Disclaimer : Tout l'univers et les personnages de Twilight appartiennent à Stephenie Meyer !

Soyez les bienvenus sur cette nouvelle histoire, écrite selon une "idée" de mon amie Colyne !

En espérant que cette fiction plaise à tout le monde, je vous souhaite une agréable lecture !


Lundi 8 Mars 2010

Paul !

Encore un énième feu de camp. Toujours les mêmes conneries. J'ai dû entendre les légendes une centaine de fois depuis que je suis gosse, et même si c'est génial les premières fois, on s'en lasse vite. Ok, y a que moi que ça commence à faire chier. C'est à peine si j'ai écouté ou dit quoi que ce soit de toute la soirée. J'ai passé deux heures entières à fixer Bella. Bella… Ce n'est pas une fille comme celles que j'ai connu. Mes anciens plans culs, comme disait Jared. Il y en a eu, mais Bella n'en fait pas partie, et n'en fera jamais partie. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ce n'est pas une garce comme les autres filles que j'ai pu fréquenter. Et surtout, parce que je me suis imprégné d'elle. Quand ? Quand on a commencé à la protéger de l'autre pétasse de rouquine, il y a plusieurs semaines. Heureusement, on lui a fait la peau et Bella ne craint plus rien. Elle a repris des couleurs, et elle est devenue amie avec toutes les filles de la meute. Son amie Angela en fait partie depuis qu'Embry s'en est imprégné. Elle est au courant de notre secret et l'a très bien accepté. Embry et elle ne sont qu'au tout début de leur relation. Ils sont à gerber avec leurs mamours et j'en passe. Je ne suis pas du genre à flirter de cette façon, et Bella ignore tout ce que j'éprouve pour elle.

L'imprégnation, c'est ce qui fait qu'un loup trouve son âme-sœur. Sa moitié. La personne parfaite pour lui et avec qui il passera le reste de sa vie. Je l'ai trouvé, chez Bella. Mais voilà, on n'est pas en couple. Elle ne sait rien de ce que j'éprouve pour elle, et c'est mieux comme ça. Je garde mon masque d'enfoiré qu'on me connait, et c'est à peine si je lui adresse la parole. Ne pas la toucher, ça me tue à petit feu, mais tant que je peux la voir, tout ira bien. Je ne veux pas m'attacher à elle et la perdre ensuite. Elle a déjà souffert à cause de ce connard de Cullen, et même si elle n'a plus l'air de penser à lui, je sais qu'au fond d'elle, elle est encore triste. Quant à moi, m'être imprégné d'une fille qui est sorti avec un vampire, eh bien ça me fait chier, parce que l'homme que je suis ne comprend pas comment elle a pu faire une telle connerie. C'est quelque chose que je ne peux pas effacer. Mon loup, lui, se moque totalement de ça. Il veut la posséder. La revendiquer. Je le musèle autant que je peux sans rien laisser paraître, mais c'est difficile et ça me demande beaucoup d'énergie. Heureusement que le lycée c'est terminé pour moi depuis un an.

Je me souviens encore de la gifle qu'elle m'a donné. Ça m'a mis dans une colère noire. Non seulement je me suis imprégné d'elle, mais elle a osé me gifler. Je me suis transformé devant elle, et quelques heures plus tard, je m'en suis voulu – seul dans mon coin, d'avoir failli blesser ma moitié. Tu ressasses, pauvre con. Je sais, mais je n'y peux rien. Je ne peux rien faire d'autre qu'attendre, et observer. Je sais qu'un jour, je n'y échapperais pas. Un jour, je devrais lui dire qu'elle est à moi, qu'elle m'appartient toute entière, mais le plus tard sera le mieux. L'imaginer avec Edward Cullen est une véritable torture mentale, et je ne peux pas m'empêcher de ressentir de la colère quand j'y pense. Comme en ce moment. Calme-toi connard, tu vas alerter les autres. Aucun membre de la meute n'est au courant. Tant mieux !

Ma Bella est avec les filles près du barbecue. Elles font des allers-retours pour tout débarrasser et ranger dans la maison de Jake. Chaque fois qu'elle revient vers nous, elle sourit de plus en plus. J'aime la voir sourire… Tu dérailles, pauvre débile. Voilà que je me comporte comme mes abrutis de frères de meute. Je secoue la tête pour chasser ces mots débiles de mon esprit.

« Fatigué ? »

Cette fois, ce n'était pas ma tête qui me parle. Jared s'assoit à côté de moi. Pour une fois, il n'est pas accroché à la langue de Kim. Je garde cette remarque déplacée pour moi et je réponds :

« Ouais, un peu. »

Ce n'est pas vrai. En réalité, je pète le feu. En plus, je dois patrouiller toute la nuit. Ce serait con que je m'endorme avant de faire ma ronde.

« Tant mieux, parce que tu dois raccompagner Bella chez elle. » me dit-il.

C'est quoi cette connerie ?

« Je dois faire quoi ? »

L'idée de me retrouver seul avec Bella le temps de la reconduire chez elle rend mon loup tout excité, mais je lui conseille de retourner à la niche. Même si je dois admettre que j'ai très envie de me retrouver seul avec elle.

« L'un de nous doit la ramener, et t'es le seul à ne pas avoir de nana. » me dit Jared.

« Eh merde ! » je me reprends et dit : « Ok, je vais la ramener. »

« On dirait que ça te fait chier. » me dit-il.

« Si tu savais… » je me dis à moi-même, mais à la place je lui rétorque : « Non, je pensais juste que Jake allait se dévouer, comme d'hab. »

« Pas ce soir. » dit-il en me claquant l'épaule. « Bon, on se retrouve après. Je vais ramener ma chérie chez elle et la border. »

Il ricane comme un bouffon et se casse. Par border, il veut plutôt dire baiser. Putain ce que ça me manque le sexe. Des mois que je n'ai pas touché une fille. D'abord parce que je ne me contrôlais pas il y a encore six mois, et ensuite parce que Bella est arrivé dans ma vie. Les autres filles n'ont plus aucune espèce d'importance pour moi. Je n'ai plus aucune attirance pour les autres. Quand je regarde une autre fille, je pense immédiatement à Bella et je me demande ce qu'elle fait. J'entends mon nom être hurlé par Jake. Il est avec Bella près de sa camionnette rouge. Un vrai tas de boue. Il me fait signe de les rejoindre et j'étouffe ma colère avant de me lever et de les rejoindre. Pourquoi est-ce qu'il faut que ce soit moi ? Est-ce qu'ils ont découvert que je me suis imprégné de Bella ? Essayent-ils de me piéger en m'obligeant à la raccompagner chez elle ? Putain !

« Ça ne te dérange pas de la ramener ? » me demande Jake.

« Parce que j'ai le choix ? » je demande à mon tour.

« Pas vraiment. » il répond.

« Alors pourquoi tu me poses la question ? » je réplique en faisant le tour de la voiture.

Si on peut appeler ça une voiture. Je monte du côté conducteur et j'attends que Bella monte à son tour. J'attends encore, le temps qu'elle mette sa ceinture – chose que je ne fais pas, et je démarre. Le silence est pesant. Je suis sorti de la réserve, et les routes sont vides. Il n'y a que nous. Seulement Bella et moi. L'habitacle de sa camionnette est si étroit que son odeur m'enivre. Elle sent la fraise. Putain. Je dois faire tout mon possible pour ne pas arrêter ce tas de boue sur le bas-côté. Si jamais je fais ça, c'est terminé, parce que j'aurais embrassé Bella et que je ne m'arrêterais pas sans avoir satisfait mon envie de la posséder toute entière.

« Merci ! »

Le son de sa voix est si doux que s'en est déroutant et me fait oublier – ou presque, toute envie de m'arrêter et de l'embrasser. Mon loup se frotte à la surface de ma peau, mais je le garde enfermé à double tour. Couché…

« Pourquoi est-ce que tu me remercies ? »

Je ne la regarde pas. Je continue de fixer la route, même si je meurs d'envie de poser mes yeux sur elle.

« Tu n'étais pas obligé de me ramener alors, merci. »

« Je n'allais pas te laisser rentrer seule. » je lui dis.

Ma main gauche se crispe sur le volant. En plus, ce n'est pas la première fois que je la ramène.

« Je ne crains plus rien depuis que vous avez tué Victoria. Sam devient parano. » me dit-elle.

« Il veut te protéger, c'est tout. » je réponds.

Moi aussi, je veux te protéger… mais tu ne dois pas le savoir. Elle me remercie quand même, puis se tait. Quand enfin, je me gare devant chez elle, je coupe le moteur et lui rends les clés. Je constate que son père n'est pas là. Merde, pourquoi va-t-elle rester seule ? Ça ne me plait pas du tout. Je la raccompagne quand même jusqu'à la porte. Elle la déverrouille, et se retourne vers moi. Elle me regarde à travers ses cils… Non Bella, ne me regarde pas comme ça. Il faut que je m'en aille. Tout de suite. Si jamais elle se mord la lèvre…

« Bonne nuit, Bella. »

Je n'attends pas de réponse de sa part, et je tourne les talons. J'ai à peine descendu les marches du perron, que je suis douché par les mots qu'elle prononce.

« Je sais que tu t'es imprégné de moi. »

Hein ? Quoi ? C'est quoi cette connerie ? Comment elle peut être au courant ? Personne ne le sait, et pourtant elle l'a deviné. Je me retourne vers elle, et elle s'est avancée jusqu'à la première marche. Elle a l'air triste, et déçue. Merde !

« Tu as cru que je ne le saurais pas ? » demande-t-elle, avant de poser une main sur son cœur. « Que je ne le sentirais pas ? »

« Sentir quoi ? » je demande.

« Du lien. » dit-elle. « J'ai suffisamment côtoyé les filles de la meute pour reconnaitre les effets. »

« Qu'est-ce que tu veux savoir ? »

A quoi bon démentir ? Elle a senti notre lien. Moi aussi je le sens. Ça fait des semaines que je ressens nos cœurs battre à l'unisson.

« Pourquoi ? Je me moque de savoir quand c'est arrivé. Je veux simplement savoir pourquoi tu ne m'as rien dit. Je ne suis pas à ton goût ? »

Qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle a absolument tout pour elle, et tout pour me plaire. Mon manque de réponse la fait poursuivre.

« C'est parce que je ne suis pas une Quileute ? » continue-t-elle. « Ou bien c'est parce que je suis sortie avec un vampire ? »

Je sourcille à cette dernière question. Je serre les poings et tente de calmer mon loup. Si je ne le fais pas, il va prendre le dessus, et je vais me jeter sur Bella.

« Alors c'est pour ça. » me dit-elle. « Tu ne supportes pas que je sois sorti avec Edward. »

« Tu ne peux pas m'en vouloir pour ça. » je la préviens en pointant mon doigt vers elle.

« Je t'en veux d'avoir décidé pour deux. On aurait pu en parler, et commencer par être ami. » elle claque à son tour.

Bon sang, elle est en colère, et ça me rend fou. Je crois bien que c'est la première fois que je la vois aussi en rogne. Ça la rend encore plus désirable.

« Tu ne veux pas de moi, c'est ça ? » demande-t-elle en écartant les bras. « Je peux encaisser le coup. Sois franc avec moi putain, et dis-moi une bonne fois pour toute que tu ne veux pas de moi. Non, tu sais quoi ? Ne réponds pas, je ne veux rien à voir affaire avec un type qui me juge sans me connaitre. »

Elle me claque un bonne nuit sec, et me tourne le dos. Putain. Elle rentre chez elle et referme la porte dans un claquement. Je monte les marches et frappe à la porte. Elle ne me répond pas. Elle ne m'ouvre pas.

« Bella, ouvre-moi s'il te plaît. »

« Casse-toi ! »

Putain ! Cette fois, je grogne.

« Bella… »

Elle dû entendre l'avertissement dans ma voix, car elle se retourne. Alors que je m'attends à la voir apeurée par le ton plus dur qu'avait prit ma voix, ce que je vois lorsqu'elle me regarde me glace le sang. Elle pleure, silencieusement, mais son visage n'exprime pas de la tristesse, mais de la colère.

« Laisse-moi, demain j'ai cours. »

« Cinq minutes ! » je dis en posant la main sur la poignée de la porte.

Elle est verrouillée. Je peux la défoncer, mais je ne pense pas que le Shérif apprécierait.

« Laisse-moi cinq minutes. »

« Pourquoi ? Pour que tu me dises que tu ne veux pas de moi ? Pas la peine, j'ai l'habitude d'être rejetée. Bonne nuit, Paul ! »

Elle me tourne le dos, et je la regarde grimper les escaliers à la hâte. Une porte claque. Merde, quel con. Je peux ressentir sa peine, sa déception grâce à notre lien. Il a toujours servi à m'apaiser dans les moments où je n'arrivais pas à tenir le coup. Sans le savoir, Bella me sauve la vie tous les jours depuis des semaines. La sentir heureuse et épanouie me convenait. M'aidait à rester debout. Ecœuré d'être un parfait connard, je gagne les bois derrière la maison du Shérif. Avant de m'y engouffrer complètement, je regarde derrière moi. La lumière de la chambre de Bella est allumée. Je la vois s'approcher de la fenêtre. Nos regards se croisent. J'ignore comment elle peut me distinguer à travers l'obscurité, mais notre connexion m'indique qu'elle me voit. Sa douleur, sa colère et son amour me transperce en plein cœur. Elle m'aime, je peux le sentir au plus profond de mon âme. Je l'aime aussi, comme un dingue, mais je ne réussirais jamais à prendre soin d'elle. Je suis colérique, jaloux, possessif. Je ne ferais que la mettre dans l'embarras. A regret, je me détourne et je m'enfonce dans la nuit avant d'éclater dans ma seconde forme.

Je ne suis pas très attentif à ce que je fais durant ma ronde. Je ne fais pas vraiment attention où je vais. Je prends à peine conscience que Jared me parle. Il me parle de Kim, et encore de Kim. Toujours de Kim. J'en ai ras le cul. Il peut pas changer de disque un peu ? J'ai mes propres problèmes à régler avec Bella sans qu'il ne vienne en rajouter une couche avec Kim. J'essaie de me distraire en courant, en reniflant le sol à la recherche de la moindre trace d'un vampire – j'ai vraiment besoin de me défouler sur quelqu'un, mais rien. A croire que je suis condamné à ressasser ma dispute avec Bella. La tristesse et le désespoir qu'elle ressentait face à mon… rejet, m'a frappé en plein cœur, et au plus profond de mon âme. Aussi sombre soit-elle. Je l'aime, merde. Même si je ne lui ai pas adressé la parole depuis le premier jour, même si je fais tout pour qu'elle ne se doute de rien, j'ai appris à l'aimer. J'ai appris à la connaître tout en restant à distance. Pourquoi est-ce que je mériterais une fille pareille ? Malgré sa connerie d'avoir accepté de sortir avec un vampire c'est une fille géniale, intelligente et, je le reconnais, très belle. Quand elle m'a claquée la porte au nez, j'ai failli péter les plombs et casser la poignée pour entrer et lui faire comprendre qu'elle n'y est pour rien. Enfin, un peu quand même. Elle a choisi de tomber amoureuse d'un vampire. Passe au-dessus !

Passer au-dessus ? Je ne sais même pas si j'en serai un jour capable. A la fin de notre ronde, je pense encore à Bella. Notre lien m'informe qu'elle est apaisée. En même temps, il est presque cinq heures du matin, elle doit dormir depuis longtemps.

« Pourquoi tu penses à Bella ? »

Merde, Jared ! D'habitude il ne vient pas fouiner dans ma tête.

« T'as qu'à mieux bloquer tes pensées, pauvre con. »

« Fous-moi la paix, d'accord ? »

« Je te la foutrais quand tu me diras pourquoi tu penses à Bella. »

« C'est pas tes oignons, merde. »

« C'est bon, on sait tous que tu la détestes. »

Quoi ? Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à croire que je déteste Bella ? Comment est-ce que je pourrais détester mon imprégnée ? Ils ont perdu la tête ou quoi ?

« TON IMPREGNÉE ? »

Merde ! Je reprends ma forme humaine pour ne plus l'entendre gueuler comme un taré sortit tout droit de l'asile. Je remets mon short, et renonce à me rhabiller entièrement. De toute façon mes chaussures ne sont pas loin de chez Bella, et si je fais demi-tour pour les récupérer, je vais vouloir la réveiller. Une partie de moi veut se mettre à genoux devant elle et lui dire que je suis désolé d'avoir ignoré le lien qui nous unit depuis le jour où elle m'a giflée. Mais j'ai encore ma fierté. Je n'irais jamais me mettre à genoux devant qui que ce soit pour demander pardon. Je ne demande jamais pardon. Je fais des conneries, et je les assume. Ma distance avec Bella est vitale pour moi. Tant que je n'aurais pas accepté qu'elle soit sortie avec un vampire, il ne peut rien y avoir entre nous. Elle devra le comprendre quand elle acceptera de me parler. Je rentre chez moi, mais je ne ferme pas à clé. Ça ne sert à rien, Jared est derrière moi. Je le sais. Il est mon meilleur ami, et il est aussi têtu que moi. Il fait claquer la porte seulement une minute après que je sois rentré. Je suis dans ma cuisine, et j'ai faim.

« Tu t'es imprégné de Bella ?! »

« Qu'est-ce que ça peut te foutre ? » je demande, en sortant un bol et des céréales de mes placards. « Tu ne veux pas aller t'occuper de Kim et me foutre la paix ? »

Je sors la bouteille de lait du frigo, et j'en verse dans mon bol. J'ai la dalle, et lui il vient me prendre la tête.

« Tu vas me répondre. » claque-t-il.

Je referme la bouteille de lait, le pose sur la table et, je lui réponds puisque c'est ce qu'il attend.

« Oui, je me suis imprégné de Bella. Content ? »

« Pourquoi vous n'êtes pas en couple ? » demande-t-il.

« Parce qu'elle ne sait rien. » je réponds, en commençant sérieusement à perdre patience. « Du moins, c'est ce que je croyais. »

« Développe ! »

« Putain, il fait chier. » je me prends la tête entre les mains, noue mes doigts derrière ma nuque. « Elle a deviné. Elle me l'a balancé dans la gueule au moment où j'allais partir de chez elle. »

« Pourquoi est-ce que vous n'êtes pas en couple ? » répète-t-il, avec plus d'impatience que moi. « Je sais comment tu la regardes. Les autres n'ont peut-être rien remarqué, mais je te connais par cœur. Toi et moi on est les mêmes. »

« Toi ta copine n'est pas sortie avec un vampire. »

Voilà, il sait pourquoi je ne me comporte pas comme un canard avec Bella. Pourquoi je garde mes distances.

« C'est pitoyable comme excuse. » réplique-t-il.

« Pitoyable ? Ok, imaginons deux secondes que les rôles soient inversés. Que Kim soit sortie avec une saloperie de sangsue, t'aurais fait quoi à ma place ? » je demande en serrant les poings.

Il ne se rend pas compte qu'il commence grave à me casser les couilles. Je suis à deux doigts d'exploser et de lui coller mon poing dans la gueule. Lui qui dit me connaitre par cœur, il semble oublier ce qu'il s'est passé quand mes parents sont morts, ou quand cet enculé de Warren m'a chauffé en dernière année de lycée. Ce connard m'a tellement poussé à bout qu'il s'est retrouvé avec le nez en sang, et la mort de mes parents a déclenché ma transformation. Il n'en avait pas fallu beaucoup pour que je me retrouve avec quatre pattes et une fourrure.

« Tu crois que j'aurais réagi comme toi ? Que je l'aurais rejeté ? »

« Merde Jared ! » je claque en faisant balancer mon poing sur la chaise. Le bois craque et le dos de la chaise se fend en deux. « Je ne la rejette pas. J'ai besoin de temps. »

« Je te le répète, c'est pitoyable comme excuse. » dit-il en s'avançant vers moi. « La vérité c'est que t'es mort de trouille à l'idée même d'être amoureux. »

« Je n'ai pas peur de l'aimer espèce de connard. Je suis déjà amoureux d'elle. » je tempête en reculant d'un pas.

Si je ne recule pas, s'il continue d'avancer vers moi, je vais lui rentrer dedans bien comme il faut.

« Bordel de merde, Paul ! » hurle-t-il en levant les bras au ciel.

Il s'arrête. Bon choix !

« Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, hein ? Les Cullen sont partis, et Bella ne risque pas de retomber dans ses bras vu le lien qu'il y a entre vous désormais. Tu dois juste mettre ton orgueil de merde de côté et faire le seul choix possible. Va voir Bella, et excuse-toi ! »

« Casse-toi de chez moi avant que je te démolisse, Jared. » je dis en pointant un doigt sur lui. « Je n'ai pas envie de me battre avec toi, mais je le ferais si tu continues de me faire chier. »

La déception que je lis sur son visage à la fin de ma menace met un point d'arrêt à ma colère. Jared ne m'a jamais regardé de cette façon. Lui et moi, on est frère depuis toujours. On se connait depuis la maternelle. On a fait les pires conneries que deux ados pleins de testostérones puissent faire. Mais jamais il n'a montré le moindre signe de déception.

« Je ne te reconnais plus. » me dit-il, plus calmement.

« Ecoute Jared… »

« Non, j'en ai assez de t'écouter te cacher derrière des prétextes débiles. Tu aimes Bella, je le sais, et je sais aussi que tu peux passer au-delà du fait qu'elle soit sortie avec Edward Cullen, mais tu vas devoir faire face à ta peur de t'engager. T'as peur d'être réellement en couple, et par-dessus tout, t'as peur de la perdre comme tu as perdu tes parents. Tu crois qu'on ne ressent pas tous la même chose que toi ? Je suis terrifié à l'idée de perdre Kim un jour, mais je profite de chaque moment que je passe avec elle. Commence par être l'ami de Bella, mais sois honnête avec elle, et dis-lui tout ce que tu as sur le cœur. Ça t'aidera ! »

Je le regarde me tourner le dos, et partir. Je tire la chaise à moitié cassé, et je m'assois, posant les coudes sur la table. Je me prends la tête entre les mains et ressasse les paroles de Jared. Il a visé juste. Je remplace ma peur de la perdre par celle de la savoir encore amoureuse de l'autre bouffon à la peau glacée. Elle souffre encore de tout ça, même si elle essaie de démontrer le contraire, ou alors c'est moi qui le pense. Tout est tellement en vrac dans ma tête. Je n'ai plus faim. Je rangerais ce merdier après avoir dormi. Je vais prendre une douche rapide, et je vais me coucher. Je ne prends même pas la peine de mettre un caleçon. Je me glisse tout nu sous mes draps, et je m'endors en pensant à Bella. Je pense tout le temps à elle. Je dois lui parler coûte que coûte. Finis de ruminer dans mon coin. Maintenant que Jared est au courant, le reste de la meute ne va pas tarder à le savoir. Il faut que je prenne les devants. Je sais ! Demain, je vais chercher Bella après les cours. Qu'elle le veuille ou non, je la ramènerais chez moi, et je lui parlerais. Je lui dirais tout ce que j'ai sur ce qui me sert de cœur. Il s'est arrêté de battre à la mort de mes parents, et il a reprit sa course folle quand j'ai rencontré Bella. Cet organe vital qui bat dans ma poitrine pour me maintenir en vie, et dont une grande partie a été brisé dans l'accident qui a tué mon père et ma mère, mais qui se ressoude petit à petit grâce à cette fille aux longs cheveux bruns et à ce regard chocolat qui me met à terre chaque fois qu'elle me regarde. Du moins, pour le peu qu'elle me regarde.