Hello !
Cet OS date de 2010. A l'époque, c'était ma meilleure fiction. Je le réécris aujourd'hui car j'y attache toujours beaucoup d'importance. Les petites erreurs ont été corrigées, il évite les écueils de la première et est plus digeste à mon goût. Merci à Shik-Aya-Chan pour sa correction de l'époque.
Bonne lecture.
- Le Songe d'une Nuit d'Été -
Tout n'était plus que ruines. Tout. Pas un seul endroit, pas un seul mètre carré n'avait échappé au massacre. Mais tout était si calme, si reposé... Comme un grand vide après la tempête. Le dernier cri avait résonné il y a déjà un petit moment puis s'était perdu dans son propre écho.
Harry se laissa tomber dans l'herbe écrasée. Il était épuisé, sa baguette encore fumante. Il l'observa, émerveillé. Était-ce bien lui qui venait de mettre fin et de manière volontaire cette fois à la plus grande guerre du monde magique ? Était-ce bien lui qui avait arraché ce dernier cri au lord noir ? Il lâcha sa baguette et laissa retomber ses bras de part et d'autre de son corps. Il observa le ciel, rempli d'étoiles brillantes, comme lors d'une très belle nuit d'été. Il ferma les yeux, sentit sa tête heurter le gazon doux comme un matelas de fortune, puis tout devint noir...
Lorsqu'il rouvrit ses paupières tout soudain peu de temps semblait s'être écoulé. Il se rendit bien vite compte que tout l'euphorie modérée de sa victoire s'était dissipée. Il se releva soudain en sursaut : ce silence était bien trop lourd. Que se passait-il ? Est-ce que l'Ordre du Phénix savait qu'il venait de remporter la victoire ? Les mangemorts étaient-ils encore là ? Et où étaient tous les autres ?
« Harry ? »
Il se retourna vivement. Face à lui se tenait Ron.
« Harry, ça va vieux ?
— Ron ? Où sont les autres ? Et toi, tu vas bien ? Et Hermione ? Qu'est ce qu'il se passe, bon sang !
— Je vais bien. Tous les autres sont dans ce qu'il reste de la Grande Salle, elle a été transformée en hôpital... Des médicomages arrivent de partout. Harry, tu l'as battu !
— Ouais... C'est bizarre, tu sais. Je... Où est la joie qui devrait régner, hein ?
— Envolée. Je suis content, bien sur, Harry, et tu dois l'être aussi, mais la fête a été gâchée par tous ces blessés, et ces morts... Et... »
Harry fut pris d'une inquiétude.
« Ron ? Où est Hermione ? Tout le monde va bien ? Mais réponds moi, bon sang !
— Tu vois, c'est ça qui gâche la fête. Hermione est entre les mains d'un tourbillon de médicomage, a-t-en filer la nausée... Tout comme Dean et Seamus. C'est pour ça que je suis parti. Neville est introuvable, et... »
Ron fondit en larme, mais son ami n'eut pas un geste, il appréhendait trop la suite.
« Rémus, Tonks, Fred... Sont tous morts ! »
Cette fois, Harry se releva. Il tendit la main à Ron, qui se laissa relever, et le serra dans ses bras. Il retenait ses larmes de toutes ses forces mais ceux-là étaient morts à cause de lui, pour lui assurer la victoire. Il avait du mal à accepter cette idée.
Harry se demandait ce qu'ils allaient faire. Quelle pourrait bien être la suite de tout cela ? Il se demanda s'il devrait retourner chez les Dursleys, ou au Terrier, avant de se rendre compte de la débilité de ces propositions. Ils marchèrent tout deux en direction de la Grande Salle. Harry poussa la porte.
Et, enfin, Harry trouva un peu du bonheur qui l'avait poussé à rester en vie jusqu'à ce jour. Les gens sourirent à son entrée, d'autre vinrent le remercier, lui donner une accolade... Harry comprenait de plus en plus : après la mort de Voldemort, chacun fut préoccupé par l'état de ceux qu'il aimait. La victoire venait après. Alors une grande fouille s'ensuivit et tout les corps inconscients, morts ou aux portes du paradis s'étaient retrouvés dans la Grande Salle. Et l'hôpital s'était formé de lui-même. Peu de monde, apparemment, avait pensé à lui, mis à part Ron, et encore, après Hermione.
« Non, tu te trompes, Harry, fit Ron après que le brun eut formulé ses pensées, on a été une dizaine à te chercher et j'ai même vu Malfoy dans cette petite équipe désorganisée...
— Quoi ? Il est pas mort, lui ? Et ses parents ?
— Harry, arrête ça ! Tu ne souhaites la mort de personne... Quoique, ses parents... Je ne les ai pas vu. »
Le brun grommela, pour la forme. Bien sur que non, il ne souhaitait la mort à personne, même à son pire ennemi.
Les deux inséparables amis se mirent à la recherche de quiconque pouvait leur être connu, aller aux nouvelles... Ils restèrent un très long moment à soutenir moralement Molly et Arthur Weasley et Ron resta auprès d'eux.
« Et maintenant, se demanda Harry à voix haute une fois seul, je fais quoi ?
— Allez dormir, Harry. »
Il se tourna vers son professeur de Métamorphose. McGonagall l'observait avec un sourire.
« Tenez, prenez ce sac de couchage et allez dormir, ou tenir compagnie à quelqu'un. J'en fais une distribution. Cependant, on risque d'en manquer, alors si vous pouviez le partager... »
A peine Harry eut-il le temps de penser à suggérer un sortilège de dédoublement que sa professeur s'était enfuie. Il fouilla dans sa poche mais ne trouva pas sa baguette, qu'il avait laissé tomber près du lieu de son ultime combat.
« Ah, merde ! Jura-t-il en se souvenant.
— Quel langage ! »
Harry sourit.
« Malfoy, tu seras toujours un spécialiste des arrivées importunes. Tu as un timing catastrophique, tu le sais ça ?
— Oui, oui, c'est ça. Dis moi, ne pourrais-tu pas cloner ce sac et m'en donner un ? McGonagall n'en a plus.
— Euh ? Non. »
Et Harry partit. Malfoy resta sidéré. Bien sûr qu'il ne s'attendait pas à un paquet cadeau sur plateau d'argent mais quand même, ça ne lui coûtait rien de sortir sa baguette ! Le blond jeta un regard circulaire à la salle pour trouver un sac à faire dédoubler, lui-même ayant cassé sa baguette durant le combat.
Harry était honteux. Jamais il ne se serait comporté comme ça en temps normal mais Malfoy ne devait pas savoir qu'il avait perdu sa baguette... Le brun chercha quelqu'un à qui tenir compagnie, il ne voulait pas être seul ce soir. Mais tous les valides dormaient déjà auprès des inconscients, des morts ou des blessés. Ron tenait la main d'Hermione, Rémus et Tonks étaient sous la bonne garde de Kingsley et de beaucoup d'autres personnes de l'Ordre, les Weasley étaient gardés par les Weasley : bref, plus personne ne se préoccupait de lui. En un sens, c'était tant mieux. Harry sortit de la salle sous le regard d'un certain blond et alla s'installer près du lac, dans son sac de couchage. Il resta habillé, ne quittant que ses chaussures et chaussettes. Il voulait juste dormir, lui aussi sombrer dans l'inconscience...
Il fixa de nouveau son regard sur les étoiles. Le ciel était de toute beauté. Et lui, qu'allait-il faire, maintenant ? Vivre normalement lui semblait impossible, devenir auror ne l'intéressait plus... Il voulait se caser, oublier tout ce bazar. Peut-être que les gens le laisserait tranquille, après tout ça...
« Malfoy, j'ai pourtant été clair. »
Le blond s'était avancé doucement mais Harry l'avait reconnu, lui parmi tant d'autres.
« Potter, s'il te plait, ne joue pas au gamin. Je crève de froid et j'ai vraiment envie de dormir, mais tout les sacs de couchage sont pris, et leur propriétaire dorment, pleurent ou n'ont plus de baguette pour les dédoubler. C'est pas dans mes habitudes de venir réclamer mais tu n'es pas aussi puéril que ça. »
Harry resta silencieux.
« Merde, mais tu as peur de quoi, Potter ? Tu es aussi con que ça ? Non, c'est pas possible, sinon le Seigneur des Ténèbres t'aurait buté !
— Dis pas ça... Je l'aurais fais, mais j'ai perdu ma baguette moi aussi. Je comptais aller la chercher demain, quand il y aura de la lumière.
— La bonne excuse ! Espèce d'abruti fini ! »
Malfoy commença à partir.
« Je suis pas un abruti ! Je dis la vérité. Pars si tu veux, j'ai bonne conscience. Je ne voulais simplement pas que tu saches que j'ai perdu ma baguette...
— De peur de quoi ? »
Malfoy revint sur ses pas et s'assit à la droite de Harry. Il ne paraissait pas énervé simplement... Intrigué. Son corps, sa voix tremblaient, déformés par le froid.
« Qu'est ce que tu voulais que ça me fasse que tu aies perdu ta foutue baguette ! Je m'en moque éperdument, ajouta-t-il, cette fois un peu plus véhément.
— Tu vas chopper froid.
— Et alors ? Tu n'en as rien à faire, toi, hein ? Potter, le plus grand parmi les grands ?
— Tu parles sans savoir. Il n'y a vraiment pas un sac de couchage ?
— Pas un.
— Tu as essayé de faire de la magie sans baguette ? Je n'y arrive pas, moi, je suis crevé.
— Comment tu veux que je me concentre ? Je tremble comme une feuille. J'ai froid et je suis fatigué.
— Rentre au château, alors !
— NON ! »
Harry sursauta. « Bon, et bien meurt de froid, alors ! » pensa le brun, soupirant sans comprendre son refus si violent.
« Tu fais peine à voir, souffla Harry. Pff... Eh bien, si tu veux partager ce modeste sac...
— Quoi ? Tu es fou !
— Au moins je t'aurais proposé...
— Non, attends ! J'veux pas mourir de froid, c'est bon, j'accepte...
— On dirait que tu le fais à contre-cœur ? Non, parce que je voudrais surtout pas te forcer, hein ?
— Ta gueule. »
Harry sourit de nouveau. Draco enleva ses chaussures et chaussettes, et, transi de froid, se glissa dans le sac. Harry détourna la tête, de mauvaise volonté. Sa première pensée fut que son colocataire était vraiment glacé. Draco soupira de bien-être. Harry, lui, se forçait à évaluer la situation. Il était plaqué contre son pire ennemi par un sac de couchage et ne pouvait éloigner le haut de leur torse que d'une dizaine de centimètre. En effet, la forme évasée du sac obligeait leurs pieds, jambes et ventres à se toucher ou se frôler, mais également à se tenir dans une position très inconfortable, sur le côté. Un silence pesant suivi, où les deux ennemis se fixaient du regard, jusqu'à ce que Harry éclate de rire.
« Tu es complètement taré, remarqua Draco.
— Oh, tu sais, c'est un compliment dans ces temps. Je me disais juste que j'avais été obligé de te mettre dans cette galère : un seul enfoiré mort par ma faute en une nuit, c'est suffisant !
— Ça, c'est drôle ?
— Mais oui !
— T'es définitivement cinglé, oui !
— C'est un compliment ! »
Draco le regarda comme s'il s'adressait à un parfait débile.
« Un jour, je t'expliquerais, fit Harry. Mais tu devrais lire un peu de Shakespeare. »
Un jour... Draco se demandait bien quand. Quand est-ce que ces deux anciens élèves séparés par la haine allaient bien pouvoir se retrouver dans leur futur vie. Par hasard, oui, mais jamais cela ne durerait. Donc, si Harry ne lui disait pas cette nuit, quand allait-il lui dire ? Jamais fut la seule réponse plausible.
« Bon alors ? questionna le brun.
— Quoi, "alors" ?
— Alors, comme alors ! Pour commencer : tu vas faire quoi, maintenant ?
— Je sais pas ce que je vais faire. Je sais pas où sont mes parents. J'en sais rien. Tu ferais quoi, à ma place ?
— Je suis pas à ta place. Je raisonne pas comme toi. Tu vois ce que tu n'as plus ou ce que tu n'auras pas, moi je vois ce que j'ai ou ce que j'aurais... Vois le verre à moitié plein.
— Harry, comment le pourrais-je, selon toi ? Mes parents ont disparu !
— M'appeler Harry est déjà un bon début... »
Draco soupira. Harry n'était déjà pas très intelligent, mais parler en énigme ne lui allait pas. Et ce n'était pas le moment.
« Tu es courageux. Je n'aurais jamais pu deviner dans ton attitude que tu avais perdu tes parents. Et je m'y connais. Tu pourrais aller vivre dans ton propre appart', je suis sur que tu as des économies, riche comme vous devez l'être.
— Mes parents, oui, pas moi. Harry, j'ai déjà pensé à tout ça, tu sais. Quand je te dis que je ne sais pas ce que je vais devenir, c'est que vraiment, je ne le sais pas. J'ai pas de d'argent, pas de toit, pas de famille. Je vivrais au jour le jour. A l'heure qu'il est, le manoir est sûrement déjà remplis d'aurors à la recherche d'anciens mangemorts à sacrifier sur je ne sais quel autel... Je te parie que s'ils pouvaient nous jeter en pâture à la foule, il le ferait. »
Draco retint quelques larmes. Il se retourna, chose difficile vu le peu d'espace. Harry était déboussolé. Il avait tenté tant bien que mal de garder contenance face à son ennemi, mais ce n'était pas simple. Il comprenait le genre de souffrances que pouvait ressentir le blond et cela le rendait un peu triste.
Harry posa sa main sur l'épaule de Draco, qui sentit à travers sa chemise abimée par la bataille une fantastique bouffée de chaleur lui traverser les nerfs.
Draco renifla et ravala ses larmes. La seule pensée qui lui traversait l'esprit était qu'il s'était vraiment mis dans de sacrés draps en l'invitant à dormir avec lui. Ils étaient serrés et dans une position latérale tout ce qu'il y a de plus inconfortable
« Tu sais, fit Draco pour changer de sujet, j'ai essayé de te chercher une fois que tu eûs tué Vol... Voldemort. Personne ne savait ou le duel avait eu lieu, mais tous savaient qui était le vainqueur, tant le cri de V... Tant son cri a été puissant...
— Moi-même je ne sais pas vraiment. Je n'ai pas vraiment de souvenir de la bataille, je me suis retrouvé face à lui et je me suis battu. J'avais été séparé de Ron et Hermione depuis un moment déjà... Je ne sais pas ce qui m'a poussé à l'achever, la rage ou l'espoir, ou les deux... Ou bien la haine... Je suis tombé épuisé, après ça, et quand je me suis réveillé, Ron me cherchait. Il m'a dit qu'un petit groupe de personnes retournait tout le domaine pour me trouver... Au fait, pourquoi tu étais dedans ?
— Je... Après la fin de votre duel, je me suis mis à chercher mes parents, mais je ne les ai pas trouvé, pas de corps, rien...
— Ca ne veut rien dire, tu sais, interrompis Harry vivement.
— C'est ce que je me répète en boucle... Enfin bref, j'ai vu Zacharias Smith qui fouillait de partout à ta recherche et j'ai décidé de l'aider, pour m'occuper l'esprit. Au final, je me suis retrouvé de nouveau seul, à me balader en te cherchant. Je t'ai vu revenir avec Weasley, et j'ai vu McGonagall qui distribuait ses sacs, mais elle avait donné le dernier quand je l'avais rattrapée. Elle m'a conseillé d'en faire dédoubler un, je t'ai vu, je suis venu te le demander, mais tu m'as laissé en plan.
— J'en suis pas fier. Mais sur le coup, je voulais juste dormir et je voulais pas te dire que j'avais perdu ma baguette... J'irai la chercher demain avec... Oh, mince, Ron ! Je l'avais complètement oublié ! »
Harry se sortit tant bien que mal du sac de couchage et s'enfuit vers la Grande Salle, pieds nus. Draco se sentit soudain relativement seul, mais l'odeur et la chaleur de Harry continuaient de l'habiter, si bien qu'il ferma rapidement les yeux et s'endormit.
Dans la Grande Salle, plus un bruit ne régnait. Tous dormaient et seul le personnel médical s'affairait encore sur leurs patients. Harry repéra ses deux amis et y marcha à grands pas, pour éviter de laisser ses pieds trop longtemps en contact avec les pavés glacials de cette nuit d'été. Hermione semblait toujours inconsciente, Ron somnolait à côté d'elle, lui tenant la main droite, une sérénité contrastant fortement avec l'ambiance du temos peinte sur le visage. Harry les observa quelques courts instants, puis déposa un baiser sur le front de sa meilleure amie. En se relevant, il eut la surprise de voir Ron les yeux grands ouverts.
« Elle va s'en sortir, murmurait-il sans cesse, je le sais, elle va s'en tirer, hein Harry ? Je me trompe pas, hein ?
— Bien sûr, Ron. Elle va s'en tirer, elle s'en est toujours tirée ! Excuse moi de n'être pas venu plus tôt...
— Pas grave... Tu es venu, je suis sur que ça va l'aider. Elle va s'en tirer... Je le sais... »
Ron referma les yeux. Tous étaient fortement épuisés. Voyant McGonagall s'approcher, Harry se releva.
« J'espère de tout coeur que tout va bien aller pour eux.
— Il n'y a pas besoin d'espérer, professeur. Ils iront bien.
— Je vous le souhaite. Je suppose que vous avez envie de venir dormir ici, avec eux ?
— Euh... Non, professeur. Pas que je ne le veuille pas, mais... Euh... Enfin, je me suis installé au bord du lac. Tout va très bien pour moi.
— Mais il souffle un vent glacial ! »
Harry haussa les épaules.
« Enfin, faites ce que vous voulez. Bonne chance, Harry...
— Euh... Merci ! »
Harry ne se rendit pas auprès de Draco immédiatement. Il fit d'abord le tour de toutes les personnes présentes dans la Salle. Il prenait des nouvelles de ceux qu'il connaissait, alla à la rencontre de la famille Weasley et finit par ressortir. Il rejoignit Draco qui s'était endormi. Harry s'assit juste à côté de lui, enfila ses chaussettes, puis il cala ses genoux contre son torse et se fit pensif pendant un long moment.
Quand le froid finit par engourdir tous ses membres et qu'il ne put plus l'ignorer, Harry releva la tête. Ses mains et ses joues étaient humides... Il avait pleuré ? Quand ? Et pourquoi ? Il n'en avait aucun souvenir...
Il s'essuya les yeux et se glissa de nouveau dans le sac de couchage qui avait été gardé chaud par un Draco tout somnolant. Le retour de la chaleur de Harry fit rouvrir les yeux du blond.
« Harry ? Fit-il d'une voix endormie. »
Celui-ci s'étira, ne se rendant pas vraiment compte de la proximité du brun.
« Combien de temps j'ai dormi ?
— J'en sais rien. Ma montre ne marche plus. Je dirais une petite heure...
— Hmm... Qu'est ce que tu es allé faire ?
— J'avais dit à Ron que je passerais le voir mais je l'avais complètement oublié, avec nos petites discussions. Alors j'y suis allé à l'instant, puis j'ai... J'ai pris des nouvelles des gens que je connaissais... »
Ses yeux se mirent à le piquer aux souvenirs des corps de Rémus, Tonks, et tout ceux qu'il aimait, voir même appréciait simplement.
« Je suis désolé, répliqua le blond.
— Oh, ça ira... Merci. »
Tous deux étaient toujours aussi mal installés. Draco savait qu'il ne pourrait dormir dans cette position et Harry avait mal au bras gauche. Mais il ne voulait pas bouger. La seule solution qu'il entrevoyait était qu'ils dorment sur le dos, mais dans ce cas, l'un d'eux se servirait de l'autre comme matelas, et une telle proximité avec son "ennemi", Harry n'était pas sur de pouvoir la supporter. Ils passèrent une bonne demi-heure ainsi, sans bouger, quand le bras du brun coupé depuis trop longtemps d'un arrivage correct de sang commença à le démanger. Il se décala alors un petit peu, tandis que le regard du blond croisa le sien. Harry se figea. Celui-ci souriait de manière bienveillante voire - Harry déglutit - tendre ? Si c'était le cas, s'en était fini des derniers repères qui le rattachaient à sa réalité. Ilsourit à son tour. Ils s'observèrent ainsi encore un moment, jusqu'à ce que le brun, obéissant à sa folie, passa ses deux bras dans le dos de Draco, se plaça confortablement sur le dos et cala le blond contre lui, le dos de sa "pauvre victime" contre son torse, ses bras le ceinturant entièrement
« Harry ? Tu es devenu fou, hein, ça y est ?
— Non, je m'installe pour passer une bonne nuit... Regarde les étoiles, ça détend.
— Parce que je suis tendu ?
— Vu comme tu respires et les battements de ton coeur, je dirais oui... C'est pas ce que tu voulais entendre ? »
Draco eut un petit rire. Harry reprit :
« Tu connais les étoiles ?
— Pas vraiment. A part l'étoile du berger...
— C'est pas une étoile, c'est Vénus. La Grande Ourse est là...
— Oui, elle je la connais aussi !
— Cette grande étoile bleue, là, c'est Rigel. Et la grande Rouge, c'est Bételgeuse, elles sont toutes les deux sur Orion, la constellation, là, tu la vois ? Il y a une belle histoire au sujet de cette constellation. »
Pour souligner ses dires, Harry pointait du doigt chacune des étoiles qu'il connaissait. D'habitude, ce genre de choses n'émerveillait pas plus que ça le blond, mais là, avec Harry au dessous de lui qui lui faisait une leçon d'astronomie, il se sentait fasciné. Il aurait aimer garder ce souvenir dans sa mémoire.
« Tu sais quel jour on est ? Demanda Draco.
— Non. Même pas... »
Harry resserra sa prise sur Draco. Il était bien, vraiment, cela faisait très longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Peut-être que Harry, son éternel ennemi, surmontait enfin ses stupides préjugès. Lui en tout cas l'avait fait depuis longtemps. Et même si tout ça était un peu étrange, il ne cherchait pas à s'en défaire. D'abord parce que ce sac de couchage lui interdisait quasiment tout mouvement, ensuite parce qu'il n'en avait aucune envie. Il comptait profiter de la chaleur de l'ex-Griffondor aussi longtemps que durerait cette nuit. Et la Lune était déjà haute dans le ciel !
Harry également était perdu dans ses pensées. Et plus précisément perdu dans ses pensées sentimentales. Tout dans sa tête était en train de changer. Et il avait beau se dire que la folie dont il faisait preuve cette nuit était une bonne chose, ses inquiétudes étaient toujours présentes.
Il avait toujours considéré la folie comme une liberté. Et c'était peut-être bien le cas. Mais il s'en moquait, que ce soit bon ou mauvais, il savait simplement que c'était cette même folie qui, à chaque fois l'avait tiré de ces embrouilles impossibles dans lesquelles ils se fourraient lui, Ron et Hermione. Et c'était également cette folie qui lui avait valu sa victoire face au Lord. Alors si celle-ci avait décidé de l'habiter durant la nuit, pourquoi pas. Qu'elle aille jusqu'au bout.
Draco s'était retourné, sans qu'il ne s'en rende compte. Et ce ne fut que lorsque ces yeux mercure, éclairés par la pâle lueur de la pleine lune, furent en face des deux émeraudes de Harry que celui-ci remarqua la proximité rapprochée du blond. Et juste avant que celui-ci ne franchisse les derniers centimètres qui les séparaient, Harry demanda :
« Dis moi, Draco, dans quelle merde on s'est encore mis ?
— J'en sais trop rien, mais on y est jusqu'au cou... »
Harry remonta sa main droite dans la nuque de Draco et l'attira à lui, dans le but de sceller leur baiser. Son esprit s'était perdu, à des kilomètres de là. Quand leurs lèvres se rencontrèrent, Harry fut surpris par la douceur de ce baiser. Il s'était attendu à ce que se soit rude, comme les ex-ennemis qu'ils étaient, et pourtant, le brun pouvait sentir toute la tendresse du blond. C'en était presque choquant. Mais à vrai dire, il préférait ça, il ne se plaignait donc pas le moins du monde.
Harry resserra sa prise sur Draco. Le baiser devint bien plus passionné, une étape avait déjà été franchi. Et, en y repensant, Harry se disait que ce n'était ni la première, ni la dernière. Quand tout deux se séparèrent, quasiment à bout de souffle, le silence régna pendant les cinq minutes qui suivirent, avant d'être brisé par Harry :
« J'aurais jamais du partager cette couverture. Je t'aurais envoyé au loin, tu te serais dit que j'étais bête, on aurait continué à se balancer des vacheries à la tête, rien, absolument rien n'aurait changé ! »
Draco sentit son coeur accélérer. Il demanda :
« Tu regrettes ? »
Harry le regarda, étonné.
« Non. »
Et c'était tout ce qu'il y avait de plus sincère. Comment Harry aurait-il pu regretter les quelques minutes qui venaient à l'instant de s'écouler ? Ce baiser avait été le meilleur de sa vacillante vie, il ne le regrettait pas le moins du monde !
« Alors pourquoi tu viens de dire ça ? Questionna la blond.
— Parce que je me rends compte qu'il a fallu que d'une nuit, et encore, une demi-nuit pour que mes sentiments changent du tout au tout, et que ce ne serait pas arrivé si tu n'avais pas exploité les failles de ma gentillesse, fit Harry, le sourire aux lèvres.
— Il suffisait de parler... Tout simplement... Dis-moi... Ca veut dire quoi "du tout au tout" ?
— Tu connais Audrey Tautou ?
— Non. C'est une moldue ?
— Laisse tomber, c'était vraiment une blague débile. Ben... Ca veut dire "d'une extrème à l'au"...
— Je sais ce que ça veut dire, Harry, je suis pas bête, coupa Draco. Simplement, je voulais savoir... Qu'est ce que tu entends par "mes sentiments ont changé du tout au tout". »
Harry perdit son sourire. Il ne répondit pas immédiatement...
« C'est une question minée...
— Réponds-moi.
— Je... Je ne pourrais pas... Moi même je ne sais pas... Une chose est sûre, je ne te hais pas.
— J'avais cru comprendre, répliqua Draco, sec.
— Draco... Ne m'en veux pas, je ne peux vraiment pas te répondre...
— Alors quoi ? Quand cette nuit sera terminée, hein ? Qu'est ce que tu vas faire quand l'aube viendra ? Comme si de rien était ? Fit Draco, un ton au-dessus.
— Non ! Répondit Harry, un peu effrayé. Non, pas du tout... Mais comprends-moi ! Je ne sais pas pour toi, ce que tu pensais de moi avant que tu me rejoignes dans mon sac de couchage, mais moi, à ce moment là, je ne t'appréciais pas plus que ça ! Parler avec toi m'a fait du bien, t'avoir près de moi aussi. En quelques heures, tu as réussi à faire changer mes sentiments, graduellement. Je ne pouvais m'empêcher de compatir à ton sort, et on s'est rapproché, et voilà où on en est... J'ai adoré t'embrasser, Draco, ce fut même un des meilleurs moment de ma courte vie !
— La différence, c'est que tu as peur de dire "aimer". Me regarde pas comme ça, c'est vrai. Mais moi je t'aime Harry. Je ne sais pas depuis quand... Longtemps. Mais une chose est sure, c'est que cette nuit à vraiment aggravée mon cas. Au point que j'essaye de t'embrasser et que je t'avoue ceci... »
Harry était cette fois réellement choqué. Il assimilait doucement ce qu'il venait d'entendre... Il l'aimait ? Il l'aimait vraiment ? Comme aimer quelqu'un ? C'était effrayant.
Harry ne put que murmurer :
« Pourquoi ?
— J'en sais rien. Comme si je pouvais le contrôler... Peut-être parce que tu représentes un avenir pour moi que je ne pourrais avoir avec quelqu'un d'autre... Après tout, tu vas faire quoi, toi demain ? Quand l'aube sera là ? Qu'est-ce qui nous empêche de partir, aller vivre ensemble ? Tu l'aurais, là, ta folie ! »
Harry ne sut que répondre. Il était sincèrement désarçonné par la révélation. Il décida de changer de sujet :
« Je n'ai pas peur du mot. C'est juste que... Je ne peux pas dire que je t'aime ! Je te haïssais avant que tu ne me rejoignes dans ce sac de couchage, comment veux tu qu'en quelques heures je dise que je t'aime ? »
Mauvaise réponse...
« Pff... Tu es pitoyable, Potter ! Si tu voulais me dire que tu ne m'aimeras jamais, fallait pas attendre que je te l'avoues... Qu'est ce que tu vas faire, maintenant ? Quoi que ce soit, eh ben vas-y, Potter, fais toi plaisir... Y a plus grand chose qui compte, pour moi, à présent, et mon honneur en fais parti... Je vais te laisser dormir, excuse-moi pour le temps perdu... »
Draco essaye de s'extirper de la couverture mais Harry le maintenait fermement contre lui.
« Lâches-moi !
— Non. »
Draco envoya son poing dans l'estomac de Harry. Le peu d'élan réduisit un peu la puissance du coup, mais cela restait assez douloureux et il peina à reprendre son souffle. Pourtant, il parvint à masquer la douleur et ne bougea pas d'un poil. Draco abdiqua, se laissa retomber sur lui et soupira.
« Tu me saoûles.
— Et toi tu ne veux pas comprendre. Je n'ai jamais dit que je ne t'aimerais jamais... Au contraire, de plus en plus, je m'aperçois que je me suis gourré sur toute la ligne avec toi. Et depuis tant d'année, on... Pff, on était trop nul. Je m'accroche à toi, parce que je veux pas que tu partes. Je veux te garder pour moi, je veux... Oublier... Oublier ces morts, cette nuit... La guerre... Tout ! Je veux te garder contre moi, égoïste, sans penser aux autres... Au moins cette nuit, avant que l'aube n'arrive et tous les problèmes du lendemain... Frappe-moi si ça peut te soulager ou je ne sais quoi... Tant que tu es là, je m'en fiche et même : j'en suis heureux. »
Draco était bouche bée... Un petit sourire finit tout de même par poindre sur son visage.
« Oh, fit le blond. Je suppose que ça arrivera un jour alors...
— Je te promets que les choses iront bien, demain, répondit Harry sans savoir s'il mentait ou non.
— N'empêche, c'était pas si compliqué de te confier, hein.
— Non, bah non, pas le moins du monde, grinça-t-il, cynique. D'abord tu as une sale tête !
— Vraiment ?
— Oui ! et puis tu es parfaitement débile !
— Mais encore ?
— Crétin, imbécile, abruti, fou à lier, dégénéré...
— Certes ! »
Draco souriait de plus en plus. Harry également.
« ... Complétement perdu, sans esprit, velléitaire, sans un gramme de cervelle, inconscient, taré, entarté, empafé, strié par ta connerie, emprisonné dans ton monde... »
Draco rigolait.
« ... A côté de la plaque, à la masse et piètre danseur ! »
Draco était mort de rire, et Harry aussi. Et cela faisait du bien. Ils s'embrassèrent.
« Je suppose que je peux m'endormir, maintenant, demanda Draco.
— Tu peux, je serais là demain. Mais reste éveillé, s'il te plait, répliqua le brun.
— Pourquoi donc ?
— Parce que si tu t'endors, je m'endormirais aussi et je veux profiter de cette nuit. Ce serait bien d'aller sur les toits de Poudlard !
— D'ici deux secondes tu me dis que tu sors ton balai et tu y voles ?
— Si seulement ! »
Draco commençait à avoir des fourmis dans les bras, aussi se coucha-t-il de manière bien plus confortable sur le torse de Harry, son épaule gauche en guise de coussin, les bras de part et d'autre de sa tête. Harry passa timidement les bras dans le dos du blond, comme découvrant pour la première fois le corps chaleureux de ce garçon, alors même qu'il l'enlaçait sans pudeur un peu plus tôt dans la nuit, pour son confort personnel...
« On fait quoi demain ?
— J'sais pas Draco. Et c'est la seule question que j'essaye d'éviter en ce moment...
— Désolé, mais... Quand l'aube sera là, on va pas se lever et partir chacun de son côté, si ?
— Tu penses trop... Non, on ne fera pas ça, je te l'ai promis bordel. Mais demain ne va pas être un jour heureux, même si ça le devrait... Ceux qui n'ont perdu personne seront heureux, ceux qui ont déjà fait le deuil de leur famille seront heureux, mais nous, nous ne le serons pas. Pas ceux dont la famille, les amis viennent d'être décimés par Voldemort pour son petit plaisir.
— Mais tout ça, c'est fini, Harry ! Vol... Voldemort a été le dernier mort de la guerre... Il ne reste plus qu'un seul meurtrier et même toi tu ne peux le tuer.
— Qui est-ce ?
— Le temps ! »
Harry sourit.
« Merci... Tu me remontes le moral ! »
Le brun était sincère, vraiment.
« Les étoiles disparaissent, Harry. Le jour se lève.
— On a encore le temps. Au moins une heure avant les premiers rayons du soleil.
— La lune se couche... Le jour se lève.
— On a encore le temps... »
Harry observa Draco dans les yeux. Celui-ci semblait avoir envie de pleurer.
« J'veux pas que le jour se lève !
— On a encore le temps... Tu l'as dit, on ne peut pas arrêter la vie... Il faut la supporter et mourir. Et il y a déjà bien assez de mort comme ça. On a encore le temps, Draco... On a même tout le temps... »
Harry l'embrassa, y mettant toute son âme. Lui non plus ne voulait pas que le jour se lève, mais la nuit n'était pas encore terminée. Il resserra ses bras autour de Draco, ne relâchant pas son baiser, pas tant qu'il ne serait pas littéralement à bout de souffle. Bientôt, donc, ils se séparèrent, avant de replonger quelques secondes après.
Harry glissa ses mains dans le dos bouillant de Draco, sous son t-shirt. Il le caressait tendrement tandis qu'il sentait Draco faire pareil de son coté. Son coeur battait un peu plus fort à chaque fois, sa respiration également. Mais leurs baisers n'en finissait jamais. Ils n'avaient de cesse de découvrir l'autre, un peu mieux, un peu plus tendrement, et pour toujours... Draco ramena ses mains sur le ventre de Harry, puis il fit passer son t-shirt par dessus sa tête, avant que le brun ne fasse de même avec son propre habit. Puis il retombèrent l'un sur l'autre.
Le contact de leur peau nu fit frissonner les deux adolescents. Ils étaient tous deux vraiment bouillants, et cela ne s'arrangeait pas. Ils continuaient de découvrir l'autre à l'aide de leurs mains, à coup de caresses, et ce malgré le manque d'espace qui se faisait de plus en plus oppressant. Ils s'embrassaient, se cherchaient, se trouvaient et recommençaient.
« Quand... As-tu... Remis... Tes... Chaussettes ? Haleta Draco. »
Harry descendit dans le cou de Draco avant de répondre :
« Quand tu dormais. Je voulais pas te réveiller, alors je suis resté un moment dehors avant de te rejoindre finalement. J'avais froid aux pieds. Tu es vraiment beau quand tu dors, répondit Harry. »
Draco rougit, avant de devenir totalement écarlate quand Harry se mit à le mordre un peu de partout, dans le cou, à l'épaule, partout ou le sac de couchage lui permettait d'aller. Ses mains faisaient le reste. Seulement, dès que le brun voulut aller un peu plus loin, il dut retourner Draco sur le dos, afin de pouvoir passer ses mains sur son bas ventre, puis jusqu'à son jean.
« Je vais pas pouvoir te voir, Harry !
— J'sais bien, mais il nous faudrait un peu plus de place pour faire autrement et je nous vois pas faire ça dehors !
— On est dehors ! répliqua Draco. »
Harry ne répondit même pas. Il déboutonna le jean de Draco et essaye maladroitement de le faire glisser sur les cuisses du blond. Draco joua des jambes pour finalement se retrouver en boxer, au dessus d'un Harry bien plus excité qu'il ne voudrait jamais l'avouer. Il se sentit écarlate, si bien qu'il fut au final heureux que le brun ne puisse pas le voir.
Harry pendant ce temps poussa ses caresses, d'abord au dessus du boxer de Draco. Le blond rejeta la tête en arrière tandis que Harry allait de plus en plus vite. Il réussit à souffler :
« J'te trouve... Bien trop... Habillé...
— T'as bien raison... »
Le brun joua des jambes à son tour, jusqu'à ce que son pantalon se trouve au même endroit que celui de Draco, au fin fond du sac de couchage. D'un coup, l'excitation de Harry fut bien plus présente pour Draco, qui se sentait défaillir petit à petit. Harry surpris le blond en passant en dessous de l'élastique de son boxer, et se mit à le masser fortement après avoir envoyé le vêtement rejoindre les autres.
Très vite, Harry se trouva nu à son tour, ce qui fit gémir Draco.
« Tu l'as déjà fait avec un garçon, Draco ?
— Nan... Et toi ?
— Non plus...
— Nous voilà bien... Je dois avoir peur, là, non ? Se moqua le blond.
— Je sais qu'une seule chose, c'est que moi j'aurais peur à ta place... »
Draco déglutit.
Harry entra le plus doucement possible. Au fur et à mesure de sa progression, Draco se cambrait sous la douleur, jusqu'à ce que celle-ci, plutôt insoutenable, sorte en un faible gémissement.
« Je... Désolé...
— Ça va... Je... Vais bien ! »
Draco reprit son souffle peu à peu, et Harry termina son avancée d'un seul coup. Draco gémit, c'était rauque et guttural et Harry ne put s'empêcher de sombrer à son tour.
Serrant fortement le blond contre lui, il commença à se mouvoir doucement contre son corps, au rythme de ses halètements, gémissement, ou du moins ceux que Harry entendait quand lui n'était pas trop occupé par ses propres sensations.
Draco ferma les yeux. Immédiatement, ses autres sens prirent le relais, et tout lui apparut plus fortement. Aussi bien les halètements de Harry tous proches de son oreille gauche que ses mains serrant son torse brulant contre lui. Draco continuait de gémir, il ne pouvait désormais même plus s'en empêcher. Chacun des coups de Harry sonnait comme une délivrance, une liberté, comme si, pour une fois, le temps s'était bel et bien arrêté pour les laisser profiter pleinement des quelques instants qu'ils vivaient sans penser au lendemain. A son tour, Harry ne prit même plus la peine de cacher son plaisir. C'était vraiment trop bon !
Draco rouvrit les yeux, pour tomber sur un ciel de moins en moins sombre. Cependant, ces centaines de milliers d'étoiles brillaient encore, dont les deux que lui avait montré Harry. Et Vénus... Draco était perdu dans les étoiles. Dans tous les sens du termes. Harry, lui, ne pensait qu'à Draco. Il ne pouvait plus rien faire d'autre que continuer à se mouvoir contre lui et à se perdre doucement. Draco sentit le plaisir monter assez soudainement. Il ferma de nouveau les yeux, tentant de se contenir, d'empêcher ce moment d'arriver, mais c'était peine perdue, il le savait. Contre lui, Harry ne faisait rien pour l'aider, il continuait à se mouvoir, et même de plus en plus vite.
Draco prit soudainement conscience de l'ampleur de ce qui se préparait à lui tomber dessus. Ce n'était vraiment pas comme lorsqu'il était encore célibataire ! Harry gémissait plus vite, plus fort, ne reprenait même plus son souffle. C'était bien trop pour son pauvre cerveau. Aucun mot qu'il ne connaissait ne pouvait décrire ce qu'il ressentait à ses yeux. Draco se laissa exploser d'un coup, se cambra violemment, mordant le pauvre sac de couchage sous l'effet du plaisir. Il s'y était préparé, évitant ainsi un cri qui aurait pu réveiller l'Angleterre. Il avait plongé totalement.
Harry fut pris de surprise par l'orgasme de Draco qui se contracta d'un seul coup, entraînant le brun avec lui.
« Y a plus d'étoiles...
— Tu les as comptées ?
— Elles sont magnifiques. Et c'était... Un décompte, avant le lever du soleil. »
Tout deux s'étaient rhabillés, mais ils étaient encore épuisés et toujours l'un contre l'autre.
« Voilà l'aube tant redoutée... »
Le soleil perça au dessus des montagnes, au loin. Sa lumière vint directement frapper le mur en pierre de Poudlard, éclaira un certains nombre de fenêtres dans les étages qui diffusèrent la lumière dans les couloirs sinueux du château. Pourtant, personne ne se trouvait dans les étages. Poudlard était désertée. Plus aucun élève n'était là pour apprendre. Poudlard était sans vie.
Pourtant, quelques minutes plus tard, alors que le soleil commençait son ascension dans le ciel sur une ère nouvelle, toute la façade Est de l'école était éclairée. La Grande Salle l'était. Et à l'intérieur, tous se prépareraient, aujourd'hui, à enterrer leurs morts.
« On fait quoi ? demanda Draco. »
Il avait peur. Effrayé par la suite.
« J'en sais rien. On va se lever, rendre ce sac à McGonagall et moi je vais devoir aller soutenir les Weasley. Ça va vraiment pas être facile pour eux.
— Harry... Tu sais, je crois que cette nuit a été plus longue que prévu... »
Le brun ne répondit pas.
Il s'extirpa du sac de couchage, remit ses chaussures, tandis que Draco faisait de même. Ensemble, il marchèrent vers la porte du hall de Poudlard.
En chemin, Harry se mit à parler.
« Tu sais, je veux pas voir tout le monde pleurer. Je suis malgré tout plutôt content, alors je ne veux pas faire le héros en deuil, semblant d'être intéressé par les malheurs des gens. Plutôt que de compatir, consoler, je veux faire rire et redonner espoir, parce que le temps n'est pas aux larmes. Je veux des sourires dans les regards et de la joie sur les visages ! Je veux rallumer la flamme qui a cessé de luire, l'espace d'un instant. Je veux que le monde cesse de pleurer, car je ne pourrais les consoler. Cette nuit a été pleine de promesses... Et bien trop heureuse pour ça. »
Merci de m'avoir lu. J'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à laisser un message, même cinq ans après.
A bientôt,
Havirnyrce vince.
