Bien, bien. Ceci est le premier chapitre de ma première fiction.

Mon OC, Morghann Lane est trèèèès librement inspirée de Majisuka Gakuen, mais bon, elle n'en fait absolument pas partie. Cette fanfiction se déroule après la saison 3 et n'aura pas de rapport avec la 4.

Merci à Yamiko Kuchiki ma beta pour la correction et les conseils, je t'aime comme un ours. (O_O)

J'ignore à quelle vitesse je peux écrire un chapitre mais j'en publierais au moins un toutes les deux semaines.

Disclaimer : Je ne possède que Morghann Lane, l'univers et tous les autres personnages appartiennent aux réalisateurs de la série BBC, Sherlock.


Le diplôme de secrétaire de mon lycée peu connu pour ses résultats me permettait seulement d'enchaîner les entretiens sans le moindre succès. J'avais quitté le Japon, qui n'était pas mon pays d'origine, pour rejoindre l'Angleterre. Malgré un diplôme japonais, j'avais plus de chance de trouver un travail ici que là-bas. Mon prochain rendez-vous avait lieu dans une vieille maison, immense. J'avais posté ma candidature à plus d'une porte. Il y avait des endroits et des gens bizarres, forcément, je ne sais pas qui considère comme normale le vieux moustachu obèse qui vous accueille dans un hangar miteux ou dans sa chambre avec plein de magazines pornos. Je sonnais à la porte de la demeure, aux murs assez sombres. En attendant qu'on m'ouvre, je plissais la jupe de mon tailleur gris. Dieu que je détestais cette tenue. Elle portait tous mes échecs à ces entretiens. Je souhaitais juste mettre mon uniforme de lycéenne, qui m'attendait plié au fond de ma valise à l'hôtel.

Un homme d'une soixantaine d'années m'ouvrit et m'invita d'un geste à entrer. Il me guida sans un mot dans un bureau à l'étage. Tous les murs de la maison semblaient être fait d'un bois très sombre. Des armures étaient exposées dans le grand vestibule. L'escalier que nous avions emprunté était large, digne d'une grande réception. Toute la maison semblait être digne d'une grande réception. Mais où suis-je tombée encore ?

Dans la pièce, un homme s'appuyait au bureau, me tournant le dos, la tête légèrement inclinée. L'homme qui m'avait amenée jusqu'ici ferma la porte derrière moi. Je restais debout, attendant qu'on me demande de m'asseoir. Après un temps qui me parut interminable, l'homme se retourna. Pas un sourire, ni un regard joyeux, blasé en fait. Il arqua un sourcil et s'assit. Il m'indiqua d'un geste lasse la chaise en face de lui. Je m'y assis. Il ouvrit son ordinateur portable. Cet homme devait avoir la quarantaine, le front légèrement dégarni, ses cheveux dans les roux-chatains. Il avait une très légère bedaine, cependant savamment caché dans son costume trois pièces noir.

- D'où venez vous ?

- Du Japon.

- Pourquoi n'y êtes vous pas restée ?

Est-ce que ces questions se posaient en entretien ?! Non, c'est bien la première fois en vingt-six rendez-vous que je les entends. J'haussais les sourcils puis en inclinant très légèrement la tête vers la droite, je lui répondis :

- Je n'en avais pas la possibilité.

Un silence. Il tapa sur son clavier, il devait sûrement remplir la fiche me concernant, histoire de savoir si je pouvais être une bonne petite secrétaire.

- Oui, bien, intéressant.

Il haussa à nouveau un sourcil.

- Que faisiez vous au Japon ? Ce n'est pas votre pays d'origine.

- Mes parents ont racheté une maison traditionnelle là-bas pour faire des chambres d'hôtes.

Je n'avais vraiment pas le physique d'une japonaise. Rousse aux yeux verts, le visage bourré de tâches de rousseur, assez grande pour galérer à m'acheter des vêtements dans un pays où toutes mes camarades ne dépassaient pas 1 mètre 60. D'ailleurs le haut de mon uniforme m'arrivait au dessus du nombril. 1 mètre 80, la géante.

- Vous savez donc accueillir quelqu'un.

- C'est le but d'une formation de secrétaire.

- C'est pour cela que votre diplôme n'est pas reconnu où que se soit.

Comment pouvait-il le savoir ? J'ai pourtant bossé, un tant soit peu. Comment un britannique pouvait-il savoir si le diplôme d'un petit lycée de campagne était reconnu ou non ? Je ne comprenais pas et écarquillais légèrement les yeux. J'entrouvrais la bouche, prête à répondre.

- Comment osez vous venir à des entretiens avec ce diplôme ?

Il me regardait d'un air égal, sa voix n'avait pas varié depuis le début. Je le fixais, plissant légèrement les yeux. Il reprit :

- Et bien ?

Je restais silencieuse. C'était le passé, c'était loin. Comment pouvait-il savoir tout cela ? Personne ne peut savoir, à moins d'être de ma région du Japon, que mon diplôme ne vaut rien. Il osait me faire la morale, il n'était qu'un simple inconnu bizarre qui fouillait dans la vie des candidats aux postes qu'il propose.

- Nattō !

Je sursautais violemment.

- Pardon ?!

- Savez vous qui je suis ?

- Et vous ?

- Oui, vous le voyez bien.

Et merde. Parcourir la moitié du monde pour ça.

- Je suis Mycroft Holmes, j'ai une place assez importante dans le gouvernement britannique. Je sais déjà beaucoup de choses sur vous grâce à tous les dossiers auxquels j'ai accès, mais racontez moi vous-même.

Zut. Non. D'accord.

- Bien… J'ai fait mes études dans le lycée Teppen Gakuen, un lycée publique formant au secrétariat. Ce lycée est un lycée de yankee, abandonné par l'académie de la préfecture et dont la directrice est une ancienne yankee, elle se fiche donc pas mal que nous suivions les cours. Les yankees, au Japon, sont des jeunes, assez violents, qui se battent en gangs, le plus souvent représentant le lycée dont ils viennent et où ils se battent entre lycées. Teppen était le plus fort de la préfecture.

- Vous vous battiez. Vous étiez violente.

- J'étais la chef de Teppen, la plus forte du lycée le plus fort. Je le dirigeais. Mais tout cela est derrière moi, sinon je ne serais pas devant vous.

Il grogna d'un air désapprobateur. Il me fixait avec des yeux perçants. Il devait savoir plus que ce que je lui avais dit, mais on en reparlerait quand cela serait nécessaire.

- Vous êtes dangereuse quand même.

- Vous m'auriez déjà mise dehors si cela vous dérangeait tant que ça.

- C'est vrai. Bien, Morghann… Vos qualités inattendues peuvent être intéressantes et utiles. Je veux que vous deveniez mon garde du corps.

- Je… Je ne veux plus avoir à me battre. C'est derrière moi maintenant. J'ai passé plusieurs années à rattraper le retard que ce lycée m'avait forcée à accumuler. J'ai vingt-deux ans maintenant. J'ai laissé ce monde à dix-neuf ans. C'est loin, et je veux rester loin. Je n'ai même plus d'entraînement.

Mensonge. Je m'entraînais quatre heures par jour. Prémonition. Non, juste habitude.

- Cela n'arrivera pas tous les jours, mais j'ai absolument besoin de vos capacités. Vous n'avez pas le choix, vous ne pouvez pas rentrer au Japon.

Je réfléchis quelques secondes fixant l'homme qui se tenait face à moi. Je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas continuer mes entretiens qui n'aboutissent à rien. Il avait raison, je ne peux pas rentrer et je ne veux pas. Je ne pouvais qu'accepter, hélas. Je le fixais d'un regard que je voulais perçant et froid, ce que je faisais, avant.

- Bien. Que dois-je faire ?

- Aujourd'hui, rien. Rentrez chez vous, je vous enverrais les détails par message, comme votre numéro est sur votre fiche d'entretien.

Il se leva et se retourna, fixant la fenêtre. Je supposais que cette discussion était terminée et sortis silencieusement du bureau. Je retrouvais facilement la porte par laquelle j'étais entrée et hélais un taxi. Je fixais, une fois à l'intérieur, la fenêtre où se trouvait le bureau où j'étais encore il y a quelques minutes. Mon nouveau patron regardait au dehors, la tête inclinée, avec l'air de profondément s'ennuyer.

Une fois arrivée dans la chambre de mon hôtel de banlieue, je me jetais dans mon lit. Je m'allongeais sur le dos et détachais un à un les boutons de mon chemisier. Quelle horreur. Ça serrait la poitrine et remontait sans cesse. Je me penchais vers ma valise, posée à côté de mon lit, et après avoir jeté à travers la pièce la moitié de mes vêtements, je trouvais enfin ce que je cherchais. Mon uniforme. Je l'enfilais lentement, savourant le contact du tissu le long de ma peau. Mon uniforme était composé d'un haut à col marin, qu'on appelle sailor fuku au Japon. Il était noir, avec une bande blanche sur le foulard. La jupe plissée était noire aussi. J'enfilais également mes chaussettes, noires avec une bande blanche en haut. Puis, je récupérais dans un paquet en papier bulle au fond de ma valise, ce que j'avais de plus précieux. Ma veste orange, avec le mont Fuji brodé au dos, symbole de notre lycée. Elle était également brodée de caractères japonais : Teppen Tottande, qui signifie « Atteindre le sommet », Nattō, qui était mon nom à cette époque, Salt, Nobunaga, Uruuseyo et Hanabi, les noms des quatre autres membres de mon équipe. J'enfilais cette veste et soupirait de bonheur. J'enfilais une paire de ballerines noires, totalement quelconque.

Bien, ce soir je vais me balader dans Londres, cet hôtel ne propose pas de dîner, et la banlieue londonienne n'était faite que de pavillons, nulle part où manger. Et puis, j'étais encore une touriste, jusqu'à demain matin. Je ressortis de l'hôtel. J'attrapais un bus au coin de la rue, ceux à deux étages, et me laissais balader à travers la ville.

Au bout d'une demie heure, mon portable vibra.

« Votre tailleur était trop strict, mettez un pantalon et un chemisier noir. Demain, devant chez moi, à 7 heures. MH. »

7 heures... Du matin ?! Mais je suis à peine remise du décalage horaire que je dois courir la ville au levé du jour !

Je sortis du bus à l'arrêt suivant et me retrouvais face à un hôpital, le Saint Barthelemy. Brr. Je cherchais quelques minutes un fastfood et y entrait. Je commandais un paquet de nuggets et les avalais sur une table en hauteur, façon bar. Les gens me regardaient bizarrement, comme si un uniforme, qu'ils devaient rallier au lycée et donc à la jeunesse, ne pouvait se trouver dehors après 20 heures. On ne croisait que des uniformes après 21 heures dans ma région. Parfois ensanglantés ou déchirés. Mais jamais le mien ne touchait le sol. Cela m'avait manqué de sentir la nuit près de moi, collant à ma peau, je me fondais dedans et je me sentais puissante.

Finalement je voulais rentrer. J'hélais, après être sortie, un taxi et me laissais porter jusqu'à la banlieue où se trouvait mon hôtel. Une fois dans ma chambre, je me glissais sous mes draps, sur le dos, toute habillée, et m'endormis ainsi.

Je me réveillais le lendemain matin à 6 heures du matin. Je sortais de ma valise une chemise noire et un pantalon de la même couleur, assez ample. Je filais ensuite à la douche. J'étais assez pressée et ne passais donc pas trois heures à profiter de l'eau chaude, chose que j'adorais faire. Je me lavais les cheveux, je n'avais cependant pas le temps de les sécher. 6H10. Je m'habillais. Je sortais ensuite de mon sac de voyage marron une boite. Elle contenait ma paire de chaussures préférée, que j'avais portée pendant tout le lycée et qui s'était avérée bien utile de nombreuses fois. Une paire de bottines en faux cuir vernis, d'un violet très foncé tirant fortement sur le noir. A lacets et aux talons larges, l'intérieur de ces talons était en métal, une bonne façon de donner des coups de pieds puissants. Je les enfilais et attrapais un élastique que je passais autour de mon poignet. Je m'attacherais les cheveux quand ils seraient un peu plus secs. Je jetais dans mon ancien sac de cours, qui ressemblait à tous les sacs de cours du Japon, mon portable, mon portefeuille, ma brosse à cheveux, une mini trousse de maquillage et une autre de premier secours. 6h17. Je sortais de ma chambre et attrapais dans la salle de petit déjeuner deux toasts et un gobelet en carton de thé. Japonais bien sûr. A 6h20, j'étais dans la rue. Un taxi. Pas de taxi. Mais une berline noire garée à quelques mètres de l'hôtel. Lorsque je m'approchais, la fenêtre du conducteur s'abaissa et je reconnus l'homme qui m'avait ouvert la porte hier. Je montais à l'arrière et m'asseyais du côté gauche, pour voir le conducteur et le tableau des vitesses. Maniaque, moi ? Non.

- Bonjour Monsieur !

- Bonjour Mademoiselle.

Ma voix enjouée contrastait avec sa voix polie. J'avalais mon thé, avant qu'un dos d'âne ne le renverse sur la banquette. Je posais les toasts sur mes cuisses et vérifiais si mes cheveux avaient quelque peu séché. Un peu. J'attrapais ma brosse et les coiffais en une queue de cheval haute, qui faisait assez chic.

- Vous réglez les termes techniques, aujourd'hui, il me semble.

- Ah ? Le contrat, oui.

J'avalais mes toasts. Je reconnaissais le quartier où j'étais venue hier, nous arrivions donc chez mon nouvel employeur. Je commençais à sentir le stress naître dans mon ventre. La voiture passa devant la maison et entra dans le garage en sous sol. Pas un garage, un parking, il devait avoir au moins dix voitures là dedans. On se gara et on sortit de la voiture.

- Comment vous appelez vous ?

- Harry.

On sortit du parking, montant un escalier qui amenait à un couloir, moins large que celui que j'avais emprunté hier. Harry me guida à travers la maison et m'amena jusqu'au bureau où j'avais rencontré mon patron hier. Il m'attendait, assis, avec un costume trois pièces gris clair.

- Bonjour, asseyez-vous.

Je m'assis. Il fit passer vers moi une feuille. Mon contrat. Je le lu attentivement. 1650 livres par mois. Une voiture et un conducteur à ma disposition. Un logement de fonction. Du matériel à ma disposition.

- J'ai… Quelques questions.

- Je vous écoute.

- Un logement de fonction ?

- Oui, vous n'allez pas rester dans votre petit hôtel perdu en banlieue toute votre vie. Vous serez cependant en colocation, mais j'ai rempli tous les documents pour vous.

- Ah… Et du matériel ?

- Pour vous entraîner. Je ne vais pas vous laisser perdre votre force et vos capacités.

- Hum, c'est vrai.

Il me fit ensuite passer une feuille pour le logement. 221B Baker Street.

- Par contre, quand vous verrez la logeuse, vous pourrez lui expliquer qu'il ne faut absolument pas qu'elle parle du fait que c'est moi qui vous ai trouvé le logement et que vous êtes mon employée.

- Très bien.

C'est qu'avoir un logement prêté par quelqu'un d'important dans le gouvernement, comme Monsieur Holmes l'avait dit lui-même, ne devait pas être une chose dont on devait se vanter ou quoi que ce soit.

- Vous devez y emménager aujourd'hui. Je vous y rejoindrais vers 17 heures.

- Mis à part ça, je dois faire quoi aujourd'hui ?

- Rien, mais tenez.

Il me donna un téléphone portable. Je le regardais d'un air étonné.

- Sécurité. Votre emploi du temps y est consigné, le mien aussi. N'utilisez pas votre téléphone personnel pour me contacter.

- Bien.

- C'est tout, à plus tard.

Je quittais la pièce.


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