Nous sommes le 1er septembre, et qui dit 1er septembre dit rentrée ! C'était donc l'occasion pour moi de commencer une nouvelle fiction qui me tient à cœur...
Un grand merci à Picotti qui m'a aidée à trouver le titre...
Chapitre 1: la lettre
Quand Victoire avait reçu sa lettre, elle n'en avait pas cru ses yeux. Pourtant, ça s'était passé comme pour tout enfant sorcier en âge d'aller à Poudlard. Elle était assise à la table du petit-déjeuner, comme le reste de la famille, lorsqu'un hibou avait frappé à la fenêtre de la cuisine. Son père Bill et son frère Louis s'étaient précipités, renversant au passage une bonne dose de chocolat chaud sur la toile cirée de la table et inondant les tartines que Dominique n'avait pas pu sauver. Victoire et sa mère étaient allées à leur rencontre en ne les voyant pas venir, tandis que la cadette de la famille restait à table, mangeant tranquillement, pas le moins du monde concernée. Des cris de joie avaient retenti. Et de surprise aussi. Victoire venait de recevoir a lettre pour Poudlard, elle allait être une sorcière. Sa sœur avait accouru pour lui arracher la lettre des mains, elle qui rêvait tant de ce moment. L'aînée, elle, doutait. Maintenant qu'elle en était sûre, elle doutait affreusement.
Une part en elle lui soufflait qu'elle avait droit à cette lettre,qu'elle était capable d'être une bonne sorcière. Les cheveux de Teddy pouvaient en témoigner, ils avaient brusquement poussé jusqu'à atteindre ses pieds, et à voir sa tête, en plein milieu d'un repas chez Mamie Molly, ça n'était pas de son fait. Mais une autre part, plus insidieuse, la faisait constamment douter. Et si jamais Teddy avait menti ? Et si jamais elle n'avait pas de magie en elle ? Personne ne semblait douter d'elle et de ses pouvoirs, et d'autant plus avec son ascendance vélane, mais Victoire s'était toujours posée la question. Et si jamais, comme par hasard, elle ne recevait pas sa lettre ? Et si jamais, on lui refusait l'entrée à l'école ? Elle en avait parlé à Teddy. Il lui avait juré ne pas avoir menti ce jour-là. Et il avait un peu ri de ses doutes, affectueusement. Lui ne voulait pas penser qu'ils puissent être séparés. Attendre deux ans, c'était déjà bien assez.
Alors quand elle avait eu sa lettre, il avait fallu qu'elle la relise plusieurs fois, pour être sûre que c'était son nom qui était marqué dessus.
Chère Ms Weasley-Delacour,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au Collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée le 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire chère Ms Weasley-Delacour, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall,
Directrice de Poudlard.
Sa sœur lui avait arraché la lettre des mains. Parce qu'après tout, elle aussi était Ms Weasley-Delacour. Mais elle, elle n'avait pas l'âge requis. C'était donc bien à elle qu'était adressée cette lettre. Dans sa tête, il n'y avait aucun doute, elle irait, elle irait dans cette fabuleuse école dont Teddy lui parlait tant. Elle le voulait, elle en rêvait. Ça faisait tout de même deux longues années qu'ils attendaient de se retrouver, nom d'un botruc ! Elle savait que sa mère hésitait encore. Elle voulait la faire aller à Beauxbâtons. Elle était à moitié française après tout, elle pouvait y prétendre, surtout avec la réputation de sa mère dans cette école. Mais sincèrement, Victoire ne se voyait pas du tout là-bas. D'abord à cause de Teddy, il était quand même son meilleur ami en plus d'être son cousin. Ensuite, parce qu'elle ne se voyait pas jouer les midinettes. Elle détestait déjà bien assez ce côté vélane que sa mère lui avait légué. Tout le monde croyait que, parce qu'elle était blonde et mignonne malgré son jeune âge, elle était une imbécile finie. Ça l'énervait profondément. Et elle n'était pas une Weasley pour rien. Certains disaient qu'elle avait hérité de sa tante Ginny pour ses réparties cinglantes.
Sa mère comprendrait. Elle comprendrait qu'elle préfère aller à Poudlard, elle en était sûre. Surtout qu'elle avait pour elle un argument de choc. Teddy. Oui, encore lui. Mais cet argument, il ferait mouche. Parce que depuis qu'ils étaient tout petits et que pour ses quatre ans Teddy lui avait offert un joli collier avec une licorne bleue en pendentif, sa mère était persuadée que Teddy et elle étaient amoureux. Ce qui était bien entendu complètement faux. Une véritable aberration. Mais ça avait au moins le mérite de faire croire à Fleur Weasley-Delacour que Teddy prendrait soin d'elle dans cette nouvelle vie qui commençait. Alors qu'à Beauxbâtons, il n'y aurait personne pour l'aider.
Bien sûr, son père allait devoir lui donner un coup de pouce, pour la convaincre, mais elle ne doutait pas qu'il l'aiderait. D'ailleurs, quand elle avait serré sa lettre dans ses mains, il l'avait prise dans ses bras, avec un sourire malicieux, il savait déjà ce qu'elle voulait lui demander, la phrase qui la tracassait dans cette lettre. Et il allait l'aider. Elle en était si sûre qu'elle s'était précipitée vers Athéna, leur chouette chevêche, pour envoyer un parchemin à l'appartement d'Oncle Harry et de Tante Ginny, pour leur apprendre la bonne nouvelle, et surtout la transmettre à Teddy qu'ils avaient adopté un an plus tôt, à la fin de sa première année. Elle lui confia aussi une deuxième lettre, à transmettre au Terrier, pour le restant de la famille qui devait déjà y passer les vacances. Elle savait que ses parents la tuerait si elle oubliait cette lettre. Maintenant, le sort en était jeté. Elle regarda l'oiseau s'envoler. Elle avait d'ors et déjà demandé à ses parents une chouette comme animal de compagnie. C'était peut-être banal, mais elle aimait ces volatiles. Elle prendrait une chouette effraie et elle appellerait sa belle des clochers Dame Blanche. Ça lui irait comme un gant. En attendant, avec ces deux lettres envoyées, on pouvait dire qu'elle prenait un peu au piège sa mère. Elle lui pardonnerait. Victoire avait choisi sa vie. Elle allait devenir une sorcière. Et elle allait leur prouver à tous que ce n'était pas de la gelée de véracrasse qu'elle avait dans le crâne. Ils verraient ce qu'ils verraient.
