Blablabla :

Il faut dire que cette année là tout allait mal !

Les perceuses se vendaient mal, sa secrétaire était une vielle peau toute ridée au maquillage périmé qui ne cessait de lui faire du gringue à longueur de journée.

Son fils, sa fierté s'était encore fait renvoyer d'une école avec peu de chance d'en retrouver une autre au vu de ses antécédents. « enfants perturbateur qui ne cesse de maltraiter ses camarades de classe » s'entendait-il encore répété. Stupides institutrices qui ne comprenaient pas la conduite d'un meneur ! Mais tous les plus forts étaient incompris !

Sa chère et tendre épouse s'était accrochée avec une cliente au supermarché pour des broutilles et avait perdu, dans la mêlée, deux dents. Les deux merveilleuses dents de devant qui laissèrent un joli trou dans son sourire !

Le chien du voisin qui lui avait une fois de plus déchiqueté son journal avant qu'il n'ait eu l'occasion de lire la page des sports.

Bref tout un tas d'évènements qui laissèrent un goût amer dans la bouche de Vernon Dursley alors qu'il prenait sa voiture ce lundi matin. Et pour enfoncer le clou si cela ne suffisait pas il fallait également qu'il emmène son bâtard de neveu chez l'ophtalmologiste !

Vernon tourna la clef de contact de sa Ford fiesta et fit pétarader le moteur en jouant avec l'accélérateur. Il suivit d'un petit sourire narquois son neveu traîner sa mallette en cuir brun dont les poignées s'étaient détachées sous l'usure, il se souvint en grimaçant à l'humiliation qu'il avait ressenti alors, quand bavardant avec un client potentiel de la boîte le tissu avait craqué. La haine étira encore davantage ses traits quand le sourire de dédain que lui avait alors adressé l'homme lui revint en mémoire, si plein de pitié et de mépris ! Il en grogna de mécontentement.

Le petit garçon à la touffe ébouriffée releva brutalement la tête, ses yeux verts hagards rencontrant les fentes noires de l'homme. Il précipita son pas, trébuchant et s'essoufflant jusqu'à la voiture déposa la mallette sur le siège avant et s'affala sur la banquette aussi vite que lui permirent ses maigres jambes, fines comme des allumettes.

La Ford noire s'élança dans l'allée suivit de longs panaches de fumée que l'enfant fixa longtemps avant de se rasseoir et laisser ses yeux se perdre dans le vague.

Vernon frotta pensivement sa barbe mal rasée, il adressa un bref coup d'œil à son minuscule neveu sur l'immense banquette arrière dans le rétroviseur puis alluma l'autoradio afin de fredonner un quelconque air de musique.

L'enfant se résumait en tout et pour tout d'un être humain d'un peu moins de 4 ans semblait-il peut-être plus peut-être moins, et d'un visage émacié et pâle entouré d'une crinière de poils noirs. On n'y voyait parfois une paire d'yeux verts qui paraissait être son seul atout quand il daignait entrouvrir les paupières. Le tas informe de vêtements couvrait tout son corps de sorte que l'on ne pouvait que deviner ses formes trop frêles. A son cou creusé où l'artère ressortait atrocement et à ses mains squelettique.

Ses yeux clos, le soulèvement de sa poitrine estompé par la couche de vêtements et sa pâleur cadavérique trompait les sens au point qu'on le croyait mort un instant jusqu'à ce que de la buée se forme sur la fenêtre où sa tête reposait, preuve qu'il respirait bel et bien.

Vernon Dursley écoeuré de ce spectacle morbide dérégla son rétroviseur afin qu'il pointe autre chose que son bâtard de neveu, l'idée de le nourrir un peu plus ne lui effleura jamais l'esprit et puis de toute façon ça s'était le boulot de sa femme n'est-ce pas !

Il n'allait quand même pas s'occuper de la nourriture de cet étranger qui polluait l'air de sa maison depuis qu'il avait envahi son pallier un soir d'octobre pluvieux.

Il tourna la tête à droite et eut juste le temps de faire une embardée sur la gauche pour éviter le camion qui arrivait à vive allure. Il lui envoya un regard haineux tout en maugréant contre les chauffards et autres camionneurs qui empêchaient de vivre les gens normaux comme lui.

Ses yeux rencontrèrent de nouveau ceux de son neveu juste avant que celui-ci ne détourne la tête prestement comme brûlé par l'échange.

Il grogna.

Voilà que tout était contre lui pour lui rappeler la présence du gamin.

« sale gosse » l'entendit-on marmonner.

Il repensa à la raison pour laquelle ce rebut de l'humanité se trouvait à salir le rembourré de sa magnifique voiture en ce jour de printemps londonien.

L'infirmière de l'école où il avait bien fallu l'envoyer puisqu'il était enregistré à l'état civil et qu'il ne voulait par risquer d'ennui avec les associations de protection de l'enfance.

Bref cette maudite bonne femme au sourire mièvre avait cru bon de faire passer un test médical à tous les enfants de l'établissements y compris l'abomination qui bavait à présent sur son fauteuil. Il freina d'un coup sec et pris le temps de gueuler sur son neveu qui massacrait son bébé, l'ensevelissant sous un monceau de grognement et d'une flopée d'insultes colorées.

Puis il redémarra comme si de rien était avertissant le petit garçon que c'était la dernière fois qu'il le prenait à salir sa voiture. « t'as qu'a pas dormir ! » ajouta-t-il. Le garçon se recroquevilla un peu plus sur la banquette, tremblotant et chouinant silencieusement.

Vernon fit un nouvelle embardée et pour finir reprit le fil de ses pensées. L'infirmière avait donc également fait passer des tests de vue aux enfants ce qui révéla une forte myopie chez Harry.

Il avait dû endurer une multitude de questions et promettre que Harry n'avait jamais fait part de ses problèmes de vue à personne ce qui expliquait pourquoi en 6 ans on ne s'était jamais douté qu'il aurait besoin de lunettes. Des lunettes ! Comme si ce n'était pas déjà suffisant de s'occuper du môme il fallait en plus lui payer le luxe de porter des lunettes !

le comble ! « ce gosse aura vraiment tout fait pour me gâcher la vie » grommela-t-il les dents serrées

Et voilà où ça le menait, lui, Vernon Dursley président de Grugnings Industry une florissante compagnie de perceuse devait accompagner un petit bâtard qui lui pourrissait la vie chez l'ophtalmologiste parce que sa femme faisait le tour des écoles de la régions pour le fiston, sa fierté, Dudley.

Les maisons avaient laissé place à de hauts bâtiments gris et les rues se faisaient plus sales, plus sombres là où le soleil ne pouvait pénétrer. Des affiches ternes et délavées présentaient une multitude de produits, depuis, pour certaines, des années.

Finalement il s'éloigna de ce dédale de métal pour un autre plus rachitique, les immeubles ne dépassant que rarement les deux étages et les devantures se faisant plus misérables encore. Il gara sa petite merveille dans un crissement de pneu à deux pas de bureaux dont les volets étaient encore fermés malgré l'heure tardive.

Un étage dont le devant était vitrifié et où s'enhardissait une pancarte riquiqui décrochée d'un de ses montants de fer. « tombera, tombera pas » chantonnais la planche de bois barrée d'un Grugnings.

Vernon leva la tête vers cette masure d'un grisaillant déprimant et son casse-cou attitré j'ai nommé madame la pancarte chantante. Il renifla de fierté ou de dédain on ne le saura jamais.

Il s'avança d'un pas déterminé, d'où, ses talons claquant durement contre le pavé. Il jeta un regard furieux au gosse ébouriffé qui éprouvait quelques menues difficultés a traîner son fardeau et lui cria de se dépêcher puis il inséra une clef magnétique dans la porte au store typiquement américain qui cliqueta sous la poussée de l'homme imposant.

Celui-ci inspira bruyamment l'air de la pièce froide et sombre et d'une expiration n'ayant rien à envier à celle d'un taureau en colère, il claqua la porte.

Fatalement le gosse se retrouva éjecté trois mètres plus loin ce qui donna à Vernon tout le loisir de déverser son fiel sur l'enfant tremblotant.

« Rien de mieux pour commencer une journée » émit l'esprit de Vernon alors qu'il agrippait son neveu par le bras et l'envoyait valser à l'intérieur. Le gosse finit par se stabiliser, aidé de son postérieur qui gémit d'ailleurs de sa rencontre avec le sol et de la valisette plus lourde semblait-il que son chétif porteur.

L'homme alluma tous les interrupteurs sur son passage et grogna « faut que je fasse installer un ascenseur » alors qu'il montait son pénible escalier.

Il passa devant son secrétariat, vide, et songea à engueuler sa greluche de bonne à tout faire pour son retard.

Mais un bruit mat lui fit oublier la malheureuse.

En effet quelques mètres plus loin Harry s'était étalé de tout son long sur sa valise soufflant bruyamment les joues colorées et des perles de sueur venant se perdre dans ses longs cheveux noirs.

A la limite le cerveau de Vernon aurait très bien pu oublier cet écart si son faible neveu avait daigné se relever immédiatement.

Cependant non seulement ce ne fut pas la cas mais en plus Vernon observa avec une fureur grandissante sa précieuse mallette être imbibée de sueur, d'une sueur impie qui plus est.

Entrant dans une rage folle Il s'empara de la poignée maladroitement recollée et tira dessus d'un coup sec dans l'espoir de la déloger de cette souillure. Malheureusement ou heureusement personne ne pourrait le dire le cuir craqua pour la deuxième fois dans sa si longue vie laissant sa valise à la merci de l'horreur de sa propre vie j'ai nommé le petit, l'inconnu, le misérable Harry Potter. Il éclata d'un rire hystérique et agrippa l'agonisante, envoyant contre le mur la pourriture.

La chose se recroquevilla sur elle-même en gémissant.

A ce moment quelque chose craqua en Vernon Dursley.

Et lui ne pouvait-il pas gémir de la perte de son si précieux bien ? Quinze ans qu'il travaillait avec, cinq qu'il en avait honte !

Ne pouvait-il pas se fâcher un peu envers ce monstre qui gâchait tout ? tout ! Sa vie, sa situation sociale, ah parlons en de sa situation sociale !

Depuis que cette chose avait braillé sur son pallier il ne pouvait plus recevoir sans ressentir la terreur de voir les gens apprendre pour lui, apprendre ce secret inavouable, apprendre qu'il gardait un de ces dénaturés chez lui !

Il avait même consulté un psy pour guérir son stress et un spécialiste des odeurs corporelles quand un de ses clients lui avait jeté à la figure ne plus pouvoir supporté sa puanteur, juste parce qu'il transpirait un peu trop mais ça c'était la cause de ce sale gosse !

Pourquoi tous lui retombait dessus !

Et pourquoi quand il se défoulait sur la source de ses malheurs on lui envoyait une assistante sociale ?

Hein ?

Pourquoi ?

Là, a ce moment précis, en ce lundi de novembre à 9h34 du matin alors que le soleil perçait timidement à travers les volets du bureau, Vernon Dursley réalisa qu'il voulait tuer un être vivant, qu'il se fichait des conséquences de son acte et par-dessus tout il décida que quoiqu'il arrive par la suite se ne serai jamais pire que ce qu'il vivait actuellement.

Son visage s'ourla d'une grimace sadique et une lueur démente se logea dans ses yeux alors qu'il s'approchait de la masse tremblotante. Il humecta ses lèvres langoureusement en pensant au bonheur qu'il éprouverait à poser ses mains sur le cou de la chose et à serrer.

Quel effet cela ferait-il sur ce bout d'être humain ?

Cette demi monstruosité continuerait-elle à bouger quand elle ne pourrai plus respirer ?

Ressentirait-elle le goût de la mort envahir sa bouche comme tout être humain à part entière ?

Il dévora la peur irradiant le corps à ses pieds passant une énième fois sa langue sur ses lèvres du haut puis sur celles du bas. Il s'approcha menaçant, les mains agitées de soubresauts comme dans un désir d'émancipation.

Pourtant alors que la scène aurait pu finir tragiquement, l'interphone émit un bip sonore. Les yeux de Vernon s'agitèrent. Valsant de l'interphone dont le bouton rouge clignotait à son neveu sanglotant. Interphone, neveu, interphone, neveu….

Ses yeux semblèrent être pris de frénésie et son visage se tordit de tics nerveux allant de la ride prononcée près de l'œil signe de réflexion intense au mordillement de la lèvre inférieure signe d'angoisse croissante.

Ses traits perdirent de cette folie dévorante.

Il se redressa, resserra sa cravate un peu maladroitement et s'avança d'un pas digne jusqu'a l'interphone. Le cliquètement significatif se fit entendre et il pressa le combiné contre son oreille.

On perçut le murmure d'une voix à l'autre bout dans le silence angoissant de la pièce.

Harry se releva en position assise.

Il fixa avec espoir la porte du bureau tandis que son oncle discutait avec sa secrétaire de quelque chose qui ne le regardait absolument pas et qu'il pris soin de ne pas comprendre pour ne pas le mettre davantage en colère. Il serra convulsivement ses jambes contre lui quand il entendit l'homme reposer le combiné. Puis prenant conscience que ce n'était pas la bonne conduite à suivre, il se redressa sur ses jambes qui lui semblèrent constituées à 95 de gelly les 5 restant d'il ne savait pas quoi mais sûrement pas quelque chose de solide !

Il prit soin de ne surtout pas lever les yeux, attendant le bon vouloir de son relatif alors que la peur envahissait de nouveau son être.

Vernon le regarda fixement, ayant repris son sang-froid il ne ressentait plus que du dégoût et du mépris pour cet être insignifiant dont il était affublé. Alors que la scène paraissait être terminée il gifla soudainement le petit garçon qui valsa et s'écroula minablement sur le sol. Le bras en l'air Vernon laissa un air satisfait ourler son visage.

Puis celui-ci se détourna de l'enfant et partit s'asseoir à son bureau sans plus un regard. Il commença à classer quelques feuilles et à rendre la pièce un peu plus présentable. Les crayons dans le pot à crayons et l'ordinateur allumé pour faire occupé.

Le bruit du froissement des papiers réveilla le petit qui fila sans demander son reste de la pièce.

Il prit soin de refermer la porte le plus doucement possible et se retourna la main sur la joue gauche.

C'est alors qu'il l'aperçu, Grand, dans les 1m80 peut-être plus peut-être moins, une courte crinière blonde coiffée avec élégance d'un élastique dans le haut de la nuque, des yeux bleus glacés, de petites lèvres fines et rosées qui s'ouvrirent sur un sourire sympathique quand l'homme se rendit compte de sa présence.

C'était un sourire comme on en voit souvent : qui paraissait ne jamais pouvoir atteindre les yeux, comme inaccessibles.

Son attaché caisse sagement rangé à ses pieds, l'homme d'affaire qu'attend oncle Vernon pensa l'enfant.

L'enfant, les yeux dans ceux de l'inconnu laissa tomber sa main pour indiquer à l'homme « Mr Dursley va vous recevoir dans un instant ».

Mais il le regretta vivement alors que l'autre fixait sa joue légèrement gonflée et un peu rouge.

Il baissa la tête et s'assit promptement sur la seule chaise de libre dans la salle d'attente, le regard dans le vague mais obstinément détourné de la curiosité du blond.

Comment t'es-tu fait ça ? Lui demanda l'homme d'affaire.

…Je n'ai pas été sage. Lui répondit tranquillement l'enfant, son regard fade comme attiré par le mur en face.

Le blond leva un sourcil sceptique et renifla. Il garda un petit sourire calme.

Hum hum Monsieur ? intervient la secrétaire en minaudant.

Oui ? lui renvoya le blond avec un sourire charmeur qui ne la laissa pas indifférente.

Je voulais informer Monsieur que Mr Dursley l'attendait dans son bureau. C'est la porte juste au fond.

Merci. Lui adressa-t-il avec un dernier regard pour l'enfant toujours inerte sur sa chaise.

Oh mais de rien ! Continua la sangsue en mal de mâle mais en vain car le mystérieux client de Vernon avait déjà disparu derrière le panneau de bois.

Ah mon cher Peterson que me vaut la joie de votre visite ? L'attaqua Vernon dès son entrée dans le cabinet.

Le blond abandonna son air sympathique pour un plus sadique. Celui d'un prédateur qui regarde sa proie essayer de s'échapper en vain.

Vernon quelque peu désarçonné attendit anxieux que le blond lui réponde.

Joie uniquement votre Mr Dursley. Commença-t-il avec un sourire goguenard.

Eu…je ne comprend pas…que se passe-t-il ? Tenta Vernon

Il se passe que votre affaire périclite Mr Dursley et que je n'ai aucunement l'intention de me traîner un boulet comme vous Mr Dursley.

Mais…

Tatata nous savons tous deux qu'il n'y a pas d'autre solution que de couper les ponts.

Mais…

Et puis j'ai reçu de nombreuses propositions…

Quoi ? Couina Vernon dont le teint commença a devenir verdâtre

Veuillez ne pas m'interrompre je vous prie c'est très impoli, n'est-ce pas Mr Dursley ?

Vernon s'étrangla et passa au blanc alors que l'autre croisait ses doigts sous son menton et le regardait d'un air navré.

Je disais donc avant d'être interrompu grossièrement ! Il glissa un œil narquois vers l'homme dont les tics nerveux faisaient pitié à voir, le blond sourit effrontément avant de continuer :

Que j'avais reçu de nombreuses propositions bien plus alléchantes que vous ne pourrez jamais m'offrir.

Mais…

Allons, allons n'est-ce pas la vérité ? S'enquit-il avec condescendance.

Eh bien…commença Vernon

Quoi votre affaire n'est-elle pas au bord de la faillite ? Ne suis-je plus votre dernier client sérieux ? Ah au fait un de vos charmants créanciers m'a chargé de vous remettre ceci s'il me venait à l'idée de vous rendre une petite visite. Sur ce il lui tendit un dossier de plusieurs feuilles agrafées et estampillées « Urgent ».

Vernon s'en saisit un peu brusquement et pâlit davantage si c'est possible. Il grimaça en lisant les premières lignes. Et grognait de temps en temps alors qu'il parcourait fébrilement les pages.

Il levait parfois un regard apeuré vers le blond comme un condamné vers son bourreau.

Le blond observait, amusé Vernon froisser le dossier et son sourire s'agrandissait à chaque coup d'œil.

Comme il aimait cette emprise qu'il possédait sur sa proie au fur et à mesure que celle ci prenait conscience de l'impasse dans laquelle elle se trouvait. Sa Victime allait bientôt le supplier à genou de l'épargner et lui se délecterait comme d'un sucette de son regard anéanti quand il lui dirait tout simplement non. Quelle délice qu'un homme détruit à cause de lui. Il l'implorerait alors toujours plus jusqu'à parfois lui lécher ses chaussures, bref la victime serait à sa merci. Elle obéira au moindre de ses désirs, aussi farfelus soient-ils !

Alors que le blond se répétait cette phrase dans sa tête il repensa à cet étrange enfant dans la salle d'attente, sa fragilité et son regard vide.

Il reporta son attention sur le spectacle qu'offrait la terreur de Dursley mais ne pu oublier l'idée qui lui était venue comme compensation. Après tout n'avait-il pas grand cœur ? n'allait-il pas sauver cet homme détruit ? Par sa faute il est vrai mais on ne va pas chipoter quand on voit dans quels ennuis il s'est fourré tout seul !

Il se décida à mettre son idée à exécution quand Dursley paru déterminé à le supplier convenablement.

N'y a-t-il pas moyen de vous faire changer d'avis ? Questionna Dursley

Je ne sais pas cela dépendra bien évidemment de vos moyens. Commença Peterson avec un air goguenard

Je suis prêt à tout ! je…

A tout, vraiment ? S'enquit-il.

Je…

Allons, allons vous étiez si bien parti ! jubila-t-il un rire dans la voix.

Je vous en prie aidez-moi ! murmura Dursley d'une voix chevrotante.

Tss, j'espère que vous pouvez faire mieux que ça sinon je ne vois pas pourquoi je mettrai en péril mon argent pour…pour vous ! Finit-il avec dédain.

Mais…

Vous avez une femme ? Des enfants ? Et sans parler de votre situation sociale face à votre échec ! Il su qu'il avait gagné à l'air terrifié de Dursley

Je…je vous en supplie aidez-moi ! sans vous je suis perdu !

Le blond exultait alors que Dursley s'était levé et s'était agenouillé devant lui sans hésitation. Quel bonheur que cette sensation de puissance !

Il lui tapota la tête et lui intima de se relever.

je…pourrais éventuellement vous venir en aide…commença-t-il sans la moindre once d'enthousiasme

Dursley releva un regard tellement débordant d'espoir qu'il en aurait presque envi de vomir il ne s'attarda donc pas sur son pitoyable « ami ».

Moyennant compensation bien sûr !

Mais…Répliqua Dursley affolé

Mais au fait qui était cet étrange enfant que j'ai vu sortir de votre bureau, votre neveu ? S'enquit-il innocemment.

La face de Dursley se durcit violemment alors que sa tempe battait furieusement.

Rien qui ne puisse vous importuner…

Que faisait-il dans votre bureau alors ? Vous laissez entrez n'importe qui ?

Dursley grinça des dents mais répondit quand même :

Une parenté, une lointaine parenté dont j'ai la charge.

Une parenté dites-vous ? C'est sûrement mon imagination mais il m'a semblé qu'il portait des marques de coups…sur le visage, le cou…

Il se serait battu avec d'autres voyous comme lui, vous savez on ne choisit pas sa famille ! Rétorqua-t-il avec plus d'aplomb ce qui déplu fortement au blond

Vous devriez le soigner cela pourrai s'infecter ! s'exclama le blond faussement inquiet.

Je n'ai rien pour, mais peut-être pourrions nous revenir…

Taratata il ne faut pas le laisser comme cela j'ai de quoi le soigner je pourrai disons vous l'emprunter quelques temps, cela me ferai tellement plaisir !

Hein ? Mais…

Hélas voyez vous la présence d'enfants me manque cruellement mais je n'ai pas encore rencontré de future Mrs Peterson et je crains que les affaires ne me tiennent éloigné d'une vie de famille avant longtemps !

Je ne comprend pas très bien. Dit Dursley déboussolé

Disons simplement que vous me laissez votre petit voyou pour la journée et que je vous le rend ce soir, indemne. Il lui fit un sourire étrange au mot indemne. Dursley le regarda circonspect et finalement acquiesça trop heureux de la tournure des évènements.

Et pour nos affaires alors ? S'enquit Dursley

Nos affaires ? Ah oui ! Bien continuons comme avant et je reprend ceci ! déclara-t-il avec un sourire sympathique en tendant la main pour attraper le dossier laissé à l'abandon sur la table

Je crois que vous n'en avez plus besoin !

Dursely le regarda avec une tel air de gratitude qu'il s'empressa de reprendre la conversation vers quelque chose de plus intéressant.

Et si je faisais la connaissance du petit monstre ? Quel âge a-t-il au fait ?

6 ans je crois bien, permettez ?

Il s'empara du combiné et appuya sur le bouton de l'interphone, il eu plusieurs tonalité avant que la voix de la secrétaire ne s'entende, Dursley ne dit qu'une brève phrase : « Faites entrer Harry ».

Le blond retourna le nom de l'enfant dans sa tête comme on goûte une sucrerie en la faisant passer sur les différents points de sensibilisation de la langue, il fit d'ailleurs passer celle-ci sur ses lèvres quand il pu admirer le petit Harry qui entrait timidement dans le bureau.

Harry s'en souviendrait toujours de cet étrange échange entre lui et l'homme blond de la salle d'attente, de ce frisson qui lui avait parcouru la colonne vertébrale comme si le glacé de ces yeux trop bleus avaient trouvé le moyen de l'atteindre physiquement.

Quand Vernon Dursley regarda partir le cauchemar de sa petite vie tranquille il exultait, repassant toutes les choses qu'il pourrait faire maintenant que le monstre avait quitté son bureau.

Une voix lui susurra pourtant méchamment que le garçon reviendrai en fin de journée, qu'il ne serai jamais véritablement tranquille jusqu'à ce qu'Ils viennent le chercher. Mais Vernon repoussa vivement cette idée et appela sa femme pour l'inviter au restaurant.

Il prévint sa secrétaire d'annuler tous ses rendez-vous jusqu'à la pause déjeuner ce qui lui révéla qu'il n'avait aucun rendez-vous à part un le soir avec une de ses nombreux créanciers.

Il grogna mais ne s'en formalisa pas : c'était une journée magnifique et rien ne pourrait entamer sa bonne humeur.

Se sentant d'humeur joviale il donna même sa matinée à la créature peinturlurée du secrétariat. Il le regretta deux secondes après quand celle-ci voulu lui faire un baiser de remerciements.

Quelques heures plus tard, un repas lourdement chargé sur l'estomac, et un baiser échangé avec sa belle, Vernon Dursley reprit gaiement le chemin vers son entreprise. Comme il aimait ce mot, son entreprise ! La Dursley entreprise ! Dursley Grugnings Compagny !

Vernon était quelqu'un de très fier et cette affaire qu'il avait érigé seul à la force de ses bras et de sa volonté ne faisait qu'exacerber sa vantardise et flatter son ego.

Il songea à ses « amis » de la fac de commerce qui se moquaient de ses ambitions à cause de ses origines.

En effet Vernon loin d'être aisé dans son enfance devait aider sa famille a joindre les deux bouts en tondant le gazon chez ces fils de riches snobs ou distribuer les journaux très tôt le matin.

Son père alcoolique se moquait de lui, de ses rêves de devenir riche et le battait parfois. Sa mère ne disait rien, elle en avait bien trop peur, cela avait été une trahison sans égal à ce jour.

Vernon remua sur son siège, qui en profita pour grincer, afin de se sortir ces idées noires de la tête. Il n'était plus ce petit couard qui se laissait faire par son père, il était Vernon Dursley le propriétaire de la Grugnings, une entreprise florissante !

Il chantonna avec la radio jusqu'à ce que la bâtisse sordide et sa pancarte suicidaire ne s'annonce. Un bref sourire de fierté illumina son visage que l'on pourrait qualifier d'ingrat : bourrelé, et rougeaud, un nez en patate et deux fentes à la place des yeux comme bouffies par la graisse de ses arcades.

Pourtant sa bonne humeur se dégonfla comme un ballon quand il rencontra dans sa salle d'attente l'un de ses détraqueurs les plus acharnés.

Les cheveux blonds platine attachés par un ruban de soie noire, un complet tout aussi sombre de grande classe qui avait dû coûter bonbon. Le tout agrémenté d'un visage fermé et de deux yeux qui criaient tout le dédain qu'ils éprouvaient pour Dursley.

Il déglutit difficilement et lui fit une courbette en l'enjoignant à entrer dans son bureau. Celui-ci se leva lentement et lui dit de sa voix traînante, « pas trop tôt j'ai failli attendre ! Vous n'avez pourtant que cela à faire non ? Attendre les mauvaises nouvelles ? » histoire de l'enfoncer un peu plus.

Vernon sentit ses poings se crisper et sa tempe battre furieusement.

Alors Mr Dursley quel meuble vais-je bien pouvoir emporter afin de me faire patienter ?

Qui vous dit que je ne peux pas rembourser Mr Malfoy ? Rétorqua-t-il d'une voix aigre. Malfoy se retourna avec une lueur incrédule dans les yeux mais se reprit bien vite et s'installa sur son siège avec un petit sourire.

Eh bien à notre dernière entrevue vous sembliez prêt à me vendre mère et père pour garder votre grosse tête hors de l'eau. Il appuya sur les trois derniers mots avec un plaisir malsain évident.

La situation a changé depuis. Grinça Dursley

Depuis hier ? Je suis curieux de savoir comment vous avez réussi ce tour de magie. Continua Malfoy qui se prit à rire quand Dursley grimaça au mot « magie »

J'ai trouvé un…Il chercha ses mots

Pigeon

Un actionnaire rétorqua-t-il outré

Qui accepterai de collaborer avec vous ? minauda t-il le sourcil levé en signe d'incrédulité

Bien sûr ! qu'est-ce que vous croyez ?

Justement je ne vous crois pas Dursley ! Montrez moi une preuve plus convaincante que votre pitoyable parole ! S'énerva Malfoy

Mais…

Alors ? Ses doigts tapotant sur l'accoudoir, Dursley les fixa cherchant un quelconque échappatoire alors que son interlocuteur s'impatientait.

Dursley s'aperçut alors qu'il n'avait rien, rien qui puisse prouver sa bonne foi. Oh bien sur son actionnaire existait bel et bien, mais, il n'avait pas de preuves écrites. Dans sa précipitation à louer son sauveur il en avait oublié de lui faire signer des papiers. Histoire de renouveler leur collaboration.

Un petit coup d'œil à l'horloge murale de son bureau lui indiqua les 18 heures passées.

Dursley songea alors que Peterson n'allait pas tarder il fallait juste faire patienter cet antipathique personnage jusque là !

Quelle félicité que de lui faire ravaler son air suffisant à cet avorton. De voir ses traits pales et raffinés, digne de ces petits fils à maman dont il avait particulièrement horreur, se tordre. Et si cela pouvait l'enlaidir ça n'en serait que plus jouissif ! On a pas idée d'exercer un boulot pareil ! Es-ce qu'il venait déranger les honnêtes gens en plein travail pour leur voler leur argent ?! Un argent si durement gagné qui plus est !

Mais s'il ne revenait pas !?!

Dursley eut un sursaut à cette pensée dérangeante. Il secoua la tête de droite à gauche vivement comme pour l'en extraire.

Ce fut d'ailleurs un spectacle des plus déroutant pour Malfoy. Il pensa de suite à un porc qui se débarrasse de la boue qui l'enduit. Il en tordit d'autant plus les lèvres de dégoût.

« Que c'était long ! »

« qu'est-ce qui lui avait pris de traiter avec cet individu ? »

« ah oui c'est vrai sûrement parce que c'est le parfait pigeon et qu'il allait le mettre sur la paille sous peu ! »

Pendant que les deux hommes semblaient plongé dans une réflexion intense. Le voyant de l'interphone se remit à bin faire ce pour quoi il existe et est payé eu non en fait il n'est pas payé pour ça mais c'est sûr que c'est un boulot tellement éreintant ! Clignoter ou ne pas clignoter telle est la question ! il clignota d'ailleurs si bien qu'il fuma et grilla et s'enflamma et qu'enfin ce grand benêt de Dursley le remarqua, mais, trop tard ! tu m'étonnes tiens !

Il tenta donc d'appuyer sur le bouton mais celui fort revanchard lui brûla proprement les doigts.

Dursley poussa donc un petit cri peu viril qui lui attira un regard blasé et dédaigneux de la part de son détracteur ( comment peut on mêlé autant d'émotions dans un seul regard non désolé sa défie les lois de la nature ! )

Je crains qu'il ne faille revenir à l'ancienne méthode et ouvrir cette porte si vous voulez découvrir ce que veut votre délicieuse assistante ! Il insista bien sur le mot délicieuse toujours avec Le regard de dédain.

Merci ! grommela Dursley avec le peu de dignité qui lui restait après sa danse de la flamme qui brûle les doigts.

Pas de quoi voyons ! c'est toujours un plaisir d'aider ceux qui en ont besoin ! Crû bon d'ajouter l'irritant personnage ( désolé pour les adorateurs de Malfoy père perso je préfère le fils mais chacun ses goûts ).

Dursley s'avança donc dignement vers la porte de son bureau la mort dans l'âme « encore un percepteur comme si je n'avais pas assez de cette sangsufoy ! ».

Persuadé d'être à l'article de la morte notre brillant personnage prit alors le temps de resserrer sa cravate passée de mode, de lisser son costume défraîchi et d'agripper la poignée d'une main tremblante et tous cela sans une seule réflexion de son détracteur personnel !

« Hum hum » fit entendre Malfoy. Ah non presque.

Dursley sentit les poils de son dos qu'il avait nombreux s'hérisser contre l'opportun. Il ouvrit enfin la porte dans un grincement de dent qui s'étouffa quand il reconnut l'homme.

Mr Peterson un grand sourire aux lèvres accueillit Dursley d'une poignée de main franche.

Il poussa une petite tête ébouriffée à travers l'entrebaillement que Dursley dans son grand hébètement et dans sa grande largeur non pas d'esprit mais de corps laissait.

Le businessman parla doucement à l'enfant qui paraissait plus absent encore

« vas t'asseoir Harry »

Il susurra de façon langoureuse son prénom, presque avec indécence pensa aussitôt Dursley. Harry trembla imperceptiblement mais obéit docilement. Il s'avança dans la pièce tel un automate.

Il ne fit cas ni du visiteur de son oncle ni du regard perçant que celui-ci lui envoya. Il s'assit simplement sur une chaise près des fenêtres barrées de stores et n'en bougea plus ne serait-ce que pour respirer.

Il ressemblait ainsi à une poupée de chiffon ridiculement habillée dans ses guenilles trop grandes.

La situation paraissait être noyée dans de la gelly, consistance gélatineuse qui empêchait les protagonistes de bouger. Puis comme si le temps se remettait soudain en marche, Malfoy détacha ses yeux glacés et glaciales de la forme immobile de l'enfant, Dursley referma promptement la bouche enfin conscient du ridicule et Peterson et bien il éclata purement et simplement de rire.

Malfoy renifla et Dursley se rembrunit.

Peterson réussit enfin à reprendre son souffle.

Si vous voyiez vos têtes ! Et il repartit à rire grassement.

D et M choisirent de ne rien dire l'un parce qu'il n'en avait rien à faire et l'autre parce qu'il ne voulait pas risquer de vexer son client alors qu'il le tenait enfin !

Le blond sympathique se calma.

Eh bien Mr Dursley si je vous dérange je peux repasser ! Commença-t-il

Non ! eu non, non, tout va bien nous vous attendions justement ! S'écria Dursley paniqué à l'idée qu'il le laisse aux mains du sadique.

Vraiment ? s'exclamèrent de concert les blondes platines.

Il ne semble pas de cet avis ! indiqua avec un air goguenard Mr P en désignant son copain de blondeur d'un doigt manucuré.

Ne parlions-nous pas plutôt de vos dettes et de par quels tours magie vous les feriez disparaître ? s'enquit Mr M en appuyant sur Magie

Vous seriez donc un des nombreux percepteurs de notre hôte ?

Il est vrai que j'ai ce malheur

Des présentations s'imposent donc !

Vraiment ? répliqua le blond sceptique

Peter Peterson, dirigeant de la filiale Peterson et actionnaire de la Grugnings, enchanté

Un actionnaire ? Votre folie est à la hauteur de votre réputation Mr Peterson, Lucius Malfoy et je suppose qu'il est inutile que je me présente d'avantage. Continua-t-il avec suffisance.

En effet.

Vous êtes donc le seul actionnaire valable de cette pitoyable excuse d'entreprise ? poursuivit-il perfidement

En effet.

La réponse pour le moins succincte attisa la curiosité du blond. Son regard s'accrocha vaguement au petit garçon avachi sur son siège.

Dursley suivit l'attention du Blond jusque son neveu et intervint pour la première fois dans l'échange :

Harry redresse toi un peu ! et va plutôt attendre dans la salle d'attente au lieu de nous déranger ! aboya Dursley.

Le garçon sursauta et leva son regard vide vers son oncle. Il descendit aussi vite que possible de son perchoir et courut tel le diable à ses trousses vers la sortie.

Il évita soigneusement de passer près de son oncle puis de son hôte de la journée ce qui le conduit à pratiquement raser le mur. Peterson, amusé ne pu s'empêcher de taquiner le gosse :

Tu ne me dis pas au revoir Harry ?

Interdit, Harry se stoppa net et n'osa plus bouger. Il baragouina un au revoir faiblard avant de s'emparer de la poignée comme d'une bouée de sauvetage.

Le blond en rajouta une couche :

A la prochaine Harry !

Cette fois Harry cessa de s'agiter sur la poignée et se retourna lentement. Son petit visage tordu de peur, il oscilla entre son oncle et le blond qui continuait de sourire.

Mais…tenta-t-il vainement de répliquer.

Quoi tu ne veux pas ? le taquina sourire charmeur plus si charmeur que ça !

Mais…non ! Non ! je..je..ne veux je ne veux pas ! s'agita–t-il au bord de la crise d'hystérie.

Loin était son petit visage de poupée de porcelaine imperturbable. Les yeux fous la bouche prise de tics affreux. Ses mains farfouillaient sur la peau de ses bras à l'en rendre rouge sang, griffant, arrachant des particules de peau.

Lucius se rappelait que son fils avait fait pareil crise de rougeur cutanée l'an passé. Il avait souffert de cette infection que le médicomage avait qualifié de typiquement moldue.

De l'eczéma avait-il dit ! Des boutons purulents qui couraient sur toute la peau et explosaient en gerbes de sang quand Draco avait le malheur de trop les gratter. Son fils affecté par une maladie moldue ! Il avait bien fait de le virer ce médicomage incompétent.

Due à un stress intense qui plus est !

Il n'avait jamais entendu pareil absurdité depuis la fois où il avait entendu Narcissa chanter une berceuse à son fils ! non mais c'te blague ça allait l'attendrir alors qu'il tentait d'apprendre à son fils les impardonnables !

Dursley regarda le monstre commencer une de ses fameuses crises, une de ces crises où il se passait des choses bizarres !

Dursley fut pris d'une fureur sans nom de voir cette abomination montrer à ces deux grandes figures du monde des affaires son anomalie. Il rejoignit le gosse en quelques enjambées et l'envoya valser d'une claque bien placée.

Lucius haussa un sourcil et l'autre blond croisa les bras tout en faisant une petite moue désapprobatrice « tutututt ».

Dursley faisant peu cas de leur réaction tout à sa colère, agrippa le bras de l'enfant. Il le souleva sans effort et l'emmena en dehors de la pièce.

A travers de l'entrebâillement de la porte Lucius le vit frapper encore une fois le gosse sans parvenir à comprendre l'attitude de cette baleine. Corriger son enfant pourquoi pas, mais en public ? Quelle idée saugrenue ! Pourquoi mêler autrui à l'éducation de sa progéniture, franchement ! Cependant il est vrai que si Draco avait le malheur de lui désobéir aussi ouvertement, il serait gravement puni une fois seuls.

Quand la baleine revint de son « échappée punitive » avec son petit sourire fier, toute personne normalement constituée, précisément au niveau émotionnel, aurait frissonnée de dégoût et d'indignation. Malfoy renifla et Peterson s'assit tranquillement sur un siège à peu près confortable.

Lucius semblait cependant songeur, ne sachant comment interpréter l'épisode entre le petit « Harry » et l'autre blond. Il était évident que tête de porc-épic ( Harry bien sur ! ) était parenté de près ou de loin à ce gros porc de Dursley mais le lien Harry/Peterson lui échappait. Et s'il y a une chose que Lucius Malfoy n'appréciait pas, c'était de ne pas saisir l'ampleur d'une situation surtout quand celle ci pouvait valoir son pesant d'or !

Le reste de la réunion passa dans une brume de cigare et de contrats. Les petits yeux porcins de Dursley suivant la moindre des transactions, son sourire irritant aux lèvres.

Autre chose à mettre sur la liste des choses à faire songea Malfoy, faire comprendre à cette erreur d'être humain sa place dans l'échelle sociale, c'est à dire bas, très bas.

Cependant ce que Lucius Malfoy retint de cette étrange entrevue c'est que ce qui amenait Peter Peterson à faire affaire avec Dursley n'était en rien pour ses beaux yeux ou son argent, non c'était quelque chose de plus précieux aux yeux du milliardaire et d'une autre nature.

Il se jura de trouver de quoi il était question même si il devait faire suivre le blond.

Pourtant ce que lui susurrait une voix insidieuse dans sa tête et qu'il ne cessait de faire taire lui laissait un arrière goût amer quant à toute cette affaire et lui fit choisir en sortant du bureau son plus mauvais agent.