- Essy chérie ? Qu'est-ce que tu pense de ma nouvelle robe ? s'exclama Mina

En dissolvant la porte rose de ma chambre, Tant mieux aussi loin que se projette ma mémoire j'ai toujours détesté cette couleur !

Elle s'incrusta théâtralement de sa démarche chaloupante en écrasant les débris dans l'antre du fauve comme dirais Channe.

- Et moi ? Ne suis pas furieusement design ?

Tiens quand on parle du loup, je relèvais la tête pour croiser deux pupilles améthystes à deux centimètre à peine de mon visage. J'esquissais un sourire mi-figue mi-raisin dont j'ai le secret. Elle se rapprocha plus encore semblant scruter le masque de porcelaine face à elle comme pour décrypter mon expression. Mais elle abandonna rapidement comme toujours préférant agiter les bras en l'air avec une moue désespérée. Qui provoqua une série de sourires en coin chez mes sœurs qui avaient forcément projeté d'envahir mon espace vital de concert.

Je les voyais qui se rapprochaient dangereusement alors dans une autre de mes expressions indéchiffrable je prononçais un sort d'intangibilité qui les fit pousser des cris faussement outragés.

- Es !!!!!!!!

- C'est pas juste

- Comment veux-tu que nous te torturions convenablement si tu nous fais un coup pareil !

- Oui, je suis tout à fait d'accords s'exclama une voix derrière moi.

- Papa ! m'écriais-je en lui sautant au cou en levant le sort bien sur

- Elle est à vous continua-t-il impassible à mon air implorant de petit chien battu pourtant effectué parfaitement !

Et il me jeta parmi les furies qui sadiquement me chatouillèrent très très longtemps.

- Non arrêtez ! Réussis-je à articuler au bout de ce qui me paru une éternité

- Je ne sais pas, Fit mine de réfléchir Mary en arrêtant deux seconde sa séance de torture

- C'est vrai que la question mérite d'être discouru ! Affirma Chloé avec un air hautain et supérieur

- Peut-être devrions nous la laisser respirer ! demanda placidement Mina avec un sourcil levé

Je profitais qu'elle ai stoppé leur mains baladeuses pour m'enfuir en relançant mon sort d'intangibilité tout en leur laissant un petit cadeau qui leur explosa au visage juste après que j'ai traversé le sol.

Je me rétabli sur le carrelage froid de la cuisine où régnait une délicieuse odeur de pommes cuites et d'autres mets succulents dont Méré avait le secret. Bien évidemment je me retrouvais en sous-vêtement au milieu de la maison avec toute la famille dans le salon à côté.

Un long soupir s'échappa de mes lèvres tandis que j'attrapais le ciré noir de mon père sur un des patères. Je l'enfila promptement et me dirigea vers ma cachette presque pas connu de mes infernales sœurs pour y trouver quelque vêtement de secours.

Toute l'étendue verte du jardin me nargua, trop de chemin à parcourir ! Et puis les invités qui transplanaient de partout il ne pouvaient pas atterrir sur l'aire de stockage que leur avait indiqué ma mère comme tout le monde ? En fait personne n'arrivaient sur le carré d'herbe préparé spécialement pour ça ! franchement pourquoi s'embêter ?

Si mes andouilles de sœurs n'étaient pas à quatre contre un je les étranglerais bien ! Je fulminais littéralement en atteignant enfin l'abri anti-tornade féminine et poussais un soupir de soulagement.

Je tapais je code sur la tablette électronique bidouillé par mes soins, enfin j'avais été légèrement aidé par mon père mais bon ce n'est pas vraiment ce que l'on apprenait à Poudlard !

Le sas s'actionna et m'ouvrit un espace suffisamment grand pour qu'une personne de petite taille puisse passer, je priais tous les Dieux si ils en existaient que ce qui m'avait poussé sur la poitrine cette année ne m'empêcherait pas d'entrer ça aurait été le comble !

Un sphinx tout de poils dorés me fixa de ses yeux brûlant comme le désert une fois à l'intérieur, je n'essaya pas de soutenir son regard. J'avais appris depuis bien longtemps à mes dépends que défier cet être fier n'apportait que des ennuis. La seule bonne attitude envers la créature était de ravaler son orgueil et de lui proclamer une dévotion sans faille.

- Que me vaux l'honneur de ta présence o magnificence du désert ? lui demandais-je avec tout le respect qui lui était du.

- Qui t'a donné le droit de savoir le pourquoi de ma présence ? Rugit l'animal

- Je vous demande pardon pour mon audace, cela ne se refera plus ! Répondis-je sans ciller une seconde, je ne voulais pas lui donner de raison d'avoir pitié de moi en voyant une quelconque trace de peur dans mon attitude. Je voulais que Méré soit fière de moi !

Je m'éloignais vers la seconde pièce à force de courbettes et ouvrit le placard magique que mes sœurs s'étaient cotisées pour m'offrir en première année. Elles avaient remarqué que je perdais continuellement mes affaires et trouvaient inadmissible pour une Callahan de négliger ne serais-ce qu'une chaussette !

Je sentis ma rage contre ces chipies fondre doucement avant de me reprendre, je voulais ma revanche tout de même ! je n'allais surtout pas laisser passer l'occasion de faire une blague !

Mon reflet me lança un regard outragé comme si j'avais dis une atrocité ! Un léger rire m'échappa face à son air bougon et je du prendre une demi-heure pour me rabibocher avec cette boudeuse parce que décidément choisir sa tenue alors que son reflet nous tourne le dos ce n'est guère facile !

S'ensuivit une longue et épuisante séance d'essayage. Dieu que je détestais les fêtes avec pleins de monde !

Mon choix se porta sur une longue robe noire bordée de manches en dentelle fine s'évasant vers le bas et d'une jupe d'une matière semblable dépassant de sous la tenue. Un décolleté léger agrémenté d'un collier comportant une chaîne en or et un pendentif de taille raisonnable descendant agréablement dans le creux de ma poitrine.

J'optais également pour des gants de la même couleur que la robe remontant jusques aux coudes. Et des bottines enchantées qui s'élargissaient selon la taille du pied pour être confortables peu importe la situation.

Je n'en avais jamais compris l'utilité à part pour les prêter à des amies si amies j'avais bien sur jusqu'au bal de la quatrième année où j'avais tellement dansé que mes pieds avaient quasiment double de volume. La douleur avait été telle que je m'étais promis de mettre mes bottines à chaque occasion probable de danse !

Une fois prête je voulu sortir par le sas comme quelques temps avant mais en m'approchant de la porte j'entendis les bruits significatifs d'une discussion entre Méré et le sphinx de tout à l'heure. Je pris donc mon mal en patience et attendit qu'ils finissent étant donné qu'il n'y avait pas d'autre issue.

J'entendis un pop puis plus rien alors j'enclenchais la poignée non sans une certaine appréhension et m'avançais dans la pièce adjacente.

Deux soleils me cueillirent immédiatement dans un feulement guère engageant mais je restais impassible et dans une dernière courbette accompagnée de politesses d'usage pour signifier mon départ, je m'engouffrais dans le passage vers l'extérieur avec plaisir.

L'air frais m'accueillit et c'est avec soulagement que je m'avançais vers sun's house.

La fête battait son plein à l'intérieur, il y avait peu de place pour passer je lançais donc encore une fois mon sortilège préféré

intramus

Oh ma chérie peux-tu venir m'aider ? demanda Méré depuis la cuisine, un plat à la main et un tablier cousu maison, style patchwork, mal attaché, menaçant de tomber à tout instant.

Oui. Répondis-je avec l'enthousiasme que seule Méré avait ressenti puisque le quatuor infernal revint à la charge.

- Essy !

- Fais un effort ! s'exclama Mina

- Oui c'est vrai ! Souris, profite de la vie !

Quand j'étais petite je me rassurais face à leur effort désespérés de voir une expression s'afficher sur mon visage de porcelaine qu'elles comprendraient plus tard. Comme Méré qui savait capter les moindres changements subtils de mon humeur, allant de la minuscule fossette au creux de ma joue gauche qui apparaissait quand j'étais emplie d'un sentiment de bien-être. Aux tressautements discrets de mon oreille droite quand j'étais contrariée.

Mais les années passant, mon espoir s'étais envolé, Méré était définitivement un cas à part.

Elle semblait toujours tout connaître et me rassurait d'une multitude de caresses, à l'instar de mon père qui chantait alors une criarde mélodie du bonheur. Il semblait qu'elle fonctionnait puisque mes joues cessaient instantanément d'être parcourues de larmes brillantes.

Oui, mes parents étaient différents des autres adultes.

Finalement Méré m'avait persuadée à mon entrée en première année de leur donner une seconde chance et un accord tacite s'était alors formulé à demi mot entre nous, j'acceptais leurs défauts et elles acceptaient les miens.

Elles avaient continué à me taquiner sur la non-expression de mon visage mais ce n'était plus un problème pour moi.

De longs cheveux d'un noir éclatant descendant jusques aux reins où mon père enfouissait sa tête, pour chercher la quiétude qui avait quitté la maison à l'instant même où ma très chère Mina poussait son premier, et pas le dernier, cri.

Un visage triangulaire sans une imperfection, à part le plis habituel autour de la bouche quand elle nous faisait son sourire colgate blancheur, où quand elle éclatait d'un rire cristallin empreint de bonheur qui vous donnait tout de suite envi de l'imiter.

Deux iris bleu topaze cerclé d'un noir mystérieux qu'elle soulignait d'un habile trait d'eye liner.

Une taille fine que mon père s'empressait de saisir pour effectuer une de ses danses de la victoire sur une musique, plus que laissant à désirer, mais, que sur laquelle on passait toujours par générosité.

Méré était belle.

Tout comme ses filles d'ailleurs, ce qui avait étonné le voisinage car bien que possédant indubitablement le même charme, à part moi aucune des filles Callahan ne ressemblait à Méré.

Mina était blonde, Channe rousse, Mary blonde également mais penchant plus vers un châtain doré qu'une chevelure poupée barbie telle qu'en possédait Mina.

Et enfin Chloé avait été blonde autrefois mais c'était teint les cheveux en bleu dès sa première année quand on l'avait confondue plus d'une dizaine de fois avec la plantureuse et avenante Mina.

Car de toutes la progéniture Callahan, Mina était celle qui sortait indéniablement du lot, une peau de satin, un petit nez que l'on voulait embrasser ce dont ne se privait pas mon père et une bouche pulpeuse. Il ne fallait surtout pas oublier son corps de déesse comme le faisaient remarquer judicieusement tous les hommes de son entourage qui clôturait le tout.

Je n'étais pas jalouse de Mina, pas plus de Channe qui avait pris la suite sans problème avec son charme infaillible, ce devait d'ailleurs être la moins favorisée par le nature dans notre famille mais elle s'en fichait royalement remplissant ses soirées et par la même occasion son tableau de chasse avec une facilité déconcertante.

Mary, elle n'avait pas suivi la cadence elle avait changé radicalement la façon de penser des mâles de Poudlard à l'égard de notre famille, studieuse, prodigieusement intelligente et fidèle elle avait été une serdaigle ascendant pouffsouffle légendaire.

Et puis Chloé était arrivée, si Mina et Channe avait été les reines de Gryffondor, Chloé, elle avait pris le trône non moins envié de princesse des Serpentard.

Rusée, ambitieuse, mais surtout juste, elle ne suivait certainement pas le profil type établi des Serpentard.

Mais elle avait réussi à s'imposer dès la seconde année comme la meneuse qu'il fallait écouter et respecter vis à vis de son autorité tout aussi légendaire.

Grâce à elle, s'amusait à faire remarquer mon père, les Serpentard, non mangemorts, avaient eu une chance de se rebeller derrière le rempart que leur offrait Chloé.

Malgré cela aucune des mes sœurs n'était encore casée, elle flirtait toujours avec un nombre incalculable de prétendant, que je qualifiais de sangsues juste bonnes à leur cirer les bottines, chaque année sans réussir à trouver chaussure à leur pied.

J'aidais donc ma mère à préparer le dîner qu'attendait impatiemment les voraces occasionnellement membres de l'éminente famille Callahan, sang-pur depuis au moins les fondateurs de Poudlard. Enfin c'était ce que racontait grande tante Ciphilie, une vieille radoteuse remplie à ras bord d'histoires tellement invraisemblables que l'on se demandait où démarrait la limite entre le vrai et le faux.

Et puis le repas démarra enfin, c'était une profusion de mets colorés et odorants.

Les soupières, les plats, les assiettes se battaient à coups de sauces et petits pois pour obtenir la place du milieu de table qu'elles semblaient tant affectionner, tandis que les convives se jetaient sur ceux-ci espérant arracher une miette de nourriture pour calmer leur estomac grondant.

Ce n'était guère facile, en effet, ne voulant pas se démunir de leurs munitions, les plats montaient sur les verres en cristal qui protestaient d'un tel traitement, les lustres chatouilleux qui frissonnaient près à éclater, pas de rire, mais en envoyant leurs diamants dans tous les sens, les bougies qui voletaient de-ci delà en chantant merry christmas ou happy birthday selon leur humeur tout en changeant de couleur.

Et dans tout ce branle-bas de combat il y avait les illuminés du quivoitou, une boule de poil rouge ou rose qui ressemblait à un nounours tout doux mais qui montrait des crocs plus qu'angoissants quand on essayait de le caresser ou de le diriger vers une scène en particulier.

Car la particularité des quivoitou résidait en leur formidable mémoire qu'ils pouvaient retransmettre en image dès qu'ils se posaient sur un objet quelconque non magique.

Il fallait non seulement, en plus de ce bazar complet, que le grand oncle par alliance de je ne sais plus quoi du côté paternel ait trouvé, dit oncle Sam, en merveilleux éleveur de nains à tout faire de jardin qu'il était alors de nous montrer sa nouvelle invention, la fée à tout faire de cuisine dont il n'était pas peu fière apparemment à voire l'immense sourire éclairant son visage bourru.

Ces charmantes petites fées portant de minuscules robes provocantes de couleurs printanières avec de ravissants chaussons à clochettes avaient pour mission d'égayer ce repas qu'elles trouvaient morne à leur goût.

Donc avec leur baguette magique, elles frappaient chaque personne sur le bout du nez en criant leur bénédictions d'une voie suraiguë ou sensuellement exagérée.

C'est ainsi que tous les hommes se retrouvèrent habillés en femmes et vice versa, les cheveux teintés en de magnifiques nuances fluos et dressés sur la tête. Et enfin quand les malheureux, ouvraient la bouche d'un façon peu élégante, comme des poissons ! Tout ce qui en sortait, était de légères bulles colorés qui s'élevaient dans les airs sous l'effet d'une brise invisible.

Cela aurait pu être bénin si en explosant elles ne mimaient pas des scènes de la vie de tous les jours et d'autres un peu moins courantes qui faisaient rougir certains convives et cacher les yeux des enfants par les proches parents pour d'autres.

Quand je vis l'effet dévastateur de ces fées complètement fêlées je prononçais presque instinctivement ma formule préférée qui ne paru pas être au goût de ces demoiselles fort culottées.

Elles avaient beau jeu de crier leurs malédictions car s'en étaient bien une et agiter leurs baguettes dans tous les sens, la poussière enchantée ne m'atteignit jamais.

Si bien que quand Méré arriva j'étais la seule encore présentable. Les énervantes lucioles étaient parties, « durée de vie limitée » avait marmonné mon grand oncle à mon encontre tout en bougonnant de voir sa farce terminée.

Méré explosa littéralement de rire à s'en casser les côtes et j'esquissais un pâle sourire en comparaison mais que mes sœurs s'empressèrent de féliciter en m'étreignant à m'en couper la respiration.

Puis vint l'ouverture des cadeaux, il n'y avait pas de véritable raison mais en ce 26 août, nous avions pris l'habitude de célébrer la mort de Wendy Hécate Callahan, la première sorcière de notre famille.

C'était un sacrilège de ne pas connaître cette ancêtre, elle nous a légué tant de choses, sous la tutelle d'un mage puissant Orphée Prewey Grindelwald qui bien que possédant le même nom de famille n'eu en rien été entaché par ce mage noir célèbre étant donné qu'ils provenaient de deux branches totalement différentes.

Elle travailla au ministère pour la réhabilitation des loups-garous, des vampires, des Prewet ainsi que pour la classification au combien rebattue des créatures magiques où êtres à part entières.

Elle devint par la force des choses ALEAS, Aide la Lumière et les Ames Solidaires, l'équivalent du Ministre de la magie.

Elle sorti victorieuse de la bataille contre un mage noir dont jusqu'à aujourd'hui personne ne su son véritable nom à part que la rumeur populaire se plaisait à l'appeler le fils de l'ombre. Il terrorisait comme tous ses prédécesseurs le monde sorcier en utilisant la haine et la peur viscérale des sorciers normaux face aux créatures magiques, les montant l'un contre l'autre.

Finalement elle fut tout simplement empoisonnée par un de ses anciens partisans qui avait survécu à la défaite de son maître, quémandant vengeance.

L'histoire, malgré toutes les recherches faites au fil des ans, reste assez vague quant à cette fin qui paraît peu probable quant au curriculum vitae de cette sorcière peu commune. En effet, Méré et moi restons convaincues qu'une si grande figure de l'époque ne pouvait décemment pas être tuée si facilement, ayant autant d'ennemis qu'elles arborait fièrement, ne devait-elle pas en répondre par plus de méfiance ?

J'avais parfois plus de cadeaux en cette réunion familiale qu'à mon anniversaire, si bien que même si ça en restait une corvée j'étais toujours impatiente d'être en ce jour.

Le premier emballé d'un beau papier bleu et d'un ruban rouge ordinaire me révéla une boîte de craies magiques, bien sur, qu'il suffisait de frapper d'un coup sec avec sa baguette pour qu'elle se mettent à bouger et dessiner tout ce qui te passait par la tête.

Ensuite vinrent des boucles d'oreilles qui me représentaient en train d'envoyer des baiser à tout le monde, les joues rouges et les yeux, les joues et la bouche couvertes de maquillage à outrance. Je pensais alors à trouver comment faire pour les perdre sans que cela paraisse intentionnel et répondis par un masque totalement indifférent à mes sœurs qui me regardaient impatientes de ma réaction.

Plusieurs livres sur les runes, « les runes à travers les âges », « runes d'attaques », « runes noires, runes blanches, la différence ? » qui retinrent mon regard tellement longtemps que quand je daignais enfin lever la tête, mes deux tantes s'étaient serrés dans leurs bras, le visage larmoyant et mes oncle qui semblaient s'être arrêtés de respirer à en voir la couleur violacée de leur peau expiraient maintenant bruyamment.

Des farces et attrapes de chez farces et sorciers facétieux, la boutique des jumeaux Weasley, qui croyez le ou non étaient mes idoles, j'adorais faire des blagues, et depuis ma première année je m'étais entraînée tant, qu'ils avaient du céder et m'intégrer clandestinement à leur groupe car je ne voulais pas que l'on découvre que parfois j'étais à l'origine d'orgies des catastrophiques Fred et George. C'était mon secret.

Puis un autre livre, je ne voyais pas ce qui aurait pu dépasser ceux sur les runes que j'adorais pratiquer jusqu'à ce que je vois le titre « Les runes facétieuses » exactement ce qu'il me fallait m'écriais-je intérieurement.

Je baladais mes yeux aux alentour à l'affût d'un regard à accrocher quand mon père s'approcha et me murmura tout doucement

- Il te plait ?

- Oui beaucoup, merci papa

Et j'ajoutais une autre qualité à la liste de celles de mon père tout en l'embrassant furtivement sur la joue alors qu'il avait posé son doigt dessus comme à son habitude. Je su immédiatement qu'il ne s'attendait pas à ce que je m'exécute quand il me regarda avec des yeux ronds.

La salle me parut bien silencieuse pendant les quelques secondes qui s'égrenèrent. Une stupéfaction totale s'affichait pleinement sur les visages nous fixant mon père et moi.

Puis comme un feu d'artifice, la vie recommença dans le salon à l'évidence trop petit pour la marée humaine qui déferla sur mon père.

- Grégory ! Comment as-tu fais ce miracle ? s'écria une tante

- Donne nous ton secret ! continua Mina

- Ai pitié de nous ! cru bon d'ajouter Channe.

- Mais…euh…essaya de se défendre papa qui semblait en bien mauvaise posture

Je regardais un moment papa écrasé de questions et serré de toutes parts m'envoyant des appels à l'aide mais j'étais retournée à la découverte de mes cadeaux, il ne m'en restait plus qu'un.

Je défit l'emballage d'un geste sec qui tomba sans aucune autre forme de jugement a terre révélant une chouette effraie entièrement noire jusqu'à ses deux pupille effectuant de bref mouvement dans tous les sens, affolée, elle battait des ailes dans sa cage, que j'ouvris vivement.

Elle prit immédiatement son envol, tournoyant autour des lustres dans de petits cris typiquement suraiguës.

Méré s'approcha alors de moi chacun de ses mouvements enfreints de grâce, et énigmatique me chantonna une berceuse :

Elle est là, l'enfant d'Eole

Elle attend que tu t'envole

La rejoindre dans les cieux

Pour observer l'étoile bleue

Survoler les paysages dorés

Les forêts noires ensorcelées

Mais attention si d'Eole, l'élue

Oublie toute méfiance,

Amère confidence.

Fille, La messagère du vent es-tu ?

Toute magie puissante à ses raisons

Ecoute sa voix toi, soldat de l'ombre

De l'orphelin perdu, pour lui tu sombre

Sans regret, sans remord, de la loi du lion

Tu le regarde porter le poids de son Monde

Et tu ne feras rien, honte à toi, O être immonde

Car un autre combat t'attend, celui ni noir ni blanc

Elle arrêta de chanter mais je continuais d'écouter comme pour mieux comprendre les paroles qui s'enfuyaient tel l'oiseau noir, s'éparpillant un peu partout pour que je ne puisse plus les retrouver.

Je restais perplexe, moi, un soldat de l'ombre que voulait-elle dire par là ?

Mon regard se posa sur la chouette qui s'était à présent accrochée tant bien que mal sur une poutre saillante du plafond. Elle me regarda de ses grands yeux noirs comme pour me juger, je supportais l'examen puisque cela était important pour Méré qui ne m'avait pas quitté depuis son étrange chanson.

Le silence me paru irréel, l'on avait du s'arrêter de se chamailler derrière mais je ne détachais pas mon regard attendant qu'elle me fasse un signe.

Finalement après plusieurs minutes d'hésitation elle se décrocha de son perchoir et vint se poser sur mon épaule dans un hululement sonore, je l'observais puis elle me donna un coup de tête en guise d'encouragement et comme sortant d'une longue transe lui caressais le plumage soigneusement d'un rythme lancinant.

La tension palpable peu avant était joyeusement retombée et tous avaient recommencé leur discussion avec entrain.

L'oiseau docile reposait tranquillement sur mon épaule tandis que indifférente je montais les escaliers afin de l'y laisser dans ma chambre. Je ne voulais pas déranger son sommeil.

L'éleveur de nains et de fées m'arrêta d'un signe de la main, un sourire complice sur le visage.

Il me tendit une dizaine de fioles bleues et roses rapidement et récupéra furtivement les yeux rivés au dos de Méré l'argent que je sortis de ma besace toujours pendue à ma ceinture.

Les bleues c'est pour les grandes occasions et les roses pour te venger rajouta-t-il dans une mimique sadique en accentuant le dernier mot. Toujours impassible, il m'ébouriffa les cheveux en rigolant. Il allait repartir quand s'apercevant de la chouette :

- Tu l'as appelée comment ?

- Je ne sais pas.

- Préviens moi quand t'auras trouvé elle as l'air spéciale et ça renforce les liens entre le propriétaire et l'animal une fois que tu l'as nommée !

- Il faut que je m'entende avec elle sur un nom, cela prendra du temps.

- Pourquoi ?

- Je ne parle pas hibou. Répondis-je en détournant les talons et en lui adressant un bref merci.

Mon antre paraissait avoir supporté le passage d'un troupeau d'hypogriffes poursuivis par des furies. Des vêtements étaient étalés ça et là, froissés. Alors que je me frayais un passage à travers les piles d'objets épars louvoyant pour ne rien faire tomber, je réussis tant bien que mal à m'étaler sur mon lit à baldaquin. La pièce était plongée dans le noir car le soleil dans des tons orangés et ocre semblait près de finir sa course dans le ciel.

Les yeux de ma nouvelle amie parcouraient sans la moindre difficulté les limites de sa prochaine demeure et quitta mon épaule pour la table en face du lit.

Inflamare murmurais-je, la baguette pointée vers ma cheminée.

Le désordre ambiant m'exaspéra et je levais encore le bout de bois tordu de 31 cm de longueur, écaille de sombral et placenta de dragon.

ordinare

les livres commencèrent à voltiger vers les étagères dans une danse à la Merlin l'enchanteur sans la musique, puis les vêtements suivirent l'étrange cortège mais cette fois vers le placard.

Satisfaite je décidais qu'il était temps de connaître le nom de ma nouvelle colocataire :

- C'est un nom de vent ?

Elle hulula et je compris que cela voulait sûrement dire oui, je pris donc mon manuel de divination et entrepris de trouver la liste des vents qui étaient utilisés autrefois pour prédire l'avenir mais jamais je n'avais eu ne serais-ce qu'une fois un des soi-disant flash inter temporels de cette chère mais non moins illuminée Professeur Trelawney.

Je frissonnais rien qu'a penser à son nom. Dieu que je détestais cette folle complètement narcissique et imbue d'elle même et surtout de son illustre ancêtre qui avais sûrement plus de talents. Mais un zéro c'est vite dépassé. Sur cette pensée je repris avec plus d'entrain qu'avant.

Je finis après un long moment à feuilleter ce stupide bouquin remplis d'inepties par trouver ce que je cherchais :

- Alizés ? je relevais la tête pour croiser deux fentes noires intéressées mais inactives ce n'était pas ça, je repris alors.

- Aquilon ? même réaction je replongeais dans les pattes de mouches.

- Bise, Blizzard, Borée, Bourrasque, Brise, Cyclone, Eurus, Foeh, Ghibli, Grigale, Halny Wiatr, Hégoa, Helm, Khamsin, Kona, Levant, Lips, Ljuke, Loo, Maloja, Meltem, Mistral, Mousson ?

Toujours rien.

- Nordet, Piteraq, Ponant, Pruga, Pyrn, Rafale, Risée, Sharav, Simoun, Sirocco, Sonora, Buster, Sumatra, Suroit, Tamboen, Tourbillon, Typhon, Williwaw, Yamaoroshi ?

- Zef, Zéphyr ?

Elle s'agita au dernier dans un soupir de soulagement je refermais l'ouvrage le balançant à travers la pièce sans gêne.

Essy chérie ? descend tu veux ?

- J'arrive ! Intramus

A travers le plancher comme d'habitude je rejoignis Méré et papa qui souhaitaient bon retour aux invités encore présents. Je m'empressais de passer commande d'autres farces et attrapes à mon oncle Sam qui sourit bienheureux, il était un des rares à qui j'avais parlé de mon penchant facétieux improbable aux yeux du reste de ma famille sauf à papa et il y avait de fortes chances pour que Méré soit au courant également mais en tout cas elle ne le montrait pas.

Méré m'observa à la dérobée, un plis d'inquiétude barrant le front. La chanson trottait dans ma tête, et une foule de questions m'envahirent :

Qui était l'orphelin ? Qu'entendait-on par soldat de l'ombre ? Méré pourrait-elle me répondre ? Malheureusement alors que je la cherchais des yeux elle me regarda d'un air triste et secoua la tête fixant le sol, il me faudrait chercher ailleurs.