L'Avant et l'Après
Auteur : Inrainbowz
Rating : T (à peine)
Disclaimer : Les sept années de scolarité d'Harry Potter et ses copains sont l'œuvre de JKR. Je ne fais qu'imaginer ce qu'aurait été la suite si elle avait été slashiste...
Résumé : EWE. Contraints de refaire une septième année, nombre des élèves doivent maintenant décider de ce que sera leur futur. Parce que la donne a changée, que les choses sont différentes, et aussi parce que les actes manqués des fondateurs de leur école reviennent les tourmenter eux. HPDM évidemment mais pas tout de suite et c'est pas le cœur du truc (pour une fois).
Notes : Oh well, écoutez ça : je publie un fiction que j'ai DÉJÀ FINIE ! Je suis teeeeellement fier de moi... La publication sera donc régulière et tout est parfaitement organisé. La classe...
Ensuite, pour la fic. Donc comme la plupart des slashistes du monde l'épilogue de HP7 est un affront douloureux. Nous retournons donc ici aux évènements qui suivent la bataille finale. Le but de cette fic est entre autre de leur trouver un futur, et de dépasser un peu le concept "les gentils sont beaux purs et parfaits et les méchants sont de vils psychomaniaque qui mangent leurs enfants". Hm, plus tard il sera également question d'élever le débat sur les nés-Moldus, et nous aurons droits aux interventions des quatre fondateurs et à leurs démêlés.
Ah, également. J'utilise les termes anglais la plupart du temps (parce que ça fait classe, et qu'en français le doublage de la consonne dans les initiales des fondateurs n'est pas conservé).
Pour celles qui ne sont pas familières avec ça, les traductions sont en fin de chapitre (enfin ce n'est pas non plus excessivement difficile à deviner...)
Bonne lecture !
Minerva McGonagall
« Ecoutez-moi je vous prie, j'aimerais vous dire quelques mots avant que votre cours ne commence. Certains d'entre vous commencent leur septième année pour la seconde fois et que d'autres s'étaient déjà fait à l'idée de ne jamais finir leur scolarité. Dans tous les cas, ceci sera bel et bien votre dernière année d'étude à Hogwarts, à l'issue de laquelle il vous faudra faire un choix qui décidera des grandes lignes de votre vie future. Je sais que vous aviez des ambitions et des projets avant… avant tout cela. Mais pour la plupart d'entre vous la donne a irrémédiablement changé. Profitez donc de cette année pour réellement réfléchir à ce que vous souhaitez faire à votre sortie de l'école. Bien, et maintenant… »
Minerva McGonagall répéta à peu de chose près le même discours trois fois de suite, avant de laisser la place à ses collègues pour leur premier cours de l'année. Aux élèves de Gryffindor, de Hufflepuff et de Ravenclaw. En cette rentrée de septembre 1998 la maison de Slytherin comptait en tout et pour tout deux élèves de septième année qui rejoignirent donc les Ravenclaw pour suivre les cours. Elle les regarda tout à tour, chacun d'eux, avec mélancolie et espoir, en se souvenant des enfants qu'ils avaient été, de ceux d'entre eux qu'elle ne reverrait plus. Elle fit ensuite le tour des classes de niveaux inférieurs, pour dispenser paroles de bienvenues, de réconforts et d'encouragements. Elle ressortit vidé autant moralement que physiquement de sa première journée en tant que directrice d'Hogwarts.
« Acta est fabula » lança-t-elle à la statue de la gargouille qui pivota silencieusement.
Le mot de passe de l'entrée était une des rares choses que Minerva avait changées au bureau du directeur à sa prise de fonction. Elle se sentait encore un peu intruse en ces lieux, comme si elle n'était qu'une usurpatrice. Devenir directrice de l'école de sorcellerie anglaise n'avait jamais fait partie de ses prétentions : elle admettait qu'hélas, à l'instar de ses jeunes élèves, elle avait cru qu'Albus Dumbledore serait éternel et qu'il les enterrerait tous. Le caractère fantasque et mystique du personnage leur avait fait oublier qu'il n'était, au final, qu'un être humain. Sorcier extrêmement puissant certes, mais mortel, comme tout un chacun. Son vieil ami lui manquait parfois quand elle se laissait aller à la nostalgie. Ce qui, avec le retour des étudiants, arrivaient de moins en moins souvent heureusement.
Elle n'avait pas vraiment été surprise, c'est vrai, quand les membres restant de l'Ordre et les élèves rescapés de la bataille lui avait demandé de reprendre les fonctions d'Albus et de lui succéder à la tête de l'école. Cela ne l'enchantait guère mais en contemplant tous ces visages résolus, la plupart marqués des stigmates des précédents combats et les vêtements maculés de sang, elle avait décidé qu'elle ne laisserait pas Hogwarts aux mains de n'importe qui. Elle en prendrait la responsabilité, pour veiller sur eux.
« Il faut croire que vous m'avez contaminé avec vos idées grandiloquentes, Albus… »
Le portrait souriant lui fit un signe de tête avant de se replonger dans une discussion animée avec le directeur du tableau voisin.
« Bon, aller, au travail… » soupira-t-elle en s'installant derrière le large bureau. Elle devait encore remplir les dossiers des nouveaux élèves et compléter ceux des anciens. Comme elle regrettait son travail de professeur. Au moins pouvait-elle s'amuser des piètres compétences de ses élèves.
Elle jeta un œil à l'autre pile de dossier qui reposait sagement sur un coin de bureau. Elle pouvait enfin les remiser maintenant que ses nouveaux professeurs étaient engagés et en fonction. Elle avait dû remplacer près de la moitié du corps professoral d'Hogwarts, entre les morts, les départs à la retraite (anticipés pour la plupart) et son propre poste laissé vacant par sa montée en grade, et elle considérait cette harassante tâche comme son premier vrai travail de directrice, enfin, après celui qui avait consisté à remettre en état le château malmené, mais vu le nombre de volontaires qui avait aidé elle ne pouvait définitivement pas s'en accorder le crédit. Elle n'aurait jamais cru que trouver des professeurs talentueux et demandeur d'emploi serait une tâche aussi éprouvante, mais elle n'était pas peur fière de son travail, finalement. Elle espérait juste ne pas avoir fait d'erreur de jugement. Il était assez ironique pour une femme de son âge de se retrouver novice et inexpérimentée dans sa fonction.
« Bonne nuit, Albus. » lâcha-t-elle machinalement au tableau en rejoignant ses appartements pour la nuit.
« Bonne nuit Minerva. »
[...]
Pendant le déjeuner d'un mardi d'octobre, Draco Malfoy et Harry Potter entrèrent presqu'en courant dans la Grande Salle peu après le début du repas. L'ensemble des élèves et des professeurs leur jetèrent des regards perplexes : le brun, désemparé, semblait poursuivre un blond hors de lui. Minerva vit Hermione Granger et Ron Weasley, qui attendaient depuis quelques minutes l'arrivée de leur ami, se lever d'un même mouvement, prêt à intervenir en cas de besoin, et Pansy Parkinson faire de même de l'autre côté de la pièce.
« Attends ! Tu ne peux pas faire ça ! Mais attends-moi ! »
Potter attrapa fermement le poignet de Malfoy alors qu'ils se tenaient tous deux au milieu de la Grande Salle, juste devant la table des professeurs et de la directrice confuse. Le blond le foudroya d'un regard d'argent que le Sauveur soutint avec obstination même s'il semblait relativement mal à l'aise. Les conversations s'étaient tus. Tout le monde observait la scène, interdit. Minerva faillit demander des explications mais la prise de parole du brun la coupa.
« Qu'est-ce qu'il te prend bon sang ? Je ne comprends pas… »
Les anciens ennemis ne s'étaient pratiquement pas adressé la parole depuis le début de l'année. Qu'est-ce qui leur prenait tout à coup ? Ils se défièrent longuement du regard bien que le blond ne daigne pas dire un mot. Personne ne comprenait un traitre mot de l'échange. La vieille femme, aux premières loges, vit le blond jeter un regard meurtrier sur la main qui enserrait toujours étroitement son poignet.
« Lâche-moi. »
Certains frissonnèrent. La voix était glaciale, acérée, et Harry faillit lâcher prise.
« Godric. Lâche-moi. »
Toute l'assistance s'accorda dans une même expression incrédule. Mafloy, à l'instant… Comment l'avait-il appelé ? Minerva se leva et marcha vers les deux élèves mais Harry, qui ne semblait nullement troublé par les mots de son vis-à-vis, ne la remarqua même pas. Il raffermit sa poigne et se rapprocha imperceptiblement du blond.
« Lâche-moi !
-Pas avant que tu ne m'aies donné une explication.
-Je n'ai pas de compte à te rendre !
-Détrompe-toi Salazar. »
Deuxième choc. Harry semblait désemparé et Draco plus furieux que jamais mais ni l'un ni l'autre n'était le moins du monde dérangé par l'utilisation des noms des fondateurs de leur maison respective.
« Tu… »
La scène se figea un très court instant, puis, soudainement, les deux garçons s'ébrouèrent et jetèrent des regards perdus autour d'eux. Le regard troublé d'Harry se posa sur la directrice muette de stupeur à quelques pas de lui.
« Il y a un problème professeur ? »
La question la prit de cours. Les deux jeunes hommes la regardaient bizarrement, en plein désarroi, et semblait se demander ce qu'elle faisait là, et même ce que eux faisaient ici.
« Messieurs, vous êtes sûr que tout va bien ? »
Ils s'entre-gardèrent brièvement mais eurent visiblement la confirmation que l'un n'en savait pas plus que l'autre.
« Eh bien je suppose que oui… pourquoi ? »
S'il avait s'agit de deux autres élèves – notamment si ces deux-là avaient été amis – elle aurait sans doute cru à une blague dénuée d'intérêt. Mais il s'agissait de Potter, et de Malfoy, et elle les voyait difficilement s'associer pour ce genre de mascarade, d'autant que le trouble affiché sur leur visage était particulièrement convaincant.
« Très bien, suivez-moi. Les autres, reprenez le repas. Pomona, je vous laisse surveiller la fin du dîner. »
Elle les précéda en direction des portes de la Grande Salle sous les regards emplis de curiosité des élèves présents. Elle interdit d'un regard aux amis des deux jeunes hommes de les suivre et ils se dirigèrent tous trois vers la gargouille du deuxième étage.
Elle passa un moment assez long et pénible rien que pour convaincre les deux garçons de la scène qui s'était déroulé sous ses yeux dans la Grande Salle. Les deux garçons ne cessaient de se rejeter la faute – si faute il y avait, ce qu'elle ne se souvenait pas avoir insinué.
« Et vous ne vous souvenez vraiment de rien ? »
Ils soupirèrent de concert.
« Non, pour la vingtième fois, non ! Nous nous sommes croisés en haut de l'escalier et… rien, le noir.
-Avant de se retrouver comme deux idiots plantés au milieu de la Grande Salle en plein milieu du déjeuner. On ne va pas épiloguer. Je peux partir ? » enchaîna Draco de sa voix traînante, lassé de cet entretien. Le professeur McGonagall soupira discrètement.
« Très bien, vous pouvez y aller. Mais gardez à l'esprit que ce qui vient de se produire n'a rien d'anodin. E
-Vous ne savez pas comment ça a pu arriver ? » demanda Harry avant de partir.
« Non, vraiment, mais je ferais des recherches. Et soyez vigilant, il y a de grandes chances que cela se reproduise. Allez. »
Il lui adressa un signe de tête respectueux et pris la suite du fils Malfoy qui lui partit sans un regard. Elle ne s'en formalisa pas, ne s'étant pas attendu à autre chose. Il faut croire que certaines habitudes ont la vie dur, même s'il avait fait de net progrès en relationnel depuis la rentrée des classes. Avec ce qui lui était arrivé aussi… Minerva se laissa aller dans son large fauteuil, repensant aux articles qui étaient parus dans le Daily Prophet quelques semaines après la bataille d'Hogwarts. On avait retrouvé Lucius et Narcissa Malfoy assassinés dans leur manoir. Visiblement, c'était l'œuvre de Death Eaters en fuite contrariés que le couple s'en sorte une fois de plus sans être inquiété. Le plus étrange, et douloureux, était qu'ils n'avaient pas reçu le sortilège de la mort – mort rapide et sans douleur et sort plus enviable que celui que les deux sorciers avaient subis – mais on les avait poignardés à de nombreuses reprises et laissé se vider de leur sang sur les tapis couteux du salon des Malfoy. Draco avait pour sa part été retrouvé enfermé dans les geôles du sous-sol – c'est sa mère elle-même qui l'y avait poussé quelques minutes avant l'attaque, prouvant ainsi que ses parents savaient ce qui les attendait.
Il avait passé quatre jours dans les cachots avant qu'on ne signale la disparition de Lucius Malfoy et qu'on ne vienne frapper à leur porte. Elle s'était rendue immédiatement sur les lieux et c'est elle qui avait pris en charge le fils Malfoy, bien évidemment déshydraté, affamé et affaibli. Après un rapide séjour à Ste Mangouste il avait fallu se poser la question de la suite de sa vie – il avait refusé catégoriquement de remettre un seul pied au manoir Malfoy, arguant que de toute façon il n'y avait rien là-bas auquel il tenait. Elle l'avait placé chez Andromeda Tonks, seul membre restant de sa famille et contrairement à ce qu'on aurait pu penser ils s'étaient très bien arranger de cet état de fait, l'un comme l'autre, même si ça n'avait duré que quelques semaines, le temps que le jeune homme rassemble ses esprits, réponde aux fatras administratifs relatif à son héritage et achète un appartement dans une partie de Londres abritant essentiellement des sorciers. Andromeda lui avait ensuite confié avoir trouvé dans la chambre qu'elle lui avait prêté la canne de Lucius Malfoy et un châle de très bonne facture ayant très probablement appartenu à Narcissa Malfoy. De là à savoir s'il y était retourné…
Elle avait connu plus bavard, comme garçon. Il n'avait parlé à personne, enfin, aucun adulte. Elle ne savait rien de ce qu'il pensait de tout cela, mais elle savait en revanche ce que cachait le large bandage entourant son bras droit – c'était une des raisons pour laquelle elle avait accepté son retour à l'école. Quand à Pansy Parkinson, ses parents et elle, peu fervents, étaient parti en vacances quelque part en Asie quelques heures à peine avant l'attaque d'Hogwarts et n'en était revenu qu'une fois assuré de la fin des conflits. Tous les autres Slytherin de leur promotion s'étaient enfuis, avec leurs parents pour ceux qui étaient encore vivant, ou étaient mort, qu'ils aient porté leur allégeance à un côté ou à l'autre. Elle aurait aimé discuter un peu de tout cela avec les deux élèves, de leur prise de position, de comment ils vivaient la disparition de la plupart de leur camarade et leur statut de paria, même si la haine qu'elle avait craint de la part des autres élèves s'était beaucoup moins fait sentir qu'elle ne l'aurait cru. La plupart des étudiants se contentaient de les ignorer. Quoiqu'il en soit les deux Slytherins restaient muets, ne parlant qu'entre eux, repoussant ses tentatives.
Quant à Harry Potter, il se remettait lentement. Lui non plus ne souhaitait pas lui parler, d'ailleurs elle avait l'impression que s'il le pouvait il éviterait le bureau du directeur jusqu'à la fin de ses jours. Il resterait toujours un peu torturé par tout cela mais au moins lui acceptait le soutien de ses amis même s'il apparaissait qu'il avait rompu avec la cadette Weasley. Enfin, il s'en sortait bien seul globalement.
Et pour le moment elle avait plus urgent à traiter.
Avisant les lettres du Ministère qui attendaient ses bons soins, elle décréta que le mystère de la perte de contrôle momentané de Potter et Malfoy pouvait attendre également. Après tout il n'y avait pas d'étudiants en danger, pas de menaces de mort planant sur l'école. Rien de bien grave en somme.
A suivre.
Hogwarts = Poudlard
Slytherin = Serpentard
Gryffindor = Gryffondor (Sans blaaaaague)
Ravenclaw = Serdaigle
Hufflepuff = Pouffsouffle
Death Eaters = Mangemorts
Ah, et Acta est fabula, littéralement, "la pièce est finie".
Et maintenant va falloir que je me retienne de tout publier d'un coup... Ce sera une par semaine, donc la suite mercredi prochain !
Dix chapitres de prévus, plus un épilogue, à convenance.
A plus !
