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La fanfiction que vous allez lire, Homecoming Hill, est la traduction française d'une histoire écrite originellement en anglais par TreeStar.
(Thank you so much, TreeStar, for letting me translate your story !)
Je suis tombée amoureuse de cette fic cet été. J'ai dévoré les quelques 16 ou 17 chapitres publiés à l'époque, j'ai adoré, et j'ai tout de suite eu envie d'en faire profiter les lecteurs francophones.
Cette histoire est tellement bonne que je n'hésite pas à me lancer dans cette traduction, malgré l'ampleur de la tâche: 21 chapitres publiés à ce jour, plus de 110 000 mots, et l'histoire dépassera probablement les 200 000 mots lorsqu'elle sera finie ! Inutile de dire que traduire tout ça va me prendre un bon bout de temps....
Je suis peut-être inconsciente de me lancer là-dedans mais je crois vraiment que cette histoire en vaut la peine. Je ferai de mon mieux pour terminer, mais il vous faudra un peu de patience... (et les encouragements sont toujours appréciés, cela va sans dire ^_^)
Série: One Piece
Genre: Alternate Universe, horreur, mystère, surnaturel, YAOI
Couple: Zoro / Luffy
Rating: M, pour respecter le rating de l'auteur. Cependant, TreeStar a tendance à être très prudente. Personnellement, je donnerais aux 21 premiers chapitres le rating T (pour l'ambiance de film d'horreur ^^). Mais je ne sais pas comment les choses vont tourner par la suite...
Disclaimer: les personnages de One Piece appartiennent à Eiichiro Oda, et l'histoire de Homecoming Hill appartient à Teresa Starr (TreeStar). Je ne suis que l'humble traductrice, qui s'efforcera de ne pas trop assassiner le texte original...
[15/05/09 : Le chapitre a été corrigé par ma beta-lectrice, Finuviel. Je lui suis très reconnaissante pour ses excellents conseils ! ^_^]
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HOMECOMING HILL
par TreeStar
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1. Prologue: Pas de visiteurs à Hill Town
« Aucun organisme vivant ne peut demeurer longtemps sain d'esprit dans des conditions de réalité absolue ; même les alouettes et les criquets, supposent certains, rêvent. Hill House, insensée, s'élevait seule contre ses collines, renfermant les ténèbres en son sein. Elle était restée ainsi pendant quatre-vingts ans et pourrait persister quatre-vingts années de plus. A l'intérieur, les murs demeuraient droits, les briques se joignaient avec soin, les planchers étaient fermes, et les portes soigneusement fermées. Le silence s'étendait progressivement sur le bois et la pierre de Hill House et tout ce qui errait là, errait seul. »
Shirley Jackson, The Haunting of Hill House.
La ville de Hill Town, 1600 habitants, était sise au coeur d'une forêt à la beauté luxuriante. Elle était bâtie sur terrain plat mais méritait pourtant bien son nom en raison des collines qui l'entouraient de toutes parts. A première vue c'était une petite ville très normale, un peu surannée, où abondaient les grandes demeures de style colonial. Elles avaient été construites lorsque la ville avait été fondée et la plus récente d'entre elles avait au moins quarante ans. Les rues étaient étroites et celles qui étaient pavées ne l'étaient que depuis peu.
Les habitants vivaient une vie tout-à-fait normale. Les enfants allaient à l'école ensemble dans les deux seuls établissements de la ville: l'un pour toutes les classes du primaire et l'autre pour le collège et le lycée. Les hommes âgés s'asseyaient sur leur porche et lisaient tandis que les femmes cuisinaient des tartes pour la famille et les voisins. Les adultes qui travaillaient cultivaient les champs pour les fermiers, car les environs de la ville étaient parsemés de petites fermes dont les récoltes demandaient un soin constant. Le dimanche on les trouvait tous assemblés dans l'une des deux églises lorsque le carillon des cloches s'élevait des dômes, annonçant le début de l'office matinal.
Au milieu de la ville, une grande tour blanche arborait une horloge qui sonnait chaque heure du jour, depuis six heures du matin jusqu'à neuf heures du soir, heure à laquelle les enfants allaient tous se coucher. Elle signalait le début de la journée de travail et l'heure de rentrer à la maison. Les gens ne déambulaient pas dehors la nuit. Même le pub « The Tavern » et le « Corner Store » fermaient tôt, et les ivrognes étaient rentrés avant qu'il ne soit trop tard.
Ceux qui habitaient à Hill Town avaient vécu ainsi toute leur vie. C'était une routine, mais ils y étaient habitués et personne n'avait d'objection. Des familles avaient vécu et étaient mortes à Hill Town depuis des générations. Il était très difficile de partir une fois que l'on était là, et le nombre des habitants de la ville avait réussi à rester à peu près constant au fil des décennies.
Aucun visiteur ne venait plus à Hill Town ; pas depuis que les vignobles avaient fermé leurs portes au public bien des années auparavant. Les habitants s'accordaient à penser que les vignobles, s'ils vendaient encore leur production, ne devaient plus ouvrir leurs portes aux étrangers pour des dégustations de vin.
Il valait mieux que les étrangers ne viennent pas du tout en ville. Ils posaient trop de questions. Ils aimaient explorer le superbe arrière-pays ; les jeunes gens se promenaient et les randonneurs parcouraient les forêts profondes qui entouraient la ville. Ceux qui vivaient ici n'auraient pas fait ça, mais les étrangers...
Non, il valait mieux qu'il n'y ait pas du tout d'étrangers flânant en ville. Pour leur propre bien.
A la fin de la ville – tout au bout de la rue centrale – il y avait une colline, haute et pentue, qui attirait le regard en raison de la demeure qui s'élevait au sommet, immense, belle, fascinante. Elle était entourée de ce qui avait été, à une époque, des vignes, des vergers et des jardins bien entretenus. L'allée carrossable, pavée de briques rougeâtres, était longue et très étroite. Elle avait été créée à l'origine pour les calèches et les vieilles Ford, quand les automobiles étaient encore une nouveauté. Elle commençait au portail et s'achevait en un large cercle autour d'une fontaine surmontée de chérubins.
Cent ans plus tôt, roses, oeillets, fougères et autres plantes colorées avaient encadré l'allée sur toute sa longueur. La colline était devenue une mine d'or. Avec suffisamment de main-d'oeuvre, en un an, elle pouvait produire près de cent mille dollars. A l'époque, c'était comme être multimillionnaire. Les gens étaient prêts à payer une fortune pour boire le vin ou simplement parcourir le domaine de la splendeur qu'était Homecoming Hill.
Construite en 1913, la maison elle-même était en bois et pierre de taille. Les murs solides encadraient des salles aux dimensions les plus variées. De grandes portes à doubles battants gardaient le seuil de quasiment toutes les pièces, y compris les salles de bain. Le sol de l'entrée était revêtu d'un marbre à la propreté immaculée. Les halls étaient nombreux et toujours remplis de monde.
De nos jours, si la demeure s'élevait encore solidement, les halls étaient sombres et déserts ; pourtant des murmures s'y faisaient toujours entendre. Quant aux vignobles et aux jardins envahis par la végétation, ils étaient morts, disait-on, avec le passage des ans.
Rien ne vivait à Homecoming Hill et il en avait été ainsi pendant quinze ans, bien que le mystère du manoir ait commencé quelques quatre-vingt ans plus tôt. Le premier signe indiquant que quelque chose de terrible se passait avait été la disparition d'une jeune fille de seize ans. Nefeltari Vivi était une enfant paisible et belle, au tempérament doux. Fille unique, elle avait vécu dans la joie et la richesse depuis la construction de la demeure, entourée de sa famille et des domestiques qu'elle traitait comme des amis.
Puis, un jour, elle disparut sans laisser de traces. Il n'y avait aucun signe d'elle nulle part. On fouilla soigneusement le domaine, tous les habitants de la ville furent interrogés, mais personne ne put même déduire avec certitude l'endroit où elle avait été aperçue pour la dernière fois. La famille garda un étrange silence à propos de l'événement. Après l'avoir cherchée pendant à peine deux semaines, la famille prit le deuil, fit faire une statue en son hommage et la plaça dans une zone dégagée au coeur du vaste jardin. Dehors, à quelque distance des escaliers de pierre et des balcons les plus bas, on pouvait la voir depuis toutes les fenêtres de la façade sud, qui tournait le dos à la ville.
Les rumeurs s'amplifièrent grandement et la peur s'installa dans le domaine et parmi le personnel lorsque les filles jumelles du jardinier disparurent, douze jours après l'enterrement. On les avait vues toutes deux franchir la porte d'un balcon, au troisième étage de la seconde aile est, vêtues de leurs robes de deuil noires et tenant leurs ombrelles. Pourtant, lorsque la femme de chambre vint les chercher pour le dîner, quelques instants plus tard, elles avaient disparu.
Des recherches approfondies furent de nouveau conduites mais le balcon n'avait pas d'autre issue et l'on ne retrouva jamais les petites filles. Alors que l'on organisait de nouvelles funérailles, la rumeur se mit à courir que la maison était hantée. Puis la famille et le personnel quittèrent les lieux brutalement, laissant derrière eux de douloureux souvenirs, et la colline et le manoir attendirent seuls, en silence.
Bien sûr, diverses personnes tentèrent de s'approprier la demeure et le vignoble. Le temps qu'il fallait à la maison pour s'emparer de ses victimes variait. Parfois les gens disparaissaient ou mouraient immédiatement, ou bien il fallait des semaines, et quelques fois cela n'arrivait jamais avant le départ de la maisonnée. Seules deux familles au complet quittèrent la maison ; la peur les avait fait fuir après seulement deux semaines.
Parfois on rapportait uniquement que certaines choses se réorganisaient, que des pièces se rangeaient d'elles-mêmes. Une femme de chambre raconta qu'elle avait enlevé de l'une de ces pièces le portrait d'une femme qui avait disparu longtemps auparavant. Le jour suivant le tableau était de retour et tous les portraits de sa propre chambre avaient été éventrés.
Mais les familles avaient toujours déménagé, au bout d'un ou deux mois tout au plus, à cause d'événements étranges de ce genre. Et au fil du temps, le nombre des tombes et des mémoriaux élevés aux victimes dont on n'avait pas retrouvé les corps avait régulièrement augmenté. Certains, assez bizarrement, semblaient même apparaître d'eux-mêmes.
Les choses commençaient toujours lentement : une disparition par ci, une mort mystérieuse par là. Finalement le moment arriva où personne en ville ne s'approcha plus de Homecoming Hill. Ça n'en valait pas le risque. La maison était visible de n'importe où en ville et les gens l'apercevaient tous les jours, mais cela ne voulait pas dire qu'ils s'y étaient habitués ou qu'ils s'en méfiaient moins. le manoir de Homecoming Hill s'élevait au dessus de Hill Town, menaçant comme une ombre dans un cauchemar.
Ceux qui étaient allés là-haut et en étaient revenus n'avaient jamais rien vu qui sortît de l'ordinaire. Ils avaient tout au plus eu la sensation d'être observés ou suivis. Deux hommes âgés un peu éméchés, qui s'y aventurèrent ensemble en 1966, affirmèrent avoir entendu dans la cour de devant, sous les arbres morts, un homme invisible leur demander poliment de partir. Bien qu'ils eussent une solide réputation d'ivrognes, personne n'amena plus rien au delà de cette limite. Les habitants superstitieux croyaient donc que ceux qui n'étaient pas revenus s'étaient probablement aventurés trop loin dans le domaine et avaient rencontré quelque chose qui les dépassait.
Aucune personne en ville ne savait ce qui s'était passé tant d'années auparavant pour soudain réveiller Homecoming Hill. Tous ceux qui auraient pu répondre aux questions des habitants avec une quelconque certitude avaient été réduit au silence pour toujours. Mais il n'était pas une âme à Hill Town qui n'eût entendu des voix murmurer dans la nuit.
Tout ce que l'on savait pour sûr, c'était que si vous restiez en ville et si vous vous occupiez de vos affaires, rien ne venait s'en mêler - à part des voisins trop curieux. Si vous vous aventuriez au delà du portail de Homecoming Hill, il y avait de bonnes chances pour qu'on ne vous revoie plus jamais.
