Le futur

Sinbad ne savait trop où il allait. Il n'avait pas de projets, donc il décida d'aller là où le vent les mèneraient. C'était une parfaite journée pour naviguer. La mer était calme et il y avait une douce bise qui venait de temps en temps caresser son visage.

Maeve se tenait à l'avant du bateau avec Dermott. Ils avait tous les deux l'habitude d'aller s'asseoir là et penser à leur futur. Sinbad, quand à lui, tenait la barre fermement en observant Maeve. Elle était si belle… Toute fois, il n'osait pas lui dire qu'il l'aimait, car lorsqu'il était jeune, son premier amour, Léa est tombée d'une falaise et s'est noyé. Il avait peur d'être blessé de nouveau. Maeve non-plus n'osait pas lui dire ce qu'elle ressentait, car elle avait peur que cela nuise à ça mission qui était de tuer Rumina et sauver son frère. Elle aussi croyait que si elle s'attachait encore une fois à quelqu'un, elle serait blessée.

Au moment où le soleil se couchait, l'équipage pu apercevoir une île. Sinbad décida d'accoster et de débarquer le lendemain matin.

Après le dîner, tout le monde, ayant grand besoin de repos, se dirigèrent vers leurs cabine respective pour se reposer excepté Rongar qui tenait la barre et Sinbad qui n'avait pas sommeil. Environ une heure plus tard, Il entendit une porte de cabine s'ouvrir. Il se retourna et se trouva face à face avec Maeve.

-Tu ne dors pas? Lui demanda-t-elle.

-Non je n'ai pas sommeil. Et toi, que fais-tu debout à cette heure? Lui répondit-il.

-J'ai l'impression que quelque chose va se passer… et ça m'empêche de dormir. Dermott aussi le sent.

-Puisque nous sommes là, on pourrait aller admirer les étoiles sur le pont, proposa-t-il. Qu'est-ce que tu en dis? Le ciel est magnifique ce soir.

-D'accord.

Sinbad lui prit gentiment la main et l'amena sur le pont, à l'avant du bateau. Maeve était émerveillée par ce ciel étoilé et Sinbad regardait ses yeux qui brillait de mille feu. Elle se tourna vers lui et lui dit :

-C'est magnifique…

Lorsque leurs regards se croisèrent, ils se sentirent tous les deux rougir et se tournèrent vers l'océan. Ils restèrent silencieux pendant un long moment. Ils étaient contents de se retrouver seuls à contempler le ciel. Maeve frissonna un peu et Sinbad le remarqua.

-Tu as froid? Lui demanda-t-il.

-Un peu, mais je n'ai pas envie de rentrer.

Sinbad passa un bras autour de ses épaules pour la réchauffer. Rongar observait la scène en souriant. Tout le monde savait bien qu'ils craquaient l'un pour l'autre.

-C'est mieux comme ça?

-Oui…, lui répondit-elle en rougissant une fois de plus.

Ils restèrent ainsi un bon moment, puis allèrent dormir afin d'être en forme pour le lendemain. Le soleil ne mit pas beaucoup de temps à se montrer. Tout l'équipage fut debout en un rien de temps et débarquèrent sur l'île. Ils avançaient en direction de la forêt qui se trouvait devant eux. Sinbad marchait devant et Maeve courut pour le rattraper.

-Oh Maeve, tu as réussi à dormir finalement?

-Non, je sens toujours que quelque chose va se passer.

-Tu t'inquiètes pour rien…

-Je ne me suis jamais trompée avant.

Sinbad ne pouvait rien répondre à cela. Elle avait raison, mais avant même qu'il puisse lui poser plus de questions au sujet de ce pressentiment, Une grande lumière éblouissante vint les aveugler et ils se retrouvèrent dans un endroit qu'ils leur était tout à fait inconnu et Dermott s'envola aussitôt. Ils avaient franchit le mur du temps.

Tous regardaient autour d'eux sans dire un mot. L'équipage se trouvait dans une ruelle plutôt étrange. Après un moment Doubar demanda :

-Mais, où sommes-nous?

-Je n'en ai aucune idée! Lui répondit son frère.

-Avez vous déjà vu un endroit pareil? Demanda Maeve.

-Jamais, répondit Firouz.

Sinbad suggéra ensuite d'aller explorer et se renseigner sur l'endroit où ils se trouvaient. Sinbad avança pour sortir de cette ruelle suivit de ces amis, mais ils recula très vite en brandissant son épée lorsqu'un engin passa à toute vitesse devant leurs yeux. Tout était étrange. Sinbad ne savait plus quoi faire. Il vérifia s'il n'y avait pas un autre de ces engins qui approchait puis ils sortirent prudemment. Plusieurs gens circulaient et ceci les rassurait, jusqu'à ce qu'ils remarquent leurs accoutrement.

-Je crois que je sais ce qui se passe, commença Firouz.

Alors toutes les têtes se tournèrent vers lui.

-Je crois que nous sommes dans le futur.

-quoi?!?! S'exclamèrent-ils tous en même temps.

-Ce n'est qu'une théorie.

-Demandons à quelqu'un, dit Sinbad.

Il arrêta une jeune fille qui devait avoir environ 15 ans.

-Excuse-moi, pourrais-tu nous aidez? En quelle année sommes-nous?

-En 2002, mais pourquoi vous….

Elle s'arrêta net lorsqu'elle vit leurs vêtements.

-Wow… Est-ce que vous êtes dans une pièce de théâtre ou vous tournez un film dans le coin?

Elle n'eut aucune réponse. Tous se regardaient avec les yeux écarquillés.

-Euh…Vous avez un problème? Questionna l'adolescente.

-Peux-tu nous attendre un instant?

-Oui, bien sûr.

Sinbad se tourna vers ses amis. Ils ne pouvaient pas rester là, ils se feraient remarquer et ils ne pouvaient pas demander à la jeune fille de les conduire quelque part. Elle ne les croirait sûrement pas et se moquerait d'eux. Cependant aucun d'eux n'avait une autre solution. Maeve se tourna vers la jeune fille. Elle avait des cheveux très foncés et une peau aussi foncée. Ses yeux étaient en forme d'amandes et de couleur verts. Elle s'avança vers elle et lui demanda :

-Comment t'appelles-tu?

-Émilie, dit-elle simplement.

-Émilie, pourrais-tu nous conduire dans un endroit où on pourrait passer la nuit?

La jeune fille la regarda sans bouger. Maeve lui semblait très gentille, mais devait-elle leur faire confiance? Sa mère l'avait souvent mise en garde au sujet des inconnus et elle savait très bien que plusieurs filles de son âge disparaissaient de nos jours. Elle réfléchit un moment en fixant leurs épées. Ces inconnus avaient plus l'air effrayés et elle se dit qu'elle ne pouvait pas les laisser là.

-Qui êtes vous? Pourquoi êtes vous habiller ainsi? Demanda-t-elle.

-Je suis Maeve. Nous…

-Nous venons de très loin, coupa Sinbad. Nous venons d'arriver et nous sommes perdus. Ce sont ce genre de vêtement que nous portons dans notre pays.

-Étrange… Je n'avais jamais vu cela. Quel est le nom de votre pays? Questionna-t-elle encore incertaine.

Tous dirent un nom différent au même moment. Émilie fronça les sourcils, mais heureusement Maeve vint à leur rescousse.

-Il se prononce de différente façon.

Émilie savait bien qu'ils mentaient, mais décida tout de même de les aider. Elle ne savait trop pourquoi, mais elle avait confiance en eux.

-D'accord, je peux vous conduire à l'hôtel, suggéra-t-elle.

Tous se tournèrent vers leur capitaine.

-Allons-y, dit-il.

Ils suivirent Émilie pendant quelques minutes en étant étonnés de tout ce qu'ils voyaient, puis elle s'arrêta subitement. Elle se demandait si elle avait bien fait de les aider. Elle savait au fond d'elle même qu'ils ne lui voulaient aucun mal, mais elle savait aussi qu'ils mentaient et elle se dit qu'une fois arrivés chez elle, elle leur demanderait la vérité. Le trajet se fut calmement, mais personne n'osait parler. Sinbad et son équipage étaient à la fois émerveillés, en particulier Firouz, et effrayés.

-Enfin, nous y sommes, dit Émilie en pointant vers la gauche.

Sinbad se tourna et vit une petite maison beige. Émilie se tourna vers les inconnus.

-D'accord, maintenant je veux savoir vos noms, d'où vous venez et la vérité.

-Mais nous t'avons dit la vérité, dit Sinbad.

-Arrêtez, je ne suis pas stupide…

Ils se regardèrent et décidèrent de lui dire la vérité.

-Tu risque de ne pas nous croire… dit Doubar, mais tu dois savoir que nous ne te voulons aucun mal.

Émilie avait entendu ce qu'elle voulait entendre. Elle les fit entrer dans sa maison et ils prirent tous une place dans le salon. Heureusement, sa mère était absente.

-Vous avez vraiment besoin de mon aide? Demanda Émilie. Je suis prête à vous aider si vous me dites la vérité et si vous répondez à mes questions.

Ils acquiescèrent. Émilie demanda à ce que Maeve lui disent d'où ils venaient. Elle avait plus confiance en elle. La magicienne lui expliqua tout… Émilie l'interrompait par moments pour lui poser des questions. Après avoir passer presque une heure à expliquer leur situation Sinbad demanda :

-Alors, tu veux bien nous aider? Nous ne connaissons rien de ce monde, donc nous ne pouvons aller nul part.

Émilie hésita un moment, un moment qui leur paru une éternité, puis elle dit :

-Bien…Il faudra commencer par vous trouver des vêtements…

Ils sourirent tous en la remerciant.

Vers midi, elle prit le temps de préparer des sandwichs pour toute la petite bande. Ils cherchaient tous une solution. Ils ne pouvaient pas se procurer de vêtements sans argent et ils ne pouvaient pas avoir d'argent sans travaille. Émilie savait qu'ils ne se feraient jamais engager habillée ainsi et de toute façon ils ne savaient même pas faire fonctionner une caisse enregistreuse. Elle décida donc de sacrifier son argent de poche et partir à pied vers le centre commercial. Elle prit soin de leur demander de retirer leurs épées pour ne pas que les gens s'alarment.

Firouz ne pouvait cesser de poser des questions sur tout ce qu'il voyait. Doubar remarqua qu'après une demi-heure, Émilie se lassait de répondre à ses questions et lui chuchota d'arrêter, ce qu'il fit. Elle voulu profiter de ce moment pour essayer d'en savoir d'avantage sur l'équipage, mais fut interrompu par une bande d'adolescents de son âge qui riait des vêtements de ses nouveaux amis. Lorsque les jeunes remarquèrent que Émilie les accompagnait, ils se moquèrent d'elle. Elle les regarda d'un regard foudroyant, puis baissa la tête tristement, puis Maeve mit une main sur son épaule pour la réconforter.

Ils arrivèrent enfin au centre commercial. Émilie prit Maeve par le bras et la traîna dans ses boutiques favorites. La magicienne avait du mal à choisir un vêtement qui lui plaise et s'excusa à Émilie d'être aussi longue. Cette dernière lui répondit :

-Oh, ne t'en fait pas je suis pareille.

Maeve opta finalement pour une camisole à bretelles larges rouge et une paire de jeans moulants. Elle entra dans la cabine que la vendeuse lui indiqua et lorsqu'elle en sorite avec ces nouveaux vêtements, Émilie remarqua la réaction de Sinbad et sourit. Maeve par contre était très gênée.

L'après-midi se poursuivit ainsi. Ils s'amusèrent à se métamorphoser avec leur nouveau look. Cela faisait un peu mal au cœur à la jeune adolescente de dépenser tout l'argent qu'elle avait mis de côté pendant les dernières années, mais se dit qu'ils en avaient plus besoin qu'elle. Lorsque vint le temps de rentrer, Émilie leur fit part de son inquiétude: Sa mère n'allait jamais les laisser tous dormir chez elle. Sinbad lui dit qu'ils avaient l'habitude de dormir à la belle étoile mais elle s'y opposa.

-Maeve tu pourras sûrement rester et dormir dans ma chambre, mais si je lui demande pour des hommes, il n'y a aucune chance qu'elle accepte.

-Je comprend, dit Sinbad.

Jusque là, la solution était que le reste de l'équipage dorme en cachette à l'arrière de la maison. Ce n'est qu'en arrivant devant la maison que la solution lui sauta aux yeux.

-J'ai trouvé! S'écria-t-elle. Ma mère avait l'intention de nous amener camper, nous avons donc installer la tente roulotte sur le côté de la maison! Venez voir, ce sera parfais. Il faut juste s'assurer qu'elle ne sache pas que vous êtes là.

L'équipage approuvèrent et y entrèrent.

-Restez ici, ordonna Émilie. Maeve, viens avec moi. Je vais te présenter à ma mère et lui demander si tu peux rester dormir chez moi. Disons que tu es la cousine de mon amie et que…tu veux m'aider pour mon travaille d'histoire.

Aussitôt que les filles fut parti l'équipage commença à s'opposer à l'idée de faire tout ce qu'une jeune fille de 15 ans leur disait, mais Sinbad leur fit comprendre qu'elle avait tout fait pour les aider et qu'ils n'avaient pas d'autre choix.

Émilie ouvrir la porte et appela sa mère. Celle-ci sortit de la cuisine et fut surprise de voir que sa fille était accompagnée d'une jeune femme rousse.

-Maman, voici Maeve, la cousine de Laurence, Maeve c'est ma mère.

-Bonjour! Dit-elle en lui serrant la main.

-Maman, Maeve m'a proposé de m'aider pour mon travaille d'histoire, alors je me demandais si elle pouvait dormir ici pour qu'on puisse s'y mettre tôt demain matin.

-Voyons Émilie…Ça ne te ressemble pas de vouloir travailler comme ça. Tu serais plutôt du genre à tout remettre au lendemain.

-Euh…bien…

Maeve la regarda avec des yeux de détresse.

-Maeve a trouver le moyen de me motiver.

-Alors c'est d'accord, mais ne vous couchez pas trop tard.

-Promis! Merci maman!

Elle entraîna Maeve dans la pièce au font du couloir. En ouvrant la porte, elle appuya sur l'interrupteur. Maeve fit un bond en arrière en voyant la lumière.

-Du calme, tu ne croyais quand même pas que nous nous éclairions encore avec des bougies.

Maeve entra doucement dans la petite chambre. Son lit était surélevé et en dessous se trouvait un canapé. Émilie s'y assis et fit signe à Maeve de venir. Cette dernière referma la porte derrière elle et avança ver le canapé en regardant autour d'elle.

Devant le canapé, il y avait un grand bureau surplombé d'un miroir. Émilie y avait affiché plusieurs photos. Dans un coin de la pièce se trouvait une table de chevet et près de la porte, il y avait une cage avec un petit oiseau à l'intérieur. Émilie laissa le temps à Maeve de bien observé et lui demanda :

-Qu'est-ce que tu as? Depuis que nous sommes revenus du centre commercial tu sembles perdue dans tes pensées.

-Je m'inquiète pour Dermott. Je ne l'ai pas revu depuis ce matin.

-Qui est Dermott?

-Mon…faucon. Dit-elle un peu mal à l'aise.

-Tu as un faucon?! Wow…Vas-y! parle-moi de toi! Oh, au fait! Ça ne te dérange pas trop de ne pas être avec Sinbad ce soir?

-Quoi?!

-Oh vous n'êtes pas…

-Non, pas du tout!

-Désolée, pourtant j'aurais juré que…

Maeve n'en revenait pas. Émilie avait vraiment cru qu'ils étaient ensemble. Cette idée la fit sourie.

-Non il n'y a rien entre Sinbad et moi.

-Je n'en suis pas si sûr.

-Qu'est-ce que tu veux dire? Ne t'imagine rien, Sinbad et moi sommes amis.

-Mais je n'imagine rien! Dit-elle avec un large sourire.

Il y eu un moment de silence. Maeve repensa à l'idée qu'elle et Sinbad pourraient être ensemble et cette idée lui plaisait bien.

-Viens-tu avec moi? Demanda Émilie. Je vais aller porter de la nourriture aux autres.

-Oui j'arrive.

Émilie s'apprêta à sortir, mais Maeve la retint par le bras.

-Attend! Lui dit-elle.

-Quoi?

-Merci… Merci de nous aider comme tu le fais. Sans toi nous serions perdus.. et je sais que ça ne doit pas être facile pour toi…

-Ce n'est rien…

Après avoir été discrètement porté de la nourriture et des couvertures à Sinbad, Firouz, Rongar et Doubar, Maeve et Émilie retournèrent à la chambre. Maeve continuait d'analyser les effets personnels d'Émilie en posant quelques questions de temps à autre. Émilie sorite sa brosse à cheveux, suite à la demande de Maeve. Cette dernière tendit la main pour prendre la brosse.

-Attend… murmura Émilie. Est-ce que je peux le faire?

-euh…bien sûr.

Elle s'assit sur le canapé et Émilie vint s'asseoir derrière elle. Elle prit délicatement une mèche de ses cheveux roux et la brossa doucement. Maeve trouvait cela bizarre qu'une jeune fille qui la connaissait à peine voulait tant se rapprocher d'elle. Après un long moment de silence, elle prit la parole.

-Comment faites-vous pour reproduire une image sur du papier?

-Attend je vais te montrer.

Elle se leva et sortit un petit appareil. « Sourit !»lui dit-elle. Maeve lui adressa un sourire timide, puis une lumière lui aveugla les yeux et un petit objet plat et carré sortit de l'appareil.

-Il faut attendre un peu avant que l'image apparaisse, expliqua Émilie.

Elle continua de brosser les cheveux de Maeve, puis se fut au tour de Maeve de brosser les siens tout en discutant. Elle sentait bien cette voie de l'intérieur qui lui disait d'essayer de mieux connaître l'adolescente, mais elle avait un peu peur de s'y attacher en sachant qu'elle devrait bientôt trouver un moyen pour sortir de ce monde. D'un autre côté, cela lui faisait du bien de passer du temps avec une fille. Sur le Nomade, elle n'était entourée que par des hommes.

Après quelques minutes Émilie se leva de nouveau, prit la photo et la tendit devant Maeve. La Magicienne était ébahit. Elle prit la photo dans ses main et l'examina de plus près. C'était bien elle.

-c'est incroyable…murmura-t-elle. Elle leva ensuite la tête vers le miroir et s'en approcha.

-Qui est cet homme sur celles-ci?

-C'est… C'est mon père, réponda-t-elle tristement.

Maeve remarqua sa réaction, puis choisit de ne pas poser plus de question. Émilie se pencha et tira de dessous le canapé un grand livre très épais.

-Viens voir, dit-elle à Maeve qui vint s'asseoir de nouveau.

Le livre en question était en fait un album de photos. Émilie l'ouvrit et tourna les pages une par une pour laisser le temps à Maeve de toutes les voir. Cette dernière reconnu la fillette aux cheveux noirs qui était sur la plupart des photos. Elle était passionnée par ces image qui racontait l'enfance d'Émilie. Elle lui parlait de sa vit lorsqu'elle était plus jeune.

Après quelques heures de bavardage, elles décidèrent de se mettre au lit. Émilie tira le canapé et il se déplia pour faire un lit et y installa quelques draps.

-Ça ira? Demanda-t-elle à Maeve.

-Bien sûr, c'est parfait!

Émilie sourit, puis grimpa à l'échelle qui menait à son lit. Elles s'allongèrent toutes les deux, puis il y euh un long moment de silence.

-Maeve….?

-Oui?

-Tu ne dort pas?

-Non.. Je me demande comment nous allons rentrer chez nous. Je n'ai pas mes livres de magie, donc je ne peux pas faire grand chose.

-De la magie? Tu es une magicienne?

-Oui, je pratique la magie blanche. Pourquoi?

-Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui faisait de la magie. J'ai bien un livre de magie…

-Tu en as un? Où est-il?

-Bien…je ne crois pas qu'il puisse vous aidez mais…regarde dans mon deuxième tiroir.

Maeve se leva et alla fouiner dans le tiroir en question. Quelques secondes plus tard, elle en ressortait un petit livre sur la magie blanche. Elle le feuilleta pendant un moment. En effet, ce livre n'était pas d'une très grande aide. Il ne contenait que des rituels d'amour et d'amitié.

-Est-ce que tu sais où on peut s'en procurer d'autre?

-Oui, il y a une bibliothèque près d'ici. Demain je demanderai à ma mère de nous y conduire.

Maeve fut rassurer de voir la petite lumière au bout du tunnel, et elles réussirent à s'endormir pour de bon.

Vers 9h30, le lendemain, elles se levèrent et se dirigèrent vers la cuisine pour prendre le petit-déjeuner. Puis, elles allèrent porter de la nourriture aux autres.

-Vous avez bien dormit? Demanda Sinbad.

-Oui, très bien dormit, lui répondit Maeve en se tournant vers Doubar pour lui présenter ce qu'elle avait apporté pour manger.

Pendant ce temps, Émilie donna un petit coup de coude à Sinbad. Celui-ci se tourna avec un regard questionneur. Puis, elle lui tendit la photo qu'elle avait prit de Maeve la veille. Sinbad la prit et l'admira. «Elle est si belle» penssa-t-il. Il regarda Émilie de nouveau. Elle mit un doigt sur ses lèvres pour lui dire de garder le secret, et il hocha la tête.

Toute la bande se trouvait maintenant à la bibliothèque. Ils durent y aller à pied en laissant une note, car la mère d'Émilie n'était toujours pas levée.

Émilie se tenait devant un ordinateur, et les autres étaient tous pencher pardessus ses épaules. Elle tapa « magie », puis une liste de livre apparut avec des numéros. Elle prit quelques numéros en note, et fit signe aux autres de la suivre. Ils parcouraient les rayons en cherchant les numéros qu'Émilie avait prit en note. Lorsqu'ils les trouvèrent, Émilie prit tous ceux qu'elle croyait qui seraient utile. Ils se dirigèrent vers une table et s'y assirent.

-Tient Maeve, moi, je ne sais pas ce que vous avez de besoin.

Elle en feuilleta quelques-uns en éliminant ceux qui ne seraient d'aucune aide.

-Prend ceux qui sont utile et donnes-les moi, dit Émilie.

Elle se dirigea ver le comptoir, parla pendant quelques minutes a la dame qui s'y trouvait, puis ils sortirent avec les livres.

Vers 11h00, tout le monde était de retour. Ils s'assirent dans la tente roulotte et tous prirent un livre pour chercher.

-Mais, qu'est-ce que nous cherchons au juste? Demanda Doubar.

-On n'en sait rien, répondit Maeve. Mais il faut bien trouver un moyen de rentrer chez nous, et je ne voit pas aucune solution autre que la magie.

-Elle a raison, dit Firouz. Je ne voit pas comment la science pourrait nous aider aujourd'hui.

-Je crois que j'ai trouver quelque chose…, dit timidement Émilie. Tiens, regarde.

Elle tendit le livre à Maeve qui lut à voit haute.

-Les portes du temps. Ces portes se trouvent sur l'îles Élire. Elles permettent de traverser le temps en quelques secondes. Il est facile d'y entrer, mais difficile d'en ressortir. Il faut d'abord les trouver et réciter l'incantation suivante.

-Donc il faut trouver ces fameuses portes, mais comment?

Il y eu un moment de silence.

-Et si nous retournions là où vous êtes arrivés? Proposa Émilie. Elles sont peut-être là où vous avez atterri en arrivant dans ce monde.

-C'est logique, dit Firouz.

-Alors, allons-y! dit Sinbad

-Alors, c'est quoi l'incantation? demanda Doubar.

-Attend je l'ai ici, répondit Maeve.

Elle récita l'incantation en se concentrant, mais rien ne se produisit. Elle essaya une deuxième, puis une troisième fois. Rien. Tout l'équipage était désespéré.

-Mes pouvoirs ne sont pas assez grands. Il faudrait qu'on soit au moins deux.

-Désolée, mais je ne connais personne qui pratique la magie, dit Émilie.

-Alors ça se jouera entre nous.

-Qu'est-ce que tu veux dire Maeve? Demanda Sinbad.

-Chacun d'entre nous possède des pouvoirs. Certains ont plus de capacité que les autres à aller les puiser. Lorsqu'on dit qu'une personne à de grands pouvoirs, c'est qu'elle peut puiser ses pouvoirs très facilement.

-Alors….?

-Alors il faut essayer chacun votre tour.

-Allons-y!

Rongar commença. Lui et Maeve se tenaient la main pendant qu'elle récitait une fois de plus l'incantation. Rien ne se produisit. Maeve essaya une fois de plus avec Doubar en lui disant de bien se concentrer sur son énergie. Rien. Puis, ce fut au tour de Firouz. Encore rien. Puis finalement, ce fut au tour de Sinbad. Il y eut une grande lumière blanche et aveuglante, mais elle s'éteignit après quelques secondes. Ils étaient tous désespérés.

-Nous ne rentrerons jamais chez nous, dit Doubar.

-Mais si! Dit Sinbad. Nous allons y arriver. Cette lumière prouve que les portes sont bien ici. Tout ce qui nous faut… c'est plus d'énergie. Nous allons y arriver. Je te le promets Doubar.

Il y eut un moment de silence. Tout le monde réfléchissait à une solution. Tout à coup, Rongar tapa sur l'épaule de Firouz et lui fit des signes.

-Oui Rongar, nous voulons tous rentrer chez nous.

Mais Rongar continua de faire des signes en pointant Émilie. Sinbad demanda à Firouz ce qu'il disait. Celui-ci lui répondit qu'il disait qu'Émilie n'avait pas essayé l'incantation.

-Quoi? Mais, je ne peux pas faire ça… Je n'ai jamais pratiqué la magie, je n'y connais rien, dit Émilie.

-Ça n'a rien a voir que tu t'y connaisses ou pas, lui dit Maeve. Tout le monde pourrait le faire.

-Mais je…

-Tu dois essayer!

Émilie hésita un moment, puis accepta. Elle était nerveuse et incertaine, mais elle voulait absolument aider l'équipage. Elle voulait leur prouver qu'elle n'était pas une enfant. Pour une fois, elle voulait être traitée en égaux.

-Concentre-toi très fort sur ces portes, et utilise ton énergie pour les ouvrir.

-D'accord.

Elles récitèrent une fois de plus l'incantation, et en quelques secondes, on pu apercevoir cette lumière aveuglante. Mais cette fois ci, elle resta.

-On a réussit! S'exclama Maeve.

Tout l'équipage riait et ils se serrait tous les uns contre les autres. Sinbad vint prendre Maeve dans ses bras et lui dit :«J'adore quand tu fais de la magie!» en la faisant tournoyer. Il la déposa par terre après deux ou trois tours et leurs regards se croisèrent. Lorsqu' Émilie les vit se regarder ainsi, elle sourit et haussa les sourcils.

Ce fut bientôt le temps des adieux. Tout le monde regardait Émilie sans trop savoir quoi lui dire. Après un moment Rongar vint poser une main sur son épaule et une larme coula sur la joue de l'adolescente. Ensuite Firouz s'approcha.

-Tu est très intelligente. Tu ira loin dans la vie, lui dit-il en la serra dans ses bras.

Ensuite Doubar la souleva en la serrant très fort.

-Tu va me manquer… votre nourriture est délicieuse.

Émilie eu un petit rire, mais elle ne pouvait retenir les larmes. Doubar la déposa et ce fut au tour de Sinbad de s'approcher d'elle.

-Je n'oublierai jamais ce que tu as fais pour nous, lui dit il. Puis, il murmura: Merci pour la photo.

Émilie sourit tristement. Sinbad se dégagea pour laisser Maeve approcher. Les deux nouvelles amies se serrèrent très fort. Elles avaient une grande différence d'âge, mais elles s'étaient découvert des tas de points communs et ceci les avait rapprochées.

-Tu vas me manquer, dit Émilie.

-Toi aussi tu vas me manquer lui dit Maeve qui essayait de retenir ses larmes elle aussi. Continu de faire de la magie. Tu possèdes beaucoup de talents, mais il faut les développer.

-C'est promit. J'aimerais tant partir avec vous…

Elles restèrent enlacées pendant quelques instants. Personne ne voulait les interrompre. Le reste de l'équipage les regardait émus. Elles finirent par se détacher l'une de l'autre en s'échangeant un dernier regard. Tous se dirigèrent vers les portes. Ils se retournèrent une dernière fois puis traversèrent.

Rendus de l'autre côté, tous regrettaient leurs derniers pas. La dernière phrase qu'Émilie avait prononcée ne cessait de refaire éruption dans leur tête : «J'aimerais tant partir avec vous ». Sinbad se tourna vers son équipage. Tout le monde le fixait.

-Allez venez… Elle a son monde à elle…

Il y eu un moment de silence. Sinbad réfléchissait. Elle avait de grands pouvoirs et elle s'était déjà liée d'amitié avec les membre de l'équipage, mais elle était si jeune. Une minute complète passa.

-Bon, allons la chercher!

Tous se retournèrent et re franchirent les portes. Elle n'était plus là. Ils sortirent de la ruelle et regardèrent autour.

-Émilie! Cria Maeve en commençant à courir.

Sinbad et les autres se retournèrent et aperçurent cette jeune fille qui marchait tristement au loin. Ils coururent derrière Maeve.

Émilie marchait en pleurant silencieusement. Tout à coup, elle perçu un cri parmi le bruit de la foule. Elle s'arrêta pour mieux entendre. Le cri s'amplifiait, et elle pu comprendre. Non, c'était impossible. Elle continua d'écouter. C'était bien la voie de Maeve qui criait son nom. Elle se retourna et pu voir Maeve qui courait dans sa direction. Émilie sécha ses larmes puis sourit. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était revenu mais elle était contente de la revoir. Elle pu ensuite apercevoir les autres membres de l'équipage qui rattrapaient Maeve. Ils s'arrêtèrent tous devant Émilie.

-Mais qu'est-ce que vous faites là? Dit-elle en voulant cacher sa joie.

-Étais-tu sérieuse tout à l'heure? demanda Sinbad.

-Quand?

-Lorsque tu as dis que tu voulais venir avec nous.

Émilie n'en était plus si sûr. Elle a su à ce moment, que ce qu'elle allait répondre allait dépendre du reste sa vie. Elle réfléchit un moment. Sa famille, sa maison, sa vie. Tout cela allait disparaître si elle partait avec eux. Mais d'un autre côté, il était vrai qu'elle trouvait sa vie ennuyeuse, et qu'elle souhaitait avoir de vrai amis. De toute façon, sa famille n'était plus vraiment une famille depuis le divorce de ses parents. Elle hésita pendant un moment.

-Oui…

Tout le monde sourit.

-Alors bienvenue sur le Nomade! J'espère que tu sais à quoi tu t'attends.

-Oui, Maeve m'a tout raconté. Les aventures, les démons, les sorciers… tout cela semble sortir d'un conte de fées, s'émerveilla Émilie.

-Mais tout cela est réel, et tu devras…

-Apprendre à me défendre et à être prudente. Je sais, je connais la chanson.

Sinbad se tourna vers Maeve en lui lançant un regard désapprobateur. Celle-ci haussa les sourcils en voulant dire : «Quoi? Je n'ai rien fais de mal…». Elle vint mettre un bras autour des épaules d'Émilie.

-Alors, on y va?

Émilie prit une grande inspiration et dit oui. Ils retournèrent dans la ruelle et redirent l'incantation. L'adolescente regarda sa ville natale pour la dernière fois et traversa la porte.

Émilie se trouvait à l'avant du Nomade avec Maeve. La magicienne enseignait à la nouvelle venue. Elles avaient beaucoup à apprendre l'une de l'autre. Tout l'équipage avait remit leur vêtement habituel pour laisser ceux de l'an 2002. Émilie portait une robe qui appartenait à Maeve lorsqu'elle avait son âge. Elle était de couleur brun pâle et lui arrivait à mi-cuisse. De la barre, Sinbad les observait. Maeve était heureuse et c'est ce qui comptait pour lui. Au moment où il pensait à elle, elle s'approcha de lui.

-À quoi penses-tu? Demanda Maeve.

-Euh…à rien de particulier… Tu aimes lui enseigner la magie n'est-ce pas? Lui demanda Sinbad pour changer de sujet au plus vite.

-Oui, c'est une très bonne élève, mais elle était épuisée alors je lui ai laissé une pause.

-Bien, il faudra qu'elle apprenne vite. Si elle veut vraiment pouvoir nous suivre sans danger, elle doit aussi apprendre le maniement de l'épée.

-Je suis sûr qu'elle y arrivera facilement.

-Je n'en doute pas non-plus.

Ils se regardèrent avec un sourire, puis se tournèrent vers l'avant du bateau pour admirer le coucher du soleil. Sinbad laissa la barre à son frère puis parti avec Maeve rejoindre Émilie.

-Je crois qu'on en a assez fait ce soir, dit Maeve à son élève. Mais continue de lire.

En disant ces derniers mots, elle eu un petit frisson.

-Tu as froid?

-Un peu…

Il passa un bras autour de ses épaule et les frotta doucement pour les réchauffer.

-ça va mieux?

-Oui…, lui répondit-elle en souriant.

Normalement, Maeve l'aurait repoussé en lui criant des injures, mais ce soir, elle voulait sentir sa présence, son corps contre le sien. Leurs regards ne pu se défaire l'un de l'autre. Émilie se tourna et sourira en se disant qu'elle ne s'était pas trompée à leur sujet.

The End