Coucou à tous,

Note de l'auteure : Le titre de cette fic est une citation d'un auteur du IIIe siècle Diogenes Laërtius : « Le pardon est plus juste que la vengeance »

A l'origine, le premier chapitre de cette fic était une réponse au défi sur The Hex Files requérant que l'histoire s'achève sur une phrase particulière. Il semble qu'il y en avait plus à dire alors j'ai poursuivi depuis ce chapitre.

Note de la traductrice : euh… en fait je ne suis pas l'auteur, simplement la messagère… ou plus précisément la traductrice. Celandine m'a gentiment permise de traduire cette fic absolument sublime que j'ai lue il y a quelques temps. J'espère que vous l'aimerez aussi, je voulais la faire partager.

Ceci est ma première traduction (soyez indulgents…) et j'ai préféré la publier sous un autre pseudo pour ne pas mélanger les traductions et mes propres écrits…

Vous trouverez la version originale sur le site de l'auteure (l'adresse figure dans mon profil)

Je rappelle que l'auteure s'appelle Celandine et que le titre original de la fic est Better than Revenge (ça ne sonnait pas très bien en français).

J'ai conservé certains mots en anglais. Si ça pose problème, n'hésitez pas à m'en demander la traduction.

J'ai promis à Celandine que je lui traduirai les reviews alors j'espère pour elle qu'elles seront nombreuses.

La fic est terminée et comprend 40 chapitres (de plus en plus long à mesure que la trame se précise...).

PS : Le titre du premier chapitre en français est : La pomme et le sanglier (vous comprenez pourquoi je l'ai laissé en anglais… lol)

Genre : Drame, romance, angst

Avertissement : Slash, Contient des relations sexuelles entre deux hommes, à bon entendeur...

Rating : M (bien mérité)

Pairing : HP/DM

Bonne lecture.

Better than Revenge

Chapitre 1: The Boar and Apple

Harry fixait d'un air mélancolique les ténèbres extérieures tandis que la pluie clapotait sur les fenêtres ternes et fissurées. La petite chambre de l'auberge «The Boar and Apple» ferait bien l'affaire pour cette nuit, avait-il concédé, mais rien n'était plus ennuyeux que de se trouver cloitré ici alors que tout ce qu'il voulait était se rendre à Godric Hollow et chercher la maison qui fut autrefois celle de ses parents. Il aurait pu sortir d'une manière ou d'une autre mais il n'avait aucun parapluie et il pleuvait si fort qu'il aurait été trempé avant d'avoir fait cent mètres. La dernière chose qu'il voulait était d'attraper un rhume qui l'empêcherait de traquer Voldemort et les quatre horcrux restant. Ajourner les recherches en prévision du mariage de Bill et Fleur l'avait suffisamment retardé et il n'avait aucune intention d'attendre plus longtemps.

Ca avait pourtant été un beau mariage. En dépit de sa mauvaise humeur, Harry esquissa un sourire en se rappelant Ron et son embarras lorsqu'Hermione avait attrapé le bouquet de la mariée. Madame Weasley avait été au comble du bonheur et avait sangloté sans retenue lorsque le couple avait échangé ses vœux puis encore lorsqu'ils transplanèrent pour leur lune de miel à Majorque. La perspective la plus intéressante de l'événement avait probablement été quand Hagrid invita Madame Maxime à danser, personne n'avait osé s'aventurer sur la piste quand le couple l'avait amoureusement investie.

Harry avait accepté, à contre cœur, de séjourner au Burrow quelques jours pour aider les Weasley à tout remettre en ordre mais il en était parti dès qu'il avait pu pour s'installer directement dans cette auberge. Quelque part, il lui semblait logique de commencer les recherches à l'exact endroit ou Voldemort avait été défait par le sacrifice de Lily. Pourtant maintenant, il se sentait comme pris au piège sans même Edwig à qui parler, il n'avait pu la garder et prétendre qu'il n'était qu'un simple muggle. Il avait donc décidé de descendre et de commander un jus d'orange pour passer le temps. Heureusement, Bill avait pu se rendre à Gringotts et échanger quelques galleon pour lui de façon à ce qu'il ait suffisamment d'argent muggle pour payer sa chambre et ses repas pendant quelques jours.

Il avait déjà bu son verre, commandé et terminé son repas et picorait dans les dernière frites qu'il lui restait lorsqu'un soudain déplacement d'air attesta l'entrée d'un nouveau client dans l'enceinte du bâtiment, mais personne ne s'aventura dans la pièce où Harry était installé. Il haussa les épaules et compta sa monnaie pour payer l'addition, il la laissa sur la table prenant soin de la coincer sous la bouteille de vinaigre pour qu'elle ne s'envole pas à la prochaine bourrasque. Ca devait être un autre pauvre bougre piégé par le mauvais temps qui voulait prendre une chambre.

Pourtant, quand il sortit vers le hall d'entrée, son regard se posa sur les cheveux lisses et éclatants de la dernière personne au monde qu'il s'attendait à trouver ici, et la rage naquit au creux de sa gorge à l'en étouffer lorsqu'il reconnut Draco Malfoy, accoudé au comptoir.

Harry se déplaça jusqu'à se trouver derrière lui et parla calmement, «Je ne sais pas ce que tu fais ici exactement mais je te conseille de déguerpir! Immédiatement!» Il tourna les talons et monta les escaliers, tremblant sous l'effort qu'il s'imposait pour ne pas dégainer sa baguette et en finir avec Malfoy sur le champ.

Jouant de la clé sur la serrure pour ouvrir sa porte, il entendit des bruits de pas et sans surprise, observa Malfoy s'approcher. «Harry»

«Ne… m'appelle… pas… Harry,» Siffla le Gryffindor, «Tu ferais mieux d'avoir de bonnes raisons pour ça!» Il avait sorti sa baguette et la tenait prête. Il l'utilisa pour signifier à Malfoy d'entrer.

«Potter alors.» La voix de Malfoy tremblait très légèrement mais Harry le perçut très nettement tandis qu'il actionnait le faible éclairage et fermait la porte. Il prit l'unique chaise et après un bref coup d'œil autour de lui, Malfoy s'assit sur le lit avec hésitation, puis il se délesta de sa baguette et la plaça délibérément sur le côté le plus éloigné du lit où il savait qu'il ne pourrait l'atteindre avant qu'Harry n'ait le temps de le stopper.

Il semblait évident qu'il tentait de rassurer Harry sur ses intentions, mais le gryffindor n'allait pas lui faire confiance aussi rapidement et raffermit sa prise sur sa propre baguette.

« Comment tu m'as trouvé?» Demanda Harry.

«J'ai été voir Weasley et je lui ai demandé. Il a dit que tu serais probablement ici,» Répondit simplement Malfoy, «Je pense qu'il était bien trop stupéfait de me voir pour réaliser ce qu'il disait alors ne lui en veux pas trop pour ça. J'aurais bien demandé à Granger, c'était la plus facile à repérer dans cette mer de rouquins mais elle ne m'aurait jamais rien dit.» Puis il se tut, triturant l'extrémité défaite du duvet.

Harry attendit un moment que Malfoy poursuive mais comme le silence s'éternisait, il demanda plus gentiment qu'il ne l'aurait voulu, «Mais pourquoi?»

Malfoy leva les yeux et les planta droit dans ceux d'Harry. «Tu étais là n'est-ce pas? J'ai vu le second balai, tu étais là, sous cette cape d'invisibilité.»

«Ouais, j'étais là.» Rétorqua durement Harry, toute sympathie qu'il aurait pu commencer à éprouver s'estompa avec le souvenir de la mort de Dumbledore. « Qu'est-ce que tu veux? Ta mission est accomplie même s'il a fallu que Snape s'en charge à ta place! Tu devrais être content.»

La vision de larmes dévalant les joues de Malfoy choqua Harry jusqu'au silence. Malfoy, pleurer? Sa première réaction avait été le pressentiment persistant que Malfoy tentait de le manipuler de façon à ce que la sympathie l'emporte sur sa colère mais sa raison s'interposa: ça devait être vrai. Le Draco Malfoy qu'il avait connu pendant ces six années n'aurait jamais mésestimé sa fierté au point de s'humilier devant lui, même pour le manipuler.

«Je ne l'ai pas fait Potter, je ne voulais pas le faire, tu l'as vu toi-même. Je devais essayer ou il m'aurait tué, moi et ma famille, mais je ne l'ai pas fait et il me tuera de toute façon pour avoir failli. Dumbledore a dit qu'il pourrait me protéger et maintenant tu es ma seule chance, personne d'autre ne croira que je n'ai pas voulu le faire, ils penseront tous que j'ai été trop lâche pour aller jusqu'au bout. Mais le professeur Snape t'a enseigné la legilimency, non? Tu peux déterminer si je dis la vérité ou non.» Les mots se précipitaient urgemment dans la bouche de Malfoy.

Harry secoua la tête. «Il m'a seulement enseigné l'occlumency Malfoy. Je ne peux pas lire tes pensées. Et je n'étais pas très bon.» Admit-il, troublé lui-même par cette confession.

Les épaules de Malfoy s'affaissèrent et il se pinça les lèvres de désespoir. «J'ai fait tout ça pour rien alors.»

«Pourquoi tu es venu jusqu'à moi?» Demanda Harry. «Je veux dire, tu aurais pu aller au Ministère de la Magie et si tu n'avais pas confiance en Scrimgeour je n'ai aucune confiance en lui non plus tu aurais pu aller trouver un professeur de Hogwarts, Professeur Flitwick par exemple. Ils savent tous que c'est Snape qui a tué Dumbledore. Ils ne t'auraient pas envoyé à Azkaban, pas sans te donner la chance de te défendre devant le Wizengamot.»

«Il m'aurait trouvé si j'avais été les voir. Ils m'auraient gardé quelque part jusqu'au procès et ça aurait ma perte, Il m'aurait trouvé avant le procès. La seule raison pour laquelle je suis toujours en vie c'est parce que je ne reste jamais longtemps au même endroit.» Malfoy pressa ses mains contre ses yeux et lorsqu'il les baissa Harry put voir les sombres halos d'épuisement qui les entouraient et c'est seulement là qu'il remarqua que les vêtements muggle de Malfoy étaient sales et froissés. «Je n'ai pas dormi plus d'une nuit quelque part depuis que… depuis que j'ai quitté Hogwarts. Je ne peux aller chez aucun membre de ma famille ni chez mes amis, Il s'y attendrait et certains d'entre eux me vendraient sûrement à lui. Je ne peux faire confiance à personne.»

Harry acquiesça, son esprit travaillant furieusement. Malfoy avait certainement raison sur les capacités de Voldemort à le retrouver rapidement s'il cherchait refuge auprès de ses anciens camarades. Pourtant Harry pensait qu'il avait tort de supposer qu'en faire part à Mac Gonagall serait aussi dangereux qu'il le pensait. Dumbledore avait promis qu'il le protégerait, lui et sa famille, le directeur devait avoir un plan, même si Harry n'avait aucune idée de ce que cela aurait pu être.

Quelqu'un parmi les membres de l'Ordre pourrait peut-être l'éclairer. De plus, Lupin savait parfaitement comment se tenir à l'écart des autres sorciers. Mais pourquoi Dumbledore aurait aidé Malfoy surtout après qu'il ait tenté de le tuer? Dumbledore avait toujours été trop crédule quant à la facilité des disciples de Voldemort à se retourner contre lui et voilà où sa confiance en Snape l'avait mené. Pourtant il lui avait fait cette promesse, et en fait, Malfoy n'avait pas levé le petit doigt sur Dumbledore, pas même avec quatre deatheaters le pressant d'en finir. Harry déglutit difficilement et son regard se posa une nouvelle fois sur son ennemi de toujours.

«Je suis désolé de t'avoir ennuyé,» Acheva Malfoy dans une vaine tentative de recouvrer sa dignité perdue. «Je vais y aller maintenant.» Il esquissa un geste vers sa baguette mais Harry l'interrompit.

«Attend Malfoy.»

Pris par surprise, Malfoy s'arrêta.

«Je te crois quand tu dis que tu n'as pas vraiment voulu tuer Dumbledore,» Articula lentement Harry. «Mais tu as provoqué la parfaite opportunité pour Snape.»

«Oui.» Dit Malfoy d'une voix quasi inaudible.

«Et tu sais que j'ai toujours été l'homme de Dumbledore,» Harry poursuivit. Ca devenait plus facile chaque fois qu'il prononçait le nom de son mentor. « Alors je te le redemande, pourquoi moi? Pourquoi tu pensais que je t'aiderais?»

Une fois encore, un long silence s'installa pendant lequel Malfoy se perdit dans la contemplation du morceau de duvet qu'il avait déplié mais cette fois Harry était déterminé à ce que Malfoy soit celui qui briserait ce silence. Cinq minutes, dix, quinze minutes passèrent. Malfoy poussa un profond soupir.

«Tu n'as jamais compris, n'est-ce pas? Tu es celui-qui-a-survécu, l'Elu, tu es incapable de faire du mal. Tes amis t'aiment. J'aurais donné n'importe quoi pour en faire partie mais ma famille… je ne pouvais rien contre eux tu sais, ou peut-être que tu ne le sais pas, tu ne peux pas savoir parce que tu n'en as pas, de famille. Tu ne connais pas ta chance!» Ajouta-t-il caustique. «Mais je t'ai observé, je sais que je ne t'ai pas traité correctement, de même que Weasley et Granger, simplement parce qu'ils étaient tes amis et que moi aussi je voulais en être mais je ne pouvais pas, j'aurais voulu…» Il s'arrêta brusquement avant d'avoir fini sa phrase et parut horrifié.

«Tu aurais voulu quoi?» Interrogea Harry que ce torrent intempestif de révélations laissait quelque peu perplexe.

Malfoy secoua la tête frénétiquement. «Rien. Rien. Je dois partir. Je suis resté ici bien trop longtemps déjà.»

Avant que Malfoy ne puisse esquisser un seul mouvement, Harry dirigea sa baguette vers celle de du fugitif et lança unAccio, celle-ci atterrit naturellement entre ses doigts.

«Non tu dois tout me dire si tu veux que je t'aide.» Insista Harry, une partie reculée de son esprit réalisa qu'il avait déjà décidé d'aider Malfoy, qu'il pensait que c'est ce que Dumbledore aurait voulu qu'il fasse bien qu'il n'ait aucune certitude sur comment il y parviendrait. Pourtant il brûlait de savoir ce que Malfoy avait été sur le point de lui dire et il était déterminé à le découvrir avant d'entreprendre quoi ce soit.

«Je ne peux pas,» Malfoy serra les poings jusqu'à ce qu'Harry voie ses jointures blanchir. «Ca ne fera aucune différence, tu me dé…» Il s'interrompit brusquement.

« Je quoi? Je te détesterais? Renifla Harry avec mépris. «Si j'accepte de t'aider après que Dumbledore soit mort par ta faute, qu'est-ce qui pourrait bien me faire te haïr plus que ça? Ne sois pas lâche Malfoy. Dis-le, quoique ce soit.»

La colère s'insinua sur le visage de Malfoy une demi-seconde avant de céder la place à une expression à la fois amère et amusée, et il se redressa sur le lit où il s'était rassis. Harry pouvait presque le voir déployer son orgueil pour s'en revêtir tel un manteau. «D'accord Potter, tu veux savoir ce que je voulais; je voulais t'embrasser.» Il regarda Harry et ajouta délibérément, «Et même plus.»

Harry en eut le souffle coupé et dut s'adosser plus solidement à la chaise sur laquelle il était toujours assis, bien que maintenant tout de même une main ferme sur les deux baguettes. Il ne voulait pas que Malfoy s'en aille avant de d'être expliqué. «Tu voulais m'embrasser?» Répéta-t-il.

«Oui, je-voulais-t'embrasser.» Réitéra Malfoy dans ce qu'Harry crut reconnaître comme une tentative d'imiter sa propre voix. Puis il se mordit la lèvre. Harry pouvait voir les dents blanches meurtrissant la chair rose et tendre.

Hermione lui avait dit plus tôt cette année-là qu'il était devenu très séduisant, et Ginny l'avait sans aucun doute pensé mais il n'aurait jamais songé que Malfoy puisse le considérer de cette manière. Son cerveau semblait n'être plus qu'une gigantesque boucle, répétant les mots «je voulais t'embrasser. Et même plus.» encore et encore. Malfoy, l'embrasser? Lui et Ron s'étaient pelotés quelques fois au Burrow et ça avait été agréable mais rien de sérieux. Ca avait juste été différent d'avec Ginny.

Malfoy l'avait observé si étroitement et pendant si longtemps qu'il pensait pouvoir lui faire confiance en dépit de leur inimitié, il semblait avoir tellement confiance en lui qu'il était parvenu à lui confesser qu'il voulait l'embrasser. Harry était complètement atterré. Une heure plus tôt il aurait inscrit Malfoy sur la liste des trois personnes qu'il méprisait le plus au monde et pourtant Malfoy était là, devant lui, avouant qu'il aurait voulu être son ami et même plus encore, depuis toutes ces années.

Il ne vint même pas à l'esprit d'Harry de douter de la sincérité de Malfoy. L'autre jeune homme était de toute évidence bien trop angoissé pour mentir. Il avait presque bafouillé…

Malfoy avait continué son monologue. «Je suis un imbécile, je le sais bien. Tu en as confirmation maintenant et si tu voulais bien me rendre ma baguette s'il te plaît, je voudrais m'en aller. Je sais que tu me méprises et il n'y a probablement rien que tu puisses faire pour m'aider de toute manière. J'étais stupide de penser que tu pourrais ou voudrais m'aider alors oublie simplement que je suis venu jusqu'ici, d'accord? Je ne t'ennuierai plus. Laisse-moi juste…»

Harry était parvenu à une conclusion. Ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire, particulièrement à ce moment précis, mais s'il devait tenter d'aider Malfoy, ça semblait le seul moyen de le calmer et de l'empêcher de faire quelque chose de stupide comme se précipiter hors d'ici sans sa baguette. Ginny, pensait-il, en comprendrait la nécessité et Dumbledore lui avait toujours dit que l'amour serait son meilleur atout contre Voldemort.

Il interrompit les débordements expiatoires de Malfoy. «Draco.»

« Quoi?» Malfoy semblait stupéfait de se voir adressé par son prénom. «Qu'est-ce qu'il y a, Pot… Harry?»

«Ferme-la et embrasse-moi.»

Merci d'avoir lu, vos commentaires sont les bienvenus.