Disclaimer : Personne ne m'appartient et encore moins Kusuriuri.

C'est ma première fic Mononoke. J'adore cette série. J'adore ce personnage et j'ai eu envie d'écrire dessus. J'espère que c'est bien, en tous cas, j'aime beaucoup !

J'ai eu envie d'imaginer comment Kusuriuri et son double ont pu se rencontrer et ça a donné ça.

Enjoy !


Un kimono large bleu, décoré de motifs verts, jaune, rouge, violet, tenu par une large ceinture jaune et rouge formant un gros nœud dans le dos. De longs cheveux blonds cendrés, attachés par des anneaux bleus sur la gauche, retenus tant bien que mal par un foulard violet. Un collier de pierres rouges et un gros pendentif doré tombant sur le torse. Une énorme armoire à pharmacie sur le dos, décoré d'un œil.

Leur regard se posait sur lui, intrigué, tandis qu'il marchait. C'était jour de marché. La rue était pleine de monde. Surtout des femmes et des enfants, venu faire des courses.

Des clients potentiels.

Il posa la boite contenant ses précieux remèdes et s'assit contre un mur. Ils continuaient de le regarder, curieux de son accoutrement multicolore mais aucun ne s'arrêtaient.

Mauvaise journée.

Il faisait beau.

Il ne vendrait rien aujourd'hui.

Les gens n'avaient besoin de rien, quand il faisait beau.

Il soupira et décida de rester ici, malgré tout. Il avait marché toute la journée et avait besoin de se reposer un peu.


La rue se vidait peu à peu, au fur et à mesure que la journée se déroulait. Les gens passaient, tout à leur vie et ignorant la sienne.

Ce soir, il devrait dormir dehors, faute d'acheteurs. Peu importe. Il avait l'habitude. C'était les aléas du métier mais il aimait cette vie. Il aimait cette liberté. Il allait où il voulait, quand il le voulait. Personne pour le retenir, personne pour l'attendre.

Pas comme ces gens, prisonniers de leur propre vie.

Mais par moment, il les enviait. Par moment, il se disait que ça serait doux d'exister dans les yeux et les pensées de quelqu'un. Par moment, seulement.

Les marchands commençaient à remballer leurs marchandises non vendues. Le ciel commençait à rosir. Il se leva et reprit sa boite sur son dos avant d'aller voir l'un des marchands, qui l'interpella jovialement.

- Hé ! Le marchand de remède, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

Le marchand de fruits et légume le jaugea rapidement d'un œil déconcerté et amusé, qui le fit sourire légèrement. Il aimait provoquer la surprise. La surprise, ça fait vendre.

- J'aimerais acheter quelques pommes.

L'homme eut l'air à nouveau surpris, à sa manière de parler. Si calme, avec détachement, presque comme si il n'était pas concerné, mais avec une pointe de malice.

- Bien sûr.

Il saisit un sac et mit des pommes dedans, tout en poursuivant la conversation.

- Vous n'avez pas vendu grand chose, aujourd'hui, on dirait.

- Non. Il faisait trop beau.

- Je vois.

Le marchand annonça le prix, en posant le sac devant l'apothicaire. Celui-ci ancra son regard dans celui du marchand.

- Ces pommes sont restées sous le soleil toute la journée, peut-être pourriez-vous... me faire un prix ?

L'intérêt de ce regard perçant, ajouter à ce sourire étrange, en décalage avec le presque désintérêt dans sa manière de s'exprimer, mit l'homme mal à l'aise.

- Oui... oui, bien sûr. Je vous le fait à moitié prix.

Sans rien ajouté, le marchand de remède paya et prit le sac avant de s'éloigner tranquillement, au soulagement de l'homme, quand quelqu'un traversa la rue en courant.

- Où est-il ?

- Qui ça ?

- Le marchand de remède ! On m'a dit qu'il y avait un marchand de remède dans la rue !

- Oui, il est...

La personne le rattrapa en courant et il se retourna vers elle. La journée n'était peut-être pas totalement perdue.

- Monsieur le marchand de remède ! Monsieur le marchand de remède ! Aidez-moi, je vous en prie !

C'était une jeune fille, à l'air affolée. Cheveux noirs coiffés modestement, aussi modeste que son kimono.

- En quoi puis-je vous aider ?

- C'est ma grand-mère ! Elle est brusquement tombée malade cet après-midi... et le médecin dit qu'il ne peut rien faire pour elle !

- Que pourrais-je faire de plus ? Je ne suis qu'un marchand de remède...

- Mais il dit qu'elle va... je vous en prie... venez au moins la voir !

Il la regarda sans rien dire pendant quelques secondes. Elle le supplia du regard, presque en larme. Il ne s'intéressait pas beaucoup aux gens en général, ce qui était un peu paradoxal pour un marchand il faut l'avouer, mais la peine de cette jeune fille le toucha.

- Très bien.

- Merci ! merci !


Il s'arrêta en franchissant le seuil et eut la fugace impression d'une présence derrière lui. Regardant vivement derrière lui, il ne vit que la nuit et son rideau sombre qui tombait sur la ville désormais déserte.

- Monsieur l'apothicaire ! Faites vite, je vous en prie... ma grand-mère...

Oubliant ça, il entra dans la maison. Elle était plutôt modeste, mais bien tenue. Un poêle à bois, allumé malgré la douceur du temps, se trouvait dans un coin. Au milieu de la pièce principale, une vieille femme était allongée dans un lit. Le teint pâle, fiévreux et la respiration difficile. Une autre femme d'une trentaine d'année se tenait près d'elle, l'air inquiète.

- Tu l'as trouvé, Miya ?

- Oui, Mère ! Le voici !

Il la salua de la tête et le regard de la femme trahit l'effet que sa tenue provoquait sur tout ceux qui le voyait pour la première fois mais il eut la décence de ne pas sourire, vu la situation. Posant sa boite à pharmacie, il s'agenouilla près de la vieille femme et lui toucha le front. Celle-ci ouvrit les yeux et le regarda, sans vraiment le voir.

- Tout va bien, grand-mère. C'est un apothicaire, il va te soigner !

La jeune fille se tenait à côté de lui, attendant visiblement un miracle qu'il doutait de pouvoir accomplir... mais il ferait son maximum pour la sauver. Ou pour soulager ses souffrances...

- Que s'est-il passé ?

- Le... le serpent...

- Le docteur a dit... qu'elle avait été empoisonné.

La mère porta sa main à son visage et retint dignement sa peine, en disant ses mots.

- Il a dit que le poison était trop violent et que rien ne pourrait...

- J'ai des remèdes contre les poisons de tout genre...

- Tu entends ça, grand-mère ? Tu vas guérir !

- Mais je ne peux vous assurer qu'ils seront efficaces.

- Essayez quand même, s'il vous plait. Je vous paierais ce qu'il faudra.

- Très bien.

Il ouvrit le tiroir du bas et sortit sans hésiter une petite feuille pliée en quatre, contenant une poudre efficace contre le venin de serpent.

- Diluer ceci dans l'eau et faites-lui boire.

La jeune fille disparue aussitôt dans une autre pièce et revint avec un godet d'eau, auquel elle ajouta la poudre. S'approchant de sa grand-mère malade, elle l'aida à redresser la tête et lui fit boire le remède.

- Ca va aller, grand-mère... tu vas guérir, tu vas voir !

- Non... il ne veut pas... que je guérisse...

La mère eut une expression bizarre et détourna le regard, soudain effrayé.

- Qui ça, grand-mère ? De qui tu parles ?

- Le serpent... le serpent...

- Elle... délire. Tu ferais mieux de la laisser se reposer, Miya...

L'apothicaire regarda la mère et la vieille femme. Elles semblaient terrifiées mais la vieille femme avait l'air résigné. Comme si elle savait qu'elle allait mourir. Comme si elle s'y attendait depuis longtemps.

- Vous devriez partir...

Son regard se fit alors lucide et fixa Kusuriuri. Le regard de la vieille femme s'écarquilla, comme si elle voyait quelque chose d'horrible et provoqua un frisson dans le dos de Kusuriuri. Même Miya sembla effrayée, bien que n'étant pas la cible de ce regard.

- Tant qu'il vous le permet...

- De quoi parlez-vous ?

- Il ne vous laissera pas... interférer...

- Elle délire. C'est tout... elle...

- Non. Ce que j'ai fais... mon dieu, ce que j'ai fais... il ne me le pardonnera jamais... à personne...

Kusuriuri se figea, en entendant un sifflement à son oreille et la présence qu'il avait cru ressentir en entrant dans la maison réapparu. Toujours invisible mais bien réelle. Sa respiration se fit difficile tandis que quelque chose de froid et lourd s'enroulait autour de son cou. De la sueur lui coula dans le dos et sur le visage. La porte de la maison claqua soudain, sans que personne ne l'ait touché, faisant sursauter la jeune fille.

- Trop tard...


A suivre...

Qu'en pensez-vous ?