Disclamer (valable pour l'ensemble de cette fanfiction) :
Comme vous le savez tous, le grand Sir Arthur Conan Doyle a vécu au XIXème siècle. Malgré son immense génie, je crains fort qu'il n'ait pas réussit à inventer le filtre de vie éternelle. Il est mort en 1930, c'est donc avec un grand regret que je vous annonce que je ne suis pas Conan Doyle. Sherlock Holmes et John Watson ne m'appartiennent pas, je ne fais que les emprunter pour m'amuser, comme de nombreux interprètes l'ont faits avant moi.
Bien que Mark Gratiss et Steven Moffat soient encore vivants, je ne suis ni l'un ni l'autre. Vous vous doutez bien qu'ils sont bien trop occupés à écrire/réaliser/monter/mixer la série TV Sherlock pour écrire une fanfiction aussi tordue que celle-ci. Et même s'ils avaient envie d'en écrire une, je doute fort qu'ils ne s'amusent à apprendre la langue de Molière juste pour satisfaire les lecteurs francophones.
De plus, pour des soucis d'authenticité, j'ai construis les enquêtes de cette fanfiction comme Mark Gratiss et Steven Moffat le font dans la série TV dont je m'inspire. Je reprends donc le fond des romans d'Arthur Conan Doyle que je modifie juste assez pour l'adapter au monde moderne tout en essayant de garder l'esprit originel. Et également parce que je n'ai jamais réussi à imaginer une bonne enquête policière et que ça m'arrange beaucoup.
ATTENTION, la lecture de cette fanfiction est strictement réservée aux adultes. Les sujets abordés peuvent être à la fois graves et choquants. Homosexualité, relation sexuelle explicitée, rapport de domination/soumission, déviances sexuelles… Anorexie, boulimie, et troubles du comportement alimentaire divers. Et surtout, des pratiques sexuelles incluant de la nourriture. Je vous prierais donc de ne pas prendre le Rating à la légère, vous êtes prévenu…
Pour les mineurs qui veulent lire cette fanfiction malgré tout (après tout, j'étais mineur moi-même il n'y a pas si longtemps et je sais que rien à foutre des rating), je propose un Rating personnalisé pour chaque chapitre puisqu'il y a forcément des passages plus soft que d'autres. Je vous déconseille sérieusement de lire un chapitre qui contient un Rating au-delà de votre âge, et plus globalement, évitez de lire cette fanfiction si vous avez moins de seize ans.
Qu'est-ce que le feederisme ? (source : Wikipédia, le texte a été retravaillé)
Le feederisme est une pratique consistant à nourrir (ou gaver dans des cas extrêmes) un partenaire (souvent sexuel) pour le plaisir. Fétichisme sexuel minoritaire, souvent mal jugé et critiqué.
Vocabulaire : (source : , le texte a été retravaillé)
Foodee : personne aimant manger au-delà de la sensation de satiété, mais n'ayant aucun objectif de prise de poids.
Feedee : personne aimant manger au-delà de la sensation de satiété, ayant un objectif de prise de poids.
Feeder : personne aimant nourrir son partenaire, pour lui faire plaisir et se faire plaisir.
Feeding : désigne l'action de nourrir un foodee ou un feedee.
Force feeding : désigne l'action de nourrir un foodee ou un feedee, incluant en plus une notion de gavage et d'obligation. Pratique voisine d'une relation Sado-masochiste.
Rating du chapitre : Tout public
(légère mention de troubles du comportement alimentaire type anorexie + description d'un état mental perturbé à cause des traumatismes de guerre)
Chapitre 1 : Trouvez-vous un collocataire
« Vos chaussures, Sherlock ! gémit la voix fatiguée de Mrs Hudson. »
Le concerné était effectivement assit dans une position contorsionnée, loin d'être confortable, le dos cambré bizarrement et les chaussures écrasant sans aucun respect un pauvre coussin qui n'avait rien demandé. Les yeux fermés, les doigts croisés sous son menton, il réfléchissait. Enfermé dans une bulle mentale, rien ne pouvait le distraire et certainement pas les soupirs excédés de sa logeuse.
« Qu'est-il arrivé à cette table ? poursuivait-elle en constatant les dégâts de la leçon de sabre du jour. »
Une longue fissure menaçait de casser en deux un petit guéridon en bois, déjà chancelant sur trois appuis depuis que Sherlock avait voulu tester l'acidité d'un produit chimique qui avait littéralement dissout le bois du quatrième pied. Mrs Hudson poursuivit son exploration, constatant avec étonnement le bordel innommable de cet appartement. C'était simple, en quelques mois, Sherlock avait réussi à transformer l'endroit en décharge. Sans parler de ses expériences douteuses et potentiellement insalubres.
« Vous n'avez pas touché à l'assiette que je vous ai préparé… Combien de jours allez-vous continuer à négliger la nourriture ainsi ? Parfois, je me demande sérieusement comment votre corps peut continuer à supporter vos maltraitances sans s'effondrer. »
Mrs Hudson avait effectivement retrouvé le plat de risotto qu'elle avait cuisiné la veille, sous un amoncellement gigantesque d'outils opératoires en masse. Sans doute le garçon ne l'avait-il pas vu et avait continué à accumuler ces outils dans un but obscur, sans même penser qu'il aurait dû avoir faim.
« Vous auriez au moins pu y goûter, ne serait-ce que par respect… Moi qui m'inquiète de ne pas vous voir manger, ça ne me rassure pas. Est-ce que vous vous en fichez ou bien vous n'entendez simplement pas ce que je raconte ? »
Un regard vers Sherlock et elle comprit qu'elle parlait dans le vide. Il n'avait pas bougé d'un millimètre, les yeux toujours fermés et les lèvres marmonnant certainement des théories sur un projet quelconque. S'était-il au moins rendu compte de la présence de sa logeuse ?
« Vous m'écoutez ? insista Mrs Hudson. »
Rien. Pas même un tressaillement de ses paupières, ni un arrêt dans ses réflexions, c'était comme s'il était tout seul et sans doute était-ce le cas dans sa tête. Ç'aurait été mal connaître Mrs Hudson de penser qu'elle abandonnerait, comme la plupart des gens l'auraient faits. Elle n'était pas la plupart des gens. Au contraire, elle renforça ses suppliques allant même jusqu'à hausser le ton pour se faire entendre.
« Sherlock ? Sherlock ! SHERLOCK ! »
Et, enfin, un mouvement. Ou plutôt même, une réaction et pas des moindres. Sherlock se redressa soudainement, les yeux écarquillés et les pupilles dilatées. Il prit une grande inspiration, comme s'il avait manqué d'air et il sauta hors du fauteuil, parfaitement alerte. Il donnait cette impression étrange d'avoir retenu sa respiration pendant trop longtemps, comme s'il avait plongé sans oxygène dans les fonds marins.
Agité, il enjamba sans la moindre difficulté son microscope abandonné sur le sol et se dirigea droit vers la porte d'entrée comme si sa vie en dépendait. Soudain, il se figea et se tourna lentement vers la cuisine. Ses sourcils se levèrent en découvrant Mrs Hudson. Que faisait-elle ici ?
« Sherlock, vous m'écoutez ? répéta la brave femme.
- Depuis quand me parlez-vous ? demanda Sherlock.
- Eh bien, je vérifiais simplement…
- Chut, taisez-vous, ordonna brusquement le brun en se figeant. »
Mrs Hudson ouvrit d'abord la bouche, comme pour protester, mais elle abandonna bien vite dès qu'elle croisa les yeux de fous du garçon. Que pouvait-il bien se passer dans sa tête ? Sans doute un milliard de choses bien trop complexes pour elle.
« Fausse alerte, déclara finalement Sherlock. Vous disiez ?
- Oh, gémit Mrs Hudson pour la dixième fois.
- Oh, répéta Sherlock d'une voix neutre. C'est parfaitement inutile, superflu et ça n'avance à rien. Je vous en prie, Mrs Hudson, la prochaine fois, ne m'interrompez pas pour si peu. Ennuyeux, ennuyeux, ennuyeux… »
Soudainement, rester dans une position aussi statique fut un effort insurmontable pour Sherlock. C'était comme si son cerveau devait compenser l'immobilité de son corps en cogitant six fois plus. Il lui manquait de la matière et il pataugeait dans un vide incommensurable. Alors naturellement, il se mit à tourner en rond. Pour faire cesser cette supplique insoutenable.
Ennuyeux, ennuyeux, ennuyeux…
Il aurait tué pour de l'action.
Courir, réfléchir, poursuivre, résoudre, imaginer…
Il avait besoin d'adrénaline, là, tout de suite. Sinon il mourrait. Oui, il pouvait déjà sentir la mort s'emparer doucement de son être. De l'action !
« Un meurtre, un enlèvement, n'importe quoi.
- Mon garçon, vous n'êtes quand même pas en train d'espérer que quelqu'un meurt ?
- Si ! rugit Sherlock. Enfin, je ne suis tout de même pas aussi exigeant… S'il y en a plusieurs, ça me convient aussi. Ou alors un attentat. Oh, oui, ce serait idéal. Un réseau entier de terroristes à démanteler…
- C'est indécent. »
Sherlock, qui marchait toujours comme un lion furieux dans une cage trop petite, releva sa tête pour plonger ses yeux bleus dans ceux de Mrs Hudson. Cette dernière paru presque résignée, évidemment qu'il n'avait que faire de la décence. Il était Sherlock Holmes, après tout. Celui que tout le monde prenait pour un psychopathe et qui affirmait sans gêne être un sociopathe, de haut niveau précisait-il même en souriant, un paria trop bizarre pour vivre dans ce monde débordant d'une normalité presque écœurante.
« Vous savez ce dont vous auriez besoin ?
- Non merci, Mrs Hudson.
- Mais je n'ai même pas…
- Non, je n'ai pas besoin d'une tasse de thé avec des petits gâteaux au beurre. J'apprécie beaucoup le thé, ne vous méprenez pas. Mais si j'accepte votre proposition, je serai obligé de le boire avec vous et ça m'ennuie. Pas votre compagnie, je vous apprécie beaucoup, j'ai juste besoin d'action et je ne peux pas rester assis. Je ne parle même pas des biscuits, ça me donne juste envie de vomir. Et rien qu'en observant votre désapprobation devant mes expériences, qui peuvent parfois être étranges je vous l'accorde, j'en déduis que vous ne voulez pas que je régurgite la totalité de mon estomac sur votre jolie tapisserie. Donc je me permets de répondre à la question que vous n'avez pas encore posée : non merci, Mrs Hudson. »
Sherlock marchait sans but, du canapé au fauteuil, du fauteuil à la table, de la table à la fenêtre, de la fenêtre à la cheminée, de la cheminée à la cuisine, de la cuisine à…
« ARGH ! hurla-t-il en dépit de cause, prenant violemment ses boucles de cheveux noirs dans ses doigts trop fins. »
La vieille femme se précipita vers son garçon en le voyant aussi mal. S'il y avait bien une chose qui la caractérisait, c'était son instinct maternel envers son jeune locataire qu'elle considérait presque comme son fils.
« Arrêtez, Sherlock. Je vous en prie, arrêtez.
- Je meurs, répondit le concerné d'une voix étranglée.
- Mais non. Les gens ne meurent pas d'ennui, voyons…
- Je ne suis pas comme eux, Mrs Hudson. Je ne suis pas normal. Et je meurs, je vous assure que je meurs. »
Oubliant qu'il s'agissait de Sherlock Holmes, Mrs Hudson serra le garçon névrosé dans ses bras. Heureusement pour elle, il n'eut aucun mouvement de recul et ne chercha pas à se libérer de cette étreinte. En vérité, il la respectait trop pour cela et le contact presque intrusif ne le dérangeait pas. Une grande nouveauté dans sa vie trop solitaire…
« Une petite-amie, dit alors la logeuse sans aucune raison apparente. C'est de ça dont vous avez besoin, mon garçon. Quelqu'un de bienveillant pour s'occuper de vous et de votre santé.
- Oh, ne soyez pas ridicule Mrs Hudson. Qui pourrait bien me supporter ?
- Moi je vous supporte, répondit-elle.
- Vous êtes une sainte, répliqua simplement Sherlock comme il le disait si souvent. »
Il le savait, lui qui observait mieux que personne, il avait compris depuis longtemps que Mrs Hudson tenait beaucoup à lui mais qu'elle se passerait bien de ses expériences, de ses sautes d'humeur ou de ses lubies étranges. A chaque fois qu'elle passait dans l'appartement, il voyait cette légère crispation au niveau de ses lèvres qui caractérisait une sorte de colère sourde et un agacement manifeste.
« Vous seriez étonné… marmonna-t-elle pour elle-même. »
Un petit sourire suffisant sur les lèvres, Sherlock ricana amèrement. Comment pourrait-il être étonné, lui qui comprenait ce monde mieux qui quiconque ? Il suffisait d'observer pour voir ce que les autres ne prenaient même pas la peine de regarder. Alors qui pourrait être suffisamment intelligent pour arriver à le surprendre ?
Il ne perdait pas espoir, bien sûr. Un jour peut-être… Mais une telle intelligence ne pouvait être égalisée que par un esprit fourbe et potentiellement instable. Alors à quoi bon vivre dans un monde où la seule personne égale serait forcément aussi folle et perturbée que lui ?
« Trouvez-vous quelqu'un, je vous en prie. Vous savez, il existe de très bons sites internet de nos jours… »
Sherlock l'interrompit par la seule force de son regard. Non, ça ne valait pas la peine. C'était ennuyeux et probablement perdu d'avance. Et comme il le disait si bien, l'amour n'était qu'une perte de temps qui le détournerait de son Travail. Pour lui, ses recherches intellectuelles étaient les seules choses qui comptaient réellement, une sorte d'engagement pas moins important qu'un mariage.
« Une collocation, proposa alors Mrs Hudson en dernier recours.
- Ennuyeux, répondit simplement Sherlock.
- Je suis votre logeuse. Je vous offre un appartement depuis plusieurs mois gratuitement, j'ai le droit d'exiger une rémunération monétaire. Trouvez-vous un colocataire, ça ne peut qu'être bénéfique. Ne serait-ce que pour la préservation de mes nerfs. »
Les lèvres étirées en un mince sourire moqueur, Sherlock se laissa simplement tomber dans le fauteuil. Sa crise était passée et il avait besoin de toute sa concentration pour imaginer un moyen efficace d'aiguiser son esprit sans avoir recours aux cigarettes. Fumer à Londres devenait impossible avec toutes les lois anti-tabac.
La discussion était clause, il l'avait décidé. Mais sans doute n'était-ce pas le cas de Mrs Hudson qui comptait bien rester ferme sur sa position.
« Je suis très sérieuse, Sherlock. Vous allez finir par me rendre folle ! Regardez l'état de cet appartement. »
Un simple « Mmmh » lui répondit et elle s'en contenta. Il l'écoutait et c'était déjà beaucoup. Mais pour combien de temps encore ?
« Vous restez en robe de chambre toute la journée, poursuivait-elle. Et vous n'en profitez même pas pour vous reposer, depuis combien de jours n'avez-vous pas dormi ? »
Là encore, Sherlock grogna. Juste pour montrer qu'il était encore disposé à écouter. Il n'allait pas tarder à s'enfoncer dans ses réflexions et à construire une bulle mentale de protection qui le couperait momentanément du monde extérieur, probablement trop hostile à son égard.
« Sans parler de vos habitudes alimentaires déplorables, je ne vous ai jamais vu manger un véritable repas. Vous grignotez de temps en temps les biscuits que je vous apporte et j'espère sincèrement pour votre santé que vous vous nourrissez un peu quand je ne suis pas là. Mais à vous regarder, je n'en suis même pas sûre… »
Un coup d'œil dans sa direction, le garçon semblait presque contrarié. Ses sourcils froncés soulignaient le bleu soudainement trop foncés de ses yeux et tout son visage était crispé. En vérité, il était même excédé, comme un lointain souvenir… De trop nombreuses disputes, une souffrance réelle et des rapports familiaux conflictuels. Manger, l'enfer de son enfance. Il n'avait pas besoin de revivre ça et il l'exprima avec toute la puissance de ses yeux noirs de rage.
« Une collocation, c'est mon dernier mot. »
Avait-il saisi l'ultimatum ? De toute évidence, Sherlock avait déjà été happé par les réflexions de son esprit extralucide, ça ne servait donc plus à rien de poursuivre la discussion. Mrs Hudson espérait de tout son cœur que le garçon avait entendu. Et effectivement, au fond, bien loin, quelque part perdu dans un coin de son palais mental, il avait enregistré cette conversation.
oOoOoOoOo
Sa canne dans une main, John Watson marchait furieusement en direction du parc médical de Saint-Bartholomew's. Malgré les douleurs à sa jambe, il ne s'était pas autorisé le confort d'appeler un Taxi. Il n'en avait tout simplement pas les moyens avec sa misérable pension de soldat, lui qui n'arrivait presque plus à payer le loyer sa petite chambre d'hôtel.
Sa psychothérapeute pensait qu'il lui serait bénéfique de revoir des lieux qui avaient comptés pour lui, avant. Et c'était là toute la raison de son humeur massacrante. L'idée n'était pas mauvaise, au fond, mais John n'était tout simplement pas disposé à se laisser aider. Il avait besoin de cette souffrance, de ces hantises qui ne le laissaient jamais tranquille, de ces souvenirs horribles d'une guerre trop violente. Désormais, ça faisait partie de lui et il n'était pas certain de pouvoir s'en passer. Parce sa vie était trop vide et par conséquent, inutile. C'était comme s'il flottait au-dessus de tout sans réussir à retrouver les sensations d'une existence paisible.
« John ? »
Il avait fini par y arriver, enfin. Rien que l'odeur des arbres de ce parc étaient remplies de vieux souvenirs trop lointains. Il c'était passé beaucoup trop de choses depuis lors, de quoi même remplir plusieurs vies. Alors être là, debout, dans ce lieu du passé… Tout ça lui semblait littéralement irréel.
Qu'était-il censé faire, à présent ? Fixer le bâtiment imposant dans lequel il avait étudié lui semblait juste stupide. Alors tout ceci n'aurait servi à rien, finalement. Il avait souffert de ce trajet épouvantablement long inutilement. Qu'allait-il faire, maintenant ? Juste retourner dans sa chambre d'hôtel ridiculement petite pour fixer de façon léthargique les tâches d'humidité sur le plafond… Autant mourir d'ennui tout de suite, pour éviter les souffrances.
« John Watson ? »
Le concerné se retourna finalement et fronça les sourcils. Comment cet homme pouvait-il connaître son nom ? Maintenant qu'il y réfléchissait, il lui semblait l'avoir déjà vu. Mais où ?
« Stomford, Mike Stomford. »
Cela ne l'avançait pas plus… S'il réfléchissait bien, il était actuellement dans le parc de Saint-Bath's où il avait étudié la médecine après son diplôme. Alors après tout, les possibilités étaient réduites. Apparemment pas un professeur (trop jeune), probablement un camarade. Puisqu'il n'arrivait pas à se souvenir de son nom, ils n'avaient certainement pas été proches comme des amis. Et maintenant qu'il y réfléchissait mieux, ce visage lui disait vaguement quelque chose. L'écho d'un lointain souvenir…
« On était en fac de médecine, confirma le prénommé Mike.
- Oui, bonjour Mike, désolé… répondit John par simple politesse.
- Je sais, j'ai grossi, avoua son ancien camarade.
- Non non, dit John par simple réflexe. »
Il n'allait tout de même pas répondre affirmativement, la guerre ne l'avait pas changé à ce point. Malgré toute son amertume, il gardait une immense part d'humanité et peut-être était-il encore plus sensible qu'avant, ce qui n'était pas peu dire.
« J'ai appris qu'on t'avait tiré dessus à l'étranger, poursuivit Mike. Que s'est-il passé ? »
Soudainement, John se rappela avec exactitude qui était ce Mike Stamford. Leur camaraderie avait en réalité commencé bien avant les années de médecine, au lycée. Il était en fait un ami très intime d'Harriet Watson (la sœur de John), probablement l'un de ces amoureux qui l'aimaient en secret avant d'apprendre son homosexualité. C'était donc elle qui lui avait raconté tout ça et c'est pour ça que Mike l'avait reconnu après toutes ces années.
« On m'a tiré dessus, conclut John d'un air crispé. »
Penser à sa sœur lui faisait de la peine et il ne voulait pas s'attarder davantage. Appuyé sur sa canne, il fit quelques pas pour s'éloigner lorsque la douleur l'obligea à s'arrêter soudainement. Il poussa un petit gémissement, il souffrait.
Peut-être psychosomatique, mais qu'est-ce que ça fait mal !
« John ! Ça va ?
- Ouais, ouais…
- Ne reste pas là, viens. On va s'asseoir sur ce banc. »
Même si Mike ne pratiquait apparemment plus la médecine, il gardait les bons réflexes. Pour le plus grand malheur de John qui n'avait pas prévu de s'éterniser dans ce parc…
oOoOoOoOo
« Tiens, c'est du café.
- De toute évidence, souligna John. »
Quelques minutes plus tôt, lorsqu'il avait affirmé avoir terriblement soif, jamais il n'aurait imaginé qu'on lui rapporte du café. Sa gorge était sèche et il était probablement déshydraté. Mike s'était immédiatement porté volontaire pour l'aider. Il s'était précipité dans le commerce le plus proche et revenait juste à l'instant avec deux gobelets en plastique rempli à ras-bord d'un café probablement gorgé d'eau, mauvais au goût et beaucoup trop chaud. Définitivement pas ce dont John avait besoin.
« Merci quand même, répondit finalement ce dernier avec trop de retard. »
Sa boutade avait été de très mauvais goût, John ne se reconnaissait même plus. Et en réalité, il s'en fichait. Non, il n'était plus le même. Qui le serait après toutes les épreuves qu'il avait traversées ?
« Toujours à la fac de médecine ? s'interrogea John. »
Quitte à être coincé là, autant bavarder un peu. Au pire, il donnerait une image pas trop mauvaise de l'homme détruit qu'il était devenu et Harry n'aurait aucune raison de s'inquiéter pour lui (si elle le connaissait encore, ce qui n'était pas évident). Au mieux, il se divertirait un peu avant de poursuivre sa vie plate et inintéressante de soldat retraité.
« Oui, j'y enseigne. »
Un rire, une crispation notable des lèvres et un sourire amer. Apparemment, ça l'ennuyait. Profondément.
« J'enseigne à de brillants jeunes gens semblables à ceux qu'on était, autrefois. »
Cynisme. Au-delà de l'ennui, c'était de la rancœur. Une sensation commune avec ce que John ressentait à chaque fichue minute de sa vie. Tout espoir n'était sans doute pas perdu, peut-être un futur ami ?
« Je ne les supporte pas, avoua enfin Mike. »
Son rire était enfin plus franc. Il avait livré ce qu'il avait sur le cœur, tout allait mieux. Maintenant, il pouvait parler librement. Oh, peut-être qu'en continuant sur ce chemin, ils pourraient même bientôt boire des bières en regardant de la télé-poubelle.
L'espoir fait vivre, parait-il.
Mike l'interrogea sur ses projets. John n'en avait pas. Il lui confia ses difficultés financières. Sa pension de soldat misérable ne lui suffisait clairement pas et il ne pourrait bientôt plus payer le loyer de sa petite chambre d'hôtel. Pourtant, il ne pouvait pas songer à déménager. Parce que ç'aurait été une avancée et il était paralysé. Pas à cause de sa jambe, non, les raisons étaient psychologiques et hautement plus handicapantes.
Pour le moment il ne pouvait pas vivre, c'est à peine s'il parvenait à respirer. Il y avait ces images, dans sa tête. Une litanie, en boucle, tout le temps.
Des coups de mitraillettes, des giclées de sang, des hurlements d'agonie, la puanteur de la mort, des bras coupés, la chaleur poisseuse qui semblait encore collée à son corps, des appels au secours… Un combat acharné pour ne pas mourir, explosé sur une mine ou la tête défoncée à coup de mitrailleuse. La peur, l'action, la survie.
« Je ne te reconnais plus, plaisanta Mike. »
Il riait à gorge déployée et c'était insupportable. La vie n'était pas une putain de blague ! Toutes ces horreurs… Mais comment pourrait-il seulement s'en douter lui qui n'avait connu que le confort tranquille d'une existence privilégiée ? Le commun des mortels ne pouvait pas l'imaginer et c'est pour cette raison que John haïssait ce qu'il était devenu. Il n'était pas au bon endroit, comme échoué sur une plage trop tranquille après des années de tempête.
« Je ne suis peut-être plus le même. »
Sa main trembla. Il la camoufla, en vain.
Signe évident du stress post-traumatique de la guerre.
Il n'arrivait pas à se détacher des diagnostiques intempestifs que sa psychothérapeutique écrivait dans son petit carnet noir. C'était ancré dans sa tête et il se le répétait en boucle comme pour s'assurer que son processus de réadaptation était normal et qu'il finirait par oublier. Il n'y croyait pas lui-même, il l'espérait juste très fort.
« Bah, je ne sais pas, marmonna Mike en réfléchissant. Trouve-toi une collocation.
- Je t'en prie, soupira John. Qui pourrait vivre avec moi ? »
Encore ce rire, ç'en devenait presque irritant. Cependant, cette fois-ci, il y avait quelque chose de différent… Comme si Mike plaisantait à une blague évidente.
« Quoi ? grommela finalement le délaissé.
- Tu es le deuxième aujourd'hui à me dire ça, répondit Mike. »
Quel étrange hasard. Il n'était pas venu ici dans le but de trouver une solution à ses petits problèmes d'argent. En vérité, il voulait juste faire cesser les commentaires désobligeants de sa psy sur son manque manifeste de coopération. Et si tout ceci n'avait finalement pas été aussi vain qu'il l'avait imaginé au départ ?
« Qui était le premier ?
- Sherlock Holmes, répondit-il comme si son simple nom aurait dû lui évoquer quelque chose. »
John fronça les sourcils et avala une dernière gorgée de son café, finalement froid. Ça ne lui disait rien, mais après tout, il était actuellement totalement déconnecté des actualités du monde actuel. Le wifi gratuit de l'hôtel ne lui servait en réalité qu'à ouvrir et refermer la page de son blog, qui était encore parfaitement vierge comme un reflet de ce qu'il pensait être sa vie et par expansion son existence. Vide.
« Un médecin, supposa John.
- Non, répondit Mike. En fait, il est flic… Enfin, pas exactement. Je ne saurais pas t'expliquer, il est très secret. »
Secret, ça voulait dire également silencieux. Exactement ce dont John avait besoin, soudainement il lui semblait vital de rencontrer cet homme avant que ce dernier ne trouve un autre locataire. Oh, bon sang ! La solitude était actuellement en train de le dévorer de l'intérieur.
« Tu sais comment je peux le contacter ?
- Ce n'est pas difficile, il est actuellement à Saint-Barth's. »
John tourna vivement la tête vers l'immense bâtisse. Une énergie nouvelle circula dans ses veines et dans cette détermination, il se leva sans l'aide de sa canne. Il y pensa quelques secondes trop tard et la douleur lui rappela son erreur. Mike se précipita presque pour l'aider. Cet élan spontané de générosité envers sa jambe avait tendance à clairement l'agacer. Il ne le souligna pas, tenant à rester courtois et civilisé.
« S'il travaille dans la police, je suppose qu'il est à la morgue.
- Probablement oui, affirma Mike. A vrai dire, une amie à moi devait prendre un café avec lui aujourd'hui. J'espère qu'ils ne sont pas déjà partis…
- Allons-y ! s'exclama alors John. »
Il jeta son gobelet vide dans la première poubelle, Mike le suivait de près. Ce dernier toussotait nerveusement dans son dos, à moins qu'il n'ait simplement attrapé froid dans l'air du moins d'Octobre.
« Je dois juste te prévenir d'une chose concernant Sherlock Holmes.
- Laquelle ? encouragea John.
- Il est… »
Bafouilles, une pause gênée. Mike cherchait ses mots et ce n'était pas bon signe. C'était comme s'il cherchait la meilleure formule pour annoncer une catastrophe. Soudainement, John se rappela que ce mystérieux Sherlock avait employé la même formule que lui récemment. « Qui pourrait vivre avec moi ? » Etait-ce véritablement aussi terrible que ça ?
« Il est… Atypique, trouva finalement Mike. »
Il ne disait pas tout, c'était évident. Plus les secondes passaient, plus le mystère s'épaississait. Qui était vraiment ce Sherlock Holmes ?
oOoOoOoOo
Atypique.
C'était effectivement le premier mot que John trouva pour décrire l'homme qu'il avait devant lui, sans doute son jugement avait-il été influencé par les mises en garde de Mike. Grand, environ 597 ft (1m82), élancé (ou plus exactement maigre), il était actuellement en train d'étudier quelque chose dans un microscope ce qui limitait les observations.
Il s'était juste redressé le temps de demander à Mike un téléphone. John avait finalement proposé le sien, décidant de faire bonne impression face à son supposé futur colocataire. Ils s'étaient rapprochés, effleuré les doigts et finalement détachés.
Atypique, c'est tout ce que John trouvait pour décrire le visage de l'homme.
Ses yeux d'un bleu presque trop pâle, ses cheveux au contraire d'un noir ébène et son visage blanc comme de la porcelaine. Des traits comme taillés à la serpe, il avait l'air de sortir d'un tableau du XIXème siècle.
Atypique, et après réflexion il ne pouvait pas trouver de meilleur adjectif.
« Afghanistan, ou Irak ? »
John sursauta, clairement surpris. Comment ? Il se tourna vers Mike, cherchant une explication dans son regard. Un simple sourire qui pouvait signifier tellement de choses… Ce qui enfonçait davantage John dans l'incompréhension.
« Pardon ? bégailla John. »
Ce n'était pas logique. Mike n'avait pas pu lui parler de lui, ils s'étaient rencontré par hasard et ne s'étaient pas quitté d'une semelle jusqu'à maintenant. Bien sûr, il avait été lui chercher un café, mais à moins d'un complot ridicule, tout ceci était illogique.
« C'était où ? insista Sherlock. En Afghanistan ou en Irak ? »
Mais bon sang, qui était ce type ? Une sorte d'agent secret infiltré ? Un espion ? Un surdoué (mais non, personne n'était aussi intelligent que ça) ? Plus John réfléchissait à des théories, plus il se trouvait idiot.
« En Afghanistan, répondit finalement John. Mais comment savez-vous que… »
Malheureusement pour lui, le destin avait décidé de le narguer. La porte s'ouvrit au moment exact où Sherlock rendit son téléphone à John. Ce dernier était trop sonné pour prêter attention à ce qui ç'en suivit. Il reprit conscience quand Sherlock lui posa une question sortie de nulle part :
« Est-ce que vous aimez le violon ? »
Il lui parla ensuite de ses habitudes : il jouait du violon quand il réfléchissait et il lui arrivait apparemment de ne pas parler pendant plusieurs jours. Ce qui, au vu de son manque apparent de savoir-vivre, ne semblait pas si bizarre. John comprenait mieux maintenant le fameux « qui pourrait vivre avec moi ? », cet homme était clairement asocial.
« Deux futurs colloc's doivent savoir le pire l'un de l'autre, n'est-ce pas ? »
Qui avait parlé de collocation ? Etait-ce une sorte de mauvaise plaisanterie ou bien ce type était réellement un génie d'un genre nouveau ? Plus il y réfléchissait, plus ça lui semblait évident. Sherlock Holmes était une espèce de surdoué.
« J'ai repéré un beau petit appartement dans le centre de Londres. À nous deux, on devrait pouvoir se l'offrir. On se retrouve demain soir, à dix-neuf heures. »
Comme ce dernier s'apprêtait à quitter le laboratoire, John le rattrapa :
« Et c'est tout ? On vient de se rencontrer et on va visiter un appartement…
- Y'a un souci ? questionna honnêtement Sherlock. »
En vérité, il y en avait même plusieurs. À commencer par l'Afghanistan, comment diable avait-il pu deviner ? Ce n'était tout de même pas écrit sur son front ! Ensuite, ils ne se connaissaient pas. Bon sang, ils n'allaient pas emménager ensemble sans avoir discuté au préalable, était-ce civilisé ? Et surtout, ce type était insupportable. Alors oui, en effet, il y avait un souci.
« Nous ne savons rien l'un de l'autre, dit tout simplement John. »
Cela n'avait pas l'air de gêner Sherlock. Mais finalement, ce dernier était tellement hors de tout que John commençait à croire qu'il n'avait pas de véritable vie sociale. Avait-il seulement des amis ? Ne serait-ce qu'un seul…
« Je ne sais pas où vous retrouver, ni votre nom. »
C'était une exagération, bien sûr. Son nom, John le connaissait et il aurait sans doute pu le trouver en cherchant sur le net ou dans un annuaire. Mais ce n'était tout simplement pas comme ça que les relations fonctionnaient. Deux personnes qui ignoraient tout l'une de l'autre n'emménageaient pas ensemble. Puisqu'il semblait juste impossible de demander à Sherlock d'entretenir une conversation normale, ils pouvaient au moins échanger leurs coordonnées. C'était un début, rien que ça, mais pour le moment ça semblait même être trop.
Sherlock esquissa un mince sourire et sans même prendre sa respiration, il se lança dans un monologue prononcé d'une seule traite :
« Je sais que vous êtes un médecin militaire blessé en Afghanistan que vous avez un frère qui s'inquiète pour vous mais vous refusez de lui demander de l'aide parce que vous le désapprouvez, peut-être à cause de son alcoolisme mais plus vraisemblablement parce qu'il a abandonné sa femme. »
John senti son souffle se couper. Non, non, non. Mais foutre diable, comment savait-il tout ça ? C'était humainement impossible. On lui avait forcément parlé de lui ou bien il avait fait des recherches. Restait juste à savoir pourquoi il aurait eu besoin d'en faire… Il était flic et ça avait très certainement un lien, mais non, John préférait penser qu'on lui avait simplement tout raconté sur sa sœur. C'était beaucoup moins flippant.
Une minute... Maintenant qu'il y repensait, Sherlock n'avait pas dit « sœur » mais « frère ». Pourquoi ? C'était parfaitement illogique, à moins qu'il n'ait deviné tout ça. Hautement improbable, mais pourtant tout semblait le ramener à ce point.
« Je sais aussi que votre psy croit que votre problème de claudication est psychosomatique et elle n'a pas tort, poursuivit Sherlock qui n'avait pas remarqué le trouble de son interlocuteur. »
La douleur à sa jambe se réveilla, lentement, comme une réponse silencieuse à ces constatations. Finalement, John n'avait pas peur. Puisqu'il commençait à comprendre que Sherlock Holmes était simplement un génie de très haut niveau, à tel point qu'il était probablement d'un genre extrêmement rare et précieux. C'était la seule explication possible.
« Ça devrait suffire pour l'instant, vous ne croyez pas ? questionna Sherlock avec un sourire d'apparence moqueuse. »
John ne savait plus quoi ressentir. Humiliation ou fascination ? Colère ou étonnement ? Peur ou confusion ? Tout ceci était simplement stupéfiant.
« Je m'appelle Sherlock Holmes et l'adresse est 221B Baker Street, conclut ce dernier avec un clin d'œil presque aguicheur. »
A peine John eu-t-il le temps de reprendre son souffle que l'homme avait disparu, la porte se refermait lentement derrière lui. Ceci c'était passé tellement vite, tout était encore extrêmement confus, il n'arrivait pas à assimiler toutes les choses qui s'étaient déroulées en un battement de cil. Il ne s'en était pas rendu compte, mais son cœur tambourinait fort dans sa poitrine comme s'il avait couru un marathon.
Oh, cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas senti ça. En quelques minutes à peine, Sherlock lui avait redonné cette sensation oubliée. Cette chose dont il avait désespérément besoin pour vivre.
L'adrénaline.
à suivre...
Juste pour ceux que ça intéresse :
Ai-je des lecteurs ? Hum, trop prématuré pour le savoir puisqu'il s'agit du premier chapitre et que c'est la première fois que je poste une fanfiction sur le Fandom Sherlock (je suis originairement issue du Fandom Harry Potter, idéal pour commencer). Ceci étant, j'aime beaucoup me présenter et plus globalement blablater sur des kilomètres de pages. Et si personne ne lit, tant pis puisque ça me fait plaisir. Alors voilà : Je m'appelle Paloma Swan (enfin, c'est plutôt une sorte de pseudonyme), j'ai vingt ans et j'étudie dans le domaine de l'art, l'infographie pour être plus précise. J'écris depuis que je suis enfant (commencé à l'âge de six ans), c'est ma plus grande passion et je me donne à fond pour que mes textes soient les plus esthétiques possible. Il y a environ un an, j'ai commencé à poster des fanfictions sur ce site communautaire et je dois bien avouer qu'à ma plus grande surprise, j'ai plutôt été très chaleureusement accueilli. Harry Potter, c'est presque l'histoire de ma vie et ce bouquin m'a quasiment fait grandir, comme l'eau qu'on donne à une plante. Je connais (presque) tout par cœur et c'est donc très facile pour moi d'écrire sur le sujet.
On en vient maintenant à Sherlock, que j'ai découvert... Eh bien le mois dernier pour être vraiment exact. Je n'en reviens toujours pas d'écrire déjà une fanfiction, tout est allé tellement vite. Ça a commencé par une fanfiction, trouvée par hasard alors que je voulais lire du Harry Potter. J'ai adoré, vraiment, il s'agit de l'excellent Pantomine traduite par Atinauj. Tout ça m'a intrigué et j'en ai cherché d'autres, beaucoup d'autres. L'ange aux ailes brisées (by Jehanne Aurelianis), A Boy With the Thorn in His Side (by Ellanather), To light another path's (by LunaticFrenchFangirl), pour ne citer qu'eux... Je ne m'arrêtais plus, c'était presque obsessionnel. Alors j'ai acheté le DVD de la Saison 1, trois épisodes regardés en deux jours. N'y tenant plus, le suspens du dernier épisode me rendant presque folle, j'ai acheté celui de la Saison 2 liquidé en une journée seulement. Actuellement, j'ai vu très exactement trois fois chaque épisode de la saison 1 (dont quatre fois le premier pour les besoins de cette histoire) et deux fois tous ceux de la saison 2 (dont trois fois pour le final que j'affectionne tout particulièrement). Et des fanfictions, encore, toujours plus. Tellement que j'ai commencé à les lire en anglais, moi qui y suis allergique (je tiens à signaler que je lis presque exclusivement en anglais à présent). Bref, une histoire d'amour passionnelle.
Alors voilà, c'est tout ça qui m'a finalement conduit à écrire cette fanfiction dont vous venez de lire le premier chapitre. J'en viens maintenant au sujet principal, pourquoi orienter mon texte vers les déviances sexuelles incluant de la nourriture, c'est un choix étrange (enfin personnellement, je le pense). Premièrement, parce que je ne peux pas écrire sans objectif (ça me parait évident) et écrire juste une histoire d'amour banale ne me m'intéresse pas suffisamment pour que je perde mon temps. Ensuite, pour des raisons personnelles qui me regardent, j'ai été très souvent entourée de jeunes souffrant de troubles psychiques, dont des TCA, et le sujet m'intéresse donc tout particulièrement. Enfin, je viens de découvrir ce que les internautes appellent du feederisme et ça me passionne autant que ça me questionne. De plus, Sherlock Holmes semble entretenir un rapport étrange vis à vis de la nourriture que ce soit dans le canon de Conan Doyle et dans l'adaptation de Marc Gratiss et Steven Moffat. Mon rôle en tant qu'auteur va tout simplement être de décrire une relation amoureuse basée sur le feederisme, sans jugement d'un côté comme de l'autre, pour faire découvrir cette pratique à un maximum de gens. Je vais essayer d'être juste, grâce à des recherches sérieuses sur le sujet au préalable, de dénoncer les risques et les excès mais de montrer également l'aspect amoureux trop souvent mis de côté par ceux qui critiquent sans comprendre.
A propos de ce chapitre :
Quand on commence un texte, on doit choisir un point de départ situé quelque part dans l'espace et dans le temps (jusqu'ici rien que de très évident). Pour cette fanfiction, j'ai décidé de commencer au 221B Baker Street à peu près au moment du début du premier épisode de la série TV. C'est un choix logique mais également problématique puisque ça implique de réécrire des scènes que les spectateurs ont déjà vu, certains doivent même les connaître par cœur. J'assume pleinement mais je dois bien avouer que j'ai failli renoncer à de maintes reprises, tout simplement parce que je détesterai ennuyer les lecteurs à force de répéter une scène qu'ils connaissent déjà. J'ai essayé de me concentrer essentiellement sur des sentiments et des points de vue interne qu'on ne peut pas percevoir dans un film, afin d'offrir une nouvelle vision de ce que vous connaissez tous. J'espère que ça a été suffisant pour éviter d'être trop redondante. Les choses devraient s'améliorer par la suite, je vais boucler "Une étude en rose" le plus rapidement possible afin de vous offrir un contenu inédit très prochainement.
J'ai imaginé que Mrs Hudson héberge Sherlock depuis un moment, ça paraît logique puisqu'il n'a pas simplement "posé" ses affaires quand John visite l'appartement pour la première fois, il a carrément investi les lieux. J'adore ce personnage et je pense qu'elle n'aurait pas hésité à offrir un logement gratuit à Sherlock. C'est une lecture personnelle, bien sûr. Pour continuer dans mes choix, le parc que l'on voit dans la série n'est clairement pas le parc de l'hôpital Saint-Bart's mais j'ai préféré arranger ça comme ça pour faciliter la lecture du texte.
Quand John s'exclame "Allons-y !", je fais référence à la série TV Doctor Who et au 10ème docteur. Ça me paraissait une référence évidente à placer dans cette fanfiction, puisque je rappelle que les producteurs de Sherlock sont les mêmes que ceux de Doctor Who.
Dans le chapitre suivant : Sherlock et John continuent leur investigation et peu à peu, John commence à cerner le caractère de son nouveau colocataire.
Le chapitre 2 sera mis en ligne dans deux semaines, le 15/03/2015.
Pourquoi laisser une review ?
Ça me fait plaisir, ça m'indique comment écrire la suite du texte, ça m'aide à m'améliorer, ça m'encourage à écrire plus rapidement, ça m'évite de répéter des erreurs, ça me permet de me rapprocher de vous et donc ne mieux vous satisfaire, c'est pour vous la meilleure façon de me remercier pour mon travail et c'est la plus belle rémunération sentimentale que je puisse recevoir. Merci d'avance.
Je me sens véritablement très proche de mon public Harry Potter, j'aime les chouchouter en leur offrant un contenu complet avec des OS réguliers et même des illustrations personnelles dessinées de mes petites mains d'étudiante en art graphique. Je passe énormément de temps à travailler pour vous : plusieurs heures par jour à imaginer des scènes dans ma tête, trois heures entières (voir davantage) pour écrire un chapitre complet, je relis au total une vingtaine de fois chaque chapitre avant de les poster, je n'hésite jamais à faire des recherches avant d'écrire (que ce soit sur des quartiers de Londres ou des faits divers quelconque). On peut dès lors rajouter la lecture des livres originaux de Sherlock Holmes écrits par Conan Doyles, puisque je vais largement m'appuyer sur ses écrits pour étoffer les références et affiner les enquêtes sur lesquelles Sherlock et John travailleront en binôme.
Merci à vous pour votre lecture,
J'espère avoir de vos nouvelles rapidement en review.
A très bientôt pour la suite de cette histoire,
En espérant que ça vous ai plût.
Paloma Swan.
