Disclaimer : Les personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki. C'est univers complètement alternatif donc le décor et l'histoire m'appartient -eeet oui, logique-.

Rating : T (peut augmenter)

Auteur : Heaven

Yo mina ! Oui je sais, je n'ai pas fini Traqués et patati et patata mais comme on dit, quand y a quelque chose qui pousse au cul, faut que ça sorte ! Oui, c'est pas classe. Bref. Donc, j'ai eu cette idée d'histoire un peu glauque, carrément dramatique et gore et tout ce qui s'ensuit et ça m'a pas lâché. Alors oui, j'ai encore fait sur un coup de tête, mais je sais quand même à peu près où allez avec cette histoire -plus qu'avec Traqués-. En parlant de celle-ci, j'ai à peine commencé le chapitre suivant mais c'est pas ma faute, j'étais barré à droite et à gauche pendant les vacances du coup l'histoire m'est sorti de la tête. Mais ne vous inquiétez pas, j'aurais bien une illumination un jour. Même si Heaven commence plus d'histoire qu'elle ne finit. Hum hum. j'espère que ça vous plaira, je tiens à prévenir que ce ne sera pas vraiment joyeux et qu'il y aura des passages pouvant choquer car oui je me lance dans une histoire sombre donc voilà pourquoi rating T. Surtout si au fil du temps vous trouvez ça trop trop, dites-le-moi et j'augmenterai le rating.

Bonne lecture !


Phase éliminatoire

« Enfoiré de Kuroko, c'est la dernière fois qu'il me fait ce coup-là, grommela Kagami, prêt à étrangler son coéquipier. »

Les mains dans les poches, le grand rouge déambulait dans les rues sans but précis, pas vraiment décidé à rentrer chez lui de sitôt. Quelques heures plus tôt, ledit Kuroko lui avait donné rendez-vous au Maji Burger afin de manger un morceau, même si Kagami, bien que l'intelligence ne soit pas vraiment de son côté, le soupçonnait d'avoir fait ça juste pour qu'il lui paie un milk-shake à la vanille.

Kagami s'y était donc rendu, ravi de pouvoir sustenter son estomac dans son « restaurant » préféré. Il avait donc attendu à une table, ayant même passé commande en attendant que son ombre daigne venir. Mais le bougre ne s'était même pas montré, trouvant certainement marrant de fausser compagnie à sa lumière. Cette dernière commençait à surchauffer sous l'énervement et l'agacement. Mieux valait que Kuroko ne se trouve pas sur son chemin ou il ne manquerait pas de lui faire savoir ses pensées quant au lapin qu'il lui avait précédemment posé.

Il bifurqua à gauche sans même y penser, perdu dans sa rumination. L'on pouvait presque distinguer un nuage noir d'orage au-dessus de sa tête, signe que la foudre ne tarderait pas à frapper sur quiconque oserait le provoquer. Il marcha ainsi pendant plusieurs minutes, ou plusieurs heures, il ne savait même pas combien de temps il avait traîné dehors. Lorsqu'il releva la tête, il s'aperçut qu'il se trouvait loin de son logis.

Ravalant un flot d'insulte, Kagami consentit à faire demi-tour, n'ayant pas le choix de toute façon. La tête baissée, il remarqua un éclat de lumière qui se reflétait dans une flaque d'eau, preuve de la pluie qui n'avait cessé de tomber la nuit précédente. Fronçant ses doubles sourcils, il chercha des yeux l'origine de cette clarté. De nature curieuse, il ne mit pas longtemps avant de se diriger vers celle-ci, se disant qu'il avait le temps de flâner un peu avant de rentrer.

Reniflant, il écarta les buissons qui se trouvaient sur son chemin, s'écorchant la main au passage. Grommelant un juron, Kagami ne lâcha pas l'affaire et continua son investigation, s'approchant immanquablement de la source de sa curiosité. Il finit par arriver à destination et essaya du mieux qu'il put d'observer le faisceau de lumière. Mais ses yeux se plissaient d'eux-mêmes. Il mit un bras au-dessus pour faire de l'ombre et distingua une forme noire et floue. L'on aurait dit la silhouette d'un homme. Il déglutit en croyant reconnaître ce qui ressemblait fortement à un fusil.

« Qu'est-ce que... commença-t-il. »

Mais la lumière l'aveugla définitivement et une douleur sourde se propagea dans sa nuque. Il finit par sombrer dans l'inconscience, se sentant à peine tomber, avec pour seule pensée qu'il était définitivement trop stupide.

« Shin-chan ? Tu as trouvé ton scotch ? Moi perso, je trouve que dalle, soupira Takao. »

Quelle merveilleuse idée que d'avoir un ami maniaque et qui ne trouve rien de mieux que de se bander les doigts pour ne pas les abîmer ? Et surtout, quelle meilleure idée que d'avoir perdu le scotch qui lui servait à se bander les doigts ? Takao l'ignorait ! Il se dit que parfois, avoir quelqu'un de normal serait plutôt reposant pour lui. Il se fit la réflexion que Midorima devait avoir la même pensée mais en permanence.

N'entendant aucune réponse de la part de son coéquipier, Takao décida d'aller voir. Après tout, il avait fouillé tout le vestiaire de fond en comble sans rien trouver. Il sorti de la pièce et traversa un long couloir sans tomber sur Midorima, ce qui commençait légèrement à l'inquiéter. Il ne lui aurait tout de même pas fait une blague pour le laisser en plan ? Non, ce n'était pas le genre de ce tsundere.

« Shin-chan... ? »

Ouvrant une porte, Takao fut surpris de trouver la pièce si sombre. Il chercha à tâtons l'interrupteur et, une fois trouvé, appuya dessus. Aussitôt, la pièce fut nimbée d'un halo de lumière artificielle. Takao battit des paupières pour s'habituer à la clarté qui lui brûlait la rétine avant de remarquer quelque chose sur le sol.

Du scotch.

Écarquillant les yeux, Kazunari se précipita pour le ramasser. Il l'étudia attentivement et en conclu que c'était bien le scotch qu'ils cherchaient. Il fronça les sourcils, se disant que c'était franchement étrange que l'objet se retrouve par terre en plein milieu de la pièce. C'était d'une évidence propre qui avait tout étrange. Il fit le lien entre le silence de son ami et le scotch sur le sol. Puis il ricana nerveusement, se faisant la réflexion qu'il devenait complètement fou et que Midorima devait se trouver dehors.

La lumière s'éteignit brusquement, le faisait sursauter. Il ne voyait plus rien si bien qu'il se releva brusquement et se précipita vers la porte, le cœur battant à cent à l'heure. Il essaya de rallumer, vainement. Il s'acharna sur la poignée mais la porte restait bloquée. Suant à grosse goutte, Takao commençait à avoir vraiment peur.

« Shin-chan ? Si c'est toi qui me fait une blague je te félicite, tu t'es drôlement amélioré. Mais maintenant est-ce que tu peux me faire sortir d'ici ? Je pense que j'ai compris hein... »

Aucune réponse. Takao commençait vraiment à flipper lorsqu'une lumière venant de derrière illumina la porte. Avalant sa salive, il se retourna et dû plisser les yeux pour s'habituer à la clarté. Il ne voyait qu'une forme floue qu'il identifia comme la carrure d'un homme. Il voulut parler mais un mouvement à sa droite le devança.

Puis ce fut le noir.

Il avait gagné. Comme toujours. Personne ne peut le battre. Personne à part lui-même. Ça a toujours été ainsi et ça ne changera pas.

Aomine soupira et rectifia sa pensée. La plupart des personnes ne peuvent le battre. Il y avait bien des exceptions. De grosses exceptions. Fixant encore et toujours le ciel, Aomine se dit qu'il aurait dû attendre Satsuki... avant de ricaner en se disant qu'elle pouvait très bien se débrouiller toute seule, comme elle le dit si bien.

Il commençait à faire tard mais il n'avait aucune envie de rentrer chez lui. Il se sentait à l'aise ici et aurait presque pu s'endormir si une espèce de lumière ne lui atterrissait pas dans l'œil. Grognant, il se détourna, prêt à assassiner celui ou celle qui osait le déranger. Il entendit des bruits de pas, signe que quelqu'un se rapprochait de lui.

« Oï, c'est qui l'abruti qui m'envoie sa lumière en pleine tronche ? grommela le basané.

- Désolé Aominecchi ! »

Cette voix et ce surnom... il le reconnaîtrait entre mille. Et bien parce que c'est lui, il n'allait absolument pas être sympathique.

« Kise imbécile... dégage de là !

- J'ai croisé Momoicchi, répondit Kise, du reproche dans la voix.

- Et ? Qu'est-ce que j'en ai à foutre ?

- Et bien tu pourrais faire des efforts ! La pauvre devait rentrer toute seule chez elle alors qu'il fait presque nuit, heureusement que j'étais là pour la raccompagner, s'indigna le blond.

- Justement, t'étais là, donc je m'en fou.

- Aominecchi ! le gronda Kise. »

Il avait beau insisté, Kise savait qu'il était inutile d'essayer de changer l'avis d'Aomine. Seul Akashi et Kuroko y arrivait et encore, c'était bien parce qu'ils avaient de bons arguments. Le blond allait rouvrir la bouche lorsqu'un grognement sourd sortit tout droit des tréfonds de la gorge du bleuté.

« Kise ! Je t'ai déjà dit d'éteindre cette foutu lumière !

- Mais c'est ce que j'ai fait ! protesta le susnommé.

- Te fou pas de moi !

- Je te jure que c'est vrai ! »

Étouffant une injure, Aomine se releva paresseusement afin de vérifier les dires du blond. Effectivement, la lumière ne provenait pas de son téléphone, mais d'une autre source. Baillant sans vergogne, Aomine se tourna vers le dérangement, suivit du blond. Puis il s'exclama, agacé :

« Oï le bouffon ! Tu veux pas aller voir ailleurs si j'y suis ?

- Aominecchi... »

Le ton grave de Kise interpella Aomine qui se tourna vers lui, un sourcil levé. Le teint du blond, d'ordinaire clair, était carrément devenu blanc comme un linge. Daiki regarda se qui mettait Kise aussi mal et déglutit. Malgré la lumière, il parvint à distinguer le contour d'une silhouette et de ce qui ressemblait fortement à une arme. Il lui semblât aussi qu'il portait un masque mais la lumière l'aveuglait trop pour qu'il en soit sûr. Un cri capta son attention.

Il avisa Kise à terre, maintenant inconscient. Avant même qu'il est pu réagir, il se vit sombrer dans l'inconscience aussi, ayant pour seul souvenir une douleur dans la nuque.

Kuroko se sentait étrange. C'était comme s'il nageait en pleine torpeur dans un océan d'encre. Il sentait qu'il avait les yeux fermés dans la réalité, mais dans ce monde bizarre dans lequel il avait atterri, il n'y avait aucune couleur et ses aigues-marines s'obstinaient à fixer un point inexistant pour ne pas perdre le fil.

Il sentait quelque chose de dur et froid contre son ventre, sûrement le sol. Par contre, quelque chose de chaud était comme posé sur son dos. Étrangement, il sentait une présence et ça le rassurait. Il se sentait moins seul. Il avait une affreuse boule au ventre. Car tout ce dont il se souvenait était d'une lumière aveuglante et d'une douleur au niveau de la nuque -douleur qu'il ressentait toujours- avant de se retrouver à flotter dans cet océan noir.

Il se força à ouvrir une paupière. Il s'étonna de pouvoir la garder ouverte alors que d'habitude, il mettait longtemps à émerger. Il papillonna des cils et se rendit compte que s'il pouvait supporter la lumière ambiante, c'est parce qu'il faisait très sombre. Il arrivait à peine à voir la pâleur de la peau de son bras étendu juste devant lui. Il bougea quelque peu mais se rendit compte qu'il avait toujours le poids sur son dos. Il essaya du mieux qu'il put de tourner la tête à côté de lui et avisa un corps étendu à côté du sien dont le bras semblait posé négligemment sur son dos. Il retint un gémissement de douleur. Il avait l'impression d'avoir été balancé sur le sol, ce qui devait être le cas.

« Akashi-kun, murmura Kuroko faiblement. »

Il avait reconnu le corps allongé à côté de lui comme celui de son ancien capitaine. Avec un effort presque surhumain, il parvint à bouger son bras engourdi pour le poser sur l'épaule du rouge toujours plongé dans l'inconscience. Il se mit à le secouer faiblement tout en l'appelant, espérant qu'il se réveillerait.

« Akashi-kun. »

Cette fois-ci, sa voix était plus ferme. Il continua son manège pendant plusieurs secondes encore avant qu'il ne sente le corps collé au sien bouger faiblement. Un minuscule gémissement franchit la barrière des lèvres d'Akashi avant que celui-ci n'émerge doucement, papillonnant des paupières. Il mit plusieurs seconde avant de voir Kuroko.

« Tetsuya ? Où... sommes-nous ?

- Je ne sais pas, je viens de me réveiller. »

D'un regard, ils comprirent qu'ils avaient vécu la même chose. Remarquant enfin qu'il entravait Kuroko dans ses mouvements, Akashi se décala avec difficulté et finit par enlever son bras, les membres douloureux. Le turquoise se redressa lentement, s'asseyant en tailleur. Il se frotta la tête et observa autour de lui, commençant par le haut.

A première vue, bien qu'il ne voyait pas le plafond étant donné qu'il faisait trop sombre, ils se trouvaient dans une salle plutôt grand où une trentaine de personnes pourraient tenir. L'ai sentait l'humidité et les murs confirmaient cette impression par leur couleur grise, presque noire et verte par endroit. Il semblait ne pas y avoir d'issu puisque Kuroko ne voyait ni porte, ni fenêtre. Il ignorait s'ils se trouvaient sous terre ou à la surface.

« On dirait bien que nous ne sommes pas seuls, annonça Akashi. »

Kuroko suivit son regard et baissa les yeux. En effet, il distinguait plusieurs masses sombres qui bougeaient au rythme de leur respiration. Avec beaucoup de difficulté et les jambes flageolantes, il se mit debout grâce à l'aide d'Akashi qui s'était levé lui aussi avec plus de facilité que l'ombre. Ils se dirigèrent vers les corps encore non identifiés avec méfiance, se demandant qui pouvaient être ces personnes. Kuroko écarquilla les yeux en reconnaissant quelqu'un.

« Kagami-kun ! »

Ce dernier semblait émerger au vu du grognement qui s'échappa de sa gorge. Il ouvrit brusquement les yeux en sentant quelque chose contre son nez. Des cheveux. Et pas n'importe lesquels. Reconnaissant Aomine, Kagami s'écarta d'un coup. Il le regretta amèrement la seconde suivante en sentant une douleur dans le bas de son dos se propager vers ses épaules. Puis il remarqua Kuroko et ses yeux se plissèrent dangereusement.

« Kuroko bâtard, ça va pas de me poser un lapin ? »

Avant que Kuroko ne puisse répondre, Akashi s'en chargea à sa place d'un ton suffisant :

« Je pense que nous avons un problème plus important à régler.

- Akashi ? Mais qu'est-ce que tu fous là ? s'étonna Kagami.

- C'est ce que l'on aimerait savoir, Kagami-kun.

- Il semblerait que l'on nous ait enlevé et amené ici, analysa le rouge. »

Avant que Kagami ne puisse répliquer, ils virent la grande corpulence d'Aomine se redresser et s'étirer douloureusement le dos, pestant contre le manque de confort. Ne faisant pas attention à lui, Kuroko observa les lieux et découvrit d'autres personnes qu'ils connaissaient.

À droite se trouvait Midorima appuyé contre Kise. À gauche il s'agissait de Takao et Murasakibara situé à une distance raisonnable de l'un et de l'autre. Et enfin, il reconnut Shimura qui se frottait les yeux, pas très loin de son frère de cœur. Kuroko fronça les sourcils. Comment se faisait-il qu'ils se soient tous fait enlever et amené dans cet étrange endroit ? Et surtout, pourquoi étaient-ils ici ?

« Où est-ce qu'on est ? Il est glauque c't'endroit, constata Aomine en regardant autour de lui.

- Nous ne connaissons ni la situation, ni l'endroit, ni le pourquoi du comment nous nous retrouvons ici, annonça Akashi afin de ne pas se répéter. »

En effet, pendant qu'ils parlaient, le reste du groupe s'était approché, la démarche claudicante pour certains accompagné de quelques grimaces de douleur. À l'évidence, ils n'avaient pas été traité avec douceur. Kuroko s'étonna de n'en voir aucun paniquer -surtout Kise-. Personne ne devait encore réaliser ce qui leur arrivait, bien que lui-même ressentait une boule à l'estomac qui lui tordait le ventre.

Soudain, un bruit sourd retentit, faisant sursauter la majeure partie des personnes présentes. Midorima replaça ses lunettes sur son nez, jetant des coups d'œil tout autour de lui, essayant de déterminer la provenance de ce désagrément auditif. Il avait la désagréable impression qu'un rouage se mettait en route. Le vacarme était assourdissant, ils devaient crier pour se faire entendre.

« Bordel, mais c'est quoi ce truc ?! hurla Kagami. »

Aussitôt, le bruit cessa. Les garçons retinrent leur souffle, incertain quant à la démarche à suivre. Akashi tendit l'oreille et décela un léger bruit. Comme s'il y avait des gouttes d'eau qui s'échouaient sur le sol. Murasakibara fit paresseusement le tour de la pièce, ne trouvant rien d'alarmant, bien que le bruit des gouttes d'eau s'écrasant sur le sol semble s'amplifier.

« J'ai un mauvais pressentiment, murmura Kise. »

Kuroko partageait son avis. Baissant le regard, il fronça les sourcils. Le sol n'était pas si humide à leur réveil. S'accroupissant, il posa deux doigts sur le sol froid et écarquilla les yeux. Décidément, il ne devrait pas être aussi humide.

« Oï Tetsu, qu'est-ce que tu fous ? demanda Aomine, intrigué par le comportement de son ancienne ombre.

- Il y a de l'eau par terre, murmura-t-il.

- Quoi ? hallucina Takao.

- Le sol... il est couvert d'eau, répéta Kuroko.

- Et j'ai l'impression que le niveau monte, informa Akashi. »

Ce n'était pas qu'une impression. Maintenant, l'eau recouvrait tous les doigts de Kuroko. La boule dans son ventre se fit plus importante, et un début d'angoisse noua sa gorge. Il se releva. Tout le monde se rapprocha du centre, par instinct. La respiration de Kise se fit plus lourde mais il prit sur lui pour ne pas paniquer. Ce n'était qu'une blague, rien de grave n'allait leur arriver, n'est-ce pas ?

« Putain, elle est froide cette eau, maugréa Aomine qui pourtant n'en menait pas large.

- Glacé, tu veux dire, corrigea Himuro qui commençait déjà à grelotter.

- Cherchons une sortie, ordonna Akashi. »

Ils se séparèrent et allèrent chacun dans un coin de la salle, fouillant les moindres recoins à l'aide de leurs mains. Pendant leur recherche, le niveau de l'eau montait rapidement, arrivant à la taille pour les plus petits et au bassin pour les plus grands. Ils ne trouvaient rien. Aucune porte de sortie ne leur était offerte. Ils se réunirent tous une fois encore au milieu de la salle.

« Y a que dalle, lâcha Kagami, découragé.

- On va quand même pas mourir noyé ? demanda mollement Murasakibara.

- Mais non, on va trouver une solution, essaya de rassurer Tatsuya.

- S'il n'y a pas de sortie en bas, nous devrions essayer d'en trouver une en haut, proposa Midorima.

- C'est logique Midorima-kun, mais nous ne voyons pas le plafond, il fait trop sombre, souligna Kuroko.

- Dans ce cas-là, nous n'avons qu'à nous laisser porter par l'eau, annonça Akashi.

- Et si on y reste ? questionna Aomine, pas convaincu pour un sou.

- Tu as une autre alternative à nous proposer ? »

Pour toute réponse, Aomine souffla. De la fumée s'échappa de sa bouche, signe qu'il commençait à faire vraiment très froid. Akashi avait raison, il n'y avait aucune autre solution possible. Il fallait donc se résigner à attendre, quitte à louper leur porte de sortie et à rester à tout jamais ici pour rejoindre le monde éternel.

Un long frisson remonta le long de la colonne de Kagami qui sentait maintenant que l'eau lui arrivait jusqu'au coude. Il était partagé entre le froid et la peur. Parviendraient-ils à sortir d'ici ? Il l'espérait de toutes ses forces. Ils ne pouvaient pas mourir ici. Pas comme ça.

Akashi et Kuroko n'avaient déjà plus pieds. Cela blessait Akashi dans sa fierté bien qu'il tente de garder la tête haute. De toute façon, ce sera pareil pour tout le monde d'ici peu. Soudain, une idée lui traversa l'esprit et il se maudit de ne pas y avoir penser plus tôt. Le froid mordait ses muscles et l'enveloppait dans une douce torpeur petit à petit, il devait remédier à ça.

« Bougeons, cela nous permettra de ne pas être trop frigorifié. »

Tous approuvèrent et ils se mirent à nager dans un sens, puis dans l'autre. Ils allaient lentement tout en scrutant les moindres recoins afin de ne pas manquer une porte, une sortie, un indice. Chacun touchait régulièrement un mur afin de trouver quelque chose, mais en vain. Takao scrutait sans cesse les murs. Il se sentait porté par l'eau, de plus en plus haut.

Nager et battre des pieds frénétiquement afin de se maintenir à la surface les fatiguait énormément mais ils tenaient bon. Après tout, ce n'était pas de grands sportifs pour rien. Regardant chaque recoin à l'aide de ses yeux de faucons, Takao décela quelque chose. C'était infime et les contours étaient flous étant donné qu'il faisait encore sombre mais Kazunari était presque sûr d'avoir trouvé quelque chose.

« Hey ! Y a quelque chose en haut tout à droite.

- Tu sais ce que c'est ? Questionna Midorima.

- Je suis pas sûr, mais je crois qu'il y a un espèce d'anneau. Tu sais, le genre qu'il y a sur les portes.

- Ou le genre pour attacher les bateaux, ironisa le vert.

- En gros c'est quitte ou double, trancha Himuro. »

Ils se dirigèrent vers le côté droit tandis que le niveau d'eau montait rapidement. Le froid commençait à prendre Kuroko qui se demanda combien de temps il pourra tenir encore avant de claquer des dents. Mais il n'était pas idiot. S'ils réussissaient à sortir de là, il leur faudrait de quoi se sécher ou ils auront indéniablement froid à l'extérieur de l'eau.

Maintenant, ils n'étaient qu'à un mètre du plafond et ils voyaient parfaitement l'anneau qu'avait désigné Kazunari. Ce dernier ne s'était pas trompé, il s'agissait d'une trappe : ils pouvaient voir les contours se dessiner. Néanmoins, elle semblait vieille et rouillée. En plus de leur fatigue, cela allait être difficile de l'ouvrir. Cependant, il fallait qu'ils réussissent : c'était leur seule chance de s'en sortir.

Aomine se dirigea au plus près possible et parvint à l'atteindre à l'aide de ses longs bras. Il tira dessus, sans succès. Il tira encore et encore, voyant sa tête se rapprocher de plus en plus du plafond. Kagami vint à son aide, agrippant l'anneau à deux mains. En temps normal, Aomine l'aurait envoyé bouler. Mais là, il était animé par la peur et l'adrénaline. Kise respirait comme un asthmatique, il ne pouvait pas les aider.

« Murasakibara, au lieu de te tourner les pouces, vient nous aider, s'insurgea le bleuté entre ses dents. »

Semblant se réveiller, le mauve les rejoignit. Il empoigna lui aussi l'anneau et tira. Seulement, l'eau allait bientôt les immerger complètement. Il ne restait plus que quelques secondes avant qu'ils ne soient privé d'air. Kuroko prit une grande goulée d'air et retint sa respiration, les autres l'imitèrent. Sous l'eau, il voyait les trois garçons s'acharner sur la poignée.

Il remarqua aussi Kise. Ce dernier se débattait sous l'eau. Il paniquait, il n'avait pas pris assez d'air ! Les yeux révulsés il essayait par tous les moyens de remonter à la surface. Kuroko vint vers lui et tenta de le calmer par des gestes apaisants, mais rien n'y faisait. Il voyait Kise suffoquer mais ne pouvait rien n'y faire. Sous l'eau, il était impuissant et aussi incroyable que cela puisse paraître, Akashi aussi. Il ne pouvait pas parler et donc, trouver les bons mots.

Les trois garçons tiraient encore et encore. Kagami sentait que la trappe cédait petit à petit mais cela n'allait pas assez vite. Il commençait à manquer d'air et voyait du coin de l'œil Kise mourir à petit feu. Il mit plus d'acharnement à ouvrir la trappe, souhaitant sortir de là au plus vite. Murasakibara prit appui sur le coin et tira de toute ses forces. Aidé d'Aomine et Kagami qui s'acharnaient plus encore, il sentait qu'elle allait bientôt céder. Puis dans un effort ultime, ils ouvrirent un grand coup la trappe.

Kuroko, qui tentait par tous les moyens de calmer Kise ne vit pas la porte lui foncer dessus. Elle l'atteignit à la tête. Il perdit connaissance sur le coup. Akashi le vit. Il saisit Kise par le col et l'envoya vers la sortie par laquelle Aomine, Kagami, Murasakibara et Midorima était sortie. Les autres suivirent le mouvement. Akashi prit appui sur le mur et se propulsa vers le turquoise dont il voyait les bulles d'air remonter à la surface. Il le saisit par le torse, sentant la fatigue prendre le dessus et le froid engourdir ses muscles tandis que l'air commençait lui aussi à lui manquer.

Une fois en haut, Kise prit de grande goulée d'air, les larmes lui piquant les yeux. Il avait bien cru qu'il allait y passer cette fois-ci. Il regarda autour de lui et remarqua que tout le monde semblait s'en être sorti. Aomine poussa une exclamation.

« Où sont Tetsu et Akashi ? »

Ils regardèrent autour d'eux mais ne les virent pas. Kagami devint pâle comme la mort, comprenant qu'ils étaient encore sous l'eau.

« Oh non... murmura-t-il, horrifié. »

Alors qu'ils commençaient à désespérer, Kagami prêt à replonger dans l'eau, ils aperçurent du mouvement à la surface. Puis des cheveux rouges apparurent, avant que toute une tête n'immerge, suivit d'une deuxième. Tatsuya poussa un soupir de soulagement avant de s'apercevoir que l'ancien capitaine de la génération miracle semblait à deux doigts de lâcher prise et que Kuroko ne bougeait pas.

« Merde ! jura Aomine. »

Il se précipita vers les deux jeunes hommes et avec l'aide de Murasakibara, les remonta à la surface. La respiration haletante, Akashi déposa Kuroko sur le sol et s'empressa de prendre son pouls. Du sang s'échappait de sa blessure sur le crâne après qu'il se soit cogné contre la trappe.

Le sang d'Akashi se glaça dans ses veines. Il ne respirait pas. Kuroko ne respirait pas. Il ne sentait pas son cœur battre sous ses doigts. Avec frénésie, il se mit à lui faire un massage cardiaque malgré la fatigue de ses bras. Comprenant ce qu'il se passait, Aomine se pencha vers le turquoise, lui ouvrit la bouche et lui insuffla de l'air. Midorima, voyant que Seijuro faiblissait, le remplaça, malgré quelques réticences de la part du rouge.

« Merde Kuroko allez, respire, s'exclama Aomine.

- Kurokocchi, gémit Kise, se sentant coupable. »

Tout le monde semblait sur le qui-vive, priant pour que le cœur de Kuroko se remette à battre. Sans réfléchir, Kagami prit la main de Kuroko et la serra fort, se désolant de la trouver si froide. La peur s'insinuait dans son cœur, accélérant sa respiration et sa fréquence cardiaque. « Faites que Kuroko vive, je vous en supplie. »

Comme si le concerné l'avait entendu, la poitrine de Kuroko se souleva et il rejeta l'air qu'Aomine lui administrait. Il toussa fortement, reprenant connaissance. Midorima l'installa en position assise afin qu'il puisse recracher toute l'eau qu'il avait dans les poumons. Ils soufflèrent de soulagement.

Aomine s'assit lourdement au côté de son ombre, son rythme cardiaque ralentissant au fur et à mesure. Il n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Kagami se rendit compte qu'il serrait toujours sa main à l'en briser et la lâcha, les membres tremblants. Takao, qui retenait son souffle, expulsa l'air, soulagé. Kuroko finissait de recracher l'air, le dos soutenu par la main d'Akashi. Ce dernier ne l'avouerait jamais, mais il n'aurait pas supporter que l'ombre meure. Ce qui venait de se passer, semblait irréel. Il se croirait dans un rêve. Ou plutôt un cauchemar.

« Kurokocchi, pleurnicha Kise, prêt à se jeter sur lui mais Midorima le retint.

- Laisse-le respirer, il a besoin d'air, pas qu'on l'étouffe. »

Kise hocha la tête, les yeux larmoyants. Sans s'en rendre compte, Himuro s'appuya sur Murasakibara qui ne dit rien, se contentant de fixer le turquoise. Il se rendit compte que le violet n'avait pas avaler une seule sucrerie. Ce qui s'est passé l'avait à ce point bouleversé ? Il ne croyait pas le géant capable de ne pas manger plus de cinq minutes, et pourtant.

« Maintenant que tout le monde va bien, énonça Akashi, nous devrions regarder où est-ce que nous sommes. »

Ils approuvèrent et se levèrent, certains avec plus de difficulté que d'autre. Se sentant coupable, Kise glissa son bras sous l'épaule de Kuroko, le soutenant. Ce dernier le remercia d'un regard, sentant ses jambes qui pourraient lâcher d'un moment à l'autre. Il n'y avait qu'un seul chemin possible. À première vue, il s'agissait d'un tunnel qui semblait assez long, d'après ce que Takao en voyait. De toute façon, ils ne seraient fixés que s'ils prennent le risque de l'emprunter.

Des lumières s'étaient allumées dès leur arrivé mais elles semblaient dysfonctionnelles. Certaines étaient même grillée tandis que d'autres vacillaient, prêtes à s'éteindre. Ils se déplacèrent lentement, presque collé les uns aux autres. Ils avaient bien failli mourir, donc la peur et l'appréhension était au rendez-vous. Néanmoins, être tous ici les rassurait, d'une certaine manière.

Ils progressèrent encore quelques mètres sans en voir le bout. La démarche d'Akashi se voulait confiante mais en réalité il n'avait qu'une seule envie : celle de s'endormir et de se réveiller dans son majestueux lit. Il avait dépensé trop d'énergie et il supposât que c'était pareil pour les autres. Mais après tout, ils avaient vécu des matchs encore plus éprouvants que ça niveau fatigue, ils pouvaient certainement encore tenir.

« Je vous félicite. »

La voix sortit de nulle part les firent sursauter. Ils regardèrent dans tous les recoins avant que Takao ne leur montre une enceinte ainsi qu'une petite caméra. S'il y en avait là, Akashi supposait qu'il y en avait d'autres disposée un peu partout. Ils attendirent patiemment que la voix reprenne, bien qu'ils mourraient d'envie de poser des questions. La voix reprit finalement, le ton un peu moqueur :

« Vous venez de passer la phase éliminatoire. »

Ce qui supposait qu'il y aurait d'autres épreuves de la même envergure. Ils n'étaient pas au bout de leur surprise.


Voilà, je pense que ça vous met dans le bain de ce qui vous attend pour la suite (bain, eau, vous avez compris ? Non ? Tant pis), et encore, ce sera pire ou au moins, du même genre, croyez-moi, ils vont en baver ;) En ce qui concerne les pairings, j'hésite encore beaucoup, sachant que mes OTP sont le AoKuro, le KagaKuro, le AoKaga et le AkaKuro -oui, il y a des favoris- donc je ne sais pas. Certainement des triangle amoureux -ou un quatuor, soyons fou- bref, je vais bien m'amuser à jouer la psychopathe ;)

Je ne sais pas du tout quand sortira la suite, d'autant que je rentre en Première L demain, donc je n'aurai peut-être pas trop le temps, de toute façon je ne donne pas de date de sortie, ce serait trop le bordel sinon.

Le titre de l'histoire est provisoire, il a été trouvé à la va-vite, je l'aime pas trop. Si vous avez des idées de titre, dites-les-moi, je serai ravi de les prendre en compte ! /!\ C'est bon, j'en ai trouvé un qui me plait bien ;)

J'espère que ce petit avant-goût vous aura plus ! Lâchez une review pour me dire ce que vous en pensez.

Bonne rentrée !

x Heaven