Bonjour à vous tous !
Décidément en ce moment, l'inspiration est souvent là. Ce qui est rare, et pourvu que ça dure.
Bref, je poste une autre fic. ( Qu'on peut considérer comme une suite pour mon autre fic « Au bout du monde »)
Résumé : Tony et Ziva sont envoyés interroger un témoin en Oklahoma. De longues heures de routes, le passé refait surface, et la vérité menace d'éclater au grand jour. Point de vue de Tony. Se passe dans le courant de la saison 8. Spoiler saison 7 & 8.
Bonne lecture !
La route sera longue. (Part I)
POV TONY
Les canyons de l'Oklahoma nous faisaient face. La voiture allait assez vite le long de la nationale qui filait droit dans la plaine. Pour cause : Ziva conduisait. Cela faisait plus de neuf heures que nous roulions. Nous allions, sur ordre de Gibbs, interroger un certain Ethan Crews, un retraité, qui devait témoigner pour une enquête en cours. Le témoin habitant dans un coin perdu de l'Oklahoma, le voyage promettait d'être long -environ onze heures de route, mais je me réjouissais de passer un peu de temps avec Ziva. Bien que pour l'instant nous n'ayons échangés que quelques mots à propos de choses insignifiantes. Le budget de l'agence étant serré en ce moment, Gibbs avait exigé que nous nous rendions en Oklahoma en voiture. Nous étions partis à 3 heures du matin. J'étais épuisé.
Le température était assez élevée, et je portais mes lunettes teintées; le soleil, pour un mois d'octobre était vraiment éblouissant aujourd'hui. Et il n'y avait pas que lui...
Ziva était radieuse. Je ne pouvais cesser de l'épier à la dérobée. En essayant d'être discret bien sûr. Même si ça ne servait à rien : elle s'apercevait toujours de tout. Et le petit sourire en coin qu'elle affichait montrait qu'elle n'était pas dupe de mon jeu.
Elle était vraiment très belle aujourd'hui, ses cheveux rebelles qui tombaient en cascade sur ses épaules chatoyaient sous le rayon du soleil. Son visage en forme de cœur était d'humeur jovial et j'aimais la minuscule ride entre ses sourcils qui montrait la concentration qu'elle avait sur sa conduite. Nous avions loué une décapotable et nous nous relions pour la conduite. Le paysage, et la voiture, me rappelaient cette mission de protection, à Los Angeles, où nous passions de très bons moments tous les deux, avant que... tout bascule. Peut être qu'il se serait passé quelque chose, dans d'autres circonstances, moins tragiques.
Voilà maintenant plus de cinq ans que nous étions coéquipiers. Et, si je ne l'avais pas rencontré, si nos chemins ne s'étaient pas croisés, ma vie ne serait pas la même. Elle m'a changé radicalement. Grâce à elle, je ne suis plus le même homme. Elle m'a fait renaître, d'une certaine manière, et fait prendre conscience de ce qui est le plus important. Qu'importe Jeanne, qu'importe notre longue séparation de quatre mois après la mort de Jenny, qu'importe Rivkin, qu'importe la Somalie, qu'importe le Mossad, qu'importe le NCIS, qu'importe Gibbs et ses règles; et le fait qu'elle soit juive et moi non. Je l'aimais, et ce depuis longtemps, bien qu'il m'ait fallu du temps, énormément de temps, pour me l'avouer. Lorsque j'étais allé la sauver, à l'autre bout du monde, en Somalie, je m'en étais vraiment aperçu : je ne peux pas vivre sans elle. Et dire que je lui avais dit ! J'avais toujours honte de ce moment, où, sous sérum de vérité, j'avais été contraint à lui dire ces mots. Mon orgueil ne s'en était toujours pas remis. Je me renfrognais dans mon siège à ce souvenir. Elle me jeta un regard amusé :
- Qu'il y a-t-il, Tony ? Tu as cessé de parler depuis plus de deux heures.
J'enlevais mes lunettes de soleil pour mieux la voir.
-Tu sais, Ziva, ça m'arrive, parfois.
- Quoi donc ?
- De me taire.
Elle rit. De ce rire que j'appréciais tant et qui sonnais comme une douce mélodie à mes oreilles.
- Oui, mais c'est très rare. Et puis, je pensais que tu aurais profité de ce moment où nous étions seuls pour... tu sais, amorcer la conversation.
- Engager, Ziva. Engager la conversation.
- Ça revient au même.
Elle tourna la tête vers moi et me dévisagea. Je me sentis soudain gêné.
- Ziva, regarde la route, tu veux ? Je tiens à la vie. Et ce sera difficile d'interroger ce témoin si nous arrivons chez lui en plusieurs morceaux.
- Il n'y a personne sur cette route, Tony, et aucun obstacle, elle file tout droit ! Et puis, ne change pas de sujet.
- Il y a-t-il une règle qui interdisse de changer de sujet lors d'une conversation ?
Elle ferma les yeux. Mi-amusée, mi-exaspérée. J'aimais voir cette expression sur son visage. En fait, j'aimais toutes ces expressions, quelles qu'elles soient.
- Alors, Tony, pourquoi ne parles-tu pas ?
J'optai pour mon plan habituel : je lui lançai un regard rempli de sous entendus. Ce regard suffisait généralement à l'effrayer, et à lui faire lâcher l'affaire.
Mais pas aujourd'hui. Elle soutint mon regard longtemps. En regardant la route du coin de l'œil.
Pour ne plus être gêné, et, aussi pour ne pas avoir d'accident, j'optai donc pour le plan B. J'allumais la radio, et zappai au hasard jusqu'à trouver une station satisfaisante. Je fermai alors les yeux, mais je sentais toujours qu'elle m'épiait, cherchant à savoir ce qui me tracassait. Il m'était devenu de plus en plus dur de lui cacher mes sentiments, et depuis peu, j'avais envie de tout lui avouer. Ces non-dits me hantaient, jour et nuit.
- On est arrivés, Tony.
Je sursautai. Je m'étais assoupi.
Je m'étirais, puis récupérai ma plaque et mon arme, posées sur le tableau de bord de la voiture. Ziva claqua sa portière. Je la rejoins.
- Où sommes-nous ?
- Bixby, Oklahoma*. Une ville perdue en plein désert. C'est là -elle montra du doigt la maison en face de nous- qu'habite notre témoin.
- C'est aussi un suspect !
Nous étions sur le pas de la porte d'une maison assez délabrée et qui semblait être bien instable et peu résistante au vent violent qui soufflait dans cette plaine. Je frappai. Personne. On sorti nos armes, et je défonçai la porte.
Après une rapide vérification, il fallait bien se rendre à l'évidence :
- Notre témoin s'est envolé.
A cet instant, mon téléphone se mit à sonner. C'était Gibbs. Je décrochai.
- Oui patron ? On dirait qu'on arrive trop tard, il n'est plus là. Mais on va l'attendre.
- ...
- Oh. Bien. On repart tout de suite, patron.
Je raccrochai. Ziva fronça les sourcils.
- Qu'est ce qu'il a dit ?
- Que nous sommes venus pour rien. Crews a été retrouvé mort, dans une ville voisine. Le corps va être expédié à Ducky.
- Alors il ne nous reste plus qu'à ...
- Qu'à rentrer , oui.
Pour le retour, je pris le volant. Cette fois-ci, je fus plus bavard; déblatérant sur des films me faisant penser à notre voyage. Ce qui amusa beaucoup Ziva. Elle avait mis son siège de voiture en position allongée, et se laissai bronzer, les yeux fermés. La manche de son t-shirt ample avait glissé, laissant apparaître son épaule dénudée, à la peau couleur caramel, extrêmement tentante...
- Regarde la route, Tony.
Elle souriait. Je retournais la tête vers la route. Elle était incroyable. Les yeux fermés, elle arrivait même à savoir quand est-ce que je l'observais.
Nous roulions maintenant depuis trois heures, en direction de Washington, et le soleil avait de beaucoup décliné dans le ciel, quand je lui demandai :
- Tu es toujours avec ce type de Miami ?
Elle tourna la tête vers moi.
- Plus ou moins...
- Tu pourrais répondre par oui ou par non. C'est toujours mieux d'être franc et de dire la vérité.
Elle haussa les sourcils et sourit. Oups. Je n'aurais pas dû dire ça. Avant qu'elle ait parlé, je devinais ses paroles, pleines de sous-entendus :
- C'est vrai que, la vérité et la franchise, tu en connais un rayon.
Aïe. Je voyais malheureusement où elle voulait en venir. La Somalie. Bon sang. Je m'étais fait avoir comme un Bleu. Et en plus, je n'avais aucun moyen pour éviter le sujet car, la radio ne captait plus dans ce coin isolé, et je ne pouvais pas feindre de dormir, vu que je conduisais. Je grommelais :
- On m'a injecté ce sérum de force, Ziva.
- C'est ce que j'avais cru comprendre...
Un long silence gêné suivit. Ziva ouvrit la bouche comme pour parler mais, se ravisa.
Je m'énervais soudain, freinais, coupais le contact, et tapais du plat de la main sur le volant.
- Bon sang ! J'ai détesté ce sérum à l'instant même où cet ordure de Saleem me l'a injecté, où il s'est dilué en moi. J'étais faible, impuissant, et je détestais ça !
Ziva ne bronchait pas, et se contentait de me regarder, stupéfaite de me voir en colère.
- J'ai détesté tous ces moments, où il m'interrogeait, et où je répondais, comme une marionnette, comme un drogué, un inconscient ! Je n'avais pas de limite... je parlai sans que je puisse me contrôler. Et puis il t'a amené...
Je m'interrompais un instant, pour reprendre mon souffle. Je repensais alors à ce moment, lorsque je l'ai découverte en face de moi, sur cette chaise, en vie. A cet instant, je m'étais dit que j'étais l'homme le plus chanceux du monde...
Ziva me dévisageai, et déclara d'une voix hésitante :
- Tu es venu me chercher, tu m'as sauvé. C'est le principal. Tu n'as pas à t'en vouloir Tony.
Elle s'interrompit un instant, puis repris, d'une voix tremblante :
- Je serai morte si tu n'étais pas venu.
Je grimaçai à l'idée qu'elle venait d'évoquer. Je chassai cette vision de mon esprit.
- Ouais ...ben t'aurais quand même pu te retenir de poser certaines questions.
- Mais oui ! Bien sûr. Je suis vraiment idiote. Tu étais là, assis sur une chaise, comme un suicidaire, t'étant fait capturer volontairement. Et moi, comme l'idiote que je suis, je t'ai demandé pourquoi tu étais là ! C'est évident, je n'aurais pas dû !... Non mais quel imbécile, vraiment. Tu t'entends parler, Tony ?
- Tu n'aurais pas dû insister !
- Allons, Tony. Je suis sûre que tu ne le pensais même pas, ce que tu as dit sur moi.
Je la regardai, stupéfait. Qu'est ce qu'elle n'avait pas compris dans : sérum de vérité ? Je tournai la clé dans le contact, passai la première, et démarrai. Elle me fixait toujours. Je murmurais :
- Laisse tomber.
Dix secondes plus tard, elle arrêta elle même le moteur, et retira les clés. J'essayai de les lui reprendre, mais elle m'en empêcha. Elle dit, sur un ton sérieux :
- Je ne te les rendrai pas, du moment que tu ne m'aura pas répondu. Alors... je veux savoir. Je suis en droit de savoir ... Depuis le temps où je me le demande...
Je retins ma respiration, mon cœur battait à tout rompre.
- Tu ne pouvais vraiment pas vivre sans moi ?
A suivre...
* Bixby, Oklahoma : Clin d'œil à la série de livres « Midnighters » de Scott Westerfeld, que j'ai adoré et que j'affectionne particulièrement.
Alors, verdict : Est-ce que ça vous a plu ?
Dois-je continuer ?
Une petite review pour donner votre avis ^^ ?
