Titre : Premier Amour
Disclaimer : Masashi Kishimoto, bien sûr (le petit coquinou... franchement, il s'attendait à quoi en nous offrant cette scène inoubliabledu volume 1, p.92, à part déchaîner sur-le-champ une foule de fanfiqueuses yaoistes surexcitées? et c'est nous qui sommes perverses...mdr)
Genre : romance, mais bon le début est peut-être un peu angst, je sais pas trop...
Rating : T, car implique des relations amoureuses entre hommes, donc ceux que ça dérange n'ont rien à faire ici (même si il faudrait vraiment être complètement homophobe pour être choqué, vu que c'est plus que soft)
Note : Pour le moment c'est un OS très court (POV de Sasuke), je ferais peut-être un autre chapitre (POV Naruto?) si je trouve l'inspiration divine... à part ça c'est ma première fic, donc soyez compréhensifs...
POV Sasuke :
Le vent souffle fort aujourd'hui. Il balaye les feuilles mortes. Elles s'envolent et tourbillonnent dans le ciel pâle. Je les regarde tournoyer, libres. J'aimerais être comme elles. Mais je suis cloué à un lit d'hôpital. Je ne sais plus vraiment pourquoi. A vrai dire, il y a beaucoup de choses que je ne sais plus vraiment. Je serais incapable de dire lesquelles. Justement, je ne m'en rappelle plus. Jour après jour, je sens mes souvenirs s'éparpiller aux quatre vents. Je perds le fil de mes pensées.
Le vent souffle fort aujourd'hui. Je me demande quel jour nous sommes, d'ailleurs. Cela n'a pas vraiment d'importance. Mais j'aurais bien aimé savoir. Il me semble parfois que je me souviens de quelque chose. Mais je n'y pense pas. Parce qu'au fond, j'ai un peu peur. Peur que ce souvenir réveille tous les autres. Ceux que j'ai oubliés. Je ne dirais pas lesquels, j'ai oublié...
Le vent soulève les feuilles mortes. Aujourd'hui, peut-être. Après tout, je n'ai plus rien à perdre. Oui, je crois que je vais le faire... aujourd'hui... je vais essayer de... me souvenir...
Le bruit m'insupporte. Il m'empêche de penser calmement. Je suis assis sur ce banc, dans cette salle de classe, et parfois je me demande vraiment ce que je fais là. Je déteste devoir les fréquenter. Ils sont tellement faibles. Je pourrais détruire leurs misérables vies en quelques secondes. Mais ça ne m'apaiserait pas. Ma colère est trop grande. Et puis il n'y a qu'ici que je peux profiter du savoir de mes aînés. Alors je reste là, froid et impassible, en priant pour qu'aucun d'eux ne me dérange.
Le brouhaha étouffe le tic-tac régulier de l'horloge accrochée au mur. J'essaye de faire abstraction du chahut que font les autres élèves, et je me concentre sur le bruit assourdi que font les aiguilles. Tic-tac. Tic-tac. Tic-tac. Jamais compris pourquoi le tic résonne plus fort que le tac. Mais quoi qu'il en soit le prof a déjà trois minutes cinquante-quatre de retard. J'ai les nerfs à vif.
Les filles n'arrêtent pas de piailler. Les hurlements des garçons sont insupportables, mais comparés aux glapissements des filles... Je ne sais pas combien de temps encore je vais tenir dans cet enfer. Heureusement qu'à partir de cet après-midi nous ne serons plus en classe entière mais en équipes. Quand je pense que les filles se disputent pour s'asseoir à côté de moi... C'est vraiment puéril. Et voila qu'un garçon s'est mis lui aussi à se battre pour garder sa place à côté de moi... Mon Dieu... Ne me dites pas qu'il est gay ! Ça devient vraiment dur d'essayer d'écouter leur conversation tout en gardant un air distant... Mais j'aimerais bien savoir pourquoi ce boulet ne veut pas laisser sa place. J'aime bien connaître les ragots qu'on raconte. Ça me donne l'impression de faire partie de leurs vies.
Ah, zut, j'ai encore perdu le décompte des secondes. Je lève les yeux, histoire de jeter un rapide coup d'œil à la pendule... et je crois mourir d'un arrêt cardiaque. Pourtant mon cœur bat de plus en plus vite. C'est peut-être le temps qui s'est arrêté. A quelques centimètres de mon visage, me bouchant la vue, se tient le garçon de tout à l'heure (Naruto, ça me revient maintenant), le visage figé en une moue boudeuse (preuve que le temps s'est effectivement arrêté...). Ses cheveux blonds en bataille forment un halo lumineux autour de sa bouille d'ange. Il a les dents serrées, comme s'il était plongé dans une réflexion intense. Et comme pour achever de me décontenancer, il a fiché ses yeux dans les mieux, me laissant sans aucune gêne plonger dans l'infinité de son âme. Je ne peux pas détacher mon regard du sien, si bleu... Il ne cache pas ses sentiments, contrairement à moi. Bien au contraire. Je peux voir toute sa colère. Sa colère de petit garçon frustré. Et bien au-delà. Je peux voir ce qu'il ne montre à personne, ce qu'il cache même à lui. Mais ça je ne le regarde pas. J'ai peur de ne plus jamais revoir la surface si je plonge dans l'immensité de ces yeux bleus, beaucoup trop profonds, même pour moi. Mon cœur s'emballe. J'ai les mains moites. Un froid glacial s'empare de moi. J'ai envie de rire et de pleurer. Ce type n'a-t-il aucune pudeur pour se dévoiler comme ça, aux yeux de tous ? Où peut-être a-t-il compris ce que j'ai à peine entrevu dans ses yeux. Il pourrait se balader à poil, ça ne changerait rien. Les regards glissent sur lui. Le sien me met mal à l'aise.
Je prends enfin conscience des cris rageurs des autres filles de la classe "Vas-y, colle lui une raclée Sasuke !". Et ce crétin qui reste là à me fixer... J'y crois pas. Je vais vraiment lui en mettre une si il continue. Exaspéré, je lui murmure "Dégage" en lui lançant un regard noir...
Et là, sans que je comprenne ni pourquoi, ni comment, cet imbécile se casse la gueule. Il se casse la gueule ! Sur moi bien sûr. Je pensais pas que c'était possible d'être empoté à ce point. Le temps s'arrête encore une fois. Sérieux, ça commence à devenir lourd là... Mais je n'ai pas le temps d'y penser. Tout ce que je sens c'est ses lèvres contre les miennes, son souffle erratique contre mon visage, et son cœur, que j'entends pour la première fois, et qui bat comme un fou, à l'unisson du mien. Je frissonne. Et j'ai peur. Même si je ne l'avouerais jamais. Alors je me mets en colère, et je le repousse durement, en ajoutant un masque de dégoût à mon impassibilité. Je n'ai pas besoin de lui mettre quelques coups bien placés pour atteinte aux bonnes mœurs, les filles s'en chargent.
Le professeur Iruka arrive enfin, mettant fin à toute cette agitation. Je suis resté stoïque, comme toujours, mais à l'intérieur il me faut bien quelques minutes pour remettre de l'ordre. Ce petit con m'a troublé. Je ne le connais pas encore mais je sens que je vais le détester. J'espère que je n'aurais plus jamais à lui adresser la parole. Le professeur commence à lire la liste des équipes. Par pitié, faites que je ne me retrouve pas avec deux midinettes en chaleur...
°oOoOoOo°
Allongé dans la pénombre, je fixe le plafond. On a rencontré nos nouveaux profs cet après-midi. Le notre est franchement bizarre. Enfin bon. L'idée de l'épreuve de survie me plaît assez. Non, je crois que le pire dans tous ça ce sont mes "coéquipiers". Je ne pourrais jamais les considérer comme tels. Ils sont exactement comme je l'avais craint. Bon, Naruto n'est pas vraiment une midinette en chaleur, mais d'un certain côté, c'est encore pire... Mes yeux commencent à papillonner. Je vais bientôt m'endormir... N'empêche, je n'aurais jamais cru un mec comme lui capable de sourire autant... Ça lui va bien, je trouve... Ce sourire... C'est con mais ça me fait marrer de penser à ça... Ça faisait longtemps, tiens... Je suis vraiment crevé...
Allongé dans la pénombre, je fixe le plafond. Le sourire aux lèvres. Finalement, c'était plutôt agréable de se souvenir. Je crois que je sais où sont passés tous les autres. Ils se sont cachés tout au fond de mon cœur. Mais ce souvenir là je ne l'oublierais pas... Je le garde, tout contre moi, et je me réchauffe à sa chaleur... Je me sens mieux ce soir. Un peu. Je n'ai pas envie de rappeler mes autres souvenirs pour le moment... Un jour, peut-être... Quand le vent soufflera moins fort...
