Bonjour à tous, à toutes !

Me revoilà pour une nouvelle fanfiction sur le couple Regina/Emma. Elle se situe quelques années après la saison 1 et le retour de la magie à StoryBrooke, les nouveaux personnages de la saison 2 ainsi que les autres saisons n'existent pas dans dans ma fanfiction. Je préviens aussi que c'est ma première histoire aussi longue, j'espère ne pas décevoir.

Je pense pouvoir faire une mise à jour régulière. Tous les lundis, normalement.

Un grand merci à ma beta, SwanQueen20 qui m'a aidée, soutenue, tout au long de cette histoire !

Voilà, je vous laisse, bonne lecture !


« Je peux compter sur toi alors ? »

« Bien sûr Regina ! Comme à chaque fois ! »

La brune se leva de la banquette, tout sourire et vint enlacer Granny. Cette dernière lui rendit son étreinte et lui caressa légèrement le dos en l'embrassant sur la joue.

« Merci infiniment ! Cet événement ne serait rien sans tes talents ! Et l'aide de toute la ville, bien sûr ! » Dit le Maire à l'attention de toutes les personnes présentes.

Un léger brouhaha s'éleva dans la salle du restaurant, preuve, qu'elle avait été entendue. Malgré les années qui passaient, cette sollicitude, cette amitié, lui réchauffait toujours autant le cœur. Dans un sourire, son attention revint sur la grand-mère, elle déposa un baiser sur sa joue et lui lança avant de s'éloigner :

« Je te laisse quelqu'un m'attend ! »

« À bientôt, très chère ! »

Granny se retourna vite sur la table qu'elle occupait avec Madame le Maire, prit les deux tasses de café et retourna à son travail. Regina une fois sortit, se dirigea vers sa voiture garée juste devant mais avant d'ouvrir la portière et de se glisser dans son intérieur cuir noir, la brune balaya du regard, les environs du restaurant et de la rue. Tous ces visages sympathiques à son égard, toutes ces relations qu'elle nouait avec le temps, cette ville l'acceptant entièrement pour ce qu'elle était devenue. Un sentiment de plénitude l'envahit sous ces images de bonheur défilant dans sa tête. Un son la tira de sa rêverie, elle tourna la tête dans cette direction et vit Archie appeler Pongo, son dalmatien, il devait s'être encore enfui. Il lui faisait vraiment tout ce chien. Elle marcha rapidement vers lui, le plus que ses talons lui permettaient et arriva à sa hauteur.

« Ah ! Madame le Maire, je cherche mon chien, l'auriez-vous vu par hasard ? » Dit-il paniqué.

« Non, je sors juste de chez Granny ! Mais appelez Emma, elle le retrouve à chaque fois... »

« Mais il ne doit pas être loin ! J'en suis sûr ! Et si, il lui arrivait malheur... »

« Ne cédez pas à la panique Archie, vous connaissez Pongo, il aime avoir sa liberté, mais revient toujours... » Elle lui posa une main sur l'épaule, compatissante. « Appelez ma femme, elle vous aidera. »

« Je ne vais pas tout le temps la déranger alors qu'elle a mieux à faire ! »

Elle rit légèrement, un peu moqueuse avant de reprendre :

« La ville est calme croyez-moi, ça lui donnera un peu de travail et justifiera son salaire ! »

Ils rirent de bon cœur sur l'ironie de cette phrase. Archie se détendit aussitôt après cette petite blague et enchaîna :

« Merci Regina, je vais l'appeler immédiatement ! »

« Alors je vous laisse... Et dites lui d'être à l'heure ce soir, si elle ne veut pas tester la douceur du canapé ! »

Ils échangèrent un sourire chaleureux et la brune repartit vers la voiture. Une fois à l'intérieur, elle démarra et prit la route la menant à destination.

Quelques jours auparavant, Mary-Margaret l'avait appelée pour prendre de ses nouvelles et elles avaient, finalement, décidé de faire une balade en forêt. Elle se voyait peu en dehors des repas de famille ou sans Emma à leurs côtes. Mais cela leur faisait du bien de se retrouver seule à seule tout en se remémorant leur passé au château avant que tout bascule... En regardant l'heure, son petit retard la fit accélérer légèrement, elle aimait les personnes ponctuelles et comptait bien, elle-même, le rester. Les minutes défilaient et Regina s'énerva toute seule dans sa Mercedes, neuve depuis deux ans, qui n'avançait pas assez vite à son goût. En sortie de ville, elle appuya encore un peu plus sur l'accélérateur. Toujours un œil sur la route, elle pensait déjà à ce soir, non pas que voir Blanche ne la satisfît pas, mais elle aimait rentrer chez elle après une dure journée de travail. Être accueillie chaleureusement par sa famille, Henry la serrant dans ses bras pour ensuite repartir vers son jeu vidéo ou un livre, Emma l'embrassant passionnément avant de lui enlever son manteau et de lui servir un verre de vin... Chacun de ces moments, elle les chérissait à leur juste valeur, savourait son bonheur, enfin trouvé...

Soudain dans son champ de vision, elle aperçut quelque chose bouger, puis, en une fraction de seconde, Pongo se trouvait en plein milieu du bitume. Immédiatement, son pied appuya, puissance maximum, sur la pédale de frein. Un fort crissement de pneu résonna dans l'habitacle. Mais elle arrivait trop vite sur lui, son estomac se noua violemment, elle klaxonna, tentant de l'effrayer. Il regarda seulement dans sa direction, immobile face au danger qu'il encourait. Les yeux grands ouverts, la peur contractant ses muscles, Regina lui hurla de s'enlever alors que la voiture ralentissait à peine. Soudain, elle se rendit compte, que l'impact ne pourrait être évité alors elle donna un grand coup de volant. Puis tout s'enchaîna très vite, ne maîtrisant plus rien, elle vit le chien prendre peur et courir dans la mauvaise direction. Sa voiture bougea dans tous les sens, prenant les amas de pierre, de terre, les grosses branches faisant, un bruit horriblement fort et strident. Malgré, le pied collé sur la pédale de frein, l'adhérence des pneus sur le sol n'agissait plus. Elle allait encore trop vite. Beaucoup trop vite. Pur réflexe, idiotie totale ou véritable générosité envers son ami, impossible de savoir exactement qu'elle fut la raison de son geste. D'un revers de main, elle utilisa la magie sur Pongo qui se trouvait de nouveau devant ses phares, s'oubliant elle-même, ne voulant pas ruiner ses chances de rédemption auprès des habitants, ne voulant pas ruiner sa fin heureuse. Regina put voir Pongo s'élever magiquement dans les airs et elle le déposa plus loin doucement. Elle sourit satisfaite, mais derrière le chien se trouvait un arbre. La situation, les secousses, l'utilisation de la magie présente encore dans ses veines et l'ayant affaiblie, fit perdre la raison à Regina, la peur de ne pas revoir son fils, sa femme, sa vie défila dans sa mémoire. Tous les efforts fournis pour être de nouveau acceptée au sein de cette communauté, les sourires d'Emma, la douceur de sa peau, les joies de son fils. Puis tout se mélangea dans ses souvenirs, quelques secondes avant l'impact. Leur première nuit, premier baiser, prise de bec avec Blanche, Henry en danger de mort par sa faute, la haine des habitants. Elle, totalement seule. Puis plus rien. Le noir total.


Au même moment, en centre ville...

Emma et Archie sillonnaient les rues de la petite ville, toujours à la recherche du dalmatien, l'appelant régulièrement, demandant aux passants des renseignements mais rien n'y faisait. Ce chien avait tout bonnement disparu, hors de portée de leur voix. Emma s'agaçait toute seule, au moins une fois par mois, elle partait à sa recherche. Ce chien lui faisait perdre son sang-froid à force de fuguer. Sur les talons du propriétaire, elle donna un coup de fil à David, lui demandant un renfort et tandis qu'elle restait en centre ville, lui partit en voiture sur la périphérie. Elle appréciait maintenant de travailler avec lui, elle mit du temps à s'y faire, surtout avec son statut de père qu'il prenait des fois trop au sérieux. Mais au fil du temps, des années à ses côtés, elle appréciait ses qualités autant en tant qu'homme que prince et aimait le retrouver le matin.

D'un coup, elle sentit une violente douleur dans sa poitrine comme un étau serrant ses poumons et son cœur, lui donnant la nausée et des vertiges. Elle posa une main sur le mur alors qu'elle titubait et essaya de respirer normalement. Archie s'approcha d'elle, inquiet et lui demanda ce qui se passait. Mais la douleur partit aussi vite qu'elle fut soudaine. Elle haussa les épaules, se redressa tout en certifiant à son ami que tout allait bien. Étrange, surprenant et violent, certes, mais fini.

Ils continuèrent donc à chercher Pongo encore pendant une trentaine de minutes.

Emma jeta un coup d'œil à sa montre pour la énième fois. Elle s'impatientait surtout qu'une tonne de paperasse l'attendait encore sur son bureau.

« PONGO ! » Appela de nouveau Archie.

« Il n'est pas ici non plus, nous devrions chercher dans un autre quartier... » Souffla Emma.

« Vous avez raison... Des nouvelles de David ? »

« Non, aucune pour l'instant... Par contre, faudrait sérieusement envisager de le faire dresser ce chien, au moins il resterait en place ! »

Il sourit légèrement, gêné tout en se dandinant sur ses pieds, visiblement mal à l'aise au vu de la situation dans laquelle il mettait Emma. Elle le remarqua immédiatement et respira profondément avant de poser une main sur son épaule.

« Ne vous inquiétez pas, on le retrouve toujours et moi, faut juste que je pense à appeler Regina pour la prévenir... »

Il leva le doigt dans sa direction, la bouche ouverte, mais aucun son n'en sortit. Il se ravisa, les sourcils froncés avant de baisser sa tête.

« En parlant de Madame le Maire... Elle voulait que je vous transmette un message... »

« Je vous écoute ? » Dit-elle, le regard sur lui.

« Heu... Elle ne veut pas de retard ce soir, sinon... » Il fixa ses yeux verts, tout penaud... « Sinon, ce sera le canapé ou un truc du genre... »

« Hein ! »

Le shérif ferma les yeux quelques secondes avant de les lever au ciel et soupira d'agacement. Cette femme lui ferait perdre la tête un jour. Elle passa une main dans ses cheveux avant de poser les deux mains sur ses hanches et prit une profonde inspiration pour se concentrer sur sa tâche, sous le regard inquiet de son ami.

Soudain, elle tourna les talons, marcha dans une ruelle et s'exclama ironiquement :

« Je ne compte pas passer ma première nuit sur ce fichu canapé ! Ah ça non ! Pongo a intérêt de vite rentrer sinon il passera un sale quart d'heure ! Il faut le retrouver pour mon propre bien ! »

Archie n'osa parler, ne voulant pas attiser la colère du shérif. Il resta sur ses talons poursuivant les recherches. Emma quant à elle réfléchissait à un moyen plus efficace pour le récupérer. Elle se perdit rapidement dans ses pensées. Elle revoyait sa femme dans la cuisine resplendissante comme toujours, de ses douces lèvres posées sur les siennes dans un baiser langoureux avant de voir débarquer Henry, les cheveux ébouriffés et les yeux mi-clos. Une matinée ordinaire chez les Swan-Mills. Un moment rempli de tendresse et de paix, qu'elle savourait sans limites.

D'un coup, la sonnerie de son téléphone portable retentit, Emma sortit de sa rêverie et décrocha immédiatement sans regarder son écran, Archie ne la lâchant pas du regard.

"David ? Tu as retrouvé Pongo ?"

"Salut Emma, c'est Mary-Margaret !"

"Ah ! Euh... Salut, j'attendais un autre appel, désolée... Qu'est ce que je peux faire pour toi ?"

Une boule nerveuse se forma dans son estomac, Emma se rappela qu'elle devait voir Regina en fin d'après-midi et enchaîna, les sourcils froncés, sans laisser le temps à son interlocutrice de répondre.

"Où est Regina, elle n'est pas avec toi ?"

"Justement, c'est pour cette raison que je t'appelle ! Elle a du retard et je commence à m'inquiéter ! J'essaye de la joindre mais pas de réponse..." Finit-elle de la tristesse au fond de sa voix.

"À quelle heure aviez-vous rendez-vous ?" Questionna Emma l'angoisse montant en flèche dans son corps.

"17h et il est 17h30, tu ne saurais pas où elle est ?"

"J'en ai aucune idée !" Elle ferma les yeux tentant de trouver un semblant de calme. "Pars la chercher avec ta voiture en direction de la ville ! De mon côté, j'appelle David pour qu'il cherche également ! On se tient au courant !"

Elle raccrocha directement sans attendre de réponse et informa immédiatement son père de la situation. La peur contracta chacun de ses muscles, lui serra la gorge, mais elle ne devait pas céder à la panique et essayer d'avoir les idées aussi claires que possible. Elle récapitula rapidement sa conversation à Archie qui ne comprenait pas ses réactions au téléphone et ils se dirigèrent en courant au Granny's, sans perdre une minute. Emma se souvenait également qu'elle devait prendre un café avec la grand-mère de Ruby, avant de rejoindre sa mère.

Le Shérif déboula, comme une furie, dans l'établissement, retenant l'attention de tous. Avec un peu de chance, elle avait oublié l'heure, en discutant avec son amie et tout le monde s'inquiétait pour rien. Elle parla assez fort pour être entendue à l'autre bout de la salle :

« Regina ! »

Un silence étrange s'installa dans la pièce, les personnes présentes se regardèrent entre elles, le visage immédiatement soucieux. En les observant et d'après l'expérience d'Emma, cela ne présageait rien de bon. Elle réessaya, un peu plus fort :

« Regina, tu es là ? »

Ruby et Granny accoururent de la cuisine du restaurant.

« Emma, qu'est-ce qu'il y a ? » Dit la brune, se séchant les mains sur son tablier.

« Je cherche ma femme, elle ne serait pas ici par hasard ? »

La blonde s'approcha de ses amis sous le regard de tous les clients, attendant des réponses.

« Non, elle est partie depuis bien une heure ! » S'exclama Granny, une pointe d'angoisse dans la voix.

« Pourquoi la cherches-tu ? »

« Elle devait retrouver Blanche, mais elle n'est pas arrivée là-bas. Son téléphone sonne dans le vide alors j'espérais la trouver ici... »

Elle appuya ses deux mains sur le comptoir prenant de longues inspirations pour réfréner son envie de tout casser. Ne pas savoir où se trouver son épouse la rendait folle d'inquiétude. La blonde entendait des voix s'élever dans la salle, Archie expliquant la situation aux habitants de la ville, mais elle les ignora se concentrant sur elle-même. Elle récapitula le peu d'informations qu'elle possédait et essaya d'éclaircir le tout. Regina, une femme ponctuelle, répondant toujours à son téléphone même dans les moments les plus chauds. Impossible qu'elle fasse cela délibérément. Elle se souvint de sa violente douleur à la poitrine, est-ce que cette douleur serait liée à la disparition de sa reine ? Cela suffit pour Emma, sa femme était en danger, elle ne saurait dire lequel mais elle devait agir pour la retrouver au plus vite. Son cœur se serra violemment, des sueurs froides la saisirent, à cette idée. Elle se redressa, essaya de garder le contrôle malgré l'angoisse qui s'emparait de son corps. En regardant aux alentours, elle put voir que tout le monde se trouvait près d'elle, attendant les ordres, un sourire se dessina, émue par cette engouement pour l'ancienne Méchante Reine. Elle s'éclaircit la voix et commença :

« Bon, nous allons faire des groupes de recherche, deux personnes par groupe, maximum ! Certains scruteront la ville, d'autre la périphérie en voiture ! Ruby vient avec moi, j'aurais besoin de tes capacités. C'est bon pour tout le monde ? »

« Ouais ! Mes frères et moi, on s'occupe du centre ville ! Rien ne nous échappera ! » S'exclama Leroy en mettant son bonnet.

« Archie, prenons votre voiture et allons retrouver notre amie ! » Dit Granny tout en sortant son arbalète de derrière le comptoir. « Juste au cas où », ajouta-t-elle.

« Et n'oubliez pas de rester en contact, avec David également, pour ne pas inspecter deux fois la même zone ! Et si d'ici une heure, nous n'avons toujours rien, je lancerai un appel pour avoir plus d'hommes ! » Hurla Emma pour se faire entendre dans le brouhaha.

Et chacun se répartit les tâches tout en quittant le restaurant. Une dizaine de personnes partirent, donc, à la recherche de celle qu'ils appréciaient à sa juste valeur, à présent. Sur leurs talons, Emma et Ruby s'engouffrèrent dans la voiture de police partant de leur côté. Elles roulèrent sur une route isolée, fenêtre ouverte, malgré la fraîcheur du soir tombant sur la petite ville, pour que la jeune louve puisse utiliser son odorat aiguisé. Emma, les phalanges serrant le volant, sa respiration courte, plissa les yeux pour essayer de voir quelque chose, n'importe quoi mais un début de réponse.

« Et Henry, tu l'as prévenu ? »

« Non, il est encore en classe, j'attends le dernier moment pour le contacter... »

« D'accord... »

Petit silence...

« On va la retrouver... » Reprit son amie tout en posant une main sur sa cuisse.

« Je l'espère Rub', je l'espère... Et avant la nuit de préférence... » Répondit la blonde plongée dans ses angoisses.

Un autre silence pesant s'installa dans l'habitacle mais soudain, la sonnerie de son téléphone retentit, elle le porta à son oreille en garant la voiture, en catastrophe.

"Oui !"

"Emma, c'est David, nous avons retrouvé Regina !"

Soulagée, elle ferma les yeux quelques secondes, avant de répondre à son père :

"Génial ! Où êtes-vous ? Est-elle blessée ?"

"Emma... Essaye de rester calme, ne vient pas ici et va directement à l'hôpital..."

"Comment ça à l'hôpital ?" S'époumona la blonde, complètement sous le choc.

"L'ambulance vient juste d'arriver et l'emmène... Elle a eu un accident de voiture et elle est inconsciente. Va au chevet de ta femme, je m'occupe de tout ici..."

Emma raccrocha tout en laissant sa tête retomber sur le volant, prise soudainement de vertiges. Le soulagement ressentit s'évapora aussitôt pour laisser de nouveau place à ses pires craintes, la paralysant. Ruby ayant tendu l'oreille pour suivre la conversation téléphonique resta sans voix quelques secondes avant de dire :

« Emma, allons-y, immédiatement ! Elle aura besoin de toi ! »

Celle-ci releva la tête dans sa direction, des larmes au coin de ses yeux verts.

« EMMA ! »

Le cri de son amie la fit sortir de son égarement et d'un coup son esprit se remit à fonctionner, en faisant abstraction des émotions la dévastant. Elle appuya sur le champignon et roula à vive allure jusqu'à l'hôpital. Durant le trajet, le petit chaperon rouge tenta de rassurer son amie, lui disant que tout irait bien, que la reine était forte, qu'elle serait toujours là pour Emma. Pendant son discours, elle posait régulièrement sa main sur son épaule, essayant dans ce geste de la réconforter encore. Un peu plus tard, elles se présentèrent aux urgences en courant pour apprendre que Regina se trouvait en salle d'examen et qu'il ne pouvait pas poser de diagnostic pour l'instant.

On leur indiqua une salle d'attente où elles s'installèrent.

« Bon, je vais prévenir les autres ! Je reviens vite... » Dit Ruby en s'éloignant.

Emma ne daigna pas répondre et prit sa tête entre ses mains, ses coudes posés sur les genoux. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, le monde tournait à l'envers, comment était-il possible que sa femme se trouvait sur un lit d'hôpital ? Entre la vie et la mort. Cette pensée lui serra le cœur qui manqua un battement au passage. Elle se sentait tomber dans un abîme sans fond où régnait le néant. Le désespoir envahit chacune de ses cellules, totalement ravagées par cette nouvelle. Tout son être voulait hurler cette douleur profonde qui s'insinuait en lui. Plus, elle se perdait dans son esprit, plus le flot d'émotions ressenti la plongeait dans une détresse extrême. Elle revoyait son amour lui dire, je t'aime, ce matin avant de partir, ses yeux chocolats pleins de tendresse, ses gestes doux, son sourire illuminant son visage...

D'un coup, Emma se leva pour prendre son téléphone dans sa poche de jean. Elle essuya d'un revers de sa manche, ses larmes inondant ses joues, se racla la gorge tout en composant le numéro de téléphone. Elle attendit quelques secondes :

"Allo ?"

"Henry, mon chéri, c'est Emma..."

"Mon chéri ? Tu m'appelles rarement comme ça..."

"Je sais, oui..." dit-elle dans un petit sourire triste.

"Emma, que se passe-t-il ? Ta voix est bizarre."

"..."

"Emma, je suis grand maintenant, tu peux me parler, si ça va pas !" S'énerva-t-il, une pointe d'angoisse dans la voix.

Elle prit une petite pause et inspira profondément avant de reprendre :

"Ta mère a eu un accident de voiture, je suis à l'hôpital, mais je ne l'ai pas encore vue..."

"Hein ! Tu sais ce qu'elle a ?"

"Non, ils ne savent pas, ils font des examens..."

"Merde, maman, merde ! J'arrive tout de suite... Tut... Tut..."

Les derniers mots de son fils, lui brisa le cœur en mille morceaux. Il avait beau être un adolescent de dix-sept ans. Il demeurait son fils, son petit garçon et elle ferait tout pour le protéger, le réconforter, être présente pour lui, quitte à y laisser sa propre santé... Elle se devait de rester forte pour lui, pour sa femme, pour sa famille...

Un peu plus tard...

Henry débarqua, à bout de souffle, les yeux rouges, dans la salle d'attente où se trouvait déjà Emma, Ruby ainsi que ses grands-parents. Il se rua dans les bras de sa mère, elle l'embrassa sur le front et lui murmura à l'oreille de douces paroles réconfortantes.

Ils restèrent ainsi plusieurs minutes, la chaleur de leur étreinte aidant à combattre la froideur de la peur qui rongeait leur cœur. Ils s'éloignèrent l'un de l'autre et tandis qu'Emma recommençait à faire les cents pas, Henry s'assit sur un siège entouré par ses grands parents, inquiets également, mais lui prenant la main pour le soutenir.

« Vous avez du nouveau ? » Questionna l'adolescent.

« Non... Toujours rien... Mais ne t'inquiète pas, tout va bien se passer... » Répondit Mary-Margaret, un petit sourire sur le visage.

« D'accord... D'accord... Mais que s'est-il passé au juste, pourquoi maman a eu un accident ? »

« Nous ne le savons pas encore, nous savons juste que Pongo se trouvait avec elle... Peut-être y a-t-il un rapport, mais en tout cas, c'est grâce à lui que nous l'avons retrouvé. » Expliqua David.

« Comment ça ? » Interrogea Henry.

« Et bien, il aboyait comme un fou sur le bord de la route et en s'arrêtant près de lui, il cherchait à nous tirer le pantalon alors nous l'avons suivi... » Il soupira tout en se rappelant la scène. « Et on a découvert ta mère plus loin dans la forêt... »

Le silence retomba dans la pièce. Henry ne demanda pas plus d'explications, il avait son compte rien qu'en imaginant la scène, la voiture, sa mère entre les taules froissés, en sang... Un haut-le-coeur lui serra la poitrine et sa respiration s'arrêta quelques secondes avant de reprendre dans un rythme effréné... Toutes ces images défilant dans sa tête... Les larmes coulèrent de nouveau sur ses joues sans qu'il puisse les retenir. Emma arriva vite et le reprit dans ses bras, le serra fort en lui caressant les cheveux.

« Henry... Je suis là... Je serais toujours là... »

Le regard des autres braqué sur lui, tous comprenant la tristesse qui le submergeait... Quelques soubresauts après, il arriva à calmer sa crise de larmes, reprenant un visage d'angoisse profonde mais stoïque avec les sourcils froncés. Sa mère se retira en lui déposant un baiser sur le front et reprit son marathon, ne pouvant restée immobile. Elle se sentait tellement impuissante, complètement démunie face à ce drame, ne pouvant rien faire pour aider sa femme, ne pouvant effacer les craintes de son fils, ni même celles qui l'habitaient.

Une heure plus tard...

Alors que la nuit englobait Storybrooke dans son manteau noir, les proches de Madame le Maire restaient dans cette petite salle où ils commençaient à étouffer... Ils échangeaient très peu de mots préférant les gestes compatissants, les regards emplis d'incompréhension, de peine mais aussi d'espoir... Emma sortait régulièrement dans le couloir pour demander des informations aux personnels de l'hôpital, la seule réponse qu'elle obtenait nous avons besoin d'examens supplémentaires, patientez encore un peu, nous faisons notre maximum. Cette phrase lui sortait par les yeux à force de l'entendre. L'attente devenait insupportable. Elle se maîtrisait du mieux qu'elle pouvait pour ne pas leur en coller une et aller directement au chevet de sa bien aimée.

Soudain, le Docteur Whale entra dans la salle d'attente, ils se retournèrent sur lui en se levant, le regard implorant une bonne nouvelle, retenant leur souffle.

Emma se précipita sur lui et s'exclama :

« C'est pas trop tôt ! Alors Docteur, comment va-t-elle ? »

Il sourit légèrement avant de prendre une mine plus sérieuse et leur expliqua la situation :

« Tout d'abord, elle est hors de danger, son état est stable... »

Une vague de soulagement apaisa l'atmosphère lourde qui régnait, tous soupirant, reprenant leur souffle, espoir.

« Oui ! » S'écria Henry, heureux.

« Oui, c'est une très bonne nouvelle ! » Dit Blanche en prenant la main de son petit-fils.

« Mais... » Commença le Dr Whale.

« Quoi « Mais » ? Que se passe-t-il à la fin ! » S'énerva Emma, aux bords de la crise de nerfs.

« Physiquement oui, elle va très bien, contusion, égratignures, brûlures dûes à la ceinture et aux secousses mais elle est dans le coma... »

Tous se regardèrent, les yeux rougis par l'émotion, prenant en compte la gravité de la situation et remarquant qu'il ne pourrait rien faire pour l'aider. Qu'elle devait mener ce combat, seule, comme auparavant.

« Le coma... Le coma... » La blonde baissa la tête, ses vertiges la saisissant à nouveau, « Vous savez quand elle se réveillera ? »

« Non, malheureusement, seul le temps nous le dira, mais Regina est coriace, elle se réveillera, j'en suis sûr... » Annonça-t-il plein d'espoir dans la voix. « Voulez-vous la voir quelques minutes ? »

Toutes les personnes présentes acquiescèrent et ils suivirent le médecin dans un dédale de couloirs blancs, se ressemblant les uns et les autres, seuls les contours des portes, bleu pâle, apportaient une touche de couleur dans cette blancheur. Ils arrivèrent finalement vite devant la porte de la chambre où Regina dormait. Le Docteur Whale expliqua, avant de partir, avec plus de détails les blessures, plus ou moins graves, se trouvant sur le corps de Regina mais toutefois superficielles. Il ajouta qu'elle devait se reposer donc conseilla de revenir le lendemain, pendant les heures de visites. Il s'éloigna après un dernier signe de tête laissant la famille devant cette porte qu'ils n'osaient ouvrir.

« Henry, tu es sûr de toi ? » Demanda la blonde, la voix tremblante.

« Oui ! Je veux la voir ! » Dit-il le visage résolu.

« Si ta mère le savait, elle me tuerait... » Dit la blonde avec une pointe d'humour, essayant de détendre l'atmosphère autant pour elle que pour son fils

Ils échangèrent un regard complice et sincère.

Emma se retourna sur ses parents, cherchant le soutien qu'il lui manquait atrocement. Elle prit ensuite la main d'Henry, le regarda dans les yeux tout en lui adressant un léger sourire. Il lui répondit avant de souffler un grand coup. Elle posa sa main sur la poignée et la tourna lentement, pas certaine de ce qu'elle allait voir et s'engouffra à l'intérieur de la chambre avec son fils. Celui-ci se réfugia immédiatement dans ses bras, elle le serra fort en avançant vers le lit ne pouvant détourner les yeux de la vision cauchemardesque se jouant devant elle. Son cœur se brisa, les larmes lui montèrent aux yeux. Son épouse. Sa femme allongée dans ce lit. La pâleur de sa peau contrastant affreusement avec la noirceur de ses cheveux. Quelques aiguilles enfoncées dans les bras la reliaient à des poches contenant sûrement des médicaments. Le bandage lui entourant le front, les ecchymoses, les griffures sur ses bras, sur son visage prouvaient la violence de l'impact. Le son régulier et lancinant du monitoring parvint à ses oreilles, seule preuve de la vie résidant encore dans son amour. Elle ferma les yeux, un instant, elle n'arrivait pas à y croire, cette femme si forte, si charismatique n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle câlina son fils quand il sanglota dans ses bras et lui murmura :

« Calme-toi mon chéri... Je suis là, elle va s'en sortir... Ta mère n'est pas n'importe qui... »

Il ne lui répondit pas, il resserra seulement son étreinte.

« Nous devons la laisser, rentrer nous reposer et demain, nous reviendrons, d'accord ? » Reprit-elle.

Le jeune homme hocha la tête en reniflant et s'approcha de la reine, il prit sa main délicatement de peur de lui faire mal et dit :

« Maman... Maman, s'il te plait, réveille-toi le plus vite possible... » Il se pencha pour l'embrasser sur la joue en évitant ses coupures. « Je t'aime », ajouta-t-il à son oreille.

Il sortit de la chambre aussitôt, ne croisant aucun regard. Emma ne le retint pas sachant son besoin de s'isoler, quelques minutes. Ruby et David s'avancèrent également et reproduirent le même geste que Henry précédemment et ce fut au tour de Mary-Margaret de lui prendre la main. Elle murmura quelques mots aussi à son oreille et s'éloigna vers l'extérieur, en passant, elle posa une main sur l'épaule de sa fille, l'embrassa sur la joue puis sortit.

Emma se retrouvait désormais seule dans cette chambre d'hôpital. Seule avec son amour inconscient, quasiment sans vie. Les larmes qu'elle retenait depuis trop longtemps roulèrent enfin sur ses joues libérant toute la détresse emprisonnée dans son cœur. Elle mit une main sur sa bouche alors qu'elle fondait en larmes, ne pouvant être forte, sans le regard des autres sur elle. Elle tituba vers le lit et s'assit. Elle posa son regard humide sur ce visage illuminant ses journées depuis plusieurs années. Elle prit une des mains de Regina et l'apporta à sa bouche, déposant un tendre baiser. D'autres pleurs secouèrent son corps, elle tremblait de désespoir, ne maîtrisait plus rien, écoutant simplement le bip résonner dans la pièce. Quelques minutes s'écoulèrent avant de reprendre un semblant de contrôle, elle s'essuya les yeux à l'aide de sa main et posa un regard amoureux sur sa femme.

« Regina, mon amour... Je suis près de toi... Je serais toujours là... Nous sommes tous là pour toi... Alors remets-toi vite et reviens-moi... »

Emma serra un peu plus sa main et approcha fébrilement de sa bouche puis y déposa un timide baiser.

« Je t'aime... À demain, ma chérie... »

Elle se leva d'un bon, inspira profondément à plusieurs reprises tout en passant furieusement ses mains dans les cheveux, et après un dernier coup d'œil en direction du lit, sortit.

Le shérif retrouva tout le monde en dehors des urgences. Ses parents la prirent dans ses bras, lui montrant leur soutien, ainsi que Ruby, sa meilleure amie.

« Où est Henry ? » Demanda-t-elle.

« Près de la voiture, je suis allé le voir, mais il préfère rester seul... » Répondit Blanche, la tête baissée.

« Normal, ce n'est pas notre fils pour rien ! Ne t'inquiète pas pour lui, il est fort... »

« Nous serons là, si tu as besoin de quoi que ce soit... »

« Merci David... Merci à tous pour votre soutien... » Soupira la blonde, un sourire crispé sur le visage.

Ils s'étreignirent une dernière fois et partirent chacun de leur côté, ils n'étaient plus d'aucune utilité à présent. La blonde frotta sa tête à l'aide de sa main puis marcha en direction de sa voiture où attendait son fils.

Le trajet se fit en silence, tous deux épuisés par cette journée trop riche en émotions, des interrogations plein la tête. Dans un calme presque étrange, ils rentrèrent chez eux. Sur le pas de la porte, Emma observa le manoir plongé dans le noir total, un silence de mort flottant dans l'air. Il semblait froid et austère sans Regina pour le réchauffer de son bonheur. La blonde avança jusqu'au salon d'un pas lent et fini par allumer la lumière, elle put voir son fils déjà affalé dans le canapé, le regard soucieux en mettant la télévision. Elle traversa le salon, ébouriffa les cheveux de Henry, petite preuve de son soutien puis se dirigea dans la cuisine. Ce fut un nouveau choc pour la blonde de la voir vide. Elle détailla chaque élément constituant celle-ci... L'absence de bonnes odeurs sortant du four ou le bruit sourd d'une viande grillant dans une poêle, l'absence tout simplement de sa femme dans sa pièce préférée augmenta la détresse dans laquelle son cœur se noyait.

Emma ferma les yeux, un instant, et prit place derrière les fourneaux. Même si l'appétit lui manquait, elle devait montrer l'exemple à son fils. Elle se devait de rester forte, elle craquerait plus tard, seule... La blonde ouvrit le frigo et un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Des lasagnes fraîchement préparées, Regina pouvait être si prévoyante. Les lasagnes dans le four, elle décida de faire une salade en accompagnement.

Un quart d'heure plus tard...

« Henry ! Viens manger, tout est prêt ! »

Emma entendit l'adolescent se lever, éteindre la télé pour s'approcher d'un pas lent et lourd. Henry, en débarquant dans la cuisine, se sentit très mal presque nauséeux. Il remarqua la table mise pour deux, seulement, Emma portant ce fameux tablier que Regina affectionnait tant. Sa mère... Dix-sept ans qu'il la voyait, heureuse, dans cette pièce... Dix-sept ans où il venait en courant pour manger un délicieux repas sous son regard amusé... Sa maman, aujourd'hui, dans un lit d'hôpital, endormie peut-être pour toujours. Il ne la reverrait peut-être plus ici... Son cœur se serra violement à ces pensées qui le torturaient depuis son retour à la maison. Des larmes lui piquèrent rapidement les yeux, il prit plusieurs grandes respirations pour les empêcher de rouler sur ses joues.

« Je n'ai pas très faim, ce soir... » Dit-il d'une petite voix, en s'asseyant.

« J'imagine gamin... Mais fais un petit effort, s'il te plait... »

Emma disposa les plats sur la table, le regard triste de son fils, la faisant souffrir davantage.

« Des lasagnes ? » Demanda-t-il en s'en servant une petite part avec un peu de salade.

« Oui, Regina les a sûrement faites dans la journée... »

Ils sourirent doucement à cette idée, comprenant le geste d'amour que représentait ce plat. En plus, leurs plats préférés à tous les deux... Le repas débuta dans un silence religieux, leur regard dans le vide, bien trop accaparés dans leurs pensées pour faire un semblant de conversation. Ils picoraient de temps en temps dans leur assiette, l'appétit n'étant pas au rendez-vous, malgré la qualité du plat. Emma remarqua d'un coup que le contenu de son assiette, à peine entamée, était froid. Elle jeta un œil à celle d'Henry pour voir le même résultat.

« Tu veux du dessert ? Il reste de la tarte aux pommes. »

« Non, merci... »

« Tu es sûr ? Tu n'as pratiquement pas touché à ton assiette ? » Demanda Emma de sa voix la plus douce.

« Oui... Merci mais je ne peux rien avaler... Et puis, toi aussi, t'as rien mangé. » Dit Henry en poussant son assiette.

« Touché ! »

Ils échangèrent un petit sourire détendant légèrement l'atmosphère.

« Maman ? »

« Oui, gamin. »

« Est ce que nous serons de nouveau ensemble, comme avant ? Est ce que maman va revenir à la maison ? »

« Henry... »

« Mens-moi Emma, je préfère ce soir ! » S'exclama-t-il en la coupant.

La blonde planta son regard dans celui de son fils. Elle lui sourit chaleureusement en prenant sa main posée sur la table, la serra fort, puis reprit d'un air déterminé :

« Henry, je ne compte pas te mentir... Il faudra être patient et garder espoir...Mais je sais qu'elle sera de nouveau parmi nous et que nous pourrons lui montrer tout l'amour qu'on lui porte... » Emma prit une profonde inspiration avant de poursuivre. « Oui, elle va passer un sale moment, mais tu sais aussi bien que moi que ta mère est extrêmement forte. C'est une puissante sorcière. Elle a aussi vécu pire alors je suis certaine qu'elle surmontera tout ça... »

« Vraiment ? » Murmura Henry, le regard plein d'espérance.

« Oui ! Crois-moi mon chéri. Et nous serons là pour elle à son retour. » Affirma Emma dans un large sourire.

« Merci maman... »

Il lui sourit avec un peu plus d'enthousiasme galvanisé par ces mots rassurants. Il se leva pour venir l'enlacer et lui fit un bisou en signe de reconnaissance.

« Je monte me coucher. »

« Oui, tu dois être épuisé, vas-y, je m'occupe de tout ici. »

Il s'éloigna, mais la blonde l'interpella :

« Henry, gardes en tête que quoi qu'il arrive, je serais là pour toi à n'importe quel heure de la nuit, du jour... Tu peux tout me demander, absolument tout, je répondrai présente... »

« Je sais maman... Bonne nuit... »

« Bonne nuit gamin. »

Il lui lança un dernier sourire et partit.

Le sourire d'Emma s'évanouit dès qu'elle entendit son fils se préparer à aller au lit. Pas qu'elle ne croyait pas en ses dires, du tout, mais, l'angoisse, les craintes subsistaient. Le cœur lourd, elle entreprit de débarrasser la table, finit par la vaisselle. Elle jeta un œil à l'heure minuit. Dans un soupir profond, elle se dirigea à l'étage. Il fallait qu'à son tour, elle aille rejoindre les bras de Morphée malgré l'aversion que cette idée lui donnait. En passant dans le couloir, la blonde se pencha près de la porte, décorée par des grands tags, de l'adolescent, l'oreille attentive. Il ne dormait toujours pas. Elle posa sa main sur la poignée, mais hésita. Et s'il ne voulait pas de son aide ? Ce n'était plus un enfant, il souhaitait sans doute rester seul. Elle réfléchit quelques minutes et prit la décision de toquer.

« Oui ? »

Le shérif passa la tête dans l'encadrement en restant sur le pas de la porte.

« Tu n'arrives pas à t'endormir... Tu veux que je t'apporte un truc ? »

« Je veux bien un verre de lait, s'il te plait... » Dit-il dans un sourire tout en allumant sa lampe de chevet.

Elle acquiesça et revint rapidement auprès de lui, elle s'assit sur son lit en lui tendant le liquide.

« Merci... »

Il en but quelques gorgées et se rallongea tout posant son regard sur Emma, les yeux rougis par les larmes. Elle lui caressa la joue tendrement, l'apaisant immédiatement. Elle resta de longues minutes ainsi, espérant que son fils trouve ce repos mérité et finalement sa respiration se fit plus lente, régulière. Elle sourit en le regardant dormir, ce visage semblait enfin en paix et après un bisou sur le front, la lumière éteinte, elle sortit silencieusement de la chambre.

De nouveau dans le couloir, elle alla dans la salle de bain et put voir dans son reflet, les cernes noirs maquillant ses yeux, ses traits tirés autant par la fatigue que l'angoisse. Ne voulant pas s'attarder à cette contemplation presque morbide, elle se déshabilla puis s'engouffra rapidement dans la cabine de douche.

L'eau chaude se déversa sur son corps tendu, le faisant frissonner au passage. Elle resta dans cette position plusieurs minutes espérant faire disparaître la tension de ses muscles par le doux massage que produisait le pommeau de la douche, apaiser son esprit torturé grâce à la chaleur enveloppant son être. Puis, elle décida d'entamer sa toilette lentement et sortit se sentant ni mieux ni pire.

Ses pas la menèrent naturellement dans sa chambre mais sur le pas de la porte, elle se figea. L'observation de la pièce, juste éclairée par les rayons de la lune, lui serra violement le cœur. Il manquait son parfum qu'elle mettait avant de se coucher pour ravir la blonde, sa présence réchauffant ce lieu, ce grand lit glacé. Rapidement, des larmes roulèrent sur ses joues. Emma revoyait sa femme, des lunettes posées tout en légèreté sur le nez, surélevée par un coussin avec un livre entre les mains, le tout éclairé par la lampe de chevet. D'autres sanglots saisirent son corps et c'est à une vitesse folle qu'elle récupéra son pyjama, une nuisette de Regina pour fermer la porte sur ce bonheur partagée.

Elle se précipita dans la chambre d'amis, ne pouvant supporter l'idée de dormir dans le lit conjugal sans Regina. Une fois prête, elle se faufila sous les couvertures, enfonça son nez dans le tissu chipé plus tôt respirant à fond son odeur.

« Finalement, d'une certaine manière, je dors sur le canapé... » Ironisa la blonde dans un murmure.

Son corps avait beau être épuisé de sa journée marathon, de ses tensions, son esprit, quant à lui, semblait aussi vif que l'éclair. Elle ferma les yeux et pria pour que le sommeil la prenne sous son aile. Et finalement, ce fut au prix de beaucoup d'efforts et de longues crises de larmes, qu'elle parvint à s'endormir, toutes ses pensées orientées sur la femme de sa vie.


A suivre... Merci et n'hésitez pas à me laissé vos impressions^^