Résumé : Orion, Walburga, Alphard, Cygnus, Regulus ... Tous ces Black qui, dans l'ombre, ont écrit de leur sang corrompu une histoire tragique, une histoire sombre, leur histoire. Celle de la très noble et très ancienne maison des Black

Genre : drame familial

Rating : K

Disclaimer : tous les personnages appartiennent à J.K.Rowling ; le titre fait référence aux « Petites filles modèles » de la comtesse de Ségur

Note de l'auteur : ceci est un recueil de drabbles (au sens large : 1000 mots maximum) sur tous les membres injustement oubliés de la fascinante dynastie Black ; vous voyez, je me soigne ! (le moindre de mes OS fait être 5 et 10 000 mots d'habitude ; celui-ci en compte 1000 tout juste !)

Je l'ai écrit pour la communauté Pom Pom Power, qui remet à l'honneur tous les personnages secondaires ; ma première croisade concerne Cygnus Black, dont la principale qualité est d'être le père des trois sœurs Black ... Les cinq drabbles parleront donc de ses relations avec ses filles. Ici, le thème est « les limites de ma patience ».

Bonne lecture !

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Les petites filles pas si modèles que ça

Traversant à grandes enjambées le hall d'entrée, tout entier absorbé dans la lecture de son parchemin, il faillit percuter de plein fouet le chambranle de la porte de son bureau. Relevant brusquement la tête, il eut un mouvement de recul. Ce fut alors qu'il aperçut sa fille ainée.

Le bras droit relevé et appuyé sur les parois lambrissées, la tête enfouie dans le creux, ses longs cheveux d'ébène sagement noués d'un ruban vert tombant dans son dos, elle se tenait immobile et silencieuse à l'extrémité du grand hall, près de la lourde porte d'entrée.

Monsieur Black se renfrogna un bref instant avant de se replonger dans sa lecture. Ses affaires au ministère retenaient toute son attention ; il n'avait pas le temps de s'occuper de ses filles pour l'instant. Il ne souhaitait qu'une seule chose : le silence.

Hélas, depuis quelques temps, le manoir résonnait constamment de cris, de rires et de cavalcades ...

Sur le pas de la porte, il se retourna et jeta un dernier coup d'œil à sa fille, toujours immobile, silencieuse et prostrée, avant de refermer la porte dans un claquement sec.

La première fois qu'il avait surpris Bellatrix ainsi, son sang n'avait fait qu'un tour. Il avait cru qu'elle pleurait. Peut-être s'était-elle disputée avec ses sœurs ... Peut-être avait-elle été punie par sa mère ... Il s'était approchée à grands pas, inquiet, et avait doucement prononcé son nom.

« Bellatrix ... »

Et comme elle ne répondait pas, il avait haussé la voix.

« Bellatrix ?

- Chut !

- Pardon ?

- Chut papa ! Je compte ! »

Et alors qu'il ouvrait la bouche pour demander des explications supplémentaires, les sourcils froncés d'un air vaguement ahuri, elle s'était retournée d'un mouvement vif et avait crié d'une voix enjouée, qui avait résonné en mille tintements joyeux entre les murs du grand hall d'entrée : « Cent ! J'arrive ! Cissy ! Andy ! C'est la pleine lune, cachez-vous ; attention au loup-garou !».

Monsieur Black était resté planté là, consterné, tandis que sa fille bondissait dans les escaliers, à la recherche de ses deux jeunes sœurs. « Loup-garou y es-tu ». Bellatrix ne pleurait pas, elle jouait à « Loup-garou y es-tu ».

Il avait eu un soupir amusé. Son bon cœur le perdrait ...

Enfin, il valait mieux que ce soit ça. Un jeu d'enfant.

Les jeux d'adulte n'étaient pas aussi gais.

Ça, c'est ce qu'il avait pensé sur le moment. Car aujourd'hui, il pensait tout autre chose. Aujourd'hui, cela faisait exactement dix-neuf jours que ses filles n'arrêtaient pas de jouer à ce jeu stupide, de courir partout dans le manoir, de claquer les portes, de rire aux éclats. Et il ne pourrait plus supporter très longtemps un tel vacarme. Oh non ! Sa patience avait des limites !

« Aaaaaaaaaaaaah ! Non ! Je veux pas être un loup-garou ... » hurla une voix enfantine.

Et si ses filles continuaient à les repousser, il ne répondrait bientôt plus de rien ...

Le dîner fut l'occasion de mettre les points sur les i.

« Ecoutez-moi bien toutes les trois. J'ai beaucoup de travail au ministère en ce moment, et vous le savez. Alors je voudrais que vous fassiez un peu moins de bruit. Est-ce que c'est compris ? Depuis trois semaines je n'arrête pas de vous entendre courir et crier dans tout le manoir ... Vous ne pouvez pas jouer à la poupée comme toutes les petites filles de votre âge ? ... Ou alors, allez faire du bruit chez les autres !

- Cygnus ! »

L'éclair soudain qui pétilla dans les yeux de Bellatrix lui fit froncer les sourcils. Et quand il vit le sourire de connivence qu'arborait Andromeda, il eut peur soudain. Ses deux ainées avaient le chic pour inventer les jeux les plus farfelus, et par Merlin, il lui semblait qu'il venait de leur donner une idée ... Aïe. Il regrettait déjà d'avoir voulu un peu de calme. Bon sang, était-ce trop demander ?

Pendant quelques jours, ce fut le calme plat, celui qui précède les tempêtes. Monsieur Black aurait dû se méfier ... Trop absorbé par ses considérations politiques, il n'avait pas remarqué que sa femme avait suivi ses conseils et envoyé leurs filles semer la pagaille chez les autres. Hélas, il fallut rendre les invitations ...

Mais tous ces menus détails pratiques n'intéressaient pas monsieur Black, constamment enfermé dans son bureau.

Il y était encore cloitré quand la porte s'ouvrit à toute volée, laissant entrer une horde de garçonnets en culottes courtes : le petit Londubat et son cousin Rosier, Malfoy Junior, les fils Lestrange et ce garnement de Croupton.

« Vite, cachez-vous ! Le loup-garou va arriver !

- Pourquoi on est tous venus là ? On va se faire repérer !

- Tu n'avais qu'à pas me suivre ! C'est à moi que Bella a dit de venir ici ! Pas à toi !

- Et alors ? Moi c'est Andy qui me l'a dit !

- Hein ?! Mais c'est elle le loup-garou !

- Mais non ! C'est Cissy ! Tu suis le jeu ou non ?

- Chut ! Taisez-vous ! Elle va nous entendre ! »

Les six garçonnets étaient si absorbés dans leur jeu qu'aucun n'avait aperçu monsieur Black, toujours assis derrière son bureau, pétrifié par cette entrée fracassante qui lui avait fait faire une énorme tâche d'encre noire sur le nouveau texte de loi qu'il devait présenter le lendemain au Magenmagot. Ils continuaient de piailler. Petits inconscients !

Cygnus regarda une dernière fois son parchemin dégoulinant d'encre, puis les six petites têtes collées à la porte. Il eut un sourire carnassier. Il allait entrer dans la légende ...

Avec une discrétion infinie, il se leva et s'approcha à pas de loup.

« Chut ! Ne faites plus de bruit ! J'entends des pas ... »

Il prit une grande respiration, se redressa de toute sa longue silhouette, leva ses bras comme pour bondir et ...

« Groaaaaaaaaaaaaaaar ! »

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Alors ? Qu'en avez-vous pensé ? Je serais vraiment très curieuse de le savoir !

Le prochain drabble ... Ce soir avec un peu de chance !