Merci à Ginnyw , Selsynn et Laly12 pour leur correction, avis critiques, et conseils qui ont amélioré cet OS.
Inspirée par l'air de Rosa Rosae de F. De Gregori, j'ai tenté d'écrire un Drago/Rose, du point de vue de Drago, qui j'espère vous plaira.
Bonne lecture.
Bella Rosa
Nonchalamment assis dans un fauteuil de cuir, je te fixe ostensiblement, belle rose en face de moi. Tes cheveux, joliment bouclés, encadrent ton visage, et tes grands yeux bleus rieurs m'observent à la dérobée. Tu souris à mon fils, amusée par ses remarques. Il tente d'effacer cette gêne entre nous, cette tension palpable. Il pense la comprendre, il pense en connaitre la raison, il pense que je suis idiot de reposer sur toi tous les anciens faits de ton père et ta mère. Il est si loin de la vérité, si loin. N'est-ce pas, bella Rosa ? Tellement loin.
Tu as honte, je le sais. Tu as honte de rire de ses dires, de sourire de ses baisers, de répondre à ses caresses. Tu as honte d'imaginer à leur place mes gestes, mes plaisanteries et nos embrassades. Tu as honte, Rosie, tellement honte. Mais tu m'aimes. Alors que tu devrais l'aimer lui. Alors que c'est ses caresses qui devraient t'embraser. Alors que c'est ses lèvres que tu devrais apprécier effleurer. C'est moi que tu aimes.
Oh comme je me déteste pour cela, douce Rose. Comme je hais savoir que c'est moi que tu imagines, ces soirs-là. Comme je hais infliger cela à mon fils. Comme je hais te voir lui mentir pour moi, pour nous. Comme je hais voir ses yeux amoureux sur toi, qui me poignarde le cœur. Comme je hais tout cela, Rose.
Nous pourrions y mettre un terme. Il suffirait d'arrêter, que tu ne viennes plus, que je ne te regarde plus. Il suffirait d'un peu de volonté. Et nous pourrions faire cesser ce jeu abominable. Faire cesser ces mensonges. Mais nous continuons. Nous continuons, douce Rose. Nous nous aimons en silence, nous nous aimons passionnément, nous nous aimons en dépit de tout. En dépit de la souffrance que nous provoquons, en dépit des mensonges que nous créons. Nous continuons.
Et, alors que mon fils se lève et te prend par la main pour te mener en haut, alors que ses yeux amoureux et heureux se posent à nouveau sur toi, alors que son sourire enchanté ne quitte pas ses lèvres, je sens cet étau habituel me serrer le cœur, et je me maudis d'avoir succombé, douce Rose. Si tu n'étais pas aussi belle, si tu n'étais pas aussi douce, si tu n'étais pas aussi attirante, s'il n'y avait pas eu cet infime instant où nos regards s'étaient accrochés plus qu'ils ne l'auraient dû… Mon fils ne souffrirait pas, Rosie. Mon fils ne souffrirait pas, mais je n'aurais jamais connu ce que nous vivons.
Je n'aurais jamais senti tes mains sur ma peau, tes lèvres sur les miennes, la douceur de tes cheveux, je ne t'aurais jamais sentie, Rose. Je n'aurais jamais vécu cette fusion avec un être, ce goût d'interdit que j'aime tant sur toi, cette beauté jeune et douce… Alors, Rosa bella, je reste égoïste pour que tu sois, encore un peu, rien qu'à moi.
Je fais souffrir mon fils, sans qu'il ne le sache. Je lui ôte celle qu'il a toujours aimée. Je te fais mentir à ceux que tu aimes. Je fais mon égoïste, parce que je te veux toi, je veux tes caresses et ton regard, je veux tes lèvres sur les miennes, je te veux à moi. Je fais mon égoïste, mais tu ne sembles pas m'en vouloir, et tu m'aimes en secret, tu m'aimes à m'en émouvoir.
Et, rien que pour cela, bella Rosa, peu m'importe d'être égoïste.
Jusqu'à ce que je revois son sourire amoureux,
Jusqu'à ce que je revois ton regard honteux,
Et qu'alors un poids m'enserre le cœur, Rosa.
Merci d'avoir lu cet OS, qui j'espère vous a plu,
N'hésitez pas à me laisser votre avis,
Julia.
