Donc! Le début de ce qui devrait (normalement) être un threeshot, écrit à la va-vite, juste pour m'amuser. J'ai mis rating T, parce que c'est ce que ça risque de devenir, mais pour l'imstant ça ressemble plutôt à du K. Je ne suis pas encore sûre d'écrire une suite, alors dites-moi ce que vous en pensez, et si ça vaut la peine! En attendant, je vous souhaite une bonne lecture :)
Disclaimer: Tout appartient à JK Rowling.
-Hermione Granger.
Hermione leva la tête. Des bottes de cowboy, un jean moldu élimé, une veste en cuir, des cheveux roux foncé qui lui tombaient dans les yeux, un regard moqueur couleur de mer… Charlie Weasley.
-Charlie.
Elle lui adressa un signe de tête glacial, qui voulait clairement direbarre toi. Malheureusement pour elle, Charlie Weasley n'avait jamais été très doué pour comprendre les messages subtils, et donc, en moins d'une seconde, il se retrouva assis sur la chaise à sa droite, un sourire désagréable sur les lèvres.
-Qu'est-ce que tu bois?
En voyant sa bouteille de Whisky Pur Feu, il éclata de rire.
-Granger qui boit du vrai alcool? Ma parole, on aura tout vu!
Elle serra la mâchoire pour ne pas lui répliquer quelque chose de désagréable. Ça faisait à peine trente secondes qu'elle se trouvait à côté de lui et elle avait déjà envie de lui arracher la tête… Ce n'était pas exactement un record, considérant le fait qu'elle l'avait déjà frappé 20 secondes après s'être retrouvée en sa compagnie, mais c'était tout de même plutôt impressionnant.
Charlie Weasley était le seul membre de sa famille qu'elle était absolument incapable de supporter. Ginny et Ron avaient toujours été deux de ses meilleurs amis, et, après la Guerre, Georges s'était mis à en faire partie aussi. Percy, même s'il restait plutôt désagréable, était devenu beaucoup plus supportable ces dernières années. Bill était littéralement un ange, et Molly et Arthur avaient été si merveilleux avec elle qu'elle ne pouvait faire autrement que de les adorer.
Mais Charlie? Non. C'était à peine si elle pouvait se retrouver dans la même pièce que lui sans commettre un meurtre. Et c'était un euphémisme.
Enfin… Elle avait conscience qu'il avait des qualités, bien sûr. Il était très drôle, apparemment, et il devait bien être courageux, puisqu'il avait été à Gryffondor. Et puis Ginny lui avait un jour dit qu'il ferait n'importe quoi pour ses proches, ce qui était plutôt honorable.
Mais ses défauts étaient si nombreux et si intenses que jamais aucune de ses qualités ne compenserait pour. Il était grognon, malpropre, malpoli, grossier, méchant, moqueur, désagréable…
-Tu as fini de me tuer du regard?
-Qu'est-ce que tu fais ici?
Elle allait déjà devoir endurer sa présence demain chez les Weasley (si elle y allait…) alors elle ne voyait aucune raison de la supporter en plus quand elle relaxait tranquillement au bar…
-Et bien, je suis venu parce que je dois aller chez mes parents demain, chose que tu sais déjà sûrement puisque tu es, malheureusement, toujours invitée… Alors j'en ai profité pour faire une petite sortie au bar.
-Non, ce que je veux dire, c'est que fais-tu ici, à ma table?
-Selon toute vraisemblance, je te prends un verre de whisky.
Ce qu'il fit. Putain de connard malpoli et…
-Non, plus sérieusement, je t'ai vue et tu avais l'air tellement malheureuse que je me suis dit que ça me remonterait le moral.
Elle le fusilla du regard. Le fait qu'elle se sentait effectivement malheureuse ne lui donnait pas le droit de le dire à voix haute.
-Je suis seulement malheureuse depuis que tu es venu t'assoir ici.
-Ah bon? Donc tu n'étais pas en train de noyer ta peine dans du whisky?
-Non. Il n'y a aucune peine à noyer. Enfin, sauf ta présence, maintenant.
-Granger, Granger… Toujours aussi sympa, hein?
-Dégage, Charlie.
-Tu comptes m'y forcer?
Pendant quelques secondes, elle considéra l'idée de le faire quitter sa table par la force. Mais, compte tenu de leurs tailles et de leurs musculatures respectives, il y avait assez peu de chances qu'elle y arrive. Alors, elle se contenta de grogner et de se retourner vers son verre, se disant que, si elle l'ignorait royalement assez longtemps, il finirait bien par en avoir marre et par se barrer… Non?
HGCW
Apparemment, non. Ça devait faire au moins 30 minutes qu'il était arrivé, et il n'avait manifesté aucune envie de s'en aller. Et ce malgré le silence mortel de sa voisine de table.
Une fois de temps en temps, il essayait de lui faire la conversation. Tentatives qu'elle ignorait avec la même froideur que sa présence.
-Alors? Toujours avec ce serpent?
Putain. Même involontairement, Charlie Weasley réussirait toujours à la faire chier.
-Attends… Vous avez rompu?
Elle n'avait aucune idée de comment il avait deviné, mais elle était à peu près sûre qu'il n'en savait rien, en réalité. Et, dans tous les cas, elle n'avait aucune intention de lui répondre.
-C'est bizarre, quand même, non? Vous faisiez un si beau couple… Toujours aussi désagréables l'un que l'autre… Comment il s'appelait, déjà? Théo?
-Théodore.
Elle n'avait aucune idée de pourquoi elle lui répondait. Ce n'était pas de ses affaires. Et en plus, elle n'avait aucune envie de parler de ça.
-Ah oui, Théodore… Et alors, vous avez rompu? C'est toi qui es enfin revenue à la raison et t'es rendue compte que sortir avec un Serpentard était une connerie?
Un point à ajouter sur la liste des défauts de Charlie Weasley: manque total de délicatesse. Et lourd.
-Non. C'est lui qui a rompu.
-Oh.
-Il y a deux semaines.
Soudain, Charlie sembla oublier qu'il était sensé la détester. Les yeux écarquillés, il hurla:
-Attends, ce connard t'a laissée deux semaines avant la Saint-Valentin?
-On dirait bien…
Et puis, brusquement, les larmes arrivèrent dans les yeux d'Hermione. Elle n'était pas du genre à pleurer, et surtout pas devant Charlie Weasley. Mais, certaines fois, contrôler ses larmes s'avérait juste impossible.
-Putain… Quel connard. Je suis désolé, Hermione.
-Je n'ai pas besoin de ta pitié.
-Je sais.
CWHG
Plusieurs verres de whisky plus tard, ça allait peut-être un peu mieux. Elle avait les yeux remplis de larmes, mais elle riait, tandis que, pour une raison mystérieuse, elle racontait sa première rupture à Charlie.
-Ça faisait, quoi… Deux ans qu'on était ensemble?
-Un an et demie, plutôt.
-Oui, peut-être. Enfin bref. Ça faisait un moment que je me rendais compte que ça n'allait pas du tout, qu'il était beaucoup plus un ami qu'autre chose pour moi… Je voulais le lui dire, mais j'avais peur. Parce que tu vois… C'est Ron. Ça a toujours été mon meilleur ami, enfin, avec Harry. J'avais tellement peur de gâcher ça… Mais je me suis dit que ce serait pire de lui mentir pendant une éternité, alors, j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai expliqué. J'étais tellement nerveuse, tu ne peux pas savoir… J'ai commencé à balbutier des excuses, mais, dès que ce que j'allais dire a été clair, il s'est juste exclamé: OH, C'EST VRAI? Et quand je lui ai dit oui, j'allais encore m'excuser, mais il m'a juste prise dans ses bras et m'a fait tournoyer dans les airs, en disant à quel point il était content… Je pensais qu'il était devenu fou! Mais non. Il avait juste remarqué lui aussi que ça n'allait plus, mais il n'osait pas me le dire, de peur de me blesser. Alors il m'a fait tourner dans ses bras pendant super longtemps, en riant aux éclats, et ensuite on est tombés ensemble dans le divan, et on a appelé Harry pour lui dire la nouvelle. On était surexcités, ça devait être trop bizarre. Mais j'étais vraiment contente de ne rien avoir gâché. Le plus drôle, c'est quand, une demi-heure plus tard environ, il m'a juste regardé avec des yeux de chien battu et m'a demandé si ça voulait dire qu'on ne pouvait plus vivre ensemble…
-Oh oui, je me souviens, vous avez vécu ensemble pendant plusieurs mois après. Je me suis toujours demandé si vous continuiez de baiser ensemble.
Les joues cramoisies d'Hermione le firent rigoler, puis il lui servit un autre verre de whisky.
-Dis donc, tu en as eu de la chance… Moi, mes ruptures se passent toujours de la pire manière qui soit.
-Je croyais que tu n'avais jamais eu de relation sérieuse?
-Ouais, ben justement. Soit c'est moi qui laisse les filles et elles se mettent dans une colère sans nom ou pleurent toutes les larmes de leur corps, soit c'est elles qui me laissent, dans une rage verte parce que je ne suis pas assez «sérieux»…
-Tu dois bien admettre qu'elles ont raison, non?
-Oui. Mais enfin, je n'ai jamais menti à personne. Elles savent toutes dès le départ que pour moi, le plus important, c'est mon travail, mes petits protégés, mes amis et ma famille… Les filles, ça passe bien après tout ça.
-Le truc, c'est que quand tu es vraiment amoureux, la personne DEVIENT ton meilleur ami, ta famille, l'amour de ta vie… Et ça, c'est le moment où tu sais que tu es dans la merde. Si tu es intelligent.
Les yeux d'Hermione s'assombrirent, et Charlie lui remplit son verre, avec unsoupir.
-Vaut mieux ne jamais se rendre là, si tu veux mon avis.
-Plus facile à dire qu'à faire…
HGCW
-Je me demande bien ce que maman va avoir inventé encore…
La conversation avait dérivé lentement vers des sujets plus légers. En ce moment, ils parlaient de la fête de Saint-Valentin qui avait lieu chez les Weasley le lendemain.Hermione commençait à être franchement saoule, mais ce devait aussi être le cas de Charlie, alors ce n'était pas bien grave.
-Bah, comme d'habitude non? Beaucoup de nourriture, un gâteau en forme de cœur, des gnomes de jardin déguisés en cupidons, du Celestina Moldubec…
Hermione se sentait soudain amère, et ça devait s'entendre dans son ton de voix. Pour une célibataire de fraîche date, cette fête serait sûrement un enfer. Surtout qu'elle devrait dire à tout le monde qu'elle et Théo avaient rompu, puisque pour le moment, seuls Harry et Ginny étaient au courant…
-Ça n'a pas l'air de t'enthousiasmer, dis donc.
-Ça t'enthousiasmerait, toi, peut-être, si tu venais de te faire laisser?
Charlie soupira. Hermione faillit s'excuser de son ton agressif, mais elle se rappela juste à temps que c'était Charlie Weasley. Avec lui, c'était ça, son ton normal. Pas cette jovialité incongrue des dernières heures.
-Tu sais, ce n'est pas tellement enthousiasmant pour moi non plus. Maman passe son temps à me dire que je devrais trouver «une belle fille» avec qui vivre la parfaite idylle amoureuse. Et à la Saint-Valentin, c'est pire.
-Oh, merde.
Hermione avait oublié à quel point Molly pouvait être intense. Sa compassion serait déjà lourde à porter, mais en plus, c'était presque sûr qu'elle passerait la soirée à subtilement essayer de lui trouver un prince charmant… Les deux années de trou dans sa vie amoureuse, entre Ron et Théo, avaient été infernales pour ça.
-Je n'irai pas.
Charlie sursauta si violemment que s'en était presque comique.
-Quoi?
-Je n'irai pas. Je ne veux pas avoir à vivre la pression horrible qui va avec sa compassion. Avec leur compassion, à tous. C'est juste trop dur.
Charlie fronça les sourcils, l'air soucieux.
-C'est ridicule. Tu ne vas pas manquer une fête avec ta famille seulement parce qu'un connard t'a laissée, quand même?
-Ce n'est pas ma famille, Charlie, c'est la tienne. Et je sais que tu seras très heureux de mon absence. Tu me le dis chaque année.
-Oui, mais c'est n'importe quoi. Je pensais que tu le savais. Ce n'est peut-être pas ta famille par le sang, mais c'est ta famille par le cœur. Imagine un peu leur déception si tu ne venais pas?
-Ils s'en remettront.
-Oh, allez, Granger, il faut que tu viennes…
-Non, je te dis. Je ne veux pas.
Charlie soupira. Un court silence s'installa entre eux. Et puis, brusquement, une lueur s'alluma dans ses yeux. La même lueur qui s'allumait, à une époque, dans les yeux de Fred et Georges quand ils préparaient un mauvais coup.
-Tu sais ce qu'on devrait faire?
-Non. Et à voir ton air, je ne suis pas sûre du tout de vouloir le savoir.
-On devrait leur dire…
-Leur dire quoi, Charlie?
-Leur dire… Qu'on sort ensemble!
-QUOI?
CWHG
-C'est la pire idée que tu aies eue de toute ta vie.
-Mais non! Imagine comme ce serait drôle!
-Personne ne croirait ça! On se déteste!
-Oh, je pense qu'ils y croiraient. Il y a longtemps qu'ils pensent que notre haine cache autre chose.
-N'importe quoi! Il y aura Harry, Ron, Ginny et Georges! Quatre de mes meilleurs amis! Ils ne croiront jamais ça!
-Oh, moi je crois que si. Ron ne comprend jamais rien aux histoires amoureuses, et Ginny est convaincue depuis longtemps qu'on finira ensemble.
-QUOI?
-Et oui.
-De toute façon, même si on réussissait à les convaincre… Je ne veux pas leur mentir. Tu l'as dit, ils sont ma famille.
-Même si c'est pour te débarrasser de l'insistance de ma mère?
-Oui, même pour ça.
-Tu sais, personne ne t'en voudrait. Ce n'est qu'une blague.
-Une mauvaise blague.
-Oui… Mais ça fera peut-être rire Georges. Et si c'est le cas, ce sera automatiquement pardonné. Imagine le bien que ça lui ferait…
-Charlie Weasley, je t'interdis de me sortir cette carte-là!
-C'est vrai que ça lui ferait du bien! Il ne rit presque plus jamais…
-Charlie…
-Et puis, on s'amuserait.
-Hum. On n'a pas la même définition du mot amusant.
-Oh, allez! Ce sera drôle, de voir qui est crédule ou pas…
-Personne n'y croira, parce qu'Harry n'y croira pas. Et il leur dira.
-Si tu joues bien la comédie, il y croira.
-Jamais de la vie! Il me connait par cœur!
-Tu n'as qu'à le mettre dans la confidence, alors.
-Il n'y aura pas de confidence, parce qu'on ne fera rien du tout!
-Oh, allez… Ce serait drôle! Et puis, on ne fera pas durer la plaisanterie longtemps, seulement la fin de semaine qu'on passera au Terrier.
-Mais tu imagines un peu? On devra se tenir la main! Dormir ensemble!
-Merlin, je te dégoûte à ce point?
-OUI!
-Bon, très bien. Laisse tomber.De toute façon, je savais bien que tu n'oserais pas.
-Charlie Weasley…
-Non, c'est vrai, c'était évident que tu n'oserais pas.
-Merlin! D'accord, je le ferai! Tu viens de gagner par le truc de manipulation le plus évident du monde, mais d'accord!
-Génial! Et tu verras, je suis sûr qu'on s'amusera bien, et que ça fera du bien à Georges.
-N'importe quoi…
CWHG
Le lendemain, à 17h30, Charlie transplana dans l'appartement d'Hermione, dont elle lui avait donné l'adresse la veille en fin de soirée. Comme il s'attendait à la trouver fin prête à partir, il s'étonna de la voir assise en petite boule dans un fauteuil, les cheveux encore plus en désordre qu'à l'habitude, sa baguette derrière l'oreille, un énorme bouquin à la main, et vêtue seulement d'un gros sweatshirt bleu pâle et de bobettes. Elle ne daigna même pas lever les yeux de son livre quand elle lui envoya froidement:
-Dégage, Charlie.
-Qu'est-ce que tu fais là? Tu n'es pas prête?
-Je n'y vais pas.
-N'importe quoi. Tu te lèves, tu vas t'habiller et tu viens. Ça ne va pas t'aider de rester à déprimer ici plutôt que de voir du monde, tu sais. Et puis, tu as promis.
-Je n'ai rien promis du tout!
-Hermione Granger!
Brusquement, la jeune fille leva les yeux vers lui. Ils étaient rouges et boursoufflés.
-Ce n'est pas une bonne journée, Charlie. Reviens me faire chier une autre fois.
À cette seconde, Charlie Weasley aurait dû soupirer, lever les yeux au ciel et se barrer. C'était ce qu'il s'attendait à faire, d'ailleurs. Ce qu'Hermione s'attendait à ce qu'il fasse, aussi.
Alors, ils furent tout aussi étonnés l'un que l'autre lorsqu'il secoua la tête, se pencha et s'assit aux pieds d'Hermione, en posant la main près de la sienne sur l'accoudoir du fauteuil. Encore plus lorsqu'il ajouta:
-Non, certainement pas. Je ne vais pas partir et te laisser seule ici, le jour de la Saint-Valentin, à pleurer dans ton roman. On est pas obligés d'aller au Terrier, et encore moins de faire semblant qu'on sort ensemble. Mais tu ne resteras pas seule.
Hermione le regarda, une lueur d'étonnement et d'autre chose, d'indéfinissable, dans les yeux. Puis, elle murmura:
-Attends moi une seconde. Je vais aller me mettre une robe et essayer de me donner l'air d'autre chose que d'une morte-vivante. On va aller faire croire à ta famille qu'on est un couple heureux et épanoui, plutôt que deux célibataires alcooliques et désespérés.
Charlie ne saurait jamais ce qui l'avait convaincue. Mais en tout cas, ça promettait d'être une fin de semaine mémorable.
