Je n'ai jamais été proche de mes parents, jamais. Jamais je n'ai reçu l'amour d'une mère un peu trop protectrice. Jamais, mon père m'a parlé du danger des garçons. Jamais mes parents n'ont fait attention à moi en vérité. J'en ai souffert, énormément. Ma mère, lors de nos nombreuses disputes m'a un jour criée que je n'avais pas été désirée. Et pire, que je ne l'étais toujours pas. Mon père, qui avait alors assisté à la scène, m'avait jeté un regard sans émotions avant de retourner à son programme télé.
Je ne l'ai est jamais aimés, ils me le rendaient bien.
Mais alors que je venais d'avoir seize ans, mon père et ma mère m'appelèrent au salon. Ils me dirent sans prendre la peine de me ménager, qu'il me virait de la maison.
Enfin non, ce n'est pas exactement ça, ils me viraient à l'autre bout du pays, dans une ville paumer où je devrais vivre jusqu'à mes 18 ans. Ils m'émancipaient, et le pire de tout, c'est que c'était légal. Ou du moins ils me le faisaient croire.
Alors, le soir, je pris toutes mes affaires importantes, les mit dans une valise où celle qui se prétendait ma mère m'avait jeté à la figure. Puis, mon père m'emmena à la gare sans un mot. Je montais dans le train, sans un au revoir. Et alors que le train n'était même pas partis, mon père n'était déjà plus là. Je ne savais pas encore que ma vie normale était partis avec lui.
Oh oui, je ne savais rien. Je ne savais encore rien du tout de ce qui allait m'arriver.
