Avertissement : J'emprunte ces caractères pour m'amuser. Ils ne m'appartiennent en aucune façon et je n'en tire aucun profit. Ils sont la propriété de leurs créateurs, Adam Horowitz et Edward Kitsis.

Appariement : Emma Swan/Regina Mills

Classification : T pour les références sexuelles

Parce que c'était elle

Saison 1

C'est ce jour-là, sous le pommier, après qu'elle l'avait amputé sans un regard pour ce qu'il représentait pour elle, ou plutôt parce qu'elle le savait exactement, quand elle lui avait craché qu'elle n'avait aucune idée de ce dont elle était capable, lui renvoyant ses propres mots à la figure c'est ce jour-là que Regina avait compris qu'elle avait enfin trouvé son égale et qu'elle l'avait désirée pour la première fois. Et il faut reconnaître qu'il y avait de quoi. Son tee-shirt dévoilait des bras musclés mais d'une douceur et d'une blancheur d'albâtre, ses cheveux d'or l'entouraient d'une aura brûlante comme sa colère et ses yeux jetaient des étincelles qui lui avaient donné envie de se jeter sur elle sur le champ. Elle n'avait pu retenir un sourire d'admiration, elle que personne n'égalait en puissance…

Pour Emma, c'était venu un peu plus tard. Force était de reconnaître qu'aussi belle soit-elle, Regina ne faisait strictement rien pour se rendre aimable, bien au contraire. Mais ses larmes quand Henry s'était retrouvé coincé dans les tunnels sous la ville l'avaient prise au dépourvu. Regina n'avait même pas protesté quand elle avait revendiqué sa maternité, elle s'était juste approché d'elle et l'avait suppliée de le lui ramener. Une énergie saisissante était née de leur proximité, qui l'avait un instant étourdie. Alors Emma avait baissé l'armure une fraction de seconde et l'avait laissée entrer. Elle y avait cru. Elle avait cru qu'il pouvait y avoir un cœur là-dessous, un cœur capable d'amour. Elle avait déchanté à la minute où Henry était sorti. Mais c'était trop tard, elle était entrée.

Quand Marie-Margaret fut accusée du meurtre de Katherine, Emma comprit alors. Elle comprit pourquoi elle l'avait laissée la toucher, elle comprit qu'elle ne s'était pas trompé, elle comprit que Regina avait bien un cœur capable d'aimer, capable d'aimer même à un point tel qu'il s'en était brisé. Quand elle l'entendit évoquer l'amour perdu et l'humiliation publique qui vous font faire des choses inexcusables. Elle en parlait avec une telle vérité, une émotion si forte qu'Emma en fut émue aux larmes et lui offrit toute sa compassion. Compassion qu'elle aurait sans doute fort mal pris si elle avait croisé son regard. Et si elle l'entraîna au dehors pour avoir la confirmation de ce qu'elle avait perçu, ce ne fut que pour la forme et, sans doute, même si rien n'aurait pu la faire avouer, pour se retrouver quelques instants seule avec elle.

Dans la réserve de l'hôpital, quand Emma la jeta contre une étagère, Regina sentit un feu monter du plus profond d'elle. Et quand elle lui hurla dessus, le visage à quelques centimètres du sien, elle lutta pied à pied pour ne pas se saisir violemment de sa bouche. Encore un peu et elle n'aurait sans doute pas résisté à son désir… Qui ignore que, de l'amour, le plus proche est la haine ? L'indifférence seule en est le contraire et de cela il ne saurait être question entre elles. Emma allait partir alors oui, pourquoi, pourquoi continuer ? Parce que, comme elle le lui dit, aussi longtemps qu'elle vivrait Henry ne serait jamais vraiment à elle ? Mais elle le lui abandonnait en partant, non ? Et pourquoi choisir ce sort dont seul le vrai amour peut délivrer ? Pourquoi ? Parce qu'elle n'aurait pu supporter qu'elle parte, pas à nouveau, pas alors que la blessure laissée par la mort de Daniel était encore si douloureuse… Parce qu'elle préférait encore la voir rester à Storybrooke endormie à jamais que partir. Parce qu'il y avait eu ce petit espoir en elle qu'elle pourrait la réveiller. Et son désespoir, ses larmes sous la poigne d'Emma venaient aussi de ce qu'elle pensait que celle-ci ne pourrait plus jamais l'aimer désormais, pas après ce qui était arrivé à Henry par sa faute. Au fait qu'elle aurait tant aimé à cet instant-là lui faire sauvagement l'amour, à même le sol, dans cette réserve, pour oublier un instant le danger encouru par leur fils…