Disclaimer : Rien de des univers d'Harry Potter ou des contes repris par la compagnie de Walt Disney ne sont ma propriété.

Pairing : DM/HP, BZ/RW, TN/NL

Rated : MA (je préviendrai en début de chapitre en cas de relation explicite !)

Remerciement : Merci à Ardha pour sa précieuse aide à la relecture, pour les fautes et la cohérence ! :D

Note : Booonjouuur ! Et là, si vous suivez le travail d'Ardha vous vous dîtes. Hmmmm... Ardha poste son épilogue mercredi, et BIM, Chip poste un prologue le vendredi qui suit... COÏNCIDENCE...? Oui. Oui, c'en est une. Wou ! \ o /

Alors, cette fic en question ! Je suis suuuper contente d'enfin pouvoir la publier, et j'espère vraiment vraiment beaucoup qu'elle vous plaira ! Elle comprend un prologue (que voici), un interlude et 31 chapitres. Je posterai tous les vendredis, comme d'habitude, à partir d'aujourd'hui (23/06/17). :)

Enjoy !

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- Quatre Royaumes -

Dans le palais qui surplombait les bois épais du Nord, on ne cessait plus de s'agiter. Les cuisines fonctionnaient à plein régime et on préparait déjà tout ce qui pouvait se conserver. Les chasseurs chassaient, les cueilleurs cueillaient. Tout le personnel avait été réquisitionné pour faire le maximum de chambres et pour passer au peigne fin tous les tapis, rideaux et fenêtres de la demeure royale. Il y avait trois semaines déjà la reine Narcissa avait mis au monde son premier né, et l'anniversaire du premier mois du prince Draco sonnerait l'heure de son baptême. Pour l'occasion on préparait annonces et invitations.

Les annonces étaient publiques, mais les invitations étaient privées. Dans leur chambre matrimoniale, les époux royaux choisissaient avec soin les destinataires des lettres qu'ils enverraient le soir même par messagers à cheval. La reine avait eu pour consigne de ne se lever que pour la toilette, et resterait donc couchée jusqu'à la grande fête. Entre ses bras, le jeune prince s'était endormi. Elle le couvait de son regard avec tendresse.

-Eh bien, eh bien...

Le roi Lucius tournait en rond, nerveux, les yeux sur la liste qu'il avait entre les mains. Depuis ces trois semaines qui l'avaient vu devenir papa, il semblait à chaque instant hésiter entre fierté et inquiétude. La grossesse pourtant s'était bien passée, et son épouse comme son fils étaient en bonne santé. Draco avait les cheveux clairs, la peau pâle et les yeux gris de ses parents. Il était depuis sa naissance la fierté de tout le royaume.

-Nott, c'est fait... Zabini, c'est fait... Oh, les Potter !

-C'est fait, mon amour.

Le sourire de sa reine était doux, et ses yeux pétillaient d'amusement. Son époux se rendait à peine compte ô combien il était nerveux. Cela faisait longtemps maintenant qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de réunir les royaumes alentours, et présenter son fils aux rois qui étaient ses amis lui faisait vouloir que le temps avance plus vite. Mais pas trop vite tout de même, il voulait voir son enfant grandir le plus doucement qu'il le pouvait, le garder petit encore un peu.

-Et ta sœur ma chérie, Androméda, nous y avons pensé ?

Androméda Black était Duchesse et vivait dans un manoir non loin, en compagnie de son époux et de leur jeune fille. Leur père avait, il y avait de ça des années maintenant, hérité le titre de Duc de la famille Malfoy elle-même, qui n'avait eu qu'un unique héritier et n'avait pu mettre personne sur le Duché.

-Oui, lettre cachetée et prête à partir, comme les autres, sourit Narcissa qui vouait à sa grande sœur un amour inconditionné.

Lucius finit par s'asseoir sur le fauteuil au pied du lit. Il se creusait la tête, il ne voulait surtout oublier personne.

-Et ton autre sœur, comment s'appelle-t-elle déjà... Bellatrix, nous avons une lettre pour elle ?

Le sourire de la reine se fana et son visage se fit dur. Par réflexe maternel, elle resserra doucement sa prise sur son nouveau-né.

-Non, et nous n'en ferons pas, dit-elle. Bella est mauvaise, et tu le sais. De toute façon je ne sais pas où elle est.

Bellatrix, sa sœur aînée, n'avait pas digéré le mariage de Narcissa avec Lucius. D'après elle, son statut de première née aurait dû lui valoir l'attention de l'héritier au trône. Cette obsession l'avait rongée au point que leur père, lorsqu'il se sentit tomber malade, nomma la cadette à sa succession. Bella en était devenue folle. Narcissa baissa les yeux. Sa sœur avait toujours eu une méchante nature, petite déjà. Lucius souffla doucement, désolé. Il monta sur le lit et embrassa le front de son aimée.

-Oui, je sais, excuse-moi.

Il décida qu'ils en avaient assez discuté, Narcissa devait se reposer. Les invitations partiraient ce soir et, avec de la chance, tout le monde aurait répondu au midi du lendemain. Quoique peut-être pas tout le monde. Il y avait une demi-journée de voyage à cheval jusqu'aux châteaux Potter et Zabini, mais pour joindre la famille Nott, il faudrait peut-être une journée entière.

On aurait pu penser que voyager de nuit n'était pas du plus sage, mais leurs pays étaient en paix et le peuple ne vouait aucune haine envers ses souverains. Depuis des décennies, des siècles peut-être, la famille Malfoy était connue et aimée pour sa générosité et sa droiture. Nul n'aurait osé attaquer des messagers royaux. Il n'était pas rare même que sur de longs trajets l'on offre table et logis à une patrouille loin de ses camps.

D'ailleurs les messagers arrivèrent sans mal et, le lendemain au soir, ils reçurent la dernière des réponses qu'ils attendaient. Les Black arriveraient plus tôt pour être aux côtés de l'enfant en famille quelques heures. Les Zabini arriveraient en cortège réduit en début de soirée. Les Potter prévenaient d'un possible retard, étant donné leur situation. Les Nott... Eh bien Lucius ne tarderait plus à savoir ce que les Nott lui disaient, puisque justement, comme annoncé plus tôt, le dernier de leur cavalier franchissait leur enceinte alors que le soleil disparaissait déjà derrière les arbres.

Quand il l'aperçut par la fenêtre de la salle du trône, le roi se précipita presque dans les couloirs pour croiser le messager en haut des marches de pierres de l'entrée principale.

-Merci mon brave, allez donc vous restaurer, dit-il en lui prenant la lettre des mains.

L'homme venait de faire une journée complète de cheval et ne se le fit pas dire deux fois. Lucius décacheta l'enveloppe. Le Seigneur Nott était enchanté de la nouvelle et disait se faire une joie de les retrouver pour la célébration. Ils partiraient à l'aube et arriveraient en début de soirée. Il fallait dire qu'ils n'avaient pas qu'un cheval à l'attelage de leur famille, mais bien six. Voilà qui aidait à grappiller quelques heures de voyage.

Ravi, Lucius se dépêcha de rejoindre sa femme dans leur chambre pour lui annoncer la bonne nouvelle : tout le monde venait. En plus de leurs invités particuliers, il y aurait bien sûr quelques nobles des environs et n'importe lequel de leur citoyen qui souhaitait venir rendre hommage à leur prince héritier.

Il y aurait aussi trois fées. C'était une tradition familiale, depuis des siècles maintenant : la famille Malfoy était bénie au baptême. Ces fées-là vivaient dans le domaine royal, elles avaient leur propre lieu dans le parc de la famille. Elles étaient au courant de la fête depuis la naissance du jeune prince et ne cessaient de s'agiter à droite, à gauche, pour donner un coup de main. Elles s'appelaient Minerva, Albus et Severus, et on avait depuis longtemps déjà perdu le compte de leurs années d'existence. Ils avaient été quatre à une époque, mais c'était loin tout ça.

Et aujourd'hui, ils ne savaient plus où donner de la tête.

Le jour J arrivait à grands pas et ils ne connaissaient même pas encore le nom de l'enfant. Ils avaient reçu le faire-part, pourtant. D'ailleurs, à l'instant, ils retournaient toutes leurs affaires, leur maison était sans dessus-dessous.

-Ah ! S'exclama Minerva depuis l'étage. Je l'ai !

Albus et Severus volèrent aussi vite qu'ils le purent à travers la cage d'escalier. Le premier était aussi chaotique que le rez-de-chaussée, mais leur amie elle au moins avait eu un résultat.

-Draco !

Ils inclinèrent tous les deux la tête par-dessus les épaules de Minerva, pour vérifier quand même. Et puis ils sourirent, et se détendirent. Draco.

.

Le jour du baptême arriva et ce fut une petit fille de presque sept années qui marqua le début des célébrations en s'infiltrant entre les battants des portes qui s'ouvraient doucement sous les forces mises à rude épreuve des gardes postés dans le hall de l'entrée. Les Black arrivaient comme ils l'avaient prévu avec plusieurs heures d'avance et la jeune Nymphadora n'avait pas pu attendre plus longtemps avant de pouvoir rencontrer son nouveau tout petit cousin.

-Nymphy ! Appela sa mère depuis les marches.

Mais rien à faire, elle courait déjà partout dans les couloirs. Cette petite débordait d'énergie. Androméda Black s'appelait en réalité Androméda Tonks depuis son mariage avec le seigneur Ted Tonks qui lui avait donné cette si jolie petite fille. Il aurait été alors plus correct de dire que ce furent les Tonks qui arrivèrent ainsi avec plusieurs heures d'avance.

Lucius descendit les marches depuis l'étage pour venir à leur rencontre. Les accolades furent chaleureuses et Nymphadora, lorsqu'elle revint en courant vers le groupe d'adultes, se fit soulever de terre par son oncle en joie. Il demanda à son personnel d'indiquer au personnel de ses invités le chemin des chambres qu'on leur avait réservées pour qu'ils puissent y déposer les malles de Madame la Duchesse et du Duc son époux, ainsi qu'installer les membres de leur Suite.

Pour le moment, il guida sa belle-famille jusqu'à la chambre royale où se reposait encore Narcissa dans l'attente de la cérémonie qui précéderait banquet et fête. La porte se referma sur la famille enchantée et Draco fut choyé quelques heures encore dans la sphère très fermée de l'amour familiale. Nymphadora, même, lui donna un baiser sur le front.

Il n'était pas loin de dix-sept heures au soleil lorsque les premiers gens demandèrent le droit d'entrer au château. Narcissa sonna deux de ses meilleures dames de compagnie et elles l'aidèrent à enfiler sa plus belle robe. Pendant ce temps, le roi Lucius et la famille Tonks descendirent en salle de bal pour pouvoir accueillir les premiers arrivants. Certains arrivèrent encombrés de cadeaux, d'autres s'excusèrent de n'en avoir pas les moyens, mais Lucius remercia chacun de sa présence et assura de sa bénédiction.

Les Zabini furent les premiers royaux à passer la grille de la cour haute. L'accueil qui leur fut fait fut à la hauteur de la réputation qu'ils avaient à travers les royaumes. Le roi et la reine des côtes de l'Ouest étaient des souverains justes et sincères, et ils étaient aimés pour ça. Il y avait six mois de ça, Clarence avait donné naissance à un petit Blaise, qui avait hérité des yeux tendres de sa mère et du nez rond de son père.

Narcissa avait rejoint la salle de la fête lorsqu'ils passèrent les portes. Revigorée par un mois entier d'immobilité, elle marcha aussi vite que ses chaussures le lui permirent pour aller prendre son amie entre ses bras. L'étreinte fut longue, mais douce, car le jeune prince reposait sur les bras tendres de sa mère et Narcissa se recula pour l'observer.

-Il grandit si vite, sourit-elle doucement.

Ils avaient assisté eux aussi au baptême du petit Blaise il y avait cinq mois de cela maintenant. Elle se tourna vers le roi Marius et lui donna l'accolade.

-Mon ami, dit-elle. C'est une joie.

Marius lui assura en retour que tout le plaisir était pour eux, le sourire éclatant, et lui rendit l'accolade avec chaleur. Les deux familles étaient amies depuis des années. Narcissa convia le couple royal à la suivre jusqu'au trône où Lucius, debout, les attendait sourire aux lèvres.

-Marius ! Fit-il, en joie.

L'accolade fut donnée et les nouveaux parents se hâtèrent de guider leurs amis jusqu'au berceau de leur enfant. Ils s'extasièrent devant l'héritier Malfoy, et Clarence pencha son fils sur le petit lit.

-Tu vois Blaise, mon cœur ? Tu vois le petit garçon ?

La voix douce de sa mère le fit gazouiller et il sourit vers le petit prince aux yeux fermés. Mais déjà les trompettes retentissaient à nouveau dans la cour et les familles se précipitèrent vers l'entrée, sauf Lucius qui ne pouvait se permettre de quitter la salle en laissant seul son unique fils. Il reçut un couple de nobles qui souhaitèrent tout leur bonheur au nouveau-né.

C'étaient les Potter qui arrivaient en grandes pompes à l'extérieur. Le roi James et une dame de compagnie aidaient la reine Lily à monter une à une les marches de pierres qui menaient à l'entrée. Lorsqu'ils arrivèrent jusqu'en haut, Narcissa fut la première à prendre la jeune femme entre ses bras.

-Je suis si heureuse que tu aies pu faire le chemin dans ton état.

La reine Lily était enceinte de six mois déjà. Le voyage l'avait fatiguée, mais pas assez pour l'empêcher de serrer dans ses bras chacun de ses amis. Narcissa l'emmena jusqu'à la salle de bal et James donna l'accolade à Clarence et à Marius. Les serviteurs des Potter se frayèrent un chemin dans la foule qui s'accumulait jusque dans les couloirs pour poser les malles dans la chambre qu'une domestique de la demeure allait leur montrer et Sirius, avec ruse, refila son paquet à un collègue déjà chargé.

Après tout il était chasseur, pas porteur.

Sirius était au service de la famille Potter depuis sa plus tendre enfance. Pour tout dire, il avait grandi dans le même parc d'enfant de six mètres sur six que James, celui que surveillait la nourrice de la famille royale. Ils étaient nés la même année et, la mère au ménage et le père à la chasse, il avait bien fallu confier le petit Sirius à quelqu'un de confiance. Dès lors James et lui ne s'étaient plus vraiment quittés.

Aujourd'hui ils avaient vingt ans et si James devenu roi avait une famille de presque trois, Sirius lui avait un amant.

Il se faufila jusqu'aux cuisines et découvrit très vite qu'elles grouillaient de monde. On s'activait comme jamais on s'était activé, il ne leur restait plus qu'une heure pour que tout soit parfait. Sirius se fit aussi petit que le lui permit sa silhouette et chercha du regard celui qu'il n'avait plus vu que depuis trop longtemps. Remus n'était pas seulement que garçon de cuisines, il était aussi garçon de commissions. Il leur arrivait de pouvoir se rencontrer sur des grands marchés, et même parfois Remus était chargé d'apporter quelque chose à cheval jusqu'au palais voisin. Quand ils le pouvaient, ils réglaient par pigeon voyageur d'un jour de congé à demander en même temps, et se retrouvaient seuls à la frontière entre les bois des Malfoy et les montagnes des Potter.

Quand il le vit, Sirius se glissa derrière lui et lui pinça les fesses sans préavis. Le bond que Remus fit alors valut vraiment le coup de l'impolitesse. L'exclamation qui l'accompagna leur valut, elle, les yeux noirs de la cuisinière.

-Remus, si tu veux flâner c'est hors de mes cuisines !

Le cœur du garçon venait de se remplir de joie à la vue de l'homme aimé et il ne le se fit pas dire deux fois. Il prit la main de Sirius et le fit sortir à sa suite par la porte de derrière. Madame Chourave avait un cœur bien plus grand que ce qu'elle laissait à penser, et elle ne l'aurait pas fait sortir si elle n'avait pas reconnu le chasseur de la famille Potter. N'empêche, ça annonçait qu'ils étaient arrivés et que le temps allait finir par leur manquer.

-Allez on s'active, on s'active !

Dehors, Remus prenait Sirius dans ses bras, d'une étreinte qu'ils auraient pu ne jamais quitter. Ils s'embrassèrent comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis des mois, car après tout c'était le cas. Et dans l'ambiance festive du tout-royaume, ils s'éclipsèrent vers la remise la plus proche.

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Quand les Nott arrivèrent avec leurs gens, le baptême était sur le point de commencer. Des bancs avaient été installés face aux trônes et ils marchèrent avec joie le long de l'allée centrale jusqu'au premier rang où une place leur avait été réservée entre les Potter et les Zabini. Ce n'était pas dans le protocole de retarder une cérémonie à caractère magique pour son bon plaisir, mais après tout les cœurs étaient à la fête et les souverains pouvaient bien faire ce qu'ils souhaitaient sous leur propre toit, alors Lucius et Narcissa se levèrent à la rencontre de leurs amis. De toute façon, parrains et marraine n'étaient pas encore là.

Alphard et Belvina étaient parents depuis trois belles années déjà du tout jeune prince Théodore. C'était un sage petit garçon et il sourit aux hôtes royaux quand ils vinrent ébouriffer ses cheveux blonds. L'assemblée se laissait doucement attendrir par le jeune garçon quand les portes de la salle se rouvrirent sans trop de discrétion. La musique cessa et l'on se retourna vers les retardataires. D'un signe de la main, sourire aux lèvres, Lucius fit signe à ses musiciens de reprendre.

-Je vous avais dit qu'on était en retard... Maugréa Severus en tentant de garder le visage fier.

-Non, corrigea Minerva, je disais qu'on était en retard.

-Du calme, du calme mes amis, raisonna Albus. Réjouissons-nous plutôt !

Il les dépassa et s'avança vers le couple royal, ses robes traînant derrière lui sur les dalles de pierre lustrées. Il salua avec respect chacun des souverains présents, avant d'accompagner Narcissa et Lucius auprès du berceau princier.

-C'est un enfant charmant, Vos Altesses, dit-il avec douceur.

-Tout-à-fait adorable, renchérit Minerva à qui le sourire naissait aux lèvres.

La tradition voulait que chaque fées donne à l'enfant une bénédiction de son choix et il était clair que, dans la tête de chacune, elles étaient déjà toute trouvées. Albus demanda le silence à l'assemblée et sortit de sa manche une baguette de bois. Il l'agita doucement au-dessus du berceau et prononça distinctement :

-Mon cher petit...

-Draco, souffla Minerva.

-...Draco. Je te fais don d'un charme sans égal, qui pourra t'être envié par les plus belles des plus belles des nymphes de toutes contrées.

Un oooh ému parcourut la salle dans un murmure commun. Narcissa remercia Albus d'une étreinte chaleureuse. Minerva s'approcha à son tour et, se penchant sur le berceau, sortit une baguette semblable.

-Draco, jeune prince, dit-elle avec tendresse. Je te fais don de la plus mélodieuse des voix, qui charmera toute vie de la nature et te mettra, quand viendra l'heure, le nécessaire de baume au cœur.

Un oooh attendri effleura l'assemblée dans un souffle commun. Narcissa remercia Minerva d'une belle et grande étreinte. Severus s'approcha du berceau à son tour, mais nulle bénédiction ne put sortir de sa bouche car à cet instant résonna dans la salle comme sur tout le domaine de puissants et terrifiants coups de tonnerre qui firent pleurer le prince Théo et sursauter la duchesse Nymphadora alors que les gens de tous royaumes avaient le souffle coupé devant l'apparition.

-Allons bon, qu'avons-nous là... une fête, et je ne suis pas invitée ?

Au beau milieu de la salle venait de se matérialiser la terrible, la maléfique sorcière noire des montagnes de l'Est. Ombrage, tout de rose vêtue, enrobée de son interminable cape, était encore entourée d'une épaisse fumée fuchsia. Il y avait à ses pieds une bête sauvage aux crocs acérés qui grognait sans cesse.

-Tu as perdu ton droit de séjour le jour où tu as tourné le dos à la magie Blanche, Dolorès, tonna Albus d'une voix sourde alors que Severus et Minerva se resserraient autour du berceau.

-Ne m'appelle pas comme ça !

Elle n'était que rage. Mais elle fit mine de se calmer et, hochant tristement la tête, sourit d'un air désolé.

-Je pensais pourtant que l'on pourrait s'arranger... Fit-elle, faussement soucieuse.

Narcissa voulait prendre son bébé dans ses bras et courir aussi loin qu'elle le pouvait, mais c'était vain et Lucius lui prit la main pour leur donner du courage. Peut-être n'auraient-ils pas besoin d'user de la force, les fées étaient là. Tout de même, en prévention, les gardes saisirent doucement les manches de leurs lances.

Mais les fées se sentaient coupables de cette situation. La famille Malfoy n'avait pas à subir la vengeance d'Ombrage, eux seuls étaient responsables de son bannissement. Cela remontait à si loin, leur semblait-il...

-Peut-être puis-je d'ailleurs moi aussi, m'occuper de cet enfant ? Minauda-t-elle.

-Non !

Lucius s'étaient levé et les gardes attaquaient, mais il n'y avait rien à faire, c'était trop tard. La fumée s'épaississaient déjà, Ombrage semblait voler partout au-dessus d'eux et la bête aboyait maintenant à tout va.

-Jeune prince, en grandissant tu seras aimé et admiré de tous pour ta force et ton courage, mais sache-le ! Avant même que tu n'aies fêté ton seizième anniversaire, une quenouille te piquera le doigt et tu en mourras !

-Arrêtez-la ! Ordonnait le roi Lucius.

Mais c'était vain et, dans un éclat de rire aussi sinistre que lugubre, la sorcière disparut. L'animal en liberté terrifia l'assemblée, passa à un doigt de mordre une petit fille de cinq ans et sortit comme un fou à travers les couloirs. Dévastée, Narcissa tomba en larmes à même le sol de pierres brutes. Un silence de mort régnait dans la salle, comme si tout s'était éteint.

-Attendez !

La voix d'Albus brisa l'instant de désespoir et on se retourna vers lui.

-Tout n'est pas perdu ! Annonça-t-il avec de l'espoir dans la gorge. Severus, mon ami, votre bénédiction !

La reine en pleurs releva la tête vers les fées. Lucius les pressa :

-Vous pouvez annuler la malédiction ?

Severus savait qu'il ne pouvait pas faire ça, mais il voyait où Albus voulait en venir, et Minerva très vite comprit elle aussi. Il n'était pas sûr, pourtant, de pouvoir y parvenir. Il prévint les parents qu'il ne pourrait pas éviter l'incident, mais qu'il pouvait protéger de la mort. Narcissa le pria d'essayer et Severus, le cœur lourd, sortit à son tour sa baguette de ses robes.

-Draco, fit-il doucement. Une quenouille te piquera le doigt, tu n'y échapperas pas. Mais la mort ne te prendra pas : tu seras plongé dans un profond sommeil dont tu seras un jour libéré par le baiser de l'amour sincère d'un prince charmant.

Aucun oooh ne parcourut la salle trop bouleversée par Ombrage et sa magie, mais Albus et Minerva plissèrent un instant les yeux. Le silence perdura, comme si les parents voulaient qu'on leur annonce que ça avait marché. Puis Minerva finit par souffler :

-...Un prince charmant ? Vous êtes sûr de vous Severus ?

Ils auraient pu débattre du fait que c'était là les prophéties qui se réalisaient le mieux, mais ç'aurait été inconvenant devant les parents, alors Severus ne répondit qu'un simple oui. D'autant plus que c'était en vérité la seule prophétie d'envergure qu'il maîtrisait vraiment.

-Ce n'est rien Minerva, assura Narcissa en se relevant avec peine. Si ça peut sauver la vie de mon garçon.

Marius, Clarence, James, Lily, Alphard et Belvina ne purent qu'être les bras et les épaules sur lesquels se reposèrent Lucius et Narcissa durant les jours qui suivirent. Mais ce n'était, pour ces royaumes, que le début des soucis.

Le jour même, d'ailleurs, un cri déchirant s'éleva dans le parc sans que nul ne l'entende. Nul sauf Sirius, qui avait la terreur peinte sur le visage alors qu'il courait à en perdre haleine entre les branchages à la suite de la bête.

-Remus ! Hurla-t-il. Remus !

Quand il le retrouva, son amant était étendu dans un lit de feuilles mortes, inconscient, le côté ouvert par les griffes d'un homme-loup sans âme ni pitié. Il plaqua ses mains sur sa blessure et le supplia de rester en vie, la vue brouillée par les larmes.

Que le début des soucis.

A suivre...


Et voilà, c'est parti ! J'imagine que vous vous doutiez que ce baptême allait mal se passer, vue les univers d'origine... x')

N'hésitez surtout pas à me dire ce que vous avez pensé de ce prologue, je serais ravie de le savoir ! :D (Et non, on n'a pas vu Ron et Neville pour le moment... mais ils arrivent, il arrivent...)

La semaine prochaine ce ne sera pas le chapitre 1, mais ce que j'ai appelé un "interlude" ! Mais vous comprendrez mieux quand vous l'aurez sous les yeux ;) Pour ça je vous donne rendez-vous vendredi prochain (30/06/17) ! :)

Ciao ciao ~
Chip.