Titre : Nouvelle vie, nouvel espoir

Auteur : Victoria Shaw

Rating : K

Genre(s) : Romance/Humour

Disclaimers : Tout l'univers de Twilight appartient à Stephenie Meyer. Quelques personnages sont de ma création.

Notes : Bon, que dire... première fiction Twilight... donnez-moi votre avis ! Bonne lecture ;) !


-Chapitre 1-

La fin

POV Bella

Si je devais faire un bilan de ma vie, je n'aurais pas à me plaindre. Enfin je veux dire, j'avais vécu mon existence avec beaucoup de joies, de réussites et d'amour. Tous mes choix, je les assumais pleinement. Mais justement. J'assumais mes choix... pas ses choix. Même après soixante-dix longues années, j'avais toujours ce trou béant en plein milieu de ma poitrine. Surtout depuis la mort de mon mari, Josh.

Cette perte avait immédiatement conduit à mon placement en maison de « repos » comme ils disaient. Mais dans cet institut, j'y trouvais tout sauf du repos. J'étais déjà emprisonnée de l'intérieur, il fallait encore que je le sois totalement. J'avais toujours eu la poisse.

Je n'en voulais pas à mes enfants. Ils avaient leur vie et je n'avais à être un obstacle pour eux. J'étais gravement malade, et ils ne devaient pas me voir quotidiennement dans cet état. Ils n'avaient pas les compétences pour me soigner à plein temps.

Depuis maintenant vingt ans, les médecins avaient diagnostiqué que j'étais atteinte de la maladie d'Alzheimer. C'était cela qui provoquait toutes mes pertes de mémoire et plus tard mes crises de démence. Dans mes mauvais moments, je ne reconnaissais personne. Que ce soit la boulangère exerçant juste en face de mon ancien appartement à mes propres enfants. Et ils étaient très fréquents, pour ne pas dire continuels.

Depuis maintenant vingt ans, je vivais dans le passé. Ce que j'avais vécu pendant mon enfance et adolescence m'apparaissait plus clairement que jamais. Renée, Jacksonville, le soleil, la plage, mes livre... Phil, mon déménagement... Charlie, Forks, la pluie, le lycée... et eux. Lui.

Une larme roula lentement sur ma joue. Je ne cessais d'espérer qu'il revienne. Pourtant, j'avais aimé Josh. Beaucoup. Mais il n'était pas lui. Si seulement je pouvais le revoir... une seule fois suffirait avant ma mort. Je savais que mes forces me quittaient. Je ne mangeais plus d'aliments solides depuis quelques semaines car je les rendais automatiquement. J'étais sans cesse fatiguée. Je parlais peu. J'avais hâte de mourir quand je me rendais compte de ma situation. Dans mes bons moments...

« Mamie, qu'est-ce qu'il se passe ? », demanda une jeune fille dont je ne me souvenais plus le prénom. L'avais-je seulement déjà rencontré ? A croire que oui, au vu de ses paumes sur mes joues et de son air inquiet. Elle essuyait de ses pouces les larmes qui tombaient de mes yeux.

« Alice ? C'est toi ? »

La fille à mes côtés soupira, triste. J'avais dit le premier nom qui me venaient à l'esprit. Elle ressemblait tellement à ma meilleure amie... enfin, mon ex meilleure amie.

« Non mamie c'est moi, Laura, ta petite-fille. La fille de ta première fille, Allie. »

Bien sûr qu'elle ne viendrait pas. Elle m'avait oublié. Tout comme moi qui oubliait tout le monde... sauf eux. Je ne pensais pas à eux très rarement. Laura continua :

« Un jour, il faudra que tu me dises qui est Alice. Je sais que tu te souviens d'elle. Tout comme Edward... »

Je relevais la tête, sonnée d'entendre son nom.

« Tu connais Edward ? »

Ma petite-fille ouvrit un peu plus grand ses yeux, comme si elle était curieuse.

« Non, tu n'en as jamais parlé à personne. Pas même à ta famille. C'est les infirmières qui m'ont dit que tu soufflais souvent son nom pendant que tu dormais. C'est un occupant d'ici ? »

Cette fille était juste adorable avec son petit sourire malin. Ses cheveux noirs coupés en carré soulignaient parfaitement ses yeux bleus, ceux de son grand-père. Elle devait avoir à peine dix-sept, dix-huit ans. Je n'en étais pas sûre. Je murmurais plus pour moi-même que pour elle :

« Lui, ici ? Si seulement... »

Laura semblait très intéressée par la conversation. Malheureusement pour elle, quelqu'un frappa à la porte. Elle sembla se souvenir de quelque chose. Avec un grand sourire et en tapant vite dans ses mains pour manifester sa joie, elle alla ouvrir. Elle fit entrer la personne derrière la porte dans ma chambre. Je ne fis pas attention à elle, plongé dans mes souvenirs.

« Mamie, je te présente Emilie, ma meilleure amie. Elle avait très envie de te rencontrer... depuis le temps que je lui parle de toi ! »

Je relevai légèrement la tête. Qui était la femme qui venait de me parler ? Une infirmière ? Je décidai de porter mon regard sur Emilie et je restai bouche bée devant ses yeux.

Ils étaient dorés.

Non, c'était impossible ! Cela ne pouvait être ça.

Et sa peau était si blanche...

Je voyais bien qu'Emilie avait remarqué ma stupéfaction. D'ailleurs, celle-ci se tourna vers Laura :

« Dis choute, je crois que j'ai oublié mes lunettes de soleil dans ma voiture, ça ne te dérangerait pas d'aller les chercher ? J'ai trop mal aux pieds à cause de cette promenade de quarante kilomètre que j'ai faite avec Xavier... »

« Ok pas de problème, passe-moi tes clés. »

Emilie lui jeta les clés et Laura partit en promettant de faire vite. L'amie de ma petite-fille se tourna vers moi :

« J'ai garé la voiture à l'autre bout du parking. Connaissant sa vitesse, elle reviendra dans dix minutes. Nous avons le temps de discuter. » dit-elle avec sa voix de velours.

J'étais toujours stupéfaite.

« Vous n'avez pas mal aux pieds. Et vous n'avez pas besoin de lunettes. Je me trompe ? »

« Vous êtes toujours perspicace, c'est un bon point. Cela m'évitera les rappels et cela nous fera gagner du temps. Le temps est un ennemi implacable... malheureusement pour vous, il va bientôt vous rattraper... voulez-vous que je me présente ? »

Non, je ne voulais pas. Je n'avais rien contre cette fille mais ce qu'elle représentait toute entière me rebutait. Toute ma vie, j'avais cherché à fuir tout contact surnaturel... et je savais qu'elle faisait parti de ce monde. Je le sentais ! J'avais tout de même côtoyé pendant un peu plus d'un an des vampires et des loups-garous ! Après l'épisode de la forêt, c'est-à-dire après la rupture la plus douloureuse de ma vie, je m'étais enfermée dans le monde réel... me disant que ce que j'avais vécu n'était qu'illusoire, pour ne pas souffrir. J'avais réussi jusqu'à un certain point. Mais aujourd'hui, alors que je vivais sans le vouloir dans mon passé, je ne pouvais pas les oublier... toutes ces personnes qui avaient fait parti si intégrante de ma vie. Je savais c'était paradoxale vu ma maladie. A croire que les Cullen ainsi que la meute viendraient me hanter jusqu'à ma mort.

« Bon, ce n'est pas très grave de savoir qui je suis. Vous connaissez mon prénom, c'est un bon début. En revanche, ce qui est plus important, c'est pourquoi je suis venue vers vous. »

Elle fit une petite pause pour voir ma réaction. Je ne réagissais pas, comme bien souvent. Mais je comprenais très bien ses paroles.

« Je suis venue vous chercher pour que vous puissiez enfin vous reposez en paix. Je sens que vous êtes prête, et que vous en avez envie.»

Emilie se dirigea à toute vitesse vers la porte et la verrouilla. Puis, elle revint à la même vitesse vers moi.

« Je suis un vampire, comme vous l'avez remarqué. Et j'ai un don. Celui d'accompagner les mourants là où ils le souhaitent. Et votre tour est venu... Vous avez le choix entre trois destinations : soit vous quittez cette Terre et vous allez vers le monde que vous, humains, vous appelez le Paradis. C'est idéal quand on veut revoir sa famille défunte et surveiller les gens que vous avez laissé. »

Elle prit une pause pour respirer, bien que ce geste soit totalement inutile pour elle.

« Soit je vous envoie vers le néant pour que votre être et votre mémoire n'existent plus. Vous ne serez plus rien. Aucune possibilité de retour. Généralement, ce sont les gens qui ont beaucoup souffert qui choisissent cette option. »

J'aurais dû être choquée par son discours et me dire qu'elle était folle. Mais je n'étais pas normal... et je la croyais. Rien ne m'étonnait plus désormais.

« Soit, je peux vous réincarner. En humain, en animal, en plante... dans le passé ou le futur, avec ou sans mémoire... c'est vous qui décidez. Mes pouvoirs sont infinis à cause de mes centaines d'années d'existence... »

Je réfléchissais à la solution la plus adéquate pour moi. Les questions étaient à proscrire, Laura allait bientôt revenir. La dernière proposition était assez alléchante. Ma vie actuelle avait été tronquée. Par la perte de l'amour de ma vie. Par la maladie. Je voulais revivre... ma vie, mais en apportant quelques modifications.

J'avais ce sentiment bizarre au fond de moi. Comme si... je me souvenais de tout. Comme si je revivais tous les éléments de mon existence dans ma tête. Je posai un regard sur Emilie, et je vis qu'elle me souriait, confiante. C'était elle qui causait tout ceci. Son pouvoir était génial ! Pourquoi ne l'avais-je pas connu plus tôt ?

« D'accord... je vous fais confiance. Je vais être un peu bouddhiste sur ce coup » plaisantai-je. « Alors je souhaiterais retourner dans le passé. Dans mon corps, lorsque j'avais 17 ans... juste au moment où je venais d'emménager à Forks... Je souhaite me souvenir de toute ma vie, mais sans éprouver de peine, de regrets, de manque ou d'envie de connaître la vie de tous les gens que je connais après ma mort. Je veux redevenir la vraie Bella. Sans les obstacles de la vieillesse. Sans maladie. Avec tous les éléments de la plus belle époque de ma vie. »

Emilie me regarda longuement, avec douceur. Puis, elle approcha sa main glacée de mon front et ferma mes yeux délicatement.

« Ne vous inquiétez pas, je m'occuperai de votre famille. Que votre esprit aille où vous le souhaitiez. »

Mon vieux corps se mit à convulser violemment et je sentis mon âme s'en aller, loin de lui. Je savais, sans vraiment en être consciente, quel chemin il fallait prendre. Je me dirigeai vers la paume tendue du vampire, qui attrapa la volute que j'étais devenue et elle m'expédia vers le plafond. Je franchis tous les étages de la maison de retraite, le toit, le ciel bleu clair, jusqu'à ce que j'arrive vers les étoiles et que j'en touche une. C'est là que je me désintégrai. Ma nouvelle vie allait commencer.