Disclaimer : Monde pas à moi sauf personnages OC
Correctrice : Twinkle Shining Star
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~ PROLOGUE ~
Hiver 1996, mi-janvier:
En ce jour, comme beaucoup d'autres, le Ministère de la Magie était en effervescence. La justice anglaise, en étroite relation avec les préfets français, travaillaient de pair sur une affaire pour le moins mystérieuse. De multiples forêts, de part et d'autres des pays d'Europe, se voyaient subir l'hécatombe de loups-garous marqués, des mangemorts à la botte de Vous-Savez-Qui. Les enquêteurs des divers pays, Aurors émérites, se heurtaient chaque jour au mur qu'était cette énigme. Les faits avaient commencé quelques années plus tôt, mais personne n'en connaissait le coupable. Car il était forcément coupable aux yeux des autorités, personne de civilisé ne pouvait décemment rendre la justice soi-même. Cependant, pour le petit peuple terrifié par les attaques sanguinaires du Lord Noir, le tueur de Mangemorts était le héros au même titre que le Survivant, bien qu'il fût impossible de faire le rapprochement entre ces deux individus. Après tout, Potter n'avait que 15 ans, il n'avait en rien la carrure d'un criminel.
Les Aurors pullulaient dans chaque espace vert on avait plus de chance d'être entouré d'Aurors sous couverture lorsqu'on partait faire du camping, plutôt que d'ours ou autre population des bois. Impossible de douter qu'ils cherchaient des indices sur la personne -ou la chose- qui aurait fait ça. Tous, doté pourtant d'une cervelle compétente, devaient admettre que la situation les dépassait. Et pourtant, s'ils avaient su à l'époque l'origine de ces massacres, certains auraient eu honte, et d'autres auraient eu les meilleurs fous rires de leur vie. Néanmoins, pour ceux qui avaient peur d'être les prochains sur la liste des morts mystérieuses, il y avait de quoi être terrifié. Les massacres, à défaut d'être sanglants, laissaient un arrière goût acre après avoir vu l'état des cadavres. Certains étaient brûlés vifs, d'autres noyés, certains encore étouffés étrangement sans raison apparente. Si d'autres n'avaient pas encore été retrouvés, peut être étaient-ils déjà enterrés. Mais quel sorcier digne de ce nom pourrait agir ainsi ? L'Avada Kedavra était pourtant le seul sort de mort qui permettait un crime propre. Et tandis que les Aurors regardaient les arbustes à la loupe, comme si un détail élémentaire leurs échappait, une jeune fille se moquait allègrement, les yeux rieurs braqués sur eux.
« Abrutis de première ! Ils me font pitié à brandir leur bout de bois magique comme ça ! S'ils savaient. » Dit la jeune femme, perchée dans son arbre, pas le moins du monde perturbée par ce qui se passait en bas.
Pourquoi tant de remue-ménage pour de simples Mangemorts ? Cette racaille meurtrière, cent fois plus dangereuse qu'elle-même. Elle avait pitié de ces sorciers et de leurs lois. Regardant ses doigts s'illuminer d'un bleu clair, elle sentait l'élément de l'eau caresser sa paume. D'un geste de la main, sa magie cessa, et sa concentration revint. Les crétins de fonctionnaires, ces Aurors anglais, dans des costumes ridicules, sensés être déguisés en civils ? La bonne blague. Quelque part, en s'en prenant directement à ses ennemis, ces chiens portant la marque du Lord Noir, elle savait qu'elle provoquait Voldemort. Oh ce nom elle n'avait pas peur de l'utiliser, de toute manière elle n'avait rien à perdre car au contraire, on lui avait déjà tout pris. Elle vivait pour elle seule et sa vengeance personnelle, celle-là même qui faisait battre son cœur, qui anéantissait sa peur, qui chauffait ses veines pour accentuer sa volonté. Elle était seule et c'était à son avantage. Les Mangemorts ne pouvaient pas faire de pression sur elle, ils ne pouvaient pas la menacer en s'en prenant à des personnes chères tout simplement parce qu'elle n'en avait pas.
Cette fille, grande pour son âge de quinze ans, mesurait plus d'un mètre soixante-dix. Elle était une fille normale physiquement, ni trop ronde, ni trop fine, à l'apparence relativement humaine. Elle avait un beau visage, même si ses traits semblaient révéler pourtant chez elle un grand vécu. Lorsqu'on regardait profondément dans ses yeux, n'importe qui pouvait y lire de la douleur profonde, comme si elle exultait le mot « orpheline ». Ses yeux, en vrai casse-tête qu'ils étaient, ne gardaient jamais la même couleur, si bien que pour une personne qui ne la connaissait pas, cela était pour le moins dérangeant. Le marron connotait une grande fureur, et, dans ces moments là, autant ne pas se trouver sur son passage. Ses yeux viraient au violet lorsqu'elle ressentait n'importe quelle forme de mal-être, que ce fut l'angoisse ou le stress. Ils étaient rares les moments où ses yeux étaient bleus, car le bonheur frappait rarement à sa porte, et autant dire qu'elle ne les avait jamais vu elle-même de cette couleur. Mais ses yeux restaient pour la plupart du temps d'un vert « forêt » angoissant, celui-là même qui disait tout et rien à la fois, d'une neutralité à en faire pâlir les plus sensibles. Aucune émotion ne s'y lisait.
Ses cheveux, lisses de la racine jusqu'aux oreilles faisaient par la suite des boucles jusqu'à la poitrine. Ils étaient châtain clair, parsemés de mèches couleur miel et descendaient en dégradé à partir des oreilles. Sur ses oreilles d'ailleurs, elle portait des anneaux aux premiers trous et des petits diamants aux deuxièmes. Non pas qu'elle avait le temps d'être coquette avec tous ces massacres, mais c'étaient des souvenirs, la motivation pour laquelle elle tuait sans remords. C'était une fille nerveuse et renfermée sur elle même, enfin comment avoir le temps de se faire des amis alors que son principal passe-temps était de tuer des monstres à la botte d'un Sang-mêlé ? Elle pensait toujours à des plans pour tuer des mangemorts, quand d'autres pensaient à leurs études ou à faire les magasins. Depuis ses six ans elle était orpheline de mère. Sa tendre mère était une fée aux pouvoirs impressionnants, même si elle en avait fait rarement étalage. Son père, lui, était à Azcaban, emprisonné à vie pour un crime qu'il n'avait pas commis d'après sa mère. Se pouvait-il que la justice des sorciers fût aussi aveugle pour condamner un innocent ? Ou alors il était bel et bien un criminel, et alors sa pauvre mère aurait donné son cœur et sa vie pour un moins que rien. Son parrain était le frère de sa mère, il n'avait même pas daigné la chercher lorsqu'elle avait été obligée de fuir à cause des Mangemorts qui avaient assiégé sa maison. Cette enfant de six ans avait vu sous ses yeux la torture et le meurtre de sa mère par les chiens de Voldemort.
Ce jour là, elle n'avait eu d'autre choix que de se réfugier dans la forêt adjacente à sa maison. Tout le monde la pensait sans doute morte, mais était-ce une raison pour l'abandonner ? Au moins elle savait ce qu'elle valait aux yeux de ceux qui prétendaient l'aimer. De plus en plus en colère contre la vie et contre tous, elle cherchait désespérément quelqu'un à accuser de son malheur et, en pensant à son père qui les avait lâchement abandonnées, sa mère et elle, elle renia le reste de sa famille encore vivante. Ce jour là, elle adopta un nouveau prénom, un qui contrastait totalement avec la société sorcière elle s'appellerait Mégane, ressemblant terriblement à celui de la fée Morgane, ennemie de toujours de Merlin.
Le destin ne l'abandonna pas et lui confia les dons qu'elle hérita de sa mère. Elle en reçut un par an, ayant par la même occasion des douleurs à en faire pâlir d'envie un Doloris sorcier. Ses dons étaient pour la plupart élémentaires : la maîtrise du feu, de l'eau, de la terre et du vent. Vers douze ans elle était à son apogée magique et elle devait apprendre à maîtriser ses pouvoirs seule. Cette fille au sang-mêlé, d'une part fée, et de l'autre sorcière, répugnait cette dernière car elle lui venait de son lâche de père. Ces deux magies étant profondément incompatibles et elle scella pour son bonheur ses pouvoirs sorciers, pouvant enfin célébrer son statut entier de fée. Elle enterrait une bonne fois pour toute la personne qu'elle avait été durant son enfance, cette fille de fée et de sorcier au destin particulier. Maintenant elle était seule à décider, forte, déterminée. Rien ne saurait lui résister, bien qu'elle ignorait encore comment détruire le commanditaire de tout le mal qui frappait le monde. Elle avait beau détester les sorciers, elle voulait les sauver de Voldemort, car malgré tout elle était pleine de compassion pour les orphelins de cette guerre, même s'ils étaient sorciers eux-mêmes.
Malgré tout, elle détestait montrer ses émotions. Elle savait que si sa mère ne s'était pas fait tuer, elle serait morte d'amour. Après l'emprisonnement de son père, sa mère s'était laissée mourir jour après jour, en sachant bien que son mari ne reviendrait pas. Mégane se disait qu'en empêchant les autres de voir ses sentiments, ils développeraient d'eux-mêmes une antipathie fort sage, et elle n'aurait pas l'occasion de laisser place à une quelconque faiblesse, ni même à de l'attachement. Elle ne voulait pas faire la même erreur que sa mère, être guidée par ses sentiments jusqu'à se laisser mourir... Se laisser mourir en sachant qu'on laisserait son enfant derrière soi, elle trouvait cela insupportable.
Note : C'est vrai que ce début pourrait faire croire que mon personnage est une Mary-Sue (terme employé par les gens pour désigner une fille parfaite/héroïne en puissance). Il est vrai que si elle parait ainsi, je la fais évoluer tout au long de l'histoire, pas une évolution uniquement psychologique mais avec des conséquences réelles pour elle. Alors pour les lecteurs qui s'attarderaient sur cette fanfiction : lisez jusqu'au dernier chapitre publié, car vous pourrez être surpris !
