriger par la pensée jusqu'au bol posé juste à côté. Homura en fut si surprit qu'il poussa une exclamation, la jeune fille aux cheveux rose redressa alors la tête vers la porte. Le garçon plaqua ses mains sur sa bouche et s'accroupit au plafond pour éviter que sa tête ne soit visible. Il resta dans cette position inconfortable quand la porte s'ouvrit.

-Où es-tu, petit malin? Demanda malicieusement la jeune fille aux cheveux roses.

Elle regarda à gauche, à droite puis leva les yeux vers le plafond et sourit.

-Tu sais déjà marcher au plafond?

-Heu… ouais, répondit Homura en se laissant tomber et en atterrissant au sol, les mains dans les poches pour frimer un peu, un sourire confiant aux lèvres. Maman me l'a appris quand j'avais huit ans.

-Oh. Et elle ne t'as jamais dit qu'espionner les autres était mal-élevé?

Homura se massa la nuque, cherchant un prétexte pour s'expliquer

- Ben… je ne voulais pas te déranger.

-Mais tu es précoce. Pour ma part je devais avoir douze ans quand j'ai réussi pour la première fois à marcher sur les murs.

-Hey! C'est mon âge! Clama fièrement le garçon.

La jeune fille eut un petit rire avant de lui tendre la main.

-Je m'appelle Sakura, Sakura Haruno, et toi petit?

-Je suis pas petit et c'est Homura, Homura Nagisa.

-Et d'où viens-tu Homura?

-De nulle part et de partout à la fois je crois, répondit-il en souriant. Heu… t'avais pas un patient?

-Ne t'en fait pas pour lui, son état est stable, demain il sera de nouveau sur pieds.

-Tu dois être super forte en médecine pour lui avoir arraché tout le poison!

-Il faut en effet être très concentré pour éviter d'endommager d'avantage le système ou d'extraire du sang par mégarde. L'utilisation de l'extraction du poison est très complexe, seuls les meilleurs ninjas médecins peuvent la pratiquer avec le maximum d'efficacité, mais bien sûr même eux ne sont pas à l'abri d'un accident ou de l'échec.

Sakura souriait devant le regard attentif d'Homura. D'habitude quand elle se lançait dans des explications, les autres s'ennuyaient mais ce garçon restait très attentif, comme elle-même à son âge face à Tsunade.

-Dis, tu crois que je pourrai l'apprendre moi aussi?

-Si tu t'entraînes dur, que tu maîtrise ton calme et ton chakra, c'est possible mais difficile.

-Rien n'est impossible quand on y met tout son cœur, c'est ce que maman dit toujours. Et en plus c'est la plus belle et la plus intelligente femme du monde!

-Oh eh bien dis donc, tu es un petit veinard alors, sourit Sakura.

-Eh ouais, confirma Homura en faisant un clin d'œil. Tu veux la voir? Elle est ici.

-Eh bien… volontiers.

Homura fit le trajet en sens inverse suivit par sa nouvelle amie. Son sourire chaleureux lui plaisait beaucoup en plus elle était jolie et elle avait l'air gentille, ce que le garçon aimait beaucoup. Sa mère aussi était gentille mais savait être dure et stricte.

-T'as vu mes yeux? Ils sont de deux couleurs différentes.

-Oui, c'est intrigant mais ça te va plutôt bien, sourit Sakura.

Kanan et l'Hokage ressortaient justement avec une jeune femme aux longs cheveux ondulés bruns aux reflets pourpres et des yeux bleu sombre, elle portait une longue veste blanche, elle devait être docteur. Cette dernière avait un visage tendue en regardant Kanan.

-Yoko, je te présente mon fils, Homura. Homura, voici Yoko Hélene.

-Eh bien! C'est déjà un grand bonhomme dis-moi. Bonjour, fit-elle en lui tendant la main.

Homura lui serra la main en hochant la tête. Sakura regardait sa mère en souriant mais elle ne semblait pas la connaître ni avoir entendu parler d'elle.

-Prenez soin de lui, dit Kanan à Tsunade.

-… je te le promets.

-Homura?

-Oui maman?

-Viens avec moi.

Elle entraîna son fils à l'écart et s'accroupit pour être à sa hauteur, en caressant doucement son visage.

-Je vais bientôt mourir.

Aux premières secondes, Homura ne réagit pas. Il croyait avoir mal saisit le sens des paroles de sa mère alors il se répéta intérieurement ce qu'elle venait de dire. Il cligna plusieurs fois les yeux, la douce main chaleureuse de sa mère caressait toujours sa joue. Quand il comprit enfin le sens de ces paroles, il se dit qu'il s'agissait tout bonnement d'une farce, une farce de mauvais goût pour le punir d'une bêtise qu'il avait fait, une bonne grosse frayeur avant qu'elle ne démente pour le rassurer, il ne pouvait s'agir que de ça. Ses yeux plongèrent alors dans le regard doré de sa mère y chercher une lueur de malice ou d'amusement, mais il ne vit rien, rien si ce n'est sa tendresse à son égard et de la résolution. Le cœur d'Homura commença à cogner contre sa poitrine à un rythme rapide, sa respiration s'accélérait. Non, c'était impossible, pas sa mère. Pas la femme la plus forte et la plus courageuse du monde. Elle ne pouvait pas mourir, c'était impossible. Elle était en pleine forme, en bonne santé, elle n'a jamais paru faible ou malade, pourquoi tout d'un coup devait-elle le quitter? Pourquoi partirait-elle loin de lui? Ça n'avait aucun sens. Comment pouvait-elle lui sourire alors qu'elle était condamnée? Ça ne se pouvait pas!

Le garçon ne dit aucun mot malgré toutes les questions qui défilaient dans sa tête. Il sentait des larmes brûlantes couler sur ses joues. Sa mère l'enlaça doucement. Elle savait que sa tendresse ne suffirait pas, elle se sentait tellement coupable d'abandonner son fils après avoir tourné le dos à son village il y a 16 ans.

-Désormais, tu vivras à Konoha, c'est le village où je suis née et où j'ai grandi. C'est ici ta maison désormais, Tsunade veillera sur toi.

-Non! S'écria l'intéressé. Je ne veux pas! Ma maison c'est toi maman, tu n'as pas le droit de me quitter! Il y a forcément quelqu'un qui peut guérir ce que tu as dans le monde!

-Même Tsunade ne peut rien pour moi, et je tenais à faire mes adieux à ce village et y être enterrée. Je n'ai jamais pu t'offrir un foyer mais Konoha en sera un pour toi.

-Non! Non non! NON! Il y a sûrement quelqu'un d'autre.

-Chuuut, murmura-t-elle en caressant ses cheveux. Le temps m'est compté Homura. Tu seras heureux ici.

Homura sentit l'envie de crier, de hurler, de cogner contre quelqu'un ou quelque chose, n'importe quoi. Ses ongles s'enfonçaient dans ses paumes, une colère sourde et un cri muet venaient à lui en même temps que le flot de larmes brûlantes.

Puis, quand cette colère fut calmée, il se résigna en lui serrant la main sur son lit de mort. La vie ne lui avait laissé qu'une semaine dans son village d'origine. Son sourire fatigué perdurait mais ses forces la quittaient. Un dernier au revoir et elle ferma les yeux à jamais.

Une poignée de personnes assista aux obsèques. Homura n'avait cure de ces personnes, il était seul à présent. Sa mère était partie et jamais personne ne pourra la remplacer. Il serra contre son cœur les mèches de cheveux blancs qu'il a coupés avant qu'elle ne soit mise en terre. Un vent froid soufflait sur Konoha, le soleil était masqué par de lourds nuages sombres qui ne tardèrent pas à déverser une fine pluie glacée sur le garçon immobile, fixant la tombe de la femme qui l'a mise au monde, sa seule famille. Il n'arrivait même plus à pleurer, la pluie le faisait pour lui. Il avait si froid, la nuit approchait en même temps que la chute de la température. Il savait que s'il restait là, il attraperait une maladie qui l'affaiblirait mais comment pouvait-il rentrer chez lui en sachant que personne ne l'attendait? Une part de son être voulait rester seule et rejoindre sa mère et une autre ne voulait qu'une chose, qu'une personne lui tende la main. Et par miracle, pour son bonheur comme son malheur, pour sa joie comme pour sa peine, cette main vint.

Deux bras chaleureux l'enlacèrent dans son dos. Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait, cette peau si claire et ces mains délicates aux doigts de fée parlaient d'eux-mêmes.

-Tu ne devrais pas rester là, viens avec moi, lui demanda Sakura.

Homura hocha la tête et la suivit en restant blottit contre elle. Il lui arrivait au niveau du ventre mais il ressentait bien sa douce chaleur. Il leva les yeux vers elle et lui demanda :

-Est-ce que tu veux bien être ma grande sœur?

-… oui, je le veux, répondit Sakura en souriant après un petit instant de réflexion.

Le sourire d'Homura reprit vie et ensembles, ils rentrèrent au village, dans la maison des Haruno.