Chapitre 1 : Rencontre du troisième type

En cet après-midi ensoleillé dans ce petit village français qu'est Sospel, on peut observer les passants marcher tranquillement et vaquer à leurs occupations quotidiennes réchauffé par les rayons du soleil. Notons que c'est un fait assez rare. En effet, quel que soit la saison cette commune est souvent sujette au vent, au froid et à l'humidité contrairement à ses sœurs du Sud. Cependant, une personne reste indifférente à ce beau temps. Dans un appartement situé au premier étage nous pouvons voir que les volets sont fermés et ne laissent transparaître aucune lueur. L'absence de lumière nous laisse supposer qu'il n'y a personne mais détrompez-vous, car à l'intérieur de ces lieux se trouve une jeune femme. D'apparence athlétique, elle doit mesurer dans les 1m70 et a l'air d'avoir environ 25 ans. Elle a des long cheveux bruns foncé qui descendent jusqu'au milieu du dos et qui encadrent un visage, que l'on devine d'habitude élégant mais, qui maintenant est marqué par la fatigue. Son joli minois est paré d'un nez assez fin qui ne dénote pas avec le reste, de mince lèvre rose et d'une paire d'yeux en amande de couleur noisette qui actuellement est affligée de profonds cernes sombres. Notre protagoniste est vêtu d'un débardeur orange terne assorti d'une veste à capuche sans manche bleu clair, d'un jean et d'une paire de converse noire.

La pièce dans laquelle elle se trouve n'est pas très grande et ne contient qu'un lit, une petite armoire et un bureau muni d'une chaise. L'endroit fait presque penser à une chambre d'étudiant. Sur le bureau se trouve divers romans fantastiques, paperasses en tout genre, ainsi qu'un ordinateur portable sur lequel on peut voir le récent film «Ça» tiré de l'œuvre de Stephen King en pause. L'image qu'on y voit est celle de Bill, entouré de ses amis, se trouvant dans le repère de Pennywise et serrant dans ses mains le ciré jaune de son frère décédé Georgie. Sur le lit trainent divers vêtements parmi lesquelles est facilement identifiable une tenue de travail grâce à son badge qui indique le nom : « Sophie Reynier ».

Ladite Sophie s'affaire activement au centre de la pièce faiblement éclairé par des bougies disposé sur le plancher autour d'un pentacle accompagné de runes complexes. La jeune femme fini de tracer les dernières inscriptions à l'aide d'une craie. Une fois le travail achevé elle vérifie qu'elle n'a rien oublié à l'aide d'un livre ouvert juste à côté représentant le même symbole accompagné de ses explications. Un sourire satisfait apparait sur son visage éreinté. Elle se place alors au centre du cercle muni de son livre, feuillette quelques pages et commence à lire haute voix ce qui est écrit. Il s'agit d'une formule latine, une langue morte depuis longtemps. Une fois sa lecture fini, la jeune femme lève les yeux et attends, ne sachant pas si son rituel a fonctionné. La lumière des bougies vacille faiblement mais rien d'autre ne se passe. Sophie pousse un soupir de déception les épaules tombantes.

Une voix masculine retentit alors la faisant sursauter :

- Bonjour.

Sophie lâcha son livre sous l'effet de la surprise. Elle tourne la tête en direction de la voix et voit un homme, tranquillement allongé sur son lit les bras croisé derrière la tête. Il est vêtu d'un costume gris. La veste ouverte à les manches retroussé au niveau des coudes et laisse voir un gilet fermé par-dessus une chemise blanche le tout accompagné d'une cravate, légèrement desserré, gris clair parsemé de rayures blanches. Une petite chaine est visible au niveau de la taille en guise de ceinture. Le pantalon épouse parfaitement la forme du corps et se termine par une paire de chaussure de cuir noir et grise Sa tenue associée à son sourire charmant lui donne l'image d'un parfait gentleman. Ne voyant aucune réaction de la part de la jeune femme, l'individu se lève et déclare :

« Je me doute que quand on invoque un démon on s'attend à quelque chose de plus ….anormal. »

La lumière des bougies éclaire plus en détail son visage et l'on peut voir celui d'un homme ayant environ la trentaine. Une mâchoire légèrement carrée encadre un beau visage à la peau clair. Son nez aquilin est surmonté de jolis yeux argentés. Ses cheveux, quant à eux, sont rasé de près sur l'un des côté tandis que des mèches, grises cendrées, pendent élégamment de l'autre côté du crane ainsi qu'un peu sur le front. Le tout lui donnant l'air plus jeune L'attitude décontracté qu'adopte l'individu, couplé à sa grande taille, pousse la jeune femme à rester sur ses gardes

« Tu peux m'appeler Vladimir, dit-il en pour se présenter. Cela fait un bon moment que l'on ne m'a pas appelé, continua-t-il en s'étirant. Pourquoi m'as-tu convoqué humaine ? »

- Je…je voudrais revoir quelqu'un en particulier, répondit-elle avec hésitation.

- Oh je vois, tu veux donc passez un marché. C'est intéressant. J'accepte ta demande mais, avant tu vas devoir faire quelque chose pour moi. Et j'ai déjà quelques idées, déclara malicieusement l'entité en regardant l'image du film affichait sur l'ordinateur.

Avant qu'elle n'ait pu faire un geste, un trou se forma à ses pieds et la jeune femme fut happée dans les ténèbres.

Sophie atterrie lourdement sur ses fesses sur un sol dur, humide et froid. Tandis qu'elle se relève péniblement, elle regarde autour d'elle et constate qu'elle n'est plus dans sa chambre. Rapidement, son visage blêmi et la peur commence à s'installer car elle reconnait le lieu où elle se trouve. L'endroit ressemble à une grande cuve cylindrique en béton avec trônant en son centre, à moitié dans de grandes flaques d'eau, un amoncellement de vieux jouets et vêtements pour enfant recouvrant un chariot de cirque sur laquelle on peut lire une inscription à moitié effacée par le temps : Pennywise the dancing clown.

Elle était au cœur même de l'antre de « Ça ». Ce n'était pas possible. Ça ne pouvait pas être vrai. Pourtant, les frissons qui lui parcourent l'échine lui indiquent le contraire. Elle regarde rapidement autour d'elle en essayant de repérer le clown, mais il n'y a personne. Elle ne savait pas encore quand, mais elle devine que le maître des lieux allait se montrer d'une minute à l'autre. Elle patienta sur place n'osant pas bouger, les yeux fouillant frénétiquement la pièce à la recherche du moindre mouvement suspect. Ce qui bien sûr, à son grand dam, fini par arriver plus tôt qu'elle ne le voulu. Le clown apparu de nulle part et dans un grognement bestial se jeta sur la pauvre femme qui n'eut pas le temps de réagir. Pétrifié par la peur elle ferma les yeux et se protégea le visage attendant l'inéluctable. Les secondes passèrent mais rien ne se passa. La jeune femme ouvrit les yeux et poussa un petit cri de surprise. Le clown se trouvait à quelque centimètres d'elle, gueule ouverte et les crocs saillants prêt à la dévorer mais… à sa grande surprise, et de ce qu'elle put voir, à celle du clown également, ce dernier été figé et ne pouvait pas faire un seul mouvement. Sophie pouvait voir le choc et colère bouillonnaient au fond de ces deux yeux jaunes cerclé d'un rouge sang. Il était exactement comme dans le film, le même visage, le même costume de clown victorien, à la différence que l'aura menaçante qu'il dégageait était palpable.

Sa contemplation fut brisée par la voix du démon.

- C'est moi qui ai fait ça. Je ne voulais quand même pas que tu meurs avant même que j'ai eu le temps de m'amuser, dit Vladimir avec un sourire.

Sophie s'écarta de Pennywise et se tourna vers le démon. Ce dernier s'approcha de l'entité le visage toujours souriant.

- Je te prie de m'excusez mon ami mais, permet moi de prendre certaines mesures à ton égard. Je ne veux aucunement te gâcher ton repas mais j'ai quelques détails à régler avant, et c'est sans compter que je n'ai aucune confiance en toi, déclara-il avant de s'éloigner, tandis que les yeux du clown luisait d'une fureur intense. Mais ne t'inquiète pas, cet inconfort n'est que temporaire. Une fois mes affaires terminé tu pourras retourner à tes occupations….culinaires, dit-il en faisant un geste de main. Pour l'instant, je vais me contenter de te remettre dans une position disons, plus conventionnelle.

Sans pouvoir parler, le regard flamboyant du clown fixé Vladimir tandis que ce dernier, sans faire un geste, observait le corps de l'entité se remettre droit, les bras le long du corps, alors que la bouche se refermait et que les dents retrouvaient leur état habituel. Sophie qui avait observé la scène en silence craqua et lança au démon :

- Tu m'expliques ce qu'on fait ici ?

- C'est simple, répondit ce dernier en se tournant vers l'humaine. On va jouer à un jeu et si tu veux que j'accède à ta requête tu vas devoir survivre.

Sophie plissa les yeux, méfiante. On se croirait presque dans Saw, pensa-t-elle

- Et que veux-tu que je fasse ? Mais avant, comment est-ce que c'est possible tout ça ? Tu nous as transportés dans le film ?

- C'est fou comme les humains simplifient tellement les choses, dit le démon presque vexé en se massant les tempes. On peut dire ça. J'ai créé une dimension à part et j'y ais inséré l'univers et les personnages du film en quelque sorte, si cela peut permettre à ton cerveau étriqué de mieux comprendre la situation.

- Ce n'est pas possible, tu me fais marcher, déclara Sophie en souriant, tentant de se rassurer. Ce n'est qu'une illusion, lança-t-elle en s'approchant du clown et, comme pour confirmer ses dires, elle tendit la main vers son visage pour le toucher.

- J'éviterais de faire ça si j'étais toi, ça risquerait de le contrarier… plus qu'il ne l'ais actuellement dirons-nous, dit calmement le démon le sourire aux lèvres. Quoique, ça pourrait donner quelque chose d'intéressant.

La jeune femme arrêta son geste à quelques centimètres de la joue de la créature, hésitante. Elle pouvait voir Pennywise lutter pour se libérer de l'emprise de Vladimir et la dangerosité de la situation commença à s'installer dans son esprit. Elle se retourna vers lui, son inquiétude grandissante.

- Supposons que ce ne soit pas une illusion. Qu'est- ce qui se passera si je suis blessée ou si je meurs ?

Le sourire du démon s'élargit.

- Tout ce que tu vois est réel. Si tu es blessée tu souffriras et si tu meurs, c'est la fin du voyage.

Sophie blêmit et son visage devint livide. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de ce mettre dans une situation pareil.

- Et qu'est-ce que je dois faire si je veux sortir d'ici et retourner chez moi ? demanda l'humaine avec anxiété.

- Tu n'écoutes pas, râla le démon légèrement agacé. Comme je l'ai dit juste avant, on va jouer à un jeu. Tu vas devoir…. voyons voir, commença-t-il en se tapotant le montant tout en réfléchissant.

Soudain, son visage s'illumina par le retour de son sourire, qui n'était plus si charmant au vue de la situation.

- Tu vas devoir faire en sorte que Pennywise ne soit pas vaincu.

- Tu es sérieux, tu ne veux pas que je détruise Maturin pendant qu'on y ait, s'exclama Sophie sous le choc.

- Tu préférais ? Je peux toujours changer d'avis, déclara malicieusement le démon.

- Non, non, on va rester sur ta première idée, paniqua la jeune femme. Et comment je dois m'y prendre rajouta t- elle en se tournant vers le principal concerné, qui toujours figé devenait de plus en plus « agacé » par cette situation.

- « Ça » c'est ton problème.

- Et si je décide de ne pas jouer, que se passera-t-il ? demanda Sophie en se ressaisissant.

- Quelque chose me dit que tu vas quand même jouer. Je ne pense pas que finir dans le ventre d'une créature immortelle soit ta principale priorité, répondit malignement le démon.

- Ok, ok. Réfléchissons !

Le cerveau de Sophie commençait à fonctionner à toute allure, hyper ventilé par le stress qui commençait à s'intensifier.

- Je peux faire ce que je veux ?

- Oui, libre à toi.

- Que se passera-t-il s'il arrive du mal aux personnes de ce monde ? Et aussi, tu m'as amené à qu'elle époque exactement ? Et…, Sophie regardait autour d'elle tandis que la panique refaisait surface, comment je suis censé sortir d'ici ?

Le regard du démon se renfrogna.

- Tu poses beaucoup trop de question inutile. Tu verras bien. Tous ce que je peux te dire c'est que le jeu commence maintenant et que je te laisse 5 minutes pour sortir de ces égouts avant que je ne relâche Pennywise, déclara Vladimir jubilant d'excitation. Et je peux te dire qu'il a faim.


Oyez ! Oyez ! Approchez brave gens, n'ayez pas peur. Dans cette histoire ce n'est pas vous qui risquez d'être mangé.

Installez-vous aux premières loges et profitez du spectacle. Après tout, les jeux du cirque ont toujours été très populaires.