Oublier. Oublier qu'ils avaient été ennemis. Oublier juste une seconde. Oublier juste le temps d'une chanson.
Etre juste là, face à face. Oublier l'ennemi d'autrefois, ne voir que le regard vide de l'inconnu. Parce que c'est qu'ils sont au fond, deux inconnus.
Oublier sept ans de haine. Oublier les rencontres dans les couloirs, les insultes balancées, les baguettes dégainées. Oublier la rancœur qui habitait leurs cœurs. Oublier les maisons dont ils abordaient fièrement les couleurs et leurs équipes de Quidditch. Oublier qu'ils avaient été ennemis.
L'un face à l'autre
Oublier cette haine ancestrale. Oublier qu'il est celui qui a su gagner la confiance du survivant, parce qu'il avait su voir l'être humain derrière l'être célèbre. Oublier qu'il fait parti de cette famille que tout le monde aime. Oublier qu'il se félicite de sa déchéance. Oublier qu'il a combattu dans l'autre camp.
Oublier ces femmes qu'ils aiment quand même. Oublier ces femmes qui les attendent. Oublier ces amis qui leur font confiance. Oublier les enfants endormis dans le berceau. Oublier leur famille et tout les idéaux qui vont avec. Oublier qu'on mène la vie qu'on a choisie.
Oublier les cheveux blonds, presque blancs, symbole et fierté d'une ancienne famille. Oublier les cheveux roux, couleur de feu, signe de reconnaissance d'une autre famille. Oublier cette peau si pâle, oublier ces tâches de rousseur. Oublier les cicatrices, témoins d'une guerre passée.
L'autre face à l'un
Oublier cette haine ancestrale. Oublier qu'il est l'être arrogant toujours haï. Oublier qu'il est celui qui traitait son amie de sang-de-bourbe. Oublier qui l'est celui qui le rabaissait et insultait sa famille. Oublier que lui l'aurait laissé crever dans cette salle. Oublier qu'il a combattu dans l'autre camp.
Oublier la vie n'est pas toujours simple. Oublier que même dans le chemin qu'on choisit il y a des obstacles indésirables. Parce que parfois on a juste envie d'oublier, de se perdre pour pouvoir mieux revenir. Alors juste pour cette nuit, juste pour cette fois.
Ils s'oublient dans les bras de l'ancien ennemis. Dans les bras de celui qu'ils haïssaient. Dans les bras de celui qu'ils haïssent encore aujourd'hui. Pourquoi cet ennemi plutôt qu'un inconnu ? Parce qu'ils sont pareils. Juste une fois. Juste une nuit qui une fois passée n'existera pas.
Et au matin partir sans même savoir si l'autre est encore là.
